— Par Yvon Joseph-Henri —
Outre le sentiment profond que nous sommes nombreux à avoir que là n’est pas le problème de la Martinique, force nous est de considérer que la Martinique se meurt économiquement et socialement et que sur le plan de l’enseignement, nous ne donnons pas leur chance à nos élèves, nos enfants. Il faut le dire et le répéter : l’échec scolaire et l’illettrisme ne sont pas des fatalités mais des difficultés qui sont surmontables prises suffisamment tôt. De même que nous devons faire réussir brillamment beaucoup plus d’élèves que nous le faisons. Mais encore faut-il se pencher de manière professionnelle sur ce qui fera la réussite de nos élèves, dans leurs études ici et dans le supérieur. Les langues, nous le savons tous, font partie intégrante de ces éléments de réussite, tant pour les scientifiques que pour les littéraires, mais nous sommes pourtant très loin du compte.
La Martinique se meurt économiquement et socialement. À l’heure actuelle, elle n’a plus aucun moyen de relever la tête si la CTM continue sur cette lancée suicidaire pour le pays. Ouvrons donc à nos élèves, à nos enfants, les portes du monde par l’apprentissage des langues et des cultures des pays où chacun pourra construire son chemin professionnel s’il le désire. En même temps, si le pays se porte mal économiquement, on voit mal nos élèves en mesure de faire face aux difficultés. C’est d’abord de formation, d’apprentissage de tout ce que l’école enseigne dont ils ont besoin. Ni d’un drapeau, ni d’un hymne ou d’un créole officiel. Le quotidien de nos élèves n’est pas dans une quelconque idéologie mais dans un pragmatisme bien solide pour s’en sortir. Après, ils pourront damer le pion au monde entier, y compris idéologiquement.