Teddy Riner, Wendie Renard, Rudy Gobert… Depuis la révélation de la vidéo du producteur martiniquais passé à tabac à Paris par des policiers, de nombreux sportifs disent leur indignation devant de telles violences.
Le champion du monde de foot Antoine Griezmann a été hier parmi les premiers sportifs de renom à prendre position, suite à la révélation de la vidéo montrant les violences exercées par des policiers parisiens contre un producteur martiniquais. « J’ai mal à ma France », écrivait sur Twitter le champion du monde en interpellant Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. S’il est plutôt rare, d’ordinaire, que les sportifs français s’engagent dans des débats sociétaux, cette affaire fait cette fois réagir de nombreux champions renommés.
Riner, Renard, Gobert…
C’est le cas de Teddy Riner. Le judoka guadeloupéen s’interroge sur Twitter : « Sommes-nous réellement en 2020 ? Doit-on-traiter un homme de la sorte? Où sont les droits ?«
Sommes-nous réellement en 2020 ?
Doit-on-traiter un homme de la sorte ?
Où sont les droits ?
📸 Loopsider pic.twitter.com/3PE7Uh0sLf
— Teddy Riner (@teddyriner) November 27, 2020
La footballeuse martiniquaise Wendie Renard dénonce elle aussi ces violences policières:
Ce n’est pas la France que j’aime. Pas celle dont je veux être fière.
Wendie Renard
Que faire pour arrêter ça ?
Ce n’est pas la France que j’aime. Pas celle dont je veux être fière.
📹 @Loopsidernews | @davidperrotin pic.twitter.com/uhgBfppu7T
— Wendie Renard (@WRenard) November 26, 2020
Le basketteur Rudy Gobert fait référence sur son compte Twitter au désormais fameux article 24 de la controversée loi de sécurité globale :
Continuez à tout filmer! Ceux qui font bien leur boulot auront une bonne image. Et les laches et menteurs continueront d’être exposés.
Rudy Gobert
Continuez à tout filmer! Ceux qui font bien leur boulot auront une bonne image. Et les laches et menteurs continueront d’être exposés. Que ça soit d’un sens ou d’un autre. https://t.co/IzeOBXWLYZ
— Rudy Gobert (@rudygobert27) November 26, 2020
D’autres dénoncent également ce phénomène de violence, comme les footballeurs Layvin Kurzawa et Alexandre Lacazette, ou encore l’escrimeuse guadeloupéenne Ysaora Thibus :
“Je me refuse à croire que des policiers puissent être d’accord avec des gens comme ça” – Michel, battu sauvagement, insulté et qui sans vidéo serait en prison injustement. https://t.co/Nmhk0BH7zb
— Ysaora Thibus (@YsaoraT) November 26, 2020
Le modèle américain
Les prises de position de ces grands champions sont d’autant plus fortes qu’elles sont rares en France, où les sportifs engagés comme Dominique Rocheteau, Lilian Thuram ou Vikash Dhorasoo ont toujours été très minoritaires. Un mouvement qui semble suivre la tendance aux Etats-Unis, où se positionner sur les sujets de société n’est plus tabou pour les sportifs.
Le joueur de football américain Colin Kaepernick, première star du sport à dénoncer le racisme et les violences policières aux Etats-Unis, avait ouvert la voie en 2016, au prix de sa carrière sportive. Tout comme la très militante footballeuse Megan Rapinoe, dont la victoire à la Coupe du monde 2019 a servi de porte-voix à son combat pour l’égalité salariale et contre Donald Trump.
« Black Lives Matter » s’exporte?
En 2020, la mort de George Floyd, père de famille noir tué lors d’un contrôle de police à Minneapolis, a fait sortir de leur silence de nombreux sportifs des ligues majeures nord-américaines. En basket, les joueurs de NBA, la superstar LeBron James en tête, et les joueuses du Championnat WNBA se sont largement mobilisées pour le mouvement « Black Lives Matter » (La vie des Noirs compte). Rapidement rejoints par d’autres athlètes et franchises de baseball, football ou hockey sur glace.
Le genou à terre, geste symbole de cet engagement, a ensuite fait le tour du monde, y compris repris par des footballeurs français comme l’attaquant de Mönchengladbach Marcus Thuram, fils de Lilian.
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