Grégory Privat et Kadans Caraïbe vous invitent à un concert en ligne gratuit le samedi 21 novembre 2020 à 20h00. Soit 15 heures à la Martinique !
Infos pratiques : Lieu : sur Instagram ou Facebook / Tarif : gratuit / Apéro autorisé
La culture – et en particulier le spectacle vivant – souffre de la situation sanitaire. Résistons ensemble pour soutenir les artistes ! L’équipe de l’association « Mamanthé » a souhaité vous proposer la 8ème édition du « Festival Kadans Caraïbe » en version numérique plutôt que de l’annuler totalement. Le premier concert aura lieu ce samedi 21 novembre avec Grégory Privat, un artiste grandiose et généreux qui a illuminé plusieurs de nos soirées depuis le premier confinement, en nous offrant des concerts depuis son salon.
Présentation sur Facebook
Né en Martinique, Grégory Privat est le fils du pianiste José Privat, connu pour sa participation au groupe antillais Malavoi. Il pratique le piano depuis l’âge de six ans, avec d’abord un apprentissage classique de dix ans avant de se tourner vers le jazz et les techniques d’improvisation. Étudiant en école d’ingénieurs à Toulouse, il joue le soir dans les clubs de la ville. Puis il s’installe à Paris avec son diplôme, et continue d’assouvir sa passion pour la scène. Avec le groupe TrioKa, il explore pendant une année les liens entre le jazz et la musique caribéenne à base de ka, tambour traditionnel de la Guadeloupe. Durant cette période, à la fin des années 2000, le pianiste croise le chemin d’autres musiciens tels Jacques Schwarz-Bart, Stéphane Belmondo, Guillaume Perret ou Sonny Troupé.
♦ En 2011, il sort son premier album, Ki Koté. Le succès d’estime recueilli par ce premier essai de compositions personnelles encourage le pianiste à continuer dans cette voie.
♦ En 2013, il propose l’album Tales of Cyparis, basé sur l’histoire de Louis-Auguste Cyparis, unique prisonnier survivant, à Saint-Pierre, de l’éruption de la Montagne Pelée en 1902. Le projet fort bien accueilli par la critique (Télérama, Les Inrocks) place le pianiste parmi les musiciens les plus en vue de la nouvelle scène jazz. Un statut conforté par la sortie en janvier 2015 de son troisième album Luminescence, crédité en duo avec son fidèle partenaire Sonny Troupé, percussionniste guadeloupéen et grand maître de la musique Gwoka.
♦ En Octobre 2016, l’album Family Tree sort sur le prestigieux label allemand « ACT », où Grégory Privat présente son premier trio, avec Tilo Bertholo à la batterie et Linley Marthe à la contrebasse. Un hommage émouvant aux origines complexes de la population martiniquaise, ouvert à d’autres horizons et d’une rare sensibilité, comme en témoigne le morceau d’ouverture, « Le Bonheur ».
♦ En 2020, c’est la sortie de l’album Soley chez Buddham Jazz, en trio avec Chris Jennings à la contrebasse et Tilo Bertholo à la batterie. Quinze titres qui puisent dans la richesse musicale du jazz, des musiques caribéennes, de l’électronique et du chant. Soley, c’est le soleil en créole mais c’est aussi un concept de ce que représente la musique pour Grégory Privat : « Spirituality, Optimism, Light and Energy Coming To You. »
France Musique, à l’occasion de la sortie de l’album Soley en 2020
Patrick Chamoiseau, écrivain : « La haute singularité de Grégory Privat exprime ici une équation irréductible, organisée dans la ronde d’un dialogue avec d’autres individualités, tout aussi libres, tout aussi intenses, et qui lui sont à la fois antagonistes et solidaires. Cette ronde se déploie sur une grand-scène qui n’est autre que celle du monde, et qu’il habite à sa manière. Dès lors, il faut imaginer son espace scénique balayé bien sûr par des souffles rythmiques qui montent des nuits esclavagistes, mais aussi traversé par des stimulations harmoniques qui proviennent de toutes les musiques du monde, de leurs traditions les mieux affirmées à leurs avants-garde les plus audacieuses. »
S’il se passionne très tôt pour la musique, qu’il découvre sur le piano familial entre les cours de classique et les disques de jazz qu’écoute son père, c’est d’abord vers le métier d’ingénieur que se tourne Grégory Privat. Une expérience dont il garde aujourd’hui un goût prononcé pour la technologie et l’innovation et qui lui fait paradoxalement prendre conscience d’un besoin de se retourner vers ses premières amours.
C’est le début d’une aventure artistique qui le voit se faire une place à part dans le paysage du jazz français pour ses capacités de pianiste mais aussi de compositeur avec des disques à la frontière du jazz et des musiques caribéennes : Ki Koté (Gaya Music Production, 2011), Tales of Cyparis (Plus Loin Music, 2013) puis Luminescence (Jazz Family, 2015) qui lui vaut d’être nommé Révélation aux Victoires du jazz avant de sortir le très remarqué Family Tree (2016) chez la prestigieuse maison « Act Music ».
Une reconnaissance et un succès que Grégory Privat, en quête d’indépendance et de nouveaux horizons musicaux, refuse de voir comme un carcan, au point de quitter le label allemand pour fonder « Buddham Jazz » et y accueillir Soley, sa première production.
Soley, dont le titre renvoie au symbole d’une lumière porteuse d’espoir, reflète cette prise de risque et ne ressemble à aucun de ses précédents opus : on y découvre un univers hybride où cohabitent et se mélangent jazz, musiques caribéennes et musiques électroniques, piano et synthétiseur, héritage du trio jazz, tradition classique et chanson. Car pour la première fois, Grégory Privat se révèle aussi comme chanteur et apporte à Soley une dimension vocale, entre l’instrumental et le narratif, qu’il avait jusque là confiée à d’autres ou réservée à la scène, et qui donne à sa musique une force affective plus importante que jamais.
Pour donner vie à sa vision, il s’est constitué un trio dont les contrastes reflètent ceux de cet album qu’il a voulu sans barrières. Le batteur Tilo Bertholo, déjà présent sur Family Tree, rattache Soley aux musiques antillaises et au groove afro-américain, tandis que le contrebassiste Chris Jennings emprunte tant à sa formation classique qu’à son expérience du jazz.
Les quinze titres de ce disque, signés du pianiste et arrangés en trio, puisent dans la richesse musicale d’une culture afro-antillaise marquée aussi par les horreurs de l’esclavage. Une musique pleine d’espérance, d’optimisme et d’une intense énergie vitale.
Les trois expérimentateurs et voyageurs sonores donnent vie à cette exaltante collection de quinze titres originaux dédiés à une lumière porteuse d’espoir (…) Sur ce conte musical intemporel, le swing traditionnel s’accorde élégamment au groove, à la pop et aux boucles électros entêtantes, le chant aérien flotte sur les mélodies lancinantes ou joueuses du pianiste, les polyrythmies afro-antillaises se déchaînent puis se font douceurs tandis que Grégory Privat multiplie les atmosphères en alternant subtilement piano et synthés. Ici l’énergie libératrice et les ballades poétiques s’envolent parfois vers l’Orient. Oui le Soleil et l’émotion sont partout dans la musique aux mille couleurs de ce spiritual-jazz contemporain et universel.
Fort-de-France, le 19 novembre 2020