— Par Florence Santrot —
À Montréal au Canada, un accord historique pour la protection de la biodiversité a été entériné ce lundi 19 décembre 2022.
Après une longue nuit marathon de négociations et dix jours de discussions, un accord a été trouvé à la COP15 Biodiversité. À Montréal, au Canada, près de 200 États sont parvenus à un accord, appelé « accord de Kunming-Montréal ». La Chine, présidente de ce sommet international, a réussi à décrocher de justesse un accord. Et ce, malgré une opposition de la République démocratique du Congo.
Les nations se sont mis d’accord pour se fixer quatre objectifs et 23 cibles à atteindre d’ici 2030. Une avancée majeure dans le cadre de l’Accord historique des Nations Unies sur la biodiversité (Landmark UN Biodiversity Agreement). Un plan d’action concret sera dévoilé d’ici 2024 par les 196 États. Dans ce « pacte de paix avec la nature », la feuille de route inclut la protection de 30 % de la planète d’ici 2030. À date, 17 % des terres et 8 % des mers sont protégées. En outre, les pays les plus riches se sont engagés financièrement. Ils promettent de débloquer entre 20 et 30 milliards de dollars d’aide annuelle en faveur des pays en développement.
« Protéger au moins 30 % des terres et des mers d’ici 2030 est la nouvelle étoile polaire que nous utiliserons pour naviguer vers le rétablissement de la nature. »
Masha Kalinina, ONG Pew Charitable Trusts.
Quatre grandes objectifs en faveur de la biodiversité d’ici 2030
Cet accord global de la COP15 Biodiversité a défini quatre grands objectifs à atteindre d’ici la fin de la décennie. Et ceux-ci sont pour le moins ambitieux :
- Conservation et gestion efficaces d’au moins 30 % des terres, des eaux intérieures, des zones côtières et des océans du monde. Avec un accent mis sur les zones d’importance particulière pour la biodiversité et le fonctionnement et les services des écosystèmes.
- S’assurer de la restauration de la biodiversité sur au moins 30 % des écosystèmes terrestres, des eaux intérieures et des écosystèmes côtiers et marins dégradés. Ou au moins que cela soit en cours et bien engagé.
- Réduire à près de zéro la perte de zones à haute importance pour la biodiversité, y compris les écosystèmes à haute intégrité écologique.
- Diminuer de moitié le risque global posé par les pesticides et les produits chimiques hautement dangereux.
« Avec notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive. »
António Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU).
La question du financement au coeur des débats
Comme pour la COP27, qui s’est tenue en novembre, la question du financement a été un point d’achoppement majeur. À l’instar de l’accord Nord-Sud obtenu à Charm El-Cheikh, la Chine a proposé que les pays les plus avancés mettent la main au portefeuille. Objectif : aider les pays en développement à la préservation et à la restauration de la biodiversité. Le but est d’atteindre « au moins 20 milliards de dollars » d’aide internationale annuelle en faveur de la biodiversité d’ici 2025. Et « au moins 30 milliards d’ici 2030« .
Une bonne nouvelle… si cet accord est respecté. En effet, les scientifiques ne cessent de le répéter : le temps presse. Actuellement, pas moins de 75 % des écosystèmes terrestres mondiaux sont altérés par l’activité humaine. Et 40 % des océans ont été fortement dégradés. En outre, plus d’un million d’espèces sont menacées d’extinction à brève échéance.
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