—Le n° 385 de « Révolution Sociliste », journal du GRS —
Les luttes quotidiennes contre la répression, pour des conditions de vie dignes, contre le mépris colonial et l’arrogance capitaliste, participent à la résistance au fascisme, au post–fascisme, au néo–fascisme comme on voudra l’appeler.
L’activité des masses est toujours positive contre les projets mortifères de l’ennemi. Mais croire que cela suffit, c’est prendre le risque d’avoir toujours un temps de retard préoccupant pour le futur. L’expérience historique prouve de façon malheureusement indiscutable, ce qu’il peut nous en coûter.
Les dirigeants de la première puissance mondiale font ouvertement devant toutes les caméras du monde le salut nazi. Des journalistes BCBG de France, dissertent doctement de l’intérêt économique d’un plan ahurissant de nettoyage ethnique de la bande de Gaza. Une internationale fasciste se met en place, se réunit tranquillement, s’appuie sur une dizaine d’États, nourrit des programmes déclarés de soutien entre brigands, et dispose déjà de moyens financiers, technologiques et d’appuis électoraux dans les masses de loin supérieurs à ceux dont Mussolini et Hitler disposaient avant de prendre le pouvoir.
Ils n’ont en face d’eux aucune internationale proletarienne et populaire significative, aucun grand État ouvrier déterminé à défendre l’avenir de l’humanité. Bien entendu, dans bien des pays, des résistances, plutôt mal connues, se mettent en place. Des forces progressistes plus ou moins fermes, plus ou moins claires, plus ou moins anti-oligarchiques ou antiimpérialistes, marquent des points, ici ou là, mais le rapport de forces est plutôt dégradé.
Chez nous, le fait est anecdotique, mais on voit, dans un climat d’abstention électorale sans précédent, d’illustres inconnus grapiller des suffrages sur la seule base de leur appartenance toute fraîche à l’écurie lepéniste. On voit surtout une complaisance à l’égard des arriérations idéologiques du populisme d’extrême droite, ou à l’endroit des personnages qui les comportent, Trump, Le Pen, Bardela, Zemour compris. Le retard de la conscience des dangers de la situation ̂ est évident.
Les quelques personnes, qui vendredi 28 février, se sont réunies au Téat Otonom Mawon pour discuter de ces enjeux, ont bien perçu à la fois le caractère international du problème et la nécessité sur place de rompre avec l’indifférence de fait. Rattacher les luttes quotidiennes aux évidences du combat antifasciste, participer à la construction de réseaux et de solidarités internationales face à l’ennemi commun : c’est la double tâche qui est devant nous.
Chlordécone : Grand rendez-vous Mardi 11 mars 18h, Maison des syndicats
Tout le monde est învité pour un moment important d’information et d’échange. En plus des avocats et des responsables de LYANNAJ POU DÉPOLYÉ MATINIK et GAOULÉ KONT CHLORDÉCONE, deux intervenant·e·s viendront de France et de Guadeloupe.
Christophe Leguevaques, qui a conduit l’action collective conjointe pour l’indemnisation du préjudice moral et participe à l’action pénale avec nos autres avocats.
Sabrina Cajoly qui mène l’action sur l’eau dans nos pays au niveau des institutions de l’ONU, et au niveau du Conseil de l’Europe, a soulevé la question de l’exclusion des nos pays dits d’outremer du bénéfice de la charte européenne des droits sociaux, question en cours d’examen par les députés.
Les informations porteront sur toutes les procédures judiciaires engagées par les associations et des centaines de personnes ( au niveau pénal, au niveau administratif, au niveau civil), et sur les actions en cours. On se rendra compte que loin d’être enterré, le combat continue pour la vérité ( on évoquera la discussion avec les chercheurs/euses, pour la justice, pour les réparations.
Ce premier grand rendez-vous depuis la Simenn Matinik Doubout d’octobre 2023 mérite un public nombreux et volontaire.
Contre la répression, amplifier la lutte revenicative !
On voit bien que la multiplication des procès, des gardes à vue, des condamnations, a pour objectif de paralyser les forces militantes, de les contraindre à une défensive incessante.
L’épisode actuelle des audiences de Rodrigue Petitot, n’échappe pas à la règle. La meilleure réponse est de riposter sur les deux tableaux. Les centaines de supporters mobilisés devant la cour d’appel les 27 et 28 février, aux côtés du « R », vont de pair avec la démarche du RPPAC de s’adresser une nouvelle fois aux organisations syndicales pour proposer un échange sur la poursuite du combat contre la vie chère.
On ne peut que soutenir cette démarche, espérer qu’un plus grand nombre d’organisations syndicales se saisissent de cette possibilité de donner un souffle nouveau au combat, en prenant en compte tous les éléments nouveaux que nous avons déjà listés ici même : documentation des superprofits de la grande distribution, mise en évidence de l’insuffisance criante du document issu de la « table ronde », prise de conscience de la nécessité pour gagner d’un rassemblement cohérent et déterminé des forces populaires.
Le défi est posé. Il n’y a pas d’autre choix que de le relever avec et dans l’intérêt du plus grand nombre.