— Par Fara C. —
Le festival affiche la crème de la scène musicale. Outre NTM, Ayo et d’autres artistes, il braque les projecteurs sur l’alchimiste angolais Diron Animal.
Chorus fête sa 30e édition avec un feu d’artifice de styles. Attention, révélation, le 7 avril, avec le chanteur, auteur et compositeur angolais Diron Animal. Lui qui a grandi à Cazenga, énorme quartier de Luanda abandonné à la misère, a un parcours édifiant. A travers son premier album, Alone (« Seul »), il convoque à de joyeuses fiançailles entre inventivité artistique et questionnement social. Dès sa tendre enfance, il a développé cette débrouillardise que le génie du petit peuple sait cultiver pour faire face au dénuement économique et social. « Plus de 90% de la population de Cazenga ne vit que pour survivre, nous explique-t-il. Gamin, j’ai appris, avec mes potes, à fabriquer des jouets, des sandales et toutes sortes d’objets, avec du pneu, du plastique, du fil de fer et une mixture de boue que nous préparions nous-mêmes ».
Dans Alone, on retrouve cet art époustouflant du recyclage. La pulsation hypnotique de l’afrobeat, la puissance olympienne des tambours traditionnels et le martèlement métallique de la deep house embrassent le déhanchement frénétique du kuduro, danse née du semba des années 1950 et de la breakdance… En véritable alchimiste, Diron Animale transforme le plomb en or, dans sa musique comme dans sa philosophie de vie.Oxala Kuanbote, dédié à son neveu assassiné en Angola, s’élève comme un hymne à la paix. Kema parle du réchauffement climatique et de son déjà long cortège de victimes, tandis que Ghetto Ghetto exhorte ceux qui ont quitté le pays à ne pas oublier celui-ci, tout en s’ouvrant à la société d’accueil.
Électro pop and funk
Après plus de 1 000 concerts à la Défense, Chorus propose en 2018 plus de 50 spectacles à la Seine musicale. Les concerts de Chorus se déroulent dans un premier temps sur le parvis de la Seine musicale (du 3 au 6 avril, de 19 à 21 heures). Ils sont accès gratuit, profitons-en ! L’affiche frappe fort : par exemple, l’électro pop de Jabberwocky ou follement funky de General Elektriks, lequel revisitera son galvanisant CD Carry no Ghosts (chez Wagram), le charisme irradiant des chanteuses Fatoumata Diawara et Sandra Nkaké, le tradi-futurisme foudroyant de Jupiter & Okwess… Le 6 avril, les cinq groupes concourant au Prix Chorus se produisent devant le jury. Citons-les un à un pour les encourager : Aloïse Sauvage, Equipe de Foot, FAIRE, The Psychotic Monks et Thé Vanille. L’entrée est libre, il suffit de réserver sur le site du festival. On connaîtra le lauréat le lendemain matin…
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