— Par Pierre Alex Marie-Anne —
C’est la question qu’on peut légitimement se poser à voir l’évolution du conflit à la société de transport SOTRAVOM.
La menace d’une gréve générale est actuellement agitée dont on a le plus grand mal à comprendre la justification.
Son promoteur, chez qui cela devient une véritable marotte,tente d’expliquer qu’il s’agit de protester contre le comportement du Directeur de cette entreprise à qui il est reproché de faire rouler des véhicules en mauvais état,voire dangereux,et qui refuse , paraît-il ,toute discussion mais annonce néanmoins son intention de licencier huit salariés ,en « droit de retrait » depuis quatre mois.
Comme de juste, on entend déjà “le chœur des pleureuses » apitoyant sur le sort de ces malheureux pères de familles chargés de nombreux enfants à qui ils ne peuvent même pas assurer le pain quotidien.
L’ennui est que toute cette mise en scène théâtrale ne vise qu’à cacher la réalité : Droit de retrait ? décidé unilatéralement par les salariés et non reconnu par la Direction du Travail, seule compétente en la matière avant l’intervention du juge ; comment dans ces conditions se plaindre du non-paiement des salaires alors que la décision de ne pas travailler incombe aux seuls intéressés qui semblent préférer s’adonner aux dominos et aux cartes devant le siège de l’entreprise ;Il sagit en réalité d’une gréve déguisée ,qui n’ose pas dire son nom, et dont les intéressés doivent assumer pleinement et dignement les conséquences.
Leur chef en effet n’a jamais fait mystère ,dès le début, de son obsession d’évincer la SOTRAVOM et son dirigeant de la délégation de service publique attribuée par Martinique Transport à la CFTU, son but n’étant pas en occurrence de trouver un compromis satisfaisant pour les deux parties ,mais bien de détruire cette entreprise dont le responsable à le front de lui tenir tête.
Ils ne peuvent donc s’en prendre qu’à eux-mêmes d’avoir suivi un mauvais berger qui les a conduits dans une impasse ,dont il cherche maintenant à sortir en plongeant le pays dans le chaos. ;
La population ,elle, n’a pas à subir les conséquences extrêmement dommageables d’une gréve générale ,pour l’expiation des erreurs commises par d’autres.
Ce serait d’autant plus révoltant voire scélérat ,venant de « syndicalistes « censés défendre les plus humbles et les plus fragiles qui sont les principales victimes de ces agissements irresponsables.
Déja on voit à quelles extrémités conduit ce climat délétère de haine engendré par ce conflit : plusieurs bus de la société en question ont été incendiés ,sans que les auteurs de ces actes criminels n’aient à ce jour été identifiés.
Face à une telle dérive ,constituant un dévoiement de l’éthique même du syndicalisme , le moins qu’on pouvait attendre des autres Centrales syndicales ,qui jusqu’à présent ont toujours su faire preuve de mesure et de sens des responsabilités ,c’est qu’elles intercèdent pour calmer le jeu et ramener les choses à leur justes proportions ; il n’en n’est malheureusement rien ,ce qui amène à s’interroger sur leurs motivations : bien sûr ,il ya le réflexe de solidarité envers l’ennemi de classe, le patronat ,accusé dans le contexte national actuel de tous les maux, à savoir notamment de refuser le dialogue social et de ne pas respecter ses engagements ,mais il faut aller plus loin ; derrière ce conflit particulier , il y a un enjeu d’ une autre envergure ; une stratégie est en train de se mettre en place subrepticement pour prendre le contrôle d’un secteur appelé à devenir névralgique, dans le cadre de la réorganisation globale du transport public sur toute l’île , engagée par la CTM par l’intermédiaire de Martinique Transport .
Qui tiendra ce secteur-clé ,tiendra en fait le pays sous sa coupe !, d’où cet étrange comportement imputé d’habitude à la Mafia .
On doit donc s’attendre à une féroce bataille d’influence entre les différents acteurs, tant syndicaux que politiques du transport qui, pour le plus grand malheur de la population, ne fait que commencer.
Pierre Alex MARIE-ANNE