Catégorie : Sociologie

Coup de vieux sur les Antilles

Par Daniel Bastien

Les populations de Martinique et de Guadeloupe étaient les plus jeunes de France. En 2040, elles seront parmi les plus vieilles. Emigration, baisse de la fécondité, retour des retraités participent à ce basculement rapide, qui impose de nouvelles gouvernances.

Il y a de quoi être tétanisé par le profil spectaculaire des graphiques d’évolution de la population de la Martinique. Il bouscule toutes nos convictions.  « Le phénomène est très brutal, car extrêmement rapide », reconnaît Claude-Valentin Marie, directeur scientifique de la récente et vaste étude « Migration, famille, vieillissement » qui vient d’être publiée par l’Ined et l’Insee, la première du genre en France, et portant sur quatre départements d’outre-mer français. En trois pyramides des âges, dont la transformation conduit à leur quasi-inversement, le vieillissement « massif » de la population martiniquaise depuis les années 1960 saute aux yeux, totalement comparable à celui de l’île soeur guadeloupéenne.  « Aux Antilles, la transition démographique s’est opérée en à peine cinquante ans là où, en Europe, il a fallu plus d’un siècle et demi», explique le chercheur, ce qui laisse deviner  « l’ampleur des bouleversements accélérés dont ces sociétés sont aujourd’hui le théâtre ».

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Famille : le recours des pères au complément de libre choix d’activité

La Caisse nationale des Allocations familiales vient de publier une étude consacrée aux pères percevant le complément de libre choix d’activité (CLCA). Le CLCA (ou « congé parental ») est une allocation versée au parent, d’au moins un enfant de moins de trois ans, qui ne travaille plus ou exerce une activité professionnelle à temps partiel.

Au 31 décembre 2011, les pères ne représentent que 3,5% de l’ensemble des bénéficiaires du CLCA (soit moins d’un père d’un enfant âgé de moins de trois ans sur cent, contre une mère sur quatre). L’analyse des bénéficiaires révèle que le mode de recours au CLCA est différent selon le sexe. Alors que la majorité des femmes arrêtent de travailler (56,2% d’entre elles), les hommes bénéficiaires du CLCA maintiennent le plus souvent leur activité professionnelle et perçoivent plus fréquemment la prestation à taux partiel (70,3% d’entre eux). Le recours masculin au CLCA à temps partiel s’effectue plus souvent dans le cadre du CLCA couple (prestation versée lorsque les deux parents travaillent à temps partiel). Il concerne 40% des pères bénéficiaires du CLCA à taux partiel, contre seulement 2,2% des mères bénéficiaires du CLCA à taux partiel.

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Homophobes : quelle homosexualité vous fait peur? Celle de l’autre ou la vôtre?

Quelques dizaines de personnes, une centaine pour les plus optimistes, à la manifestation en faveur du mariage pour tous ce dimanche après-midi dans les rues de Fort-de-France, lors d’une marche pour l’égalité des droits et contre l’homophobie. Il faut dire que le défi était difficile à relever. Dans une région où le taux de nuptialité est le plus bas de la République, manifester en faveur du mariage n’est pas évident, ensuite dans un pays marqué par une proximité affective qui confine à l’étroitesse et dans lequel tout ce que vous faites est aussitôt su par tout le monde participer à une marche en faveur du mariage pour tous, homos et hétéros, n’est pas une mince affaire. On est loin de l’anonymat protecteur des grandes villes. Pas étonnant alors que les 23 000 homosexuels de l’Ile ( voir les extrapolations pour la Martinique à partir dune enquête de l IFOP) se soient montrés si discrets. On ne s’affiche pas impunément dans un espace aussi restreint. Et les autres alors direz-vous ? Les hétéros solidaires, hostiles aux discriminations, où étaient-t-ils ? Gilbert Pago était là, à titre individuel ?

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Avoir une capuche et pas de sac renforce le risque d’un contrôle au faciès

Outre la couleur de la peau, plusieurs facteurs liés au sexe, à l’âge et à la tenue vestimentaire renforcent ou amoindrissent le risque d’être soumis à une vérification d’identité, selon une étude présentée jeudi 24 janvier.

Un Noir a de 3 à 11 fois plus de chances d’être contrôlé par la police qu’un Blanc, et un Maghrébin de 2 à 15 fois plus, selon une enquête de 2009 de l’Open Society Justice Initiative (émanation de la Fondation George Soros) menée avec le CNRS dans cinq lieux parisiens.

Mais « quand on parle d’apparence, il ne faut pas se contenter de l’origine supposée. Il y a des facteurs protecteurs et des facteurs aggravants », a précisé jeudi René Lévy du Centre de recherches sociologiques sur le Droit et les institutions pénales (Cesdip). Reprenant les données de l’enquête précédente, il les a affinées en étudiant l’impact d’autres variables : le sexe, l’âge, la tenue et le port d’un sac.

ÊTRE UNE FEMME, LA MEILLEURE PROTECTION

Ainsi, le fait d’être une femme est la meilleure protection contre les contrôles, a-t-il souligné. Le facteur est même plus important que la couleur de la peau.

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Fanon, mauvaise conscience des Antilles

Par Michel Herland. À propos de Frantz Fanon et les Antilles, un livre d’André Lucrèce.

Publié en 2011 pour marquer le cinquantenaire de la mort de Frantz Fanon (né en 1925, décédé prématurément en1961), ce livre petit par ses dimensions mais bel objet (par son papier, sa typographie, sa couverture à rabats), et bien écrit, a surtout le mérite de poser quelques bonnes questions (1). La préface annonce la couleur : « En quoi la mise à l’écart de la pensée fanonienne et la promotion du discours-monde constituent-elles une possibilité offerte à l’homme antillais de prendre la mesure du monde et de se défaire des formes d’aliénation moderne ? » (p. 19).

Le premier chapitre du livre rappelle opportunément combien chez Fanon la théorie était inséparable de l’action. Quand il s’intéressait aux névroses de l’homme noir ou du combattant algérien, il savait exactement de quoi il parlait pour avoir reçus ces hommes en tant que patients, pour les avoir soignés. Et de même sa connaissance de la révolution algérienne était-elle directe, intime puisqu’il en était lui-même l’un des acteurs. Intellectