— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Depuis le 9 juin et la dissolution de l’Assemblée nationale, le monde de la politique frissonne d’inquiétude et le monde économique est plongé dans un très grand malaise. Le président Emmanuel Macron a récemment exprimé ses préoccupations concernant la montée des extrêmes en France, allant jusqu’à évoquer la possibilité d’une guerre civile. Dans plusieurs interviews et podcasts, le chef de l’État a mis en garde contre une prise de pouvoir par l’Assemblée nationale par les partis extrémistes, soulignant les risques d’une fracture profonde de la société française en déficit d’autorité. La notion d’autorité s’imposera qu’on le veuille ou non comme le fil conducteur de la recomposition politique de la société française pour plusieurs raisons fondamentales : L’érosion de l’autorité est manifeste dans plusieurs sphères de la société française. Dans les familles, les parents éprouvent des difficultés à exercer leur autorité face à des enfants influencés par les médias et les nouvelles technologies. Dans les écoles, les enseignants luttent pour maintenir la discipline et l’engagement des élèves. Dans le monde du travail, la relation entre employeurs et employés est souvent marquée par un manque de respect et de reconnaissance. Cette crise générale de l’autorité crée un climat de désordre et d’incertitude.
Pour restaurer l’autorité, il est impératif de redéfinir son rôle et ses contours dans notre société. Il ne s’agit pas de revenir à une autorité arbitraire et oppressive, mais de promouvoir une autorité légitime, fondée sur le respect et la reconnaissance de l’autre, sinon c’est la chienlit assurée. L’évocation d’une guerre civile rappelle des périodes sombres de l’histoire française où l’autorité était au centre des problématiques, telles que la Fronde, la Révolution française et la Commune de Paris.
« Un peuple qui ne connaît pas son histoire est condamné à la revivre » ( Churchill).
Plus récemment, les violences des Gilets jaunes et les émeutes des banlieues ont montré la profondeur du mécontentement social et du dérèglement sociétal. Emmanuel Macron a mis en garde contre le risque de voir ces tensions dégénérer en conflit ouvert, surtout si les institutions démocratiques sont perçues comme incapables de répondre aux besoins de la population.Nous avons des intellectuels qui ne savent plus où aller, comme aveugle au changement du monde.Les idées contre un éventuel accès au pouvoir de l’extrême droite circulent dans l’espace public à coup de tribunes et contre-tribunes qui, reprises et amplifiées par les réseaux sociaux, fabriquent un dialogue de sourds dans un entre-soi des élites intellectuelles de plus en plus flagrant. Un affect se dégage de ces tribunes sans que leurs auteurs ne comprennent qu’une conduite émotionnelle qui est une passion cesse d’être une passion sitôt que nous en formons une idée claire et distincte. Émotions et politique ne font pas bon ménage. Et nous-mêmes antillais, ne savons souvent pas quoi faire de nos émotions, tant elles nous semblent puissantes et incontrôlables. Alors dans ce contexte troublé de la vie politique française, établir et faire un parallèle entre la période de la Fronde sous Mazarin et Louis XIV et une éventuelle cohabitation entre Emmanuel Macron et Jordan Bardella du Rassemblement National (RN) peut aider à comprendre certains aspects de la dynamique politique, bien que les contextes soient très différents.Comparer la Fronde au talon d’Achille d’Emmanuel Macron est une métaphore intéressante pour analyser les vulnérabilités politiques du président actuel face à une opposition croissante du rassemblement national dans l’hypothèse d’une cohabitation. En cas de victoire du RN, Marine Le Pen a d’ores et déjà esquissé, dans un entretien au journal le Télégramme, une cohabitation rugueuse : « chef des armées, pour le président, c’est un titre honorifique puisque c’est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse ». Le ton est donné et l’épisode historique de la Fronde, en tant que période de contestation intense de l’autorité, peut offrir des leçons sur les défis que Emmanuel Macron pourrait rencontrer dans cette période de cohabitation.
Rappelons pour une meilleure compréhension de notre réflexion le contexte de la Fronde.
La Fronde (1648-1653) était une série de guerres civiles en France pendant la minorité de Louis XIV. Les nobles, les magistrats, et certains membres du clergé s’opposaient à la régence du Cardinal Mazarin, principalement en raison des impôts élevés et de l’autorité centralisée croissante de la monarchie. La Fronde a montré la vulnérabilité de l’État face aux divisions internes et aux contestations de l’autorité centrale.La Fronde était caractérisée par une fragmentation des forces opposées à Mazarin et au jeune Louis XIV. Emmanuel Macron fait face à une scène politique fragmentée avec une montée en puissance des extrêmes, notamment le Rassemblement National. Cette fragmentation pourrait empêcher des réformes significatives et créer un climat d’instabilité.
