— Par Gérard Le Puill —
Apiculteur dans la partie cévenole du département de la Lozère, secrétaire général et porte parole de l’Union nationale de l’apiculture française, Henri Clément se bat en France depuis des décennies pour sensibiliser les français sur le rôle irremplaçable des insectes pollinisateurs que sont les abeilles. Né en 1960 et titulaire d’une maîtrise d’histoire, il choisira d’être apiculteur avec 350 ruches installées sur des zones propices à la production de miel sur quatre départements: l’Aude, le Gard , l’Hérault ,la Lozère .
Le 10 mai dans les locaux de la Maison de l’Amérique latine à Paris , en compagnie de plusieurs dirigeants du Mouvement national de lutte pour l’environnement (MNLE) dont le président Christian Pellicani et Pierre Lenormand, il est intervenu , devant une cinquantaine de responsables associatifs et de journalistes pour expliquer le combat qu’il mène sans relâche depuis plus de vingt ans sur l’importance des abeilles pour notre futur. Leur mise en danger par les produits toxiques que les firmes de l’agrochimie ne cessent de proposer aux agriculteurs pour favoriser les monocultures de rente, fait reculer la biodiversité.
Une production divisée par trois en 25 ans
Les Français consomment environ 40.000 tonnes de miel par an et cette consommation se fait surtout au domicile des particuliers. Alors que notre pays en produisait 35.000 tonnes par an au début de la dernière décennie du XXème siècle, la production nationale est tombée à 25.500 tonnes en 2004, à 18.300 tonnes en 2010, à 13.200 tonnes en 2014 et environ 10.000 tonnes en 2016. «Chaque Français consomme 600 grammes de miel par an en moyenne et nous importons les trois quarts de ce que nous consommons. Ces produits importés sont souvent de piètre qualité. Ils contiennent beaucoup de sucre ajouté »déplore le professionnel exigeant qu’est Henri Clément. Selon lui, les humains que nous sommes pourraient peut-être se passer de miel, « mais la nature ne peut pas se passer des abeilles qui sont présentes sur terre depuis 80 millions d’années et dont il faut savoir qu’elles participent à créer 35% des ressources disponibles mais aussi à la diversité de 65% des produits que nous consommons. Si un jour les abeilles disparaissaient totalement, on pourrait encore se faire du thé, mais on ne consommerait plus de café ni de chocolat», a déclaré l’apiculteur cévenol mercredi soir devant une salle attentive
Selon Henri Clément, plusieurs raisons expliquent cette chute de la production de miel…
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