— Par Pierre Alex Marie-Anne —
Comme il était prévisible ( voir FA du 6-12-2018), le gendarme du transport, incarné par Martinique Transport, s’est résolu à sévir, en sanctionnant par la résiliation de la DSP, les manquements continuels des salariés de ce groupement d’entreprises aux règles élémentaires inhérentes à la déontologie de tout service public.
Eh! voilà tout d’un coup que ces individus .qui ne se privaient pas d’ afficher le plus grand mépris pour le sort des malheureux usagers, le plus souvent d’âge avancé, contraints de se traîner à leur corps défendant, sous le soleil et sous la pluie pour vaquer à leurs occupations quotidiennes, ont la prétention d’obtenir un quelconque soutien de la population.
C’est de la pure indécence ! Trop c’est trop ! Il est temps qu’ils en prennent conscience s’il leur en reste encore un tant soit peu.
Les revendications qu’ils affichent, telle que celle de la garantie du maintien de leur emploi pendant cinq ans ( totalement absurde, puisqu’elle reviendrait à prendre un engagement nouveau sur une DSP en cours de résiliation!), sont d’ailleurs très révélatrices du peu d’illusions qu’ils se font, eux-mêmes, de l’opinion de leurs compatriotes à leur égard ; ils se doutent bien en effet qu’aucun chef d’entreprise ne serait assez fou pour s’embarrasser de gens qui pour dire bonjour ne savent que proférer les plus grossiers jurons et qui confondent, à seul fin de continuer à percevoir un salaire immérité, Droit de retrait et Droit de grève, sous l’œil plus que complaisant de leur PDG d’opérètte, dûment estampillé PPM.
Leur vraie culture est celle de la Mafia , elle consiste à utiliser le pouvoir de nuisance que leur procure le quasi monopole du transport public dans l’agglomération centrale pour rendre insupportable l’existence de leurs compatriotes, parmi les moins fortunés et les plus déshérités, régulièrement pris en otage sous les motifs les plus fallacieux.
Leurs armes de destruction massive se sont les bus, chèrement payés par le contribuable, dont ils se servent pour bloquer les principaux secteurs névralgiques de l’île ( dont le Tourisme qu’on s’évertue désespérément à développer!), en lui infligeant des dommages considérables.
Face à une telle dérive de groupuscules syndicalo-salariaux dévoyés, il appartient à chacun, qu’il s’agisse des Centrales syndicales ou des partis politiques, prétendument responsables, de démontrer dans les faits leur sens véritable des responsabilités ; les jeux de macaques de certains hauts- dirigeants, tant des milieux économiques que politiques, ne sont plus de mise, à fortiori pour ce qui à trait aux autorités publiques, chargées par la Loi, d’assurer le maintien de l’ordre.
Faudra -t’il attendre que les usagers du transport, exaspérés par les avanies, et les contraintes qu’ils subissent, en viennent à des extrémités, pour que le représentant de l’Etat se décide à réagir contre ce qui constitue indéniablement des abus manifestes du Droit de grève?
Mais au -delà des actuelles péripéties,ce que cette affaire met en lumière, c’est l’échec lamentable des dirigeants de la ville de Fort-de-France et de ceux de la CACEM ( ce sont d’ailleurs les mêmes qu’on retrouve aux postes de commande!), lesquels avaient, avant la création de Martinique-Transport, toute latitude et compétence pour prendre à bras-le- corps et régler l’organisation du transport public dans l’agglomération principale ; ils ont préféré privilégier une politique clientéliste au lieu de viser l’ objectif d’intérêt général, de l’efficacité de la gestion du transport urbain.
Faute d’une politique adéquate de formation des personnels, ils ont laissé prospérer dans ce secteur capital, un corporatisme débridé et sans la moindre boussole éthique.
En définitive, une leçon se dégage de ce fiasco, qui restera bien présente dans les esprits de nos concitoyens : elle leur servira d’étalon pour mesurer à leur juste valeur les prétentions de certains, démangés par « un prurit institutionnel », qui les pousse à réclamer sans cesse davantages de prérogatives et de pouvoirs, en guise de panacée à tous les problèmes qu’ ils s’avèrent en réalité incapables de résoudre.
Pierre Alex MARIE-ANNE