— Le n°278 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —
Dans le précédent RS, nous avons signalé la ruse des stratégies de « dédiabolisation » de l’extrême–droite. Cette tactique n’est en réalité qu’une des opérations de tromperie de ces courants.
L’extrême–droite, qu’on la désigne néofasciste ou pas, se nourrit de phénomènes lourds, que sont la décomposition morbide du capitalisme contemporain, et l’impuissance de la social-démocratie capitularde à défendre une alternative à ce vieux monde.
L’extrême–droite ne cherche qu’à exploiter les conséquences de cette conjoncture : délaissement des couches marginalisées de la population, facilité du défouloir xénophobe ou raciste, colère devant les insécurités, dégoût de la politique courante.
L’extrême–droite se donne alors des airs d’opposition radicale, et enfourche pour pimenter l’affaire tous les préjugés rances qui embrument l’esprit de certaines couches populaires : homophobie, virilisme antiféministe, inquiétudes face aux problématiques scientifiques, nostalgie de la peine de mort, opposition à l’IVG, religiosité exacerbée etc.
C’est cela qui rend dangereux le jeu de certains courants dits « radicaux », qui composent facilement avec ces travers. Quand on voit le nombre d’adeptes de ces courants qui diffusent allègrement les écrits, les positions, les éructations de la Cour Suprême des USA, ramassis de réactionnaires extrêmistes de droite, instruments des putschistes à la Trump, des racistes plus ou moins refoulés, on voit bien en quoi l’appel à la vigilance est nécessaire.
Et son complément, c’est l’appel à la lutte sans concession contre le capitalisme tardif et morbide, terreau du fascisme moderne.
Contre le hold up de la Poste.
Une pétition est massivement signée contre les prélèvements opérés par la poste pour « frais de gestion » sur l’expédition de colis vers les colonies. Ces frais concernent les prélèvements douaniers, qui étaient effectués par la douane. Comme bien souvent, on évoque les problèmes techniques.
S’ajoute dans la pétition, une réclamation assez imprécise, sur l’octroi de mer à réviser à la baisse. Qu’il est dur d’aller au fond des choses, quand il s’agit des effets de la politique néolibérale !
Le glissement des tâches de taxation douanière vers la poste, n’est qu’un exemple de parachèvement d’une politique enragée de privatisation. La poste est devenue une entreprise capitaliste, avec camouflage de belles paroles sur le service public. Entreprise privée, elle carbure au profit. Logique !
La douane est un service public payé par l’impôt. Il y a donc, à l’origine du problème dénoncé par la pétition, la privatisation supplémentaire d’une tâche de la douane.
La seule réponse adaptée aux causes du problème, c’est donc le retour pur et simple de la poste dans le giron du public qu’elle n’aurait jamais dû quitter !
Les excités du tout privé ne voudraient–ils pas aussi par hasard, privatiser l’octroi de mer ? Cela permettrait de sortir cette question éminemment politique de la sphère du nécessaire débat public, pour la « résoudre » par la « main invisible » et magique du marché, dont le but final est la complète dépossession de la population de tout ce sur quoi elle peut agir par la décision collective.
La privatisation échevelée ne peut se combattre à moitié. Ni dans la poste, ni dans la douane, ni dans la santé, ni dans l’école, ni dans les transports, ni dans l’énergie. Menons ce combat sans transiger.
Le FMI félicite Ortega qui emprisonne Oscar René Vargas
Terrible résumé de l’actualité du Nicaragua !
Le Fonds Monétaire International ne félicite que les gouvernements appliquant la version extrême du capitalisme, baptisée néolibéralisme…
Oscar René Vargas qui vient d’être emprisonné, est un sociologue, économiste, historien, ancien conseiller de la direction sandinsiste dans les années 80, pendant la phase ascendante de la révolution antiimpérialiste. Dans les geôles de Ortega-Murillo, il rejoint Dora Maria Tellez.
Celle-ci en 1979, à 23 ans, avait dirigé la prise de Léon, deuxième ville du pays et première ville libérée du tyran Somoza. Un an avant elle avait dirigé avec Hugo Torres, la prise du Palais national qui avait permis la libération de 60 prisonniers politiques dont… Daniel Ortega. Hugo Torres, ancien responsable de l’armée populaire sandinsiste, a connu la torture, et est mort en prison. Dora Maria Tellez qui a été vice présidente du Conseil d’État, députée, ministre de la santé, risque le même sort, en compagnie de 300 autres prisonniers politiques de la dictature.
Nous poursuivrons sans relâche notre campagne pour leur libération, avec les mouvements progressistes et démocrates de plus en plus nombreux en Amérique du Sud et dans le monde.
Avec ce moment de détente de fin d’année, rechargeons nos forces pour les luttes à venir durant l’année 2023