C’est la 21e Conférence des parties, c’est-à-dire le rassemblement annuel de tous les pays désireux d’agir pour le climat. Elle aura lieu au Bourget du 30 novembre au 11 décembre 2015
Le phénomène du dérèglement climatique
Les émissions des gaz à effet de serre couverts par le protocole de Kyoto ont augmenté de 80 % depuis 1970, et de 30 % depuis 1990 pour atteindre 49 Giga tonnes équivalent CO2 (GtCO2éq) en 2010.
Au rythme actuel des émissions mondiales [+2,2%/an sur 2000-2010], la hausse des températures moyennes mondiales devrait être comprise entre 3,7 et 4,8°C d’ici à 2100. Pour limiter les concentrations atmosphériques à 450 ppm CO2e d’ici à 2100 et respecter l’objectif de +2°C, il faut réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 40 à 70 % en 2050 par rapport aux niveaux de 2010 et atteindre des niveaux proches de zéro GtCO2éq en 2100.
Les sept gaz à effet de serre couverts par le protocole de Kyoto.
Dioxyde de carbone | Méthane | Protoxyde d’azote | Gaz fluorés | Tri fluorure d’azote |
(CO2) | (CH4) | (N20) | (PFC – HFC – SF6) | (NF3) |
Les secteurs émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde
En 2010, les pays développés représentaient
18% de la population
54% du PIB
36% émission des gaz a effet de serre dans le monde
La moyenne de leurs émissions de gaz était de 14,6 tonnes de CO2 équivalent par habitant, soit un peu moins de trois fois celle des pays en développement. Ce différentiel s’élevait à quatre en 2004.
Les enjeux de la COP21
L’objectif de la COP21 est de bâtir une « alliance de Paris pour le climat », qui permette de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète en-dessous de 2°C d’ici 2100 et d’adapter nos sociétés aux dérèglements existants.
Cette alliance se déclinera en quatre volets :
1 | 2 | 3 | 4 |
La négociation d’un accord universel, conformément au mandat de Durban, qui établisse des règles et des mécanismes capables de relever progressivement l’ambition pour respecter la limite des 2°C. | La présentation par tous les pays de leurs contributions nationales, avant la COP21, afin de créer un effet d’entraînement et de démontrer que tous les États avancent, en fonction de leurs réalités nationales, dans la même direction. | Le volet financier, qui doit permettre de soutenir les pays en développement et de financer la transition vers des économies bas-carbone et résilientes, avant et après 2020. | Le renforcement des engagements des acteurs de la société civile et non-étatiques et des initiatives multipartenariales de l’Agenda des solutions* ou Plan d’actions Lima-Paris, afin d’associer tous les acteurs et d’entamer des actions concrètes sans attendre l’entrée en vigueur du futur accord en 2020. |
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Cet accord devra être : Universel, conclu par tous et applicable à tous les pays. |
Ambitieux pour permettre de rester sous les 2°C et envoyer ainsi aux acteurs économiques les signaux nécessaires pour engager la transition vers l’économie bas-carbone. | Flexible en prenant en compte les situations, les spécificités, les besoins et les capacités de chaque pays, notamment les moins avancés et les petites îles. |
Équilibré entre atténuation et adaptation, et qui prévoit des moyens de mise en œuvre adéquats, en matière de financement, d’accès aux technologies et de renforcement des capacités. | Durable et dynamique, avec un objectif de long terme en accord avec la limite de 2°C qui puisse guider et renforcer l’action contre le dérèglement climatique, avec une revue périodique à la hausse du niveau d’ambition. |
Le jour où les négociations climatiques ont commencé…
La première conférence mondiale sur le climat remonte à 1979 à Genève (Suisse). À cette occasion, un Programme de recherche climatologique mondial est lancé, sous la responsabilité de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et du Conseil international des unions scientifiques (CIUS).
En 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est créé par l’OMM et le PNUE pour procéder, à intervalles réguliers, à une évaluation de l’état des connaissances sur les changements climatiques. Son premier rapport en 1990 reconnaît la responsabilité humaine dans le dérèglement climatique. Il sert de base à l’élaboration de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Le sommet de la Terre à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992 est une étape cruciale dans les négociations climatiques internationale avec la signature de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Elle reconnaît officiellement l’existence du dérèglement climatique et la responsabilité humaine dans ce phénomène. Son objectif est de stabiliser les concentrations atmosphériques de gaz à effet des serre à un niveau qui empêche toute perturbation humaine dangereuse du système climatique. La Convention-cadre, entrée en vigueur le 21 mars 1994, a été ratifiée par 195 pays, appelés « parties », plus l’Union européenne.
L’adoption du protocole de Kyoto en 1997 fixe pour la première fois aux pays développés des engagements chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Entré en vigueur en 2005, le protocole devait couvrir la période 2008-2012.
Une vision à plus long terme s’est ensuite imposée avec le plan de Bali en 2007 qui a établi un calendrier de négociations pour parvenir à un nouvel accord devant prendre le relais du protocole de Kyoto dont l’échéance a été fixée à 2012. La conclusion d’un accord devait se réaliser au plus tard en décembre 2009.
Si Copenhague (Danemark) n’a pas permis l’adoption d’un nouvel accord, la COP15/CMP5 a validé l’objectif commun visant à contenir le réchauffement climatique en-deçà de 2°C. Les pays développés se sont également engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 en faveur des pays en développement à faire face au dérèglement climatique. Cancun (Mexique) en 2010 a permis la concrétisation de l’objectif des 2°C par la création d’institutions dédiées sur des points clés comme le Fonds vert pour le climat.
La volonté d’agir collectivement s’est traduite par la création, en 2011, de la plate-forme de Durban pour une action renforcée (ADP), qui a pour mandat de rassembler autour de la table tous les pays, développés et en développement, afin de travailler à un «protocole, à un instrument juridique ou à un résultat ayant force de loi » applicable à toutes les parties à la Convention climat de l’ONU. Cet accord devra être adopté en 2015 et mis en œuvre à partir de 2020.
Afin de pallier le vide juridique, la conférence de Doha (Qatar) en 2012 a entériné l’engagement de plusieurs pays industrialisés dans une seconde période d’engagement du protocole de Kyoto (2013/2020) et a mis fin au mandat de Bali.
Les conférences de Varsovie (Pologne) en 2013 et de Lima (Pérou) en 2014 ont permis de franchir des étapes indispensables pour préparer la COP21 de Paris en 2015. Ainsi, tous les États ont été invités à communiquer leur contribution (INDC) en matière de réduction de gaz à effet de serre en amont de la COP21.