20 et 21 février :Tropiques Atrium – Fort-de-France
Représentation scolaire le 21 février à 9h30
Représentation tout public le 21 février à 20h
Conférence dansée le 20 février à 19h à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université des Antilles
Invités : Sections Haute Taille et bèlè de Tanbou Bo Kannal, groupe Haute Taille du François Perriolat, David Kathile, Association Entre Nou – Fabienne Marajo
Comment mettre en relation ce qui nous fonde dans la différence pour créer un langage nouveau ?
Tableau impressionniste, Cercle égal demi Cercle au Carré embarque à son bord douze interprètes de tous âges venant de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, du Cameroun, du Gabon et de l’Hexagone. Sur ce bateau pris dans la vague qui relie les territoires, le but du jeu est de partager et de mettre en friction les multiples cultures. Ainsi, boulangère, quadrille, haute taille et autres danses sociales introduites aux Antilles et en Guyane avec la colonisation, réappropriées par les esclaves, ont rencontré les danses africaines. Par un processus d’adaptation créatif ont émergé ensuite les danses créoles. Elles viennent aujourd’hui se transformer au contact du hip-hop, du voguing, du ragga, du krump, de la kizumba, du zuèt et inversement. Le dialogue ainsi établi entre tradition et modernité revisite les danses sociales et les électrise dans un univers géométrique au contact des danses urbaines, composant un hymne vivifiant à la créolisation et au métissage artistique.
Au fil de la pièce, dans une urgence et une dynamique puissantes, le cercle se forme et se déforme, laissant place à une égalité des figures épurées et des genres dans laquelle se dessine la possibilité d’un « Tout monde » fécond et jubilatoire.
Plaidoyer en faveur de la créolisation
« Les phénomènes de créolisation sont des phénomènes importants, parce qu’ils permettent de pratiquer une nouvelle dimension spirituelle des humanités. Une approche qui passe par une recomposition du paysage mental de ces humanités d’aujourd’hui. Car la créolisation suppose que les éléments culturels mis en présence doivent obligatoirement être « équivalents en valeur » pour que cette créolisation s’effectue réellement. (…) La créolisation exige que les éléments hétérogènes mis en relation « s’intervalorisent », c’est-à-dire qu’il n’y ait pas de dégradation ou de diminution de l’être, soit de l’intérieur, soit de l’extérieur, dans ce contact et dans ce mélange. »
La pièce s’appuie sur de grands concepts de l’auteur Édouard Glissant (1928 – 2011). Écrivain, poète et essayiste, Édouard Glissant adhère dans un premier temps au mouvement de la négritude aux côtés d’Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas et Léopold Sédar Senghor avant de développer son propre concept de la Créolisation ainsi que celui du « Tout monde » (tout ce qui est du monde),
résultante de la notion de Relation.
Pour Glissant, l’idée de créolisation vise tout autant le processus de formation des sociétés créoles en tant que telles, que celui d’un devenir pressenti des cultures du monde, résultant de la mise en relation active et accélérée des peuples, des cultures et des hommes. Ainsi conçue, la créolisation désigne bien tout l’ « imprévisible » né de cette élaboration d’entités culturelles inédites, à partir d’apports divers. Elle se différencie du simple métissage, et nécessite certaines conditions d’épanouissement.
La créolisation est pour lui une grille de lecture du devenir du monde à grande échelle.
DISTRIBUTION
CHOREGRAPHIE : Chantal Loïal
ASSISTANTE CHORÉGRAPHIQUE : Delphine Bachacou
COLLABORATION ARTISTIQUE : Sabine Novel
DANSEUSES ET DANSEURS INTERPRÈTES : Nita Alphonso, Stéphanie Jardin, Sandra Sainte-Rose, Chantal Loïal, Delphine Bachacou, Régis Tsoumbou Bakana, Léo Lorenzo, Diego Dolciami, Mario Pounde
MUSICIENS INTERPRÈTES
Gaëlle Amour, Elise Kali, Yann Villageois, Igo Drane
COMPOSITION MUSICALE : Damien Groleau, Didier Léglise et Gaëlle Amour
SCÉNOGRAPHIE : Olivier Defrocourt
CRÉATION COSTUME : Marine Provent, assistante : Gwendolyn Boudon
CRÉATION VIDÉO : Yutaka Takei, Christian Foret
CRÉATION LUMIÈRES : Paul Argis
RÉGIE SON : Théo Errichiello
RÉGIE LUMIÈRE : Paul Argis