— Communiqué de Johnny Hajjar —
Le mardi 28 mai 2024, notre groupe socialistes et apparentés et moi-même avons voté contre la loi d’orientation agricole (PLOA) du Gouvernement.
En effet, cette loi déconnectée de nos réalités territoriales et françaises ne prend pas non plus en compte les enjeux à relever pour aujourd’hui et demain. Elle ne répond ni à la colère exprimée par les agriculteurs notamment face à la faiblesse de leurs revenus, à la concurrence déloyale, aux problématiques foncières, ni à leur inquiétude face aux défis majeurs auxquels ils sont confrontés aussi bien en France continentale qu’en Outre-Mer.
Aucune réponse de fond n’a été apportée face :
• Aux changements climatiques majeurs à l’impact dramatique
• À l’accaparement et la pollution des terres aggravées par des difficultés de mise à disposition, d’exploitation et de transmission des surfaces agricoles
• Aux importations massives et au grave déficit démographique de la profession.
De notre point de vue, il n’y a pas de souveraineté alimentaire et de transition écologique sans renouvellement des générations agricoles. Cette relève, est elle-même impossible sans justice foncière. Cette loi ferme hypocritement les yeux sur le mouvement de dérégulation qui s’aggrave en appauvrissant nos agriculteurs, mais aussi la Martinique et les Outre-Mer sur les plans économiques, sociaux et écologiques.
Grâce à notre mobilisation, le Gouvernement a reculé sur le projet de financiarisation du marché du foncier agricole (GFAI) qui risquait d’accélérer et de renforcer les phénomènes d’accaparement des terres. Malheureusement, la quasi-totalité de nos propositions pour permettre l’accès à la terre à une nouvelle génération d’agriculteurs a été écartée par ce Gouvernement et sa majorité.
De plus, cette loi intègre des mesures de régression en matière de protection environnementale. Elles ont par ailleurs de fortes chances d’être censurées car contraires à l’esprit de notre Constitution. En s’affranchissant des impératifs de la planification écologique, du partage de la valeur, de la terre comme du juste échange, le Gouvernement s’est fait l’allié de tous les conservateurs qui veulent que rien ne change.
En votant contre ce texte, nous affirmons l’urgence de constituer une loi d’orientation agricole qui réponde aux attentes légitimes des agriculteurs et à l’intérêt général avec des prix justes et une juste rémunération du travail des agriculteurs. Une loi au service d’une souveraineté alimentaire enracinée dans la réalité de chacun de nos territoires dits d’Outre-Mer, continentaux et solidaires de toutes les agricultures durables du monde.
Nous poursuivrons ce combat pour un nouveau modèle agricole endogène, valorisant notre production locale, propre à notre singularité et intégré à notre environnement caribéen naturel.