— Communiqué du Groupe Révolution Socialiste —
Quelles que soient les limites des enjeux électoraux dans le système institutionnel français, limites encore plus évidentes dans le cadre colonial, la neutralité n’est pas de mise dans la confrontation du second tour des législatives entre Pamphile/Marie-Jeanne d’un côté, Nadeau/Nilor de l’autre.
Les premiers sont toujours dans la ligne Macron-compatible du « ni droite ni gauche » théorisée depuis belle lurette et régulièrement rappelée par Daniel Marie-Sainte, idéologue en chef du MIM. Dans la « logique » de cette position, il ne fallait pas « se mêler » des choix du peuple français.
Jean–Philippe Nilor a été un fidèle lieutenant de ce « patriotisme » classique. Il s’en est démarqué en s’impliquant dans certaines batailles de la gauche française puis en soutenant ouvertement le mélenchonisme présidentiel. Marcellin Nadeau, d’abord supporter officiel de Jadot, et Jean-Philippe Nilor, se présentent donc aujourd’hui en alliés de la « Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale » (N.U.P.E.S.), nouvelle version de l’Union de la Gauche Française. Ce tournant a évidemment ses limites, qui sont d’abord celles de la N.U.P.E.S. elle–même.
Ensuite, les codirigeants de PÉYI-A ne renoncent pas à leur ligne : se situer au dessus des classes sociales et de leurs luttes pour défendre «le pays» toutes classes confondues. Que cet axe stratégique soit quelque peu en contradiction avec l’orientation déclarée de Mélenchon pour la France elle-même, ne semble pas déranger grand monde. Il est vrai que les Mélenchonistes d’ici, sont plus choqués par le désir des nouveaux alliés de s’approprier, sinon le label, du moins l’aura qui va avec, que préoccupés par ces questions de cohérence idéologique.
Par ailleurs, s’agissant de Francis Carole, il a lui aussi rompu avec le dogme « patriotique », en soutenant publiquement Mélenchon sans pour autant modifier son programme électoral et sans encourir apparemment les foudres des gardiens du temple patriotique. Il est vrai que ces gardiens ne semblent plus disposer de moyens de rétorsion très convaincants. Toutefois, Francis Carole n’a pas pris de distance à l’égard du « Gran Sanblé », de ses alliances dépourvues de toute considération pour les contenus de classe.
Nous sommes à la veille d’une nouvelle donne électorale, et l’ironie de l’histoire c’est qu’elle impacte le « camp patriotique » alors qu’elle vient directement de France !
Les évolutions électorales en France, vont évidemment continuer à nous impacter. Que Macron soit confronté, par les éventuels résultats de la gauche, à une absence de majorité absolue au sortir du deuxième tour ( tout est possible dans le welto des institutions électorales françaises) aura évidemment des conséquences sur les conditions de la lutte des masses en France comme aux colonies.
Le vote au second tour pour Nilor dans la circonscription du sud et pour Nadeau dans la circonscription du nord, est un moyen d’y contribuer. Nous nous en saisirons sans oublier que l’élément déterminant de notre résistance à la Macronie, que l’instrument principal de la défense des intérêts et des aspirations des masses reste la lutte concrète, sur le terrain de ces masses elles-mêmes.
Nous voterons donc en gardant fermement notre boussole : le combat prolétarien, décolonial, écologiste, féministe, internationaliste, démocratique. Comme on dit, cela va sans dire !
Source : N° 250 de Révolution Socialiste