Les 26 et 27 janvier 2024 mené par Lazaro Benitez. Tropiques-Atrium / Maison Rouge
Ces dernières décennies, une production chorégraphique diversifiée se poursuit dans les contextes caribéens, créant ses propres perspectives. Ces perspectives ont habilement posé des questions à ce que nous pouvons nommer comme « la Caraïbe ». Elles ont été traversées par une pensée diasporique; par contagion et contamination des esthétiques; et un désir de composer un autre langage chorégraphique. Ce territoire devient un observatoire privilégié, omni-temporel, pour reconsidérer notre présence au monde, issues de cette trans-histoire et de cette trans-culture. Un terrain d’émancipation, transformateur de la réalité, et des réalités.
La condition insulaire peut-elle forger une forme de danse ? Quels sont les conditions pour créer dans un contexte insulaire ? Quelles sont leurs qualités, leurs singularités ? Comment la danse se révèle aux processus de domination actuel ? Danses caribéennes ou danses dans les Caraïbes ? Quels effets produisent-ils ?
Ce colloque met en présence d’artistes, chorégraphes et chercheurs/chercheuses venant de Cuba, République Dominicaine, Porto Rico, Guadeloupe, Trinidad et Tobago, Martinique et France. Nous proposons pendant 2 journées (26 et 27 janvier 2024) d’explorer les différentes manières dont les questions d’insularité et archipel interrogent les processus de création, de transmission, de mise en scène, qu’elles soient désignées comme danses contemporaines,danses urbaines, danses rituelles, danses traditionnelles ou autrement encore.
Les axes et questions de ce colloque iront vers des réflexions autour : des mémoires de nos danses;des stratégies de rencontre dans les Caraïbes; de la visibilité, la production et la diffusion chorégraphique caribéenne ; de la pensée archipélique comme une forme de détournement de l’insularité.
Nous souhaitons aborder des points de dialogue et de friction entre des perspectives hétérogènes issues tant du monde artistique que scientifique, en restant centré sur les pratiques chorégraphiques. Ce sera également l’occasion de se rencontrer autour d’une thématique qui appelle à penser et se mouvoir ensemble : « l’archipélisme ».
Les participants et participantes sont invités à intervenir à travers des modalités diverses :conférences, tables rondes, performances, etc.
Lazaro Benitez.
Conférencier(e)s
Conférence
« La poétique du kò de l’impensé »
Léna Blou est la fois, danseuse,chorégraphe, pédagogue et chercheuse endanse.
Elle est docteure en Arts plastiques et musicologie, domaine anthropologie de la danse et de la musique. Elle est avant-gardiste en créant une technique d’enseignement contemporaine du gwoka et sa théorisation. Léna Blou a ouvert son propre centre : Larel Bigidi’Art (LBA) alliant la formation, la création et la recherche. Pour l’ensemble de sa carrière,elle a été promue au grade de la légion d’honneur par le président de la république française Nicolas Sarkosy en 2008 et Officier de l’ordre national du mérite en2013 par le ministre de l’Outre-Mer MrVictorin Lurel, Chevallier des Arts et desLettres par la Ministre Rima Abdul Malak.
Conférence
« Penser les danses dans les Caraïbes :une alternative pour décentrer leshistoires dominantes »
Lazaro Benitez Diaz est un chercheur en danse et un chorégraphe.
Il détient un Master en Danse du Département de Danse de l’Université Paris 8.
Ses recherches artistiques et académiques se situent dans la zone frontalière entre la danse et la performance. Ainsi, les notions de frontière, de marge, de liminalité, d’invisibles font systématiquement partie de ses analyses.
Il explore autour d’une écriture chorégraphique du social qui dialogue avec les enjeux et les relations de pouvoir dans nos sociétés contemporaines comme autant de manifestations de dissidence et d'(art)ivisme. Depuis 2021, il travaille à la construction d’une cartographie de la danse contemporaine dans la Caraïbe insulaire.
Conférence
« Territoires en mouvement : esthétique de l’improvisation dans la performance expérimentale portoricaine »
Jose Alvarez
Pepe Álvarez-Colón est un artiste, curateur et chercheur en danse, théâtre et performance basé à Porto Rico, où il est né. Il a suivi une formation de danseur, d’acteur et d’interprète solo. Il a présenté son travail artistique au Chili, au Mexique, en Argentine, en Colombie, aux États-Unis et à Porto Rico. Ses pratiques artistiques et académiques suivent des méthodologies ethnographiques qui combinent l’expérimentation artistique avec la théorie critique et l’ analyse culturelle.
Son projet de recherche doctoral examine l’histoire et le développement de la danse et de l’improvisation performative à Porto Rico,en relation avec les cadres sociopolitiques qui ont façonné ces pratiques.
Conférence «Stratégies de dissidences féminines dans le solo performance en danse dans I’m bruja d’Annabel Guérédrat et Mercurial George de Dana
Mélanie Gareau
Avant de devenir chercheuse indépendante, Mélanie Gareau est une artiste amateure. Elle pratique le théâtre, le tango argentin, le chant et des pratiques somatiques comme le BMC, le Feldenkrais, le yoga, la barre au sol, le pilates), puis elle revient au théâtre avec le clown. Dans le cadre d’une résidence de création en clown,elle crée le solo Miss you dont la forme est incertaine : un solo vocalo-burlesque. D’abord intéressée par la figure du monstre, de la sorcière et par l’esthétique expressionniste allemande,elle s’intéresse au travail artistique qui libère des présences de femmes fortes au plateau. Sa recherche porte alors sur une analyse d’œuvre thématique qui questionne les stratégies de dissidences féminines.
Conférence « La Caraïbe au centre d’une danse fragmentée »
Noel Bonilla formé en tant que instructeur d’art puis diplômée en théâtrologie et maîtrise en danse de l’Université des Arts (ISA) de Cuba.Docteur en Sciences de l’Art (ISA), il possède une vaste expérience en matière de critique et de recherche dans les arts vivants. Il travaille comme responsable culturel à l’Alliance française de Cuba.Des prix et distinctions certifient son parcours (Prix Visa pour la Création, de l’Institut Français ; Mérite Artistique-Pédagogique ; Distinction pour la Culture Nationale ; Chevalier des Arts et des Lettres, France).
Jésika Orsinet
Conférence « Du rapport à la modernité / colonialité dansles écritures chorégraphiques martiniquaises »
Jésika Orsinet est une danseuse martiniquaise au parcours éclectique, à l’image des influences culturelles et artistiques qu’elle a traversées. Les cultures de sources africaines tissent le fil rouge qu’elle a suivi dans ses expériences d’interprète et de chorégraphe : des danses d’Afrique de l’Ouest aux danses des Caraïbes, de la technique Dunham à la danse contemporaine, elle s’exprime aussi bien dans des formes dites «traditionnelles » que dans le genre contemporain. Dans la compagnie « En Marche… », active entre 2010 et 2017,elle a développé une écriture chorégraphique au fil des pièces et des performances qu’elle a eu l’occasion de proposer en France, en Afrique de l’Ouest et aux Antilles.