— Par Patrick Chamoiseau —
L’éclat des tissus,
des bijoux,
les poèmes ambigus de la coiffe,
la brillance sans-manman des chaussures,
les dièses de la démarche
étaient des proclamations d’humanité
que les maîtres esclavagistes et autres coloniaux
ne pouvaient même pas soupçonner.
Les orgueilleux agencements de toiles
soignaient l’immense blessure existentielle.
Sous la domination,
cette archive de la résistance féminine allait se voir progressivement folklorisé.
Ce matrimoine est à reconstruire.
La pauvreté des habits des hommes s’explique peut-être par le fait
que (même s’ils étaient tout autant soucieux de leur réhumanisation vestimentaire)
leur créativité de résistance se déversait plus intensément
du côté des contes, de la danse, de la musique…
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Éclat et tradition : Rétrospective des premières Journées de la Tenue Martiniquaise à Fort-de-France
Samedi dernier, les rues de Fort-de-France se sont animées lors du grand défilé des premières Journées de la tenue traditionnelle martiniquaise, orchestré avec brio par le Collectif du Patrimoine Vestimentaire Martiniquais (CPVM). Cet événement marquant, célébrant l’héritage culturel de l’île, a réuni femmes et hommes dans une parade flamboyante, transportant la ville dans un voyage temporel empreint de nostalgie.
L’enthousiasme était palpable dans le jardin du théâtre Aimé Césaire, où la journée a débuté sous les rayons du soleil antillais. Plus de 300 personnes, galvanisées par la pertinence de l’initiative du CPVM et mobilisées grâce aux réseaux sociaux, ont donné à Fort-de-France des airs authentiques, ramenant la ville à l’époque magique du « an tan lontan » (jadis).
Le cortège, composé de participants disciplinés et joyeux, a défilé avec élégance dans les rues animées, égayées par la présence de touristes et des visiteurs de la Transat Jacques Vabre. Les femmes, vêtues de robes matador, de robes de lavandière et de têtes aux mille nuances, ont arboré avec fierté les symboles de leur patrimoine. Même celles qui n’avaient pas de costumes officiels ont ajouté une touche de madras ou un chemisier brodé à leur tenue. Du côté des hommes, les rues se sont parées de tenues blanches élégantes, accompagnées du chapeau bakoua ou du canotier.
La parade s’est achevée là où elle avait commencé, dans le jardin du théâtre municipal, laissant place à la capture de ce moment mémorable par les photographes enthousiastes. Le Collectif du Patrimoine Vestimentaire Martiniquais, dirigé par l’historienne Sabine Andrivon-Milton, porte-parole du collectif, a exprimé sa satisfaction quant à la réussite de l’événement.
Les membres du collectif ont invité la population à prolonger cette célébration en portant encore les tenues traditionnelles martiniquaises lors des cérémonies religieuses du dimanche, marquant ainsi la clôture des Journées de la tenue traditionnelle martiniquaise qui se sont étendues du 23 au 26 novembre. Leur message est clair : honorer notre patrimoine doit transcender les festivités du carnaval et devenir une pratique régulière.
Félicitant chaleureusement tous les participants, Sabine Andrivon-Milton, la porte-parole du CPVM, a exprimé sa gratitude envers ceux qui ont contribué à la grandeur de cet événement. Elle a conclu en invitant l’ensemble de cette communauté engagée à se retrouver l’année prochaine pour perpétuer cette belle tradition, renforçant ainsi les liens avec l’héritage vestimentaire martiniquais.
M’A