— Par Pascal Froissart(*) —
Mark Zuckerberg vient d’annoncer la fin du fact-checking sur Facebook et Instagram aux États-Unis. Née dans les années 1940 aux États-Unis, la vérification porte la marque de la Seconde Guerre mondiale et de la lutte contre la propagande ennemie, l’antisémitisme, le racisme et tout ce qui divise un pays en guerre. Dans L’Invention du fact-checking, Pascal Froissart, directeur du Celsa (Sorbonne Université) et chercheur en sciences de l’information et de la communication, revient sur les origines de cette démarche journalistique qui vit aujourd’hui une période charnière. Extraits.
En 1942, quelques semaines après l’entrée en guerre officielle des États-Unis, les Américains découvrent avec effarement qu’ils sont exposés à un danger nouveau, une menace sourde, une bombe à retardement posée à même le sol national. En ouvrant leur quotidien ou leur magazine, les lecteurs découvrent que les rumeurs les menacent désormais, que les rumeurs sont partout, que les rumeurs sont incontrôlables, et surtout que l’on peut et qu’il faut lutter contre les rumeurs.
Pour le moment, seul un quotidien de Boston, le Herald, semble saisir l’importance du sujet.