— Par Christian Antourel —
Claude Cauquil fascine. Ses lignes sont indissociables, façon muralisme mexicain, quand le but des artistes est de réaliser un art monumental héroïque, humain, populaire à la fois didactique et épique. Grands décors emphatiques, propagandistes et expressifs à la mémoire d’activistes. Là s’arrête la comparaison juste dans le trait et par la forme. Pour le reste Claude Cauquil n’a rien d’un révolutionnaire à la Zapata ou Sancho Villa, hors, peut-être comme eux de fougueuses bacchantes.
A la fois « muraliste » et peintre de chevalet en atelier ce portraitiste en vérité dans l’âme, croise de nouveaux magnétismes urbains et sensuels, vitaux pour une prose hypnotique qui s’y ressource sans cesse, il répond à la commande de la ville quand le mur s’y prête. Les peintures murales décrivent alors la vie, le folklore et l’histoire d’un peuple. il se laisse porter par la peinture comme on peut le faire pour la musique. Ce qu’il cherche à exprimer n’est pas de l’ordre du dicible, c’est sans doute pour cela qu’il pense avoir choisi un mode d’expression dans le domaine du visible et « le sensible doit garder son mystère … Mon propos est essentiellement pictural ». Il faut s’attacher surtout à l’esprit de cette peinture. Il est impossible d’exprimer avec la prose tout le calme bienheureux qu’elle respire, et la profonde harmonie qui nage dans cette atmosphère, ces paysages humains qui embrassent un espace énorme , sont peints avec l’aplomb d’un peintre d’histoire, et la finesse et l’amour d’un paysagiste. Ce qu’il y a d’admirable dans cette œuvre, c’est une parfaite ordonnance de tons, tons intenses, pressés, serrés et logiques d’où résulte un aspect saisissant de quiétude « En ce qui me concerne, mes obsessions pour l’humain, le partage et pour le contraste de couleurs m’ont amené à une production où la saturation des couleurs sert de support à la transcription de l’émotionnel. »
C’est la vie brutale qui nous saute aux yeux
La peinture, comme les dessins avec les crayons noirs minutieusement apointés de l’artiste sont comme la nature, ils ont horreur du vide , il en découle des œuvres franches et abondantes. L’artiste évoque avec un réalisme stylisé et une poésie non feinte son idéal artistique. Cet enthousiasme qu’il exprime favorise une clairvoyance vis-à-vis de son art car elle le libère de toute convention rigide qui pourrait l’entraver dans son élan premier. Cette spontanéité, procure à ses œuvres une sincérité vivifiante. En effet Claude qui maitrise parfaitement la technique de l’acrylique semble peindre comme si sa vie en dépendait, comme si ses sentiments envers la nature humaine provoquaient l’expression de sa beauté, dans une complicité privilégiée , pour lui permettre de mieux la traduire. Un souffle salvateur traverse son œuvre telle une stimulation spirituelle vitale . C’est la vie brutale qui nous saute au yeux, avec toute son énergie, c’est le silence des émotions retenues, enfouies et intimes qui racontent leurs histoires secrètes et c’est la pleine puissance du feu sacré qui s’épanouit et nous entraine vers une réalité éclatante et prometteuse. L’ensemble des toiles exalte un amour pour les manifestations naturelles et transmet avec une simplicité de moyens , des sensations d’infini et de liberté d’esprit . De l’œuvre de Claude Cauquil émane des parfums d’esthétisme raffinés, à respirer sans limite.
En pratique !
Jusqu’au au 30 juin 2018
Une exposition personnelle de Claude Cauquil
A La Galerie Le vin, l’Art et Vous
Rond-point Canal Cocotte- Ducos
Entrée gratuite de 10h à 19h
Contact 0596 420 007
0696 407 211.
— Par Christian Antourel —