Jeudi 26 septembre 18 h 30 Tropiques-Atrium
Stéphanie Mulot
Aux origines du métissage dans les sociétés colonisées
Comment l’imaginaire colonial représente-t-il les femmes et les hommes par qui le métissage arrive ?
De gré ou de force, quelles étaient les origines et les conditions du métissage ?
Comment ces traces continuent-elles à influencer notre imaginaire des relations sociales, raciales et sexuelles ?
En interrogeant les images des couples mixtes, de la colonisation à nos jours,
Stéphanie Mulot propose un voyage anthropologique interactif dans les fondements de nos sociétés post-coloniales, via la sexualité.
Stéphanie Mulot est Docteure en anthropologie de l’EHESS de Paris,
Professeure des Universités en sociologie à l’Université de Toulouse Jean Jaures et Chercheure associée au Laboratoire caribéen de sciences sociales de l’UA.
La matrifocalité caribéenne n’est pas un mirage créole
Stéphanie Mulot
La matrifocalité fait l’objet de nombreuses controverses depuis des décennies. Organisation et système relationnel familial décrits dans les sociétés caribéennes postesclavagistes, la matrifocalité a tantôt été présentée comme une spécificité, tantôt comme une illusion, voire comme un biais idéologique. Cet article propose de revenir sur les différentes analyses des relations dans les familles antillaises, et de les confronter aux résultats d’enquête récents. Il vise à montrer que, détachée des orientations politiques et idéologiques contemporaines, l’analyse anthropologique et sociologique ne peut nier l’existence d’une structuration singulière de l’imaginaire des rapports de genre, malgré sa remise en cause par des logiques sociales multiples. Cette réflexion impose de remettre en question les cadres théoriques des études sur la famille, le genre et la sexualité en contexte post-esclavagiste, et notamment le concept de patriarcat.
Relations de soin, cultures et inégalités de santé
Les soignants de Guadeloupe face aux migrants haïtiens séropositifs
Stéphanie Mulot
En Guadeloupe, le pluralisme ethnique, social, culturel et thérapeutique vient complexifier les modalités des prises en charge hospitalières des personnes vivant avec le VIH/sida. Les Haïtien.ne.s peuvent y être l’objet de stigmatisations diverses liées à leurs origines et à leur culpabilisation ancienne dans l’épidémie à VIH. Le texte analyse deux types de prises en charge différentes. L’une produit des inégalités en construisant de l’altérité culturelle et sanitaire, et en véhiculant des stéréotypes contraires à l’éthique soignante, mais fidèles à des propos politiques xénophobes. L’autre tente de remettre le sujet malade au cœur du dispositif, sans focalisation sur sa culture, mais dans une prise en charge globale qui vise à améliorer les conditions d’existence et réduire les inégalités. Dans les deux cas, le travail des soignants témoigne des difficultés de construction collégiale des prises en charge, tributaires de l’organisation des services. Il montre aussi la nécessité d’interroger les valeurs des soignant.e.s.
Jeudi 26 septembre – 18h30
La case à Vent