Les instances caribéennes ont mis en place des plans d’actions sur la question du changement climatique.
ORGANISATION DES ÉTATS DE LA CARAÏBE ORIENTALE (OECO)
La protection de l’environnement dans le cadre du développement durable des Petites Antilles est une priorité stratégique que les pays ont formalisée au travers de la Déclaration de St George sur la durabilité de l’environnement, signée en avril 2001 par les Ministres de l’Environnement de l’OECO.
Révisée en 2006, la Déclaration de St George définit les grands principes qui guident l’action de l’OECO en faveur de l’Environnement. Le Principe n°8 légitime l’action de l’Organisation par rapport aux causes et à l’impact du Changement climatique.
Baptisé Réduire le risque sur le capital naturel et humain résultant du changement climatique (RRACC), le premier projet de l’OECO en réponse à ce phénomène a été officiellement lancé le 13 juillet 2011 à Sainte-Lucie.
Il vise à accroître la capacité de réponse à long-terme aux impacts du changement climatique des pays l’OECO, tout en renforçant leur résilience au travers d’actions de terrain. Le projet a été financé par USAID (Plan international USA) à hauteur de 14,5 millions de dollars américains.
Les objectifs du projet RRACC ont été définis :
• Renforcer le cadre institutionnel concernant l’adaptation au changement climatique
• Mettre en place des actions ciblées en matière de gestion des ressources
• Encourager la collecte de données sur les impacts du phénomène
• Développer un programme de sensibilisation sur le changement climatique.
Lors de l’annonce du projet, Keith Nichols, Directeur de l’unité Environnement et Développement durable de l’OECO, avait identifié le secteur prioritaire impacté par le changement climatique qui devait faire l’objet d’actions immédiates : la gestion du littoral et des ressources en eau. Il avait alors été décidé que les actions du projet RRACC seraient orientées vers la promotion de la récupération de l’eau de pluie, l’amélioration des circuits d’évacuation, le traitement des eaux usées, le recyclage notamment dans les hôtels et commerces.
Par ailleurs, des orientations ont été prises par l’OECO concernant l’énergie.
Ainsi, le projet de création d’une agence de régulation de l’électricité (ECERA) a aussi été lancé en 2011. Ce projet vise à établir et rendre opérationnelle
une approche régionale en matière de développement de la production d’électricité dans les pays de l’OECO.
Les fonctions de cette agence ont été définies :
• Définir et mettre en place les mécanismes de réduction des coûts de l’électricité
Changement climatique dans la Caraïbe : les initiatives innovantes Les instances caribéennes ont mis en place des plans d’actions sur la question du changement climatique.
• Diversifier les sources de production d’énergie alternatives aux énergies fossiles afin de diminuer les impacts de la variation des prix.
• Instaurer des règles d’entrée et de sortie du marché de la production d’électricité à partir de ressources renouvelables et mettre en place un système de licences (habilitations).
ASSOCIATION DES ÉTATS DE LA CARAÏBE (AEC)
Le changement climatique était l’un des sujets phares de la 20e Réunion Ordinaire du Conseil des Ministres de l’AEC qui s’est déroulée en mars
2015 au Guatemala.
Selon le Centre météorologique mondial, 14 des 15 années durant lesquelles les températures enregistrées étaient les plus élevées sont situées après l’année 2000. De plus 2014, est l’année la plus chaude. Les conclusions de la 20e Réunion Ordinaire du Conseil des Ministres de l’AEC soulignent que le dioxyde de carbone représente 60 % du total des gaz contribuant à l’effet de serre. Il provient principalement de la combustion de carburant d’origine fossile. Une part non-négligeable de l’émission de gaz carbonique est directement liée au secteur du transport qui en produit 25 % à lui seul. En 2014, la quantité d’émissions de gaz carbonique générée par l’industrie du transport aérien s’élevait à 688 739 000 tonnes.
L’AEC met en exergue la difficulté du challenge de réduction de la production de gaz carbonique provenant de l’activité aérienne étant donné le caractère indispensable de ce secteur du fait de l’insularité et de l’importance du tourisme dans l’économie régionale.
COMMISSION ÉCONOMIQUE POUR L’AMÉRIQUE LATINE ET LA CARAÏBE (CEPALC)
Dans son rapport The economics of climate change in Latin Ameri ca and the Caribbean : paradoxes and challenges, datant de novembre 2014, la CEPALC souligne l’insuffisance des effets des mesures prises par les pays membres de ONU destinées à atténuer l’émission de gaz à effet de serre nécessaire à la stabilisation du climat.
Le rapport met aussi en lumière la vulnérabilité de l’Amérique latine et de la Caraïbe face au changement climatique tout autant que le manque de données et de connaissance des réponses adaptées au phénomène, leurs coûts et leurs bénéfices économiques. En effet, l’Amérique latine et la Caraïbe émettent seulement 9 % de la production de gaz à effet de serre mondiale, pourtant la région reste la plus exposée aux répercussions du phénomène (voir A).
Le coût global des mesures d’adaptation au changement climatique s’élèverait entre 4 et 100 milliards de dollars américains en moyenne par an.
Le montant d’investissement nécessaire à la diminution des impacts du changement climatique en Amérique latine jusqu’à 2030 est évalué à environ 23 milliards de dollars américains pour le secteur de la gestion de l’eau.
Par ailleurs, entre 405 et 1726 milliards de dollars seraient nécessaires concernant la création d’infrastructures supplémentaires. Le coût des mesures de protection des zones côtières serait quant à lui estimé entre 570 et 680 millions de dollars.
Une soixantaine de propositions de mesures d’adaptations au changement climatique ont été répertoriées en Amérique latine et aux Caraïbes dans plusieurs domaines : l’agriculture, les zones côtières, la santé, l’eau, la biodiversité et l’écosystème ou encore la fonte des glaciers. Cependant ces mesures ne suffisent pas à réduire les dommages résiduels et irréversibles liés au changement climatique.
À cela s’ajoutent, les barrières institutionnelles, technologiques et les limites de ressources qui entravent la mise en place de plans d’actions pertinents.
CARICOM
Reconnaissant la vulnérabilité du développement économique de la Caraïbe face aux changements climatiques, les Chefs de Gouvernements des pays membres de la CARICOM ont approuvé la création d’un organe permanent référent sur ces questions environnementales.
Le Centre sur le Changement Climatique de la CARICOM (CCCCC) a été créé en juillet 2005 et est basé à Belize. Sa mission est d’améliorer la capacité des pays de la Caraïbe à gérer et réduire les risques liés aux changements climatiques.
Il poursuit 5 objectifs :
• Promouvoir la protection du système climatique mondial avec un focus sur la Caraïbe
• Accroître les capacités des institutions régionales à coordonner les réponses nationales aux effets du changement climatique
• Jouer le rôle de support technique et de conseil sur les orientations des politiques sur les sujets liés au changement climatique
• Promouvoir l’éducation et la prise de conscience du public sur les enjeux du changement climatique
• Faciliter la concertation lors de négociations sur cette thématique