20 & 21 mars 2019 à 19 h 30 au T.A.C.
Compartiment fumeuses
de Joëlle Fossier
Mise en scène Anne Bouvier
Assistant metteur en scène Pierre Hélie
Compositeur Stéphane Corbin
Avec Bérengère Dautun, Sylvia Roux, Nathalie Mann,
Equipe artistique Anne Bouvier et Joëlle Fossier
Scénographie Georges Vauraz
La violence faite aux femmes est plus que jamais, hélas, une grande cause nationale. Combien de tragédies secrètes ? De bleus à l’âme ? De dommages intériorisés ? Combien de femmes battues, violées, maltraitées ? Combien meurent, de par le monde, sous les coups de leurs conjoints ?
Une prison : cellules minuscules où viennent s’échouer des femmes meurtries.
Hasard ? Destin ?
Suzanne, la rebelle, fait régner l’ordre « chez elle », jusqu’au jour où, contrainte et forcée, elle accueille Blandine de Neuville. Entre ces deux femmes que rien socialement n’aurait dû rapprocher, éclôt une histoire d’amour sous l’oeil jaloux de la troisième, la surveillante.
L’histoire de Blandine de Neuville est une histoire humaine, universelle. Un authentique témoignage d’espérance : « L’amour » dans lequel elle est plongée, a valeur de révélation. Au travers de cet amour, j’ai cherché l’émerveillement. Cet émerveillement dont la charge vitale nous transporte hors les murs. Cet émerveillement qui aide à se reconstruire quand tout semblait détruit. Hymne à la résilience, hymne à l’amour…
Compartiment fumeuses est une pièce dédiée à toutes les femmes qui résistent, s’affranchissent, aspirent à briser leurs chaînes et gagnent leur liberté.
Joëlle Fossier
En écrivant Compartiment fumeuses, l’auteur raconte au plus vrai, au plus juste, au plus délicat, au plus simple, une histoire d’amour entre deux femmes. Dans un univers carcéral morne et sans âme, dans un univers où la réglementation annihile tout ressort humain, où seuls retentissent dans la tête des prisonnières, le bruit des clefs, les pas qui résonnent, le claquement sec d’un oeilleton qui retombe, dans un univers où une cellule s’apparente à une tombe d’acier, un amour éclôt… Petit miracle subversif inattendu. L’amour n’a ni sexe, ni temps, ni lieu, ni nom, ni patrie. Le passage de Blandine de Neuville en prison n’est pas une mort mais une résurrection.
Note du metteur en scène
Quand du pire naît le meilleur…
J’ai tout de suite été séduite par l’écriture : simple, fluide, poétique, lyrique et surtout au plus proche des personnages.
C’est une pièce de femmes, voilà aussi une chose qui m’a plu : elle rend compte avec beaucoup d’humanité de la complexité infinie du féminin : de la violence au désir, du renoncement à la liberté, de la tendresse à la passion.
Deux femmes que tout sépare se rencontrent en prison. De ce contexte exceptionnel, naîtra une relation exceptionnelle. De ce huis clos, elles sortiront changées, bouleversées.
Comme le dit l’un des personnages : « C’est ça la prison : rire, espérer, se souvenir, rêver et souffrir » : Voilà pour moi le condensé de ce que je souhaite faire de ce spectacle.
Dans un décor unique et sobre, entre onirisme et concret, je me suis concentrée sur ces trois personnages : La surveillante qui symbolise l’enfermement, l’autorité, le jugement mais avec ses failles et nos deux détenues : Blandine et Suzanne, qui comme chacune de nous, peut basculer de l’autre côté. Elles vont faire de cette expérience, quelque chose d’unique, elles vont chercher le Beau, la Lumière et la Vérité dans cette intimité carcérale forcée.
Il s’agit donc pour moi, d’explorer la richesse des rapports de ces femmes, de ces interprètes de grande qualité, avec poésie et délicatesse sans oublier l’âpreté et l’humour, car il y en a beaucoup…