La quasi-totalité des 800 000 habitants actuels de la Guadeloupe et de la Martinique est ainsi contaminée par ce pesticide soupçonné d’être responsable d’une explosion des cancers de la prostate aux Antilles.
La ministre des outre-mer, Annick Girardin, a annoncé vendredi 14 juin une aide de 5,4 millions d’euros pour favoriser la lutte contre le chlordécone aux Antilles, devant les parlementaires ultramarins et exécutifs locaux, et représentants des ministères en charge des solidarités et de l’agriculture.
Le pesticide, soupçonné d’être responsable d’une explosion des cancers de la prostate aux Antilles, a été interdit en 1993 sur l’archipel, et en 1990 en métropole, mais il pollue encore l’environnement : la molécule, très persistante, peut rester active pendant sept cents ans.
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Accompagner les populations
L’objectif du plan est de tendre vers le « zéro chlordécone dans l’alimentation » en renforçant, entre autres, les contrôles et en assurant un accompagnement des filières agricoles, a précisé le communiqué du ministère des outre-mer.
Car il existe encore des produits très contaminés, particulièrement consommés par les plus pauvres, qui s’approvisionnent notamment sur les circuits informels (autoproduction, dons, ventes en bord de route). Le plan visera donc notamment à accompagner les particuliers pour effectuer des diagnostics des sols chez eux, ainsi qu’à accroître les contrôles sur ces circuits informels.
En outre, la ministre s’engage à ce que « les actions en matière de prévention soient renforcés » pour réduire l’exposition à la chlordécone. Des actions de « sensibilisation, notamment à destination du jeune public » seront ainsi menées.
Dès la rentrée, les experts, organismes et autorités travailleront à un nouveau plan contre la chlordécone, avec « une dimension humaine et sociale », précise le communiqué.
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