Le programme « Cité internationale des arts & DAC Martinique »
La Cité internationale des arts, avec le soutien de la Direction des affaires culturelles de Martinique, déploie un programme de résidences à destination des artistes, auteurs ou commissaires d’exposition résidant en Martinique, et souhaitant développer un projet de recherche et / ou de création dans le champ des arts visuels, du spectacle vivant et des écritures. Grâce à ce partenariat, les résidents bénéficient d’un accompagnement personnalisé, de rencontres mensuelles et d’entretiens individuels avec des artistes et des professionnels de la culture.
Une commission, composée de personnalités qualifiées, a étudié l’ensemble des dossiers de candidature et a sélectionné les deux lauréats pour une résidence de trois mois chacun, à Paris, en 2021. Outre au parcours professionnel du candidat, les membres du jury ont accordé une attention particulière à la qualité du projet, à la nécessité d’une résidence artistique à Paris, au protocole de travail envisagé et aux contacts déjà établis ou souhaités.
Le programme offre un atelier-logement sur le site du Marais ; un accompagnement artistique et professionnel ; une bourse de vie de 1 000 euros par mois ; une bourse de production de 2 400 euros ; la prise en charge du montant du transport aller-retour à destination de Paris.
♦ Adeline Flaun | Spectacle vivant
Actrice française, metteur en scène et dramaturge, Adeline Flaun est née à la Martinique où elle a débuté sa formation et travaillé sous la direction de Michel Bourgade. En 1998, elle s’est rendue à Lille et a intégré les ateliers de la Virgule. En même temps, elle a créé l’association théâtrale Entre-Deux aux côtés de Laetitia Veniat. En 2005, elle s’est installée à Barcelone où elle s’est formée, entre autres, en technique Meisner, Mime Corporel Dramatique (Moveo), dramaturgie, pédagogie, construction et manipulation de marionnettes. En tant que comédienne, elle joue aussi bien en français, qu’en espagnol ou en catalan. En mars 2021, elle a participé au Festival des Petites Formes à Fort-de-France, où l’on a pu découvrir sa création originale, « Moi Dispositif vénus ».
♦ Jérémie Priam | Arts visuels
Né en 1989, Jérémie Priam vit et travaille en Martinique, où il a obtenu son Diplôme National d’Art et Technique au Campus Caribéen des Arts de Fort-de-France (École supérieure d’Arts Visuels). Artiste plasticien depuis 2013, « préoccupé par des problématiques sociales, il s’engage souvent sur des terrains minés. Religion, politique ou rapports humains, l’artiste n’hésite pas à s’emparer de sujets sensibles. Provocateur par nature, éternellement en colère, l’artiste construit autant qu’il déconstruit. Très critique à l’égard de lui-même et du monde dans lequel il vit, il vise une approche « dé-coloniale » de l’art contemporain en Martinique. Loin de « l’exotisme » auquel il refuse de se soumettre, c’est le noir et blanc qui domine dans sa pratique. Perfectionniste, il remplit son atelier de productions qu’il refuse d’exposer, et sélectionne lui-même ses œuvres. » (Texte de présentation de l’exposition « Anti Personnel », septembre 2020, Tropiques Atrium de Fort-de-France)
Le programme ONDES
ONDES s’inscrit dans les nouvelles actions menées par la Cité internationale des arts à destination des artistes ultramarins. Il s’agit d’un programme inédit qui offre des résidences de trois mois à des artistes de toutes disciplines, de nationalité française, qui vivent dans les départements et territoires d’Outre-mer, et qui souhaitent développer un projet de recherche et de création à Paris. De plus, ce programme propose un accompagnement pluridisciplinaire, des rencontres avec des artistes et des professionnels de la culture, ainsi qu’une participation active à la vie de la Cité internationale des arts, des rencontres et un dialogue avec ses 325 résidents de toutes disciplines, de toutes générations et de tous horizons.
ONDES bénéficie du soutien financier du Ministère des Outre-mer. Les lauréats disposent de la prise en charge du transport aller-retour à destination de Paris, d’un atelier-logement – espace de vie et de travail – sur le site du Marais, d’une bourse de vie mensuelle de 750 €, ainsi que d’un accompagnement artistique et professionnel.
Les lauréats 2021 ont été sélectionnés par une commission, composée de personnalités qualifiées, qui a étudié l’ensemble des dossiers de candidatures. Chaque postulant doit justifier d’une activité artistique depuis au moins cinq ans, et travailler d’un l’un de ces domaines : cinéma, littérature, musique, architecture, arts visuels, spectacle vivant.
À la suite de cet examen approfondi, les résidences ont été attribuées aux cinq artistes suivants – en cliquant sur le lien, vous pourrez voir un portait ainsi qu’une présentation plus longue de chaque artiste.
♦ Yasmine ATTOUMANE, La Réunion | Arts visuels
Née au Port en 1981, Yasmine Attoumane est une artiste plasticienne qui aborde plusieurs médiums (photographie, vidéo, performance, installation). Elle vit et travaille à la Rivière des Galets, terrain de pratique qui irrigue ses premiers projets artistiques et qui pose les jalons de ses recherches autour de la question de l’appartenance à un territoire et du dessin de ses frontières. À travers des expérimentations in situ dans des sites naturels instables et fluctuants – le rivage ou le lit de la rivière –, elle tente de s’approprier un territoire, en posant les limites par divers marquages (traits, lignes, quadrillages) ou installations éphémères.
♦ Arthur FRANCIETTA, Martinique | Arts visuels
Fortement ancré dans l’univers caribéen, Arthur Francietta a entamé depuis quelques années une recherche sur les écritures vernaculaires de cette partie du monde. Suite à sa résidence à l’Atelier National de Recherche Typographique (ANRT, Nancy) en 2018, il s’interroge sur le phénomène graphique qui précède l’invention d’une écriture. Très rapidement confronté à l’omniprésence du système alphabétique latin, il a orienté ses recherches sur les systèmes graphiques : Anaforuana à Cuba, Vévé à Haïti, ou encore les pétroglyphes amérindiens qui sont encore visibles à ce jour. C’est à travers ces écritures qu’il constate la résurgence de graphies (représentation visuelle d’un signe, d’une lettre ou d’un mot), mythes et rites issus de plusieurs civilisations d’Afrique de l’Ouest et d’Amérique centrale.
♦ Gwladys GAMBIE, Martinique | Arts visuels
Gwladys Gambie intègre le Campus Caribéen des Arts en 2009 après un cursus universitaire. Son DNSEP Art obtenu en 2014, elle a exposé en Martinique, à Cuba et à Miami. Elle réalise également des résidences d’artistes à Aruba (Caribbean Linked), en Guadeloupe avec les Ateliers Médicis en 2018, à la FountainHead Residency (Miami) et à Alice Yard (Trinidad & Tobago). En 2021, elle est successivement accueillie par la résidence d’artistes Homo Sargassum à Holdex et la Cité internationale des arts. La condition féminine noire est l’une de ses problématiques principales, à côté de celle de la pratique du dessin.
♦ Annabel GUEREDRAT, Martinique | Spectacle vivant
Née en 1974 à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, Annabel Gueredrat vit et travaille en Martinique. Chorégraphe danseuse, performeuse, chercheuse, et « bruja », elle est également praticienne en body-mind centering, pratique somatique qui lui permet d’écrire des performances (éco/afro) féministes, organiques, où l’intime et le politique sont de plus en plus liés. Ses trois performances majeures, inspirées de figures de sorcières modernes, sont : A freak show for S, Hystéria et I’m a bruja. Annabel est co-directrice avec H.Tauliaut, son compagnon de vie, du Festival International d’Art Performance (@FIAP Martinique). Ensemble, ils ont créé quatre mondes performatifs : aqua, iguana, afropunk et technochaman, ainsi que les laboratoires d’art performance, qui se déroulent tous les deux mois depuis 2017. Ils pratiquent la performance en pleine nature avec d’autres artistes, à la Savane des pétrifications, dans l’extrême sud de la Martinique. En parallèle à sa création, Annabel a toujours mené des actions dansées dans les milieux de la prostitution, carcéral, éducatif, médical et socio-humanitaire.
♦ Cédrick CALVADOS, Guadeloupe | Arts visuels
Le travail photographique de Cédrick Calvados prend un véritable tournant en 2013, grâce à un projet intitulé La Guadeloupe, mon visage, lancé sur les réseaux sociaux. Il y fait le choix d’approcher les sujets par le biais de portraits serrés qui sont pour lui une façon de vaincre le rejet de soi, de sa propre image, et la peur du regard de l’autre. Cette même année, il réalise un documentaire, intitulé Ombres, dans lequel il met en exergue la réalité des toxicomanes qui sont sans domicile fixe. Il déclare : « Je crois que les gens sont reliés entre eux par des flux énergétiques invisibles et j’aime à croire qu’avec la photographie, on peut les apercevoir. C’est pour cela que je cherche à composer mes images de façon à créer du lien entre les gens. »
Que sont les deux institutions partenaires ?
La Cité internationale des arts
Depuis sa création en 1965, la Cité internationale des arts accueille en résidence des artistes du monde entier. Elle s’étend sur deux sites complémentaires, l’un dans le Marais et l’autre à Montmartre. C’est un lieu de vie ouvert au dialogue entre les cultures, où les artistes rencontrent leurs publics et des professionnels. En partenariat avec 135 organismes français et internationaux, la Cité accueille des artistes de toutes disciplines pour des résidences pouvant aller de deux à douze mois. Au cœur de Paris, elle offre un environnement favorable à la création.
La Direction des Affaires Culturelles de Martinique
La Direction des affaires culturelles de Martinique est le service déconcentré du Ministère de la culture. La DAC Martinique est chargée de mettre en œuvre, sous l’autorité du Préfet, la politique culturelle définie par le gouvernement. Située à Fort-de-France, elle répond à quatre ambitions majeures : faire de la culture un moteur de l’aménagement du territoire ; favoriser l’éducation et l’enseignement supérieur artistique ; renforcer la coopération régionale ; faire de la culture un vecteur de croissance économique.
Fort-de-France, le 23 mai 2021