— Par Rita Bohneur pour l’UFM —
L’UFM a marqué le 13 juin, journée martiniquaise de lutte contre les violences faites aux femmes, par une projection-débat à la mairie de Saint Pierre le vendredi 16 juin.
Depuis 2005, suite à un drame conjugal qui a couté la vie à une femme d’une manière atroce, cette journée existe à l’initiative de l’Union des Femmes de Martinique, en mémoire de toutes les femmes assassinées, et pour celles qui ont été, et celles, encore trop nombreuses, qui sont victimes de violences, sous toutes ses formes, dans le couple, en Martinique.
Cette soirée en 2 temps a débuté par la projection du film « C’est pas de l’amour » de Jérôme Cornuau, saluée par le maire de la ville.
Ce film raconte l’histoire d’une femme victime des violences de la part de son conjoint, homme affable et bien intégré professionnellement, au-dessus de tout soupçon. Mais son originalité est de traiter ce thème en mettant l’accent sur l’action de l’entourage, en l’occurrence sa voisine et la façon dont, en tant que témoin, elle réagit et s’implique pour l’aider à s’en sortir.
Un public nombreux et varié, composé de femmes, d’hommes et d’adolescents a manifesté son intérêt pour ce film et a activement participé au débat animé par l’UFM. Comment expliquer les mécanismes de la violence conjugale ? Est-ce une affaire privée ? Qu’est-ce que le cycle de la violence ? Quelles sont les conséquences sur la femme victime et sur les enfants ? Que dit la loi ? Quelle action vis-à-vis du conjoint violent ? Quelles sont les diverses solutions d’aide qui existent en Martinique pour échapper à l’emprise d’un conjoint violent ? Comment l’entourage peut-il agir ? Tels sont quelques-unes des questions qui ont été débattues ensemble.
Cet échange très riche a montré combien il est encore important de briser le silence autour de ce phénomène, de mieux le connaitre pour aider à faire évoluer les mentalités, afin de sortir du jugement ou de l’incompréhension afin de créer la solidarité autour des victimes.
Car les violences envers les femmes sont encore bien présentes chez nous.
Même si, heureusement depuis plusieurs années nous avons à nous réjouir de ne pas avoir eu de drame mortel, cette violence inacceptable continue à défigurer, à blesser le corps et le mental, à faire souffrir sur le long terme, les victimes que sont les femmes et les enfants. Beaucoup subissent encore en silence et sont contraintes à se taire par peur de représailles. Toutes ces victimes en paient les conséquences très longtemps.
L’Espace d’Ecoute, d’Information et d’Accompagnement de l’UFM compte chaque année environ 4 500 passages (contacts téléphoniques ou venues sur place), et environ 500 femmes venant pour la prmière fois.
Devant la satisfaction du public, la municipalité de Saint Pierre et l’UFM ont convenu d’organiser ensemble d’autres manifestations dans les mois à venir.
Cette seconde action dans la commune en un an s’inscrit dans la volonté affirmée de l’association de construire des partenariats durables, permettant une continuité d’actions de sensibilisation sur l’égalité entre les femmes et les hommes, la lutte contre le sexisme et les violences envers les femmes.
Un partenariat à saluer et à suivre donc.