— Par l’association écologique PUMA —
Ce qu’il est bon à savoir : La prostate est une glande de l’appareil reproducteur masculin, elle est située tout juste sous la vessie et, comme un anneau, elle entoure l’urètre, ce canal par lequel l’urine et le sperme sortent à l’extérieur du corps. Le rôle de la prostate est de produire le liquide prostatique, un des composants du sperme avec le liquide séminal et les spermatozoïdes, de stocker temporairement le sperme avant l’éjaculation, puis de se contracter au moment de l’éjaculation, participant ainsi à l’expulsion du sperme.
Les expositions professionnelles aux pesticides suggèrent leur implication en tant que perturbateurs endocriniens dans certains cancers, dont celui de la prostate. Parmi ces pesticides il y a la chlordécone, (classé ‘’cancérogène possible’’ par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) qui est associée à un risque augmenté de cancer de la prostate.
Voilà un pesticide qui est un organochloré comme bien d’autres, que nous avons utilisés tant dans la production agricole locale que nationale et qui fait l’objet d’un délire sans précédent, le tout teinté de mensonges les plus éhontés. PUMA se réserve le droit de mettre à jour toutes les dérives que nous avons dans nos archives afin de ne pas continuer à faire mentir l’Histoire.
Nous avons connu la publication d’un brûlot truffé de méconnaissances scientifiques relevées par le Professeur Dominique BELPOMME lors de son premier passage en Martinique en 2007 ; nous pouvons témoigner avec quelques personnes présentes, que l’un des co-rédacteurs avait tenté d’obtenir sa caution pour accréditer ses écrits, ce qui lui fut refusé. Après avoir compris, ce qui se tramait, le Professeur BELPOMME, nous a rédigé un rapport qui nous a servi de support scientifique pour déclencher au niveau international ce scandale qui colle et collera encore pour très longtemps à nos chaussures.
Une commission interministérielle a été mise en place pour tenter de prouver le contraire de tout ce qui figure dans ce rapport, jamais un scientifique de ce niveau, reconnu dans le monde entier, n’avait connu pareil lynchage tel celui que l’oligarchie et les services de l’État en poste en Martinique lui avaient infligé, PUMA en a honte.
Depuis, ce sont trois ‘’plans chlordécone’’ qui ont été mis en place pour plus d’un million d’euros : Où est passé cet argent ? À quoi a-t-il servi ? Pourquoi avoir toujours refusé de prendre en compte les autres molécules chimiques dans les recherches ? Que veut cacher l’État ? Pourquoi les services veulent t–ils tromper Monsieur le Préfet ?
Par respect pour les nombreuses victimes qui souffrent de différents cancers, pour les familles, et pour ceux qui nous ont quittés du fait de ce ‘’mal du siècle’’, nous ne pouvons pas rester ‘’l’arme au pied’’ sans insister sur le fait que les très nombreuses molécules chimiques que nous avons tous dans notre sang ne font aucune distinction parmi les membres de nos sociétés, y compris ceux de différentes obédiences.
Les CANCERS sont comme l’arbre que l’on ne voit pas pousser, mais dont on entend le fracas quand il tombe.
Afin d’éviter toute interprétation polémique, nous tenons à rappeler que nous avons été choqués par la sur-médiatisation de la chlordécone, ce qui nous a poussés à interpeller Monsieur le Préfet lors de la visite protocolaire du 24 janvier 2018 où il nous recevait avec le Professeur Jean JOUZEL, c’est en marge de cette rencontre que nous lui avons demandé de reprendre la main sur cette communication erronée et nous avons été entendus.
Malheureusement pour des raisons purement mercantiles, les vieux démons ont réapparu venant confirmer notre mise en garde sur certaines pratiques au sujet de la chlordécone et des différents pesticides, circulant dans l’eau du robinet.
Lors de la visite du Directeur National de la Santé, ce dernier nous a, en présence de huit médecins en service chez nous, déclaré qu’il n’y avait aucun lien, ni preuves scientifiques dans la survenance du cancer de la prostate. Nous avons adressé un courrier le 20 juillet 2018 à Monsieur le Préfet avec des références scientifiques et leurs auteurs pour prouver le contraire.
Puis le 10 septembre 2018, nous avons reçu une invitation émanant de la Préfecture en vue de participer au colloque scientifique et d’information sur la pollution par la chlordécone, qui se tiendra les 16 et 17 octobre 2018 en Martinique, avec la mention suivante : ‘’l’association Pour Une Martinique Autrement dont vous êtes le représentant, est invitée à participer à la séance ‘’grand public’’ qui aura lieu le jeudi 18 octobre 2018. Vous pouvez aussi dès aujourd’hui vous rapprocher de nos services si vous souhaitez nous soumettre la participation d’un scientifique membre de votre association, en qualité ‘’d’observateur’’ les 16 et 17 octobre 2018….. ‘’
Nous avons immédiatement répondu par courrier le 11 septembre 2018 : ‘’nous avons le regret de vous informer que nous ne pourrons pas répondre favorablement à cette invitation qui, de toute évidence, consiste à éloigner de ce débat nos scientifiques, dont les études ont pourtant permis de faire évoluer la protection de l’environnement au niveau planétaire.’’
L’enseignement que nous tirons de cette inextricable situation c’est que certains services de l’État considèrent qu’ils sont les seuls à pouvoir faire de la recherche et que nous dérangeons leurs plans qui les ont conduits à faire que le Président de la République dans sa déclaration concernant le cancer de la prostate, dise qu’il n’existe aucune étude scientifique prouvant un lien entre chlordécone et cancer de la prostate, ce qui est un mensonge scientifique et politique par omission et surtout un élément de langage de l’Etat.
Chassez le naturel il revient au galop : n’est-ce pas ce mensonge d’état qui a poussé l’ancien Ministre de l’Écologie Monsieur Nicolas HULOT à démissionner en invoquant le fait qu’il ‘’refuse de continuer à se mentir’’.
Nous ne serons pas cautions de cette dérive scientifique, nous demandons donc à Monsieur le Préfet de bien vouloir solliciter l’expertise de scientifiques indépendants.
En ce qui concerne nos parlementaires, nous leur demandons avec la plus grande solennité d’arrêter ‘’leurs coups de menton’’ et de ne pas attendre de compter les cercueils, mais d’inviter le ministère de l’Agriculture à rendre public le dossier d’évaluation de la chlordécone pour l’autorisation de sa mise sur le marché ; ce qui nous permettra, Pour Une Martinique Autrement, d’éviter des dépenses inutiles dans des recherches farfelues.
Pour l’association écologique PUMA
Le Président
Florent GRABIN