— Par Florent Grabin, Président de l’Association Écologique P.U.M.A. —
Nous avons été alertés par des sympathisants qui nous ont invités à écouter pour comprendre l’interview d’un des Avocats sur une télévision privée, qui lui sert de prétoire pour développer sur le fond du dossier Chlordécone, cette opération d’écoute n’a pas été de tout repos, car cet invité tentait de développer son argumentaire tout en étant très agité du bocal, ce qui fait qu’il glissait régulièrement sur des peaux de banane.
Arrêtons-nous aux points les plus importants de son argumentaire de défense.
Sur la question de la prescription il campe toujours sur différents comparatifs qui n’ont rien à voir, ni de près, ni de loin, avec le délai, le qualificatif de son recours qui inévitablement abouti à la prescription et au non-lieu. Il tente de faire du juridisme qui aura pour épilogue la confirmation du rejet de sa procédure. Confiant, il tente de mettre la pression sur la justice en faisant appel à la population qui n’accepte pas cet appel.
Concernant son argument sur le fait que selon le Registre des Cancers de Martinique, il y aurait plus de cancer de la prostate dans le Sud, que dans le Nord ou la pollution est plus importante, prenant à témoin le Professeur Dominique BELPOMME, là encore il glisse sur une peau de banane.
Personne ne peut ignorer que c’est, nous, PUMA, qui avons fait venir chez nous ce Cancérologue reconnu mondialement et qui a été lynché médiatiquement par tous ceux qui aujourd’hui aboient sur la question de Chlordécone. Nous sommes témoins de sa tentative pour obtenir de notre Professeur la caution de son livre, malheureusement il lui a fait comme reproche les nombreuses erreurs scientifiques y figurant, ce qui a très fortement énervé notre autoproclamé écrivain. Nous lui faisons remarquer qu’il glisse dans la mauvaise pente, quand il déclare que l’Eau qui alimente ces deux secteurs est chargée de Chlordécone et provient de l’usine de production d’Eau de Vivé au Lorrain, en entraînant l’intervieweur dans sa glissade ; en argumentant que Monsieur Alphonse JEAN-JOSEPH a dans son projet relié le Sud sur cette Usine, ce qui est un gros mensonge, si c’est la même Eau, pourquoi cette différence ?
Monsieur JEAN-JOSEPH a ramené l’Eau vers Saint-Anne en 1948, à partir de l’Usine de production de la Duran, à Saint-Joseph, pour bénéficier du principe gravitaire. Concernant l’Usine de Vivé, c’est sous l’impulsion du Conseiller Départemental Michel RENARD qu’elle a été construite dans les années 80, alimentant une partie du Nord jusqu’au Robert. Dans ces conditions son argumentaire ne peut pas prospérer et sera ruiné devant tout Tribunal.
Concernant la question du différentiel du cancer de la prostate entre le Sud et le Nord, figurant dans le Registre des cancers de Martinique, ce sont les Professeurs : Gilles-Éric SERALINI, Charles SULTAN et Dominique BELPOMME qui ont travaillé sur ce sujet pour tenter de comprendre, en prenant en compte l’arrivée massive de Paraquat et d’autres pesticides qu’un agriculteur avait utilisés au Gros-Morne, dans le bassin versant alimentant la production d’Eau de l’Usine de production de Directoire qui alimente, depuis les années 70, huit Communes du Sud.
La consommation de ce cocktail de pesticides a été prise en compte par le Pr SERALINI qui a conclu et publié que c’est la combinaison : Chlordécone, Paraquat, Albicard, Témic et d’autres molécules qui donnent le cancer de la prostate et non la Chlordécone seule. Là encore notre Avocat glisse sur une peau de banane et trompe la population dans ce dossier très complexe qui exige d’être parfaitement documenté sur le sujet pour en parler. Nous vous faisons grâce des autres points que nous pouvons combattre dans un débat contradictoire, avec lui, en l’invitant à faire le choix du média à sa convenance ; concernant l’invitation de se regrouper derrière lui pour mener ce combat, nous lui indiquons qu’il nous est impossible de le rejoindre, car nous combattons tout ce qui est mensonge, manipulation et pense petit.
Notre Avocat a été en responsabilité de la question environnementale, de l’Eau dans la gestion du Conseil Régional et CTM sous la présidence d’Alfred MARIE-JEANNE, et à ce jour nous ne trouvons pas trace de son bilan sur la gestion de l’Eau. Il a eu tout le temps matériel pour imposer aux Services de l’ARS le respect du contrôle de la qualité de l’Eau.
A cette période, il pouvait mettre en place une vraie politique agricole et de protection de notre environnement, il a préféré le juridisme sur uniquement la Chlordécone. Cette erreur de stratégie ne fait que retarder et décourager tous nos agriculteurs, qui avec nous, PUMA, sont parvenus à retirer plus de 75 % de pesticides dans la production locale.
L’obsession de certains de vouloir prospérer de manière aveugle dans des procédures inadaptées permettra aux gros planteurs d’assigner l’État devant les Tribunaux afin d’obtenir réparation de leur préjudice, du fait que c’est l’Etat qui a délivré l’autorisation d’utiliser la Chlordécone sans chercher au préalable sa nocivité et là, il ne faudra pas attendre des années.
Cette procédure vient nous démontrer qu’il y a urgence de sortir de ce tunnel Chlordécone que l’Etat nous impose et qui fait de notre territoire un lieu où la bêtise est imprescriptible, alors que nous pouvons faire la démonstration que nous avons la capacité de transformer, à partir d’un scandale sanitaire, notre territoire en un pôle d’excellence écologique, Pour Une Martinique Autrement.