— Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A. —
Ces théâtralisations des affaires juridiques concernant l’usage de la molécule Chlordécone aboutissent à une désinformation du public, ce que nous regrettons. Dans ce dossier de plainte devant les Tribunaux, au regard des informations rendues publiques, nous ne sommes nullement surpris du classement sans suite de ces dossiers. Le Code de Procédure pénale prévoit un certain délai pour saisir les instances judiciaires, autrement, passé ce temps, votre affaire est prescrite, vous recevez une ordonnance de non-lieu ; l’humilité impose aux Avocats de venir dire des éléments factuels concernant l’ouverture de ce dossier, et non venir saisir le tribunal médiatique, ils gagneraient à s’attaquer au vrai problème sanitaire, généré par les pesticides.
Voyons les choses en face et en toute lucidité, selon les informations, ces dossiers étaient dénués de tout contenu scientifique publiable (absence d’analyses de données, absence de méthodologie, absence de résultats), dans ces conditions, qui peut prétendre que cette affaire aurait fait condamner ceux qui ont utilisé un produit autorisé par les Services compétents de l’État ? Cette indignation à géométrie variable est un véritable fiasco qui consiste à faire de la com.
L’usage de cette molécule nous impose un rappel des faits en béton 450 qui ne doit pas se limiter aux seuls départements antillais, car selon un rapport du Sénat n° 487 du 24 juin 2009, les recherches effectuées dans le cadre d’une étude sur la Chlordécone ont permis de mettre en évidence une réalité qui avait été largement occultée par l’attention exclusive accordée jusqu’ici aux Antilles : la Chlordécone a été utilisée sur plusieurs continents, y compris en Europe.
La Chlordécone a été découverte en 1951, brevetée en 1952 et commercialisée à partir de 1958 par la société ‘’Allied Chemical’’ sous le nom de ‘’Kepone’’ et de GC-1189. Jusqu’à son interdiction en 1976, environ 1 600 tonnes de matière active (à 94.5 % de chlordécone) ont été produites dans trois usines situées respectivement dans le Delaware, en Pennsylvanie et dans une unité complémentaire de fabrication située à Hopewell en Virginie. La molécule a été principalement, mais exclusivement, utilisée comme pesticide à usage agricole. Elle a fait l’objet de 55 formulations commerciales à des dosages très variés (de 0,125 % pour les pièges à fourmis, à 5 % pour la lutte contre le charançon du bananier, à 50 % pour le contrôle du cricket de Floride et de 90 % pour la lutte contre les doryphores).
Il est urgent de poser la question : Où ces 1 600 tonnes de Chlordécone ont-elles été utilisées ? Cette question n’est pas purement académique.
Si on se réfère au rapport publié en novembre 2006 par le comité des polluants organiques persistants du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, ces différentes formulations ont été utilisées sur un spectre large (lutte contre le doryphore et le ver taupin de la pomme de terre, le mildiou, la levure du pommier et les ravageurs du tabac et des agrumes, sans que cette liste soit limitative).
Dans l’affaire Chlordécone, certains récupérateurs et autres spécialistes du remplissage de la rue par des effets de manches se sont mis en tête qu’ils pourraient mobiliser toute une population avec l’appui des médias. Considérant que pour médiatiser il faut choquer, gesticuler, y compris en tordant la vérité scientifique. Il faut appâter les chercheurs de scoop en indiquant que l’on va révéler de nouvelles données scientifiques.
Nous, PUMA, contrairement aux hurleurs de rue, sommes toujours fidèles au principe de réalité scientifique et juridique, pendant que certains arpentent les rues, le public résigné se détourne des appels à manifester et l’État poursuit inexorablement sa propagande débouchant sur des polémiques subalternes, qui, à terme nous conduirons à accepter la présence de cette molécule dans notre alimentation. Dans le même temps, le silence de l’ARS sur les effets combinés de toutes ces molécules chimiques que nous retrouvons au robinet du consommateur et dans les différents produits alimentaires importés est inqualifiable et s’apparente à la mise en danger d’autrui.
Les vaines polémiques plongent la population dans un océan de manipulation, de non-dit et de culpabilisation permanente, ce qui ruine toute lucidité. A l’opposé des pesticides encore produits et utilisés, la Chlordécone n’est plus recherchée et donc absente des programmes de surveillance et de contrôle menés à l’échelle internationale et dans les États.
Abstraction faite du cas antillais, ce sont donc environ 1 500 tonnes de Chlordécone qui ont été épandues dans le monde, sous la forme de spécialités dosées à des concentrations variables et qui ont été depuis, oubliées. Toutes les substances doivent être évaluées avant leurs mises en vente. Le paradoxe est que, du fait de ces agitations, nous continuons à ingérer tout un cocktail de molécules venant de l’Eau du robinet, des fruits et légumes importés. La politique de prévention n’est pas la première préoccupation de nos dirigeants.
Qui a entendu en cette période de Noël une mise en garde sur la tradition de la consommation de jambon et autre salaison ?
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Depuis plus de dix ans, de nombreuses études scientifiques démontrent les effets catastrophiques des nitrites sur notre organisme. En janvier 2021, un rapport parlementaire révélait déjà de manière formelle leur toxicité. Les conclusions font froid dans le dos : « les additifs nitrés accentuent le pouvoir cancérogène de la matière carnée ».
Savez-vous qu’à chaque fois que vous faites un apéro avec du saucisson, une grillade avec des saucisses ou encore que vous servez du jambon blanc à votre famille, vous vous exposez à un grand danger ? Ce danger ce sont les nitrites : des molécules chimiques qu’utilisent les industriels pour conserver ces aliments plus longtemps !
Et pour rendre votre jambon… rose fluo ! Salaison, ou jambon de Noël.
Il suffit de regarder les étiquettes pour se rendre compte à quel point ces nitrites sont présentes PARTOUT. Souvent désignées sous la lettre « E » (E110, E123, E131…), ces molécules perturbent tout notre organisme. Ne vous laissez pas piéger par les autorités sanitaires qui autorisent leur mise sur le marché.
Car certains parlementaires ont déjà alerté sur les sels nitrités, lesquels provoqueraient près de 5000 cancers par an. Mais, surprise !!! : Il est question que ces sels nitrités ne soient interdits définitivement qu’en 2025. Une décision aberrante !
Puisque ces mêmes autorités sanitaires françaises viennent de confirmer officiellement dans un communiqué, ‘’l’existence d’une association entre le risque de cancer colorectal et l’exposition aux nitrates et nitrites’’, notamment via la viande transformée. 100 g de jambon et un cancer du côlon s’il vous plaît !!
Nous avons des Élus qui ont été ou sont en responsabilité qui doivent répondre devant les Tribunaux de leur inaction face aux Services de l’État en charge des pesticides ; la Martinique ne mérite pas la situation sanitaire dans laquelle elle se trouve. Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui regardent sans rien faire, il faut s’indigner, Pour Une Martinique Autrement.