Aujourd’hui, une cohabitation entre Emmanuel Macron, président centriste libéral, et Jordan Bardella, représentant du RN, signifierait une profonde division politique au sein du gouvernement français. Voici quelques points de comparaison et de contraste entre les deux époques. Mazarin était contesté par une coalition hétéroclite de nobles, parlementaires et populations locales. La popularité de Macron a souvent été mise à l’épreuve par des mouvements sociaux (gilets jaunes, réformes des retraites) et une opposition politique diversifiée. Une cohabitation avec le RN pourrait exacerber cette opposition.
D’autant que l’on note déjà des divisions internes en France. Pendant la Fronde. La noblesse et les parlements étaient divisés, créant une instabilité.
Demain, la cohabitation entre deux leaders politiques aux idéologies très différentes pourrait créer une paralysie législative et gouvernementale. Pour mieux comprendre les points de comparaison avec la fronde et le contexte économique et social actuel, il convient de souligner que la guerre de Trente Ans avait épuisé les ressources de la France, provoquant un mécontentement fiscal. Aujourd’hui, la France fait face à des défis économiques (chômage, dette publique) et sociaux (inégalités, immigration) qui alimentent le mécontentement et la polarisation politique. Depuis plusieurs décennies, la société française traverse une période de profonde mutation économique, dont les conséquences se répercutent sur de nombreux aspects de la vie sociale et surtout dans le monde du travail. Cette transformation, façonnée par les politiques économiques des gouvernements successifs, soulève des problématiques sociétales majeures telles que l’immigration, l’insécurité et les inégalités.Ces défis peuvent être exploités par ses adversaires pour affaiblir l’autorité et les moyens constitutionnel du président.
La mondialisation a profondément changé la structure économique française. L’ouverture des marchés internationaux a entraîné une intensification des échanges commerciaux et financiers. Si cette ouverture a permis à certaines entreprises françaises de s’implanter sur de nouveaux marchés, elle a également conduit à de nombreuses délocalisations. Les industries traditionnelles, autrefois pilier de l’économie nationale, ont été particulièrement touchées, entraînant la perte de milliers d’emplois et un affaiblissement du tissu industriel dans certaines régions.
Par ailleurs, l’essor des technologies numériques et de l’automatisation a modifié les modes de production et les besoins en main-d’œuvre. Les emplois manufacturiers, souvent bien rémunérés, ont été remplacés par des postes nécessitant des compétences techniques plus avancées. Cette transformation a généré une dualité sur le marché du travail : d’un côté, une demande accrue pour des travailleurs qualifiés dans les secteurs de la technologie et des services ; de l’autre, une précarisation des emplois peu qualifiés.La mutation économique a aussi influencé les dynamiques migratoires. La demande de main-d’œuvre dans certains secteurs a attiré de nombreux immigrés. Cependant, l’incapacité à offrir des emplois stables et bien rémunérés aux nouveaux arrivants a compliqué leur intégration. De plus, la concentration des populations immigrées dans des quartiers défavorisés a contribué à la formation de ghettos urbains, exacerbant les tensions sociales la délinquance et les violences des jeunes. En conséquence les français souhaitent un nouveau paradigme dans la sphère économique et sociale. En effet, l’enjeu économique et financier demeure omniprésent dans les préoccupations et ce d’autant que la dette publique de la France s’est accrue à la fin du premier trimestre 2024, s’établissant à 110,7% du produit intérieur brut (PIB), contre 109,9% à la fin de 2023, a indiqué vendredi l’Insee.Entre janvier et mars, la dette a augmenté de 58,3 milliards d’euros pour atteindre 3.159,7 milliards d’euros, a précisé l’Institut national de la statistique, alors que la mauvaise santé des finances publiques est un des sujets centraux de la campagne des législatives anticipées.Malgré cela, les promesses électorales souvent dispendieuses se sont multipliées, de la gauche à l’extrême droite, en passant par le gouvernement. Cette progression de la dette intervient dans un contexte de finances publiques déjà fragiles. La dette publique, c’est-à-dire l’ensemble des emprunts contractés par l’État et les collectivités locales, est un indicateur crucial de la santé économique d’un pays. Une dette trop élevée peut limiter la capacité de l’État à investir dans des secteurs clés comme l’éducation, la santé et les infrastructures, tout en augmentant les dépenses liées au remboursement des intérêts de la dette.L’accroissement de la dette publique pose également des problèmes en termes de crédibilité financière sur les marchés internationaux. Une dette trop importante peut mener à une dégradation de la note souveraine du pays par les agences de notation, ce qui a pour conséquence directe d’augmenter les coûts d’emprunt pour l’État. Dans un cercle vicieux, cela aggrave encore la situation financière du pays. Paradoxalement, malgré cette situation économique préoccupante, les promesses électorales se multiplient. À l’approche des législatives anticipées, les partis politiques rivalisent de propositions souvent irréalistes, de la gauche à l’extrême droite, sans réellement aborder la question centrale de la maîtrise de la dette publique. Et pourtant, l’augmentation de la dette publique a des répercussions directes sur la vie des citoyens. Une dette élevée peut conduire à des mesures d’austérité, qui affectent les services publics et les prestations sociales. De plus, l’incertitude économique liée à une dette incontrôlée peut affecter la confiance des investisseurs et des consommateurs, ralentissant ainsi la croissance économique.Les jeunes générations, en particulier, sont les plus vulnérables. Elles risquent de se retrouver avec une charge fiscale accrue pour rembourser une dette qu’elles n’ont pas contractée. Cette situation peut également limiter les opportunités d’emploi et de développement économique pour les nouvelles générations.
Mais nonobstant l’importance des enjeux économiques et financiers, il reste que le nœud du problème est la restauration de l’autorité dont découle toutes les autres problématiques telles que l’insécurité, la violence des mineurs, l’immigration et les inégalités sociales. La France, longtemps considéré comme un pays de lumière et de liberté, se trouve aujourd’hui confrontée à un défi d’envergure : la restauration de l’autorité. L’érosion progressive de l’autorité, qu’elle soit parentale, éducative, ou étatique, semble être au cœur des dysfonctionnements qui minent notre société. Ce nœud gordien, complexe et multiforme, appelle une réflexion profonde et des actions décisives pour renouer avec les fondements de notre société.
L’autorité, un pilier en péril depuis les évènements de mai 68. Depuis plusieurs décennies, l’autorité connaît une remise en question constante. Les mouvements sociaux des années 1960 et 1970 ont ouvert la voie à une critique généralisée de l’autorité sous toutes ses formes, prônant une libération des mœurs et une décentralisation du pouvoir. Si cette évolution a permis des avancées indéniables en termes de liberté individuelle et de droits civiques, elle a également contribué à une perte de repères collectifs.L’autorité parentale, autrefois ferme et respectée, est aujourd’hui souvent dénigrée. Les parents, parfois démunis face aux exigences de l’éducation moderne et à l’omniprésence des nouvelles technologies, peinent à imposer des limites claires à leurs enfants. Cette situation entraîne des dérives comportementales chez les jeunes, qui se traduisent par des violences scolaires et une dégradation du climat éducatif. De même, l’autorité éducative a été mise à mal par des réformes successives et un manque de moyens. Les enseignants, garants de l’instruction et de la discipline, se trouvent souvent démunis face à des classes difficiles et des élèves désengagés. Ce climat délétère affecte non seulement les résultats scolaires mais aussi la transmission des valeurs républicaines dans le monde du travail. De nombreux Français associent leur mal-être au travail à leurs choix électoraux.
Des chercheurs en sciences sociales soulignent que l’injustice perçue au travail influence fortement les décisions politiques. Les chercheurs observent que les mutations dans le monde du travail, telles que le lean management, ont réduit l’autonomie des travailleurs, exacerbant leur sentiment d’impuissance. Cette perte de sens et de respect au travail contribue à la montée de l’abstention et du vote pour le RN. La réduction des instances représentatives et la précarisation des emplois amplifient ce phénomène. Le sentiment d’injustice ressenti par de nombreux Français, notamment dans le monde du travail, est une réaction à l’autorité perçue comme injuste et oppressive. Les travailleurs surtout les jeunes veulent être respectés et reconnus, et non traités comme de simples rouages dans une machine.
En foi de quoi, l’insatisfaction au travail et la déconnexion entre salariés et direction, exacerbées par des crises comme la réforme des retraites de 2023, poussent de plus en plus de travailleurs à rechercher une justice sociale à travers leur vote. Mais néanmoins le nœud du problème de la société française demeure la consistance d’une réponse au niveau du pouvoir politique favorable à la restauration de l’autorité.Les choix politiques des citoyens sont fortement influencés par leur perception de l’autorité. La montée de l’abstention et du vote pour des partis extrémistes, comme le Rassemblement national, est souvent une réaction contre une autorité perçue comme lointaine et indifférente aux préoccupations quotidiennes. Restaurer une autorité légitime et proche des citoyens pourrait redynamiser la participation politique et stabiliser le paysage politique. A une autre époque, les opposants contestaient l’autorité de Mazarin.Pendant la période de la cohabitation le RN pourrait contester les politiques et l’autorité du président Emmanuel Macron, et vice versa.
Tout cela peut très rapidement évoluer vers une une crise de régime structurelle tel que mentionné hier par Gérard Larcher le président du sénat.
La crise a mis en lumière la fragilité du régime monarchique avant l’absolutisme de Louis XIV. Demain, une crise politique pourrait mettre en lumière les failles du système de la Ve République, surtout si des réformes constitutionnelles comme un éventuel droit de veto du président sont nécessaires pour résoudre les blocages.
Les points de contraste sont à l’inverse les suivants : Pendant la Fronde les conflits étaient souvent armés et avaient une dimension féodale.
Demain, les conflits seraient institutionnels et politiques, se déroulant principalement au sein des institutions démocratiques.
Bien que le contexte historique ne soit pas le même, signalons que pendant la Fronde la France était une monarchie absolue en formation.
La France est une république démocratique avec des institutions établies donnant au président des pouvoirs importants, même si elles peuvent être mises à l’épreuve avec un pouvoir qui pourrait devenir de nature autoritaire.
Par ailleurs les acteurs impliqués pendant la fronde étaient principalement des nobles et des magistrats. Dans le cas de figure de la cohabitation, les acteurs seraient des partis politiques modernes, des élus et des représentants de la société civile.
Les conséquences possibles seraient une véritable instabilité politique. Une cohabitation avec le RN pourrait mener à un blocage législatif, empêchant la mise en œuvre des politiques gouvernementales et créant une paralysie politique similaire à celle vue durant la Fronde.En effet comme durant la Fronde, une cohabitation tendue pourrait mener à une période d’instabilité où les décisions politiques seraient difficiles à prendre.
La crise pourrait inciter à des réformes pour renforcer ou adapter les institutions de la République face aux nouvelles réalités politiques. Bien que Macron ne soit pas aussi jeune ou inexpérimenté, comme l’était à l’époque le petit roi Louis XIV, son style de leadership perçu comme technocratique, autoritaire et parfois déconnecté des préoccupations populaires peut être un talon d’Achille. Cette perception peut être exploitée par des opposants comme Marine le Pen et Jordan Bardella pour galvaniser l’opposition à Emmanuel Macron.Dans cette optique, nous irions inéluctablement vers une polarisation accrue, car le fossé entre les partisans de Macron et ceux de Bardella pourrait s’élargir, menant à une polarisation accrue de la société française.
En somme, bien que la Fronde et une éventuelle cohabitation entre Macron et Bardella se déroulent dans des contextes très différents, certaines dynamiques de contestation de l’autorité et de crise politique peuvent être comparées. Quoiqu’il en soit la Fronde illustre comment les divisions internes et les contestations de l’autorité peuvent devenir des talons d’Achille pour un leader. Emmanuel Macron, face à une opposition croissante et une possible cohabitation avec le RN, pourrait se retrouver dans une situation où ses vulnérabilités sont exploitées, entraînant une période de turbulences politiques et institutionnelles.La mise en garde d’Emmanuel Macron sur le spectre d’une guerre civile en France souligne la gravité des défis auxquels le pays est confronté. La montée des extrêmes et la polarisation politique menacent la cohésion nationale, et il est crucial que les leaders politiques trouvent des moyens de réconcilier une société de plus en plus divisée. Le futur de la France dépendra de la capacité de ses dirigeants à naviguer ces eaux tumultueuses et à éviter une crise qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la République. Quelque soit le cas de figure de la prochaine gouvernance, la recomposition politique de la société française passera inévitablement par une redéfinition et une restauration de l’autorité. Cette autorité doit être perçue comme légitime, juste et respectueuse, capable de répondre aux attentes de justice sociale et de cohésion sociale. Cela implique de prendre des décisions difficiles, telles que la réduction des dépenses non essentielles, l’amélioration de l’efficacité des services publics et la mise en place de réformes structurelles visant à stimuler la croissance économique.
L’augmentation des recettes fiscales ne doit pas se faire uniquement par l’augmentation des impôts, mais aussi par une lutte efficace contre la fraude et l’évasion fiscales. Par ailleurs, encourager l’innovation et l’entrepreneuriat peut créer de nouvelles sources de revenus pour l’État, réduisant ainsi la dépendance à l’endettement. La situation de la dette publique en France est un enjeu crucial qui nécessite une attention urgente et des actions concrètes. Les promesses électorales doivent être réalistes et alignées avec les objectifs de réduction de la dette. Seule une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques permettra de restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs, et d’assurer une croissance économique durable. En fin de compte, il en va de la stabilité économique et sociale de la France pour les générations présentes et futures.
En mettant en place des réformes institutionnelles, en rétablissant la confiance dans les relations de travail, et en promouvant l’exemplarité des leaders, la France peut retrouver une stabilité et une harmonie nécessaires à son développement.
La manière dont cette éventualité d’une probable crise de régime sera gérée peut déterminer la résilience et l’adaptabilité des institutions politiques françaises et donc par la même écarter les mauvais augures de la guerre civile en France.
Jean-Marie Nol économiste et juriste en droit public