— Par Culture Egalité —
Une femme (issue de l’immigration) se plaignant d’être méprisée et victime de violences conjugales a été défendue par l’UFM et voici l’organisation assignée en justice devant le Tribunal de Grande Instance de Fort de France en la personne de sa présidente Rita Bonheur et de Nicole Ramael, intervenante sociale.
En effet, le mari, colonel de gendarmerie, a porté plainte contre ces militantes pour atteinte à sa présomption d’innocence et à sa vie privée et leur réclame en dommages et intérêts la somme astronomique de 375000 € !
C’est le comble pour une association qui a le mérite d’avoir rompu, depuis de nombreuses années, le silence sur les violences faites aux femmes.
En effet, c’est sans moyen, armées de leurs seules convictions, que des militantes ont interpellé les pouvoirs publics sur leurs défaillances face à une situation inacceptable dans notre pays.
Car ce sont de très nombreuses femmes qui ont eu recours et qui continuent d’avoir recours à l’Union des Femmes de la Martinique pour échapper de lieux de torture.
Ce sont de nombreuses femmes des communautés étrangères qui s’adressent à l’UFM pour les sortir des griffes d’un mari piégeur.
Alors, aujourd’hui, en traduisant ces deux militantes devant les tribunaux, on veut nous signifier qu’elles ont eu tort de dénoncer ce qui est condamné par la loi : les violences faites aux femmes.
On veut encourager les hommes violents : « Allez y la justice est avec vous ! »
Oui, la condamnation d’une association féministe dans l’exercice de cette mission aurait des conséquences incalculables et dramatiques : d’abord, elle aurait pour effet immédiat de porter un discrédit sur cette association et sur toutes les structures et organisations de défense des droits des femmes.
Cette déplorable décision jetterait l’UFM dans des difficultés matérielles, voire la ruinerait, ce qui affaiblirait encore le combat des femmes.
Mais plus gravement encore, ce serait une promesse d’impunité pour les violents en même temps qu’une mise en garde adressée à tous les dispositifs militants et à toutes les victimes qui n’auraient plus qu’à se laisser faire.
Enfin, en cette journée internationale pour l’élimination des violences envers les femmes, une condamnation de l’UFM apparaîtrait comme une véritable provocation jetée à la face de la Martinique et de la communauté internationale.
Culture égalité, association féministe, appelle toutes ses membres, tous les sympathisants et toutes les sympathisantes, toutes les Martiniquaises et tous les Martiniquais à refuser de se laisser intimider par les machistes et à agir afin que la parole des victimes soit prise en compte, que le plaignant soit débouté, et que les deux militantes incriminées soient relaxées.
Le mardi 25 novembre 2014,
Les co-fondatrices de Culture Egalité:
Muriel Ameller
George Arnauld (0696 16 39 96)
Huguette Bellemare (0696 33 66 92)
Lydia Ramael
et toutes les militantes de Culture Egalité.