Conte sur les doigts…
Je dois compter sur les doigts d’une main
les amis sur lesquels compter demain.
Amis très chers, l’amitié est sans prix
quand tellement éphémère est la vie !
Et puis quand on aime, on ne compte pas
ceux partageant le meilleur et le pire,
mes rêves et mes espoirs, mes délires
et mon cœur en morceaux choisis de poésie
que je leur ai donnés à lire…
Parmi eux, quelques uns sont partis
trop tôt pour ce mystérieux pays
dont on ne doit jamais revenir…
Mais me restent des doigts pour écrire
et faire vivre leur souvenir
qui demeure pour toujours encré
sur la peau dénudée de mon cœur
comme sur cette feuille en papier
où j’effeuille nos moments de bonheur
tels pétales de la plus précieuse fleur :
LA VIE !
“Memento…”
À ceux qui sont partis
et ne sont jamais revenus…
À ceux qui sont partis
pour le pays dont on ne revient pas…
Aux illusions perdues,
aux compagnons disparus !
Chaque fois qu’un ami s’en va,
c’est un trou dans le cœur
qu’on ne rebouche pas
mais une boule de regret amer
qui remplit la mémoire
quand vous prend l’insomnie
par des nuits blanches et noires…
Mon cœur est un morceau de gruyère
rongé par les rats de la nostalgie !
Et je recherche en vain
au fond des verres de vin
la sérénité de l’oubli.
Il ne permet, hélas,
que d’atténuer le chagrin
en célébrant les amis…
Alors à la santé je bois
de ceux qui sont partis,
je bois…à la vie !
Patrick Mathelié-Guinlet