En 2023, la chaleur à l’origine de 47 000 décès en Europe
— Par Sabrina Solar —
En 2023, l’Europe a connu l’une des années les plus meurtrières en raison des vagues de chaleur, avec plus de 47 000 décès recensés. Ces chiffres sont alarmants, bien qu’ils révèlent aussi une certaine amélioration dans l’adaptabilité des sociétés européennes face à la chaleur extrême. Les deux épisodes caniculaires majeurs de l’été 2023, en juillet et en août, ont été responsables de 57 % de cette mortalité, avec les pays du sud de l’Europe, tels que la Grèce, la Bulgarie et l’Italie, étant les plus durement touchés. En France, environ 2 734 décès liés à la chaleur ont été enregistrés.
L’étude publiée dans *Nature Medicine* met en lumière la vulnérabilité accrue des personnes âgées et des femmes face à la chaleur. Les femmes présentent un taux de mortalité supérieur de 55 % à celui des hommes, et les personnes de plus de 80 ans ont un risque de décès 768 % plus élevé que celles âgées de 65 à 79 ans. Malgré ces statistiques accablantes, la recherche montre que sans les mesures d’adaptation mises en place au cours des deux dernières décennies, le nombre de décès aurait été encore plus élevé.
Les experts soulignent que l’amélioration de la planification urbaine, des conditions de logement, et l’augmentation des espaces verts sont essentielles pour réduire l’impact des canicules. Cependant, ces efforts sont jugés insuffisants par l’OMS, qui prévient que la chaleur extrême, ce « tueur invisible », continuera de provoquer une augmentation des décès dans les années à venir à cause du réchauffement climatique.
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a récemment lancé un appel à l’action pour protéger les personnes vulnérables et limiter la hausse des températures à 1,5 °C, afin d’éviter une catastrophe sanitaire. Malgré un mois de juillet un peu moins chaud qu’en 2023, il est désormais « de plus en plus probable » que 2024 devienne l’année la plus chaude jamais enregistrée, selon l’observatoire européen Copernicus.
En France, une étude récente révèle que 33 000 personnes sont mortes des suites de la chaleur entre 2014 et 2022, soulignant que le risque de mortalité augmente dès l’élévation de la température, même en dehors des périodes de canicule. Pour protéger la population, des mesures collectives telles que la végétalisation des villes et la création d’îlots de fraîcheur sont nécessaires. La prise de conscience collective face à ces enjeux est cruciale pour éviter que le bilan ne s’aggrave dans les années à venir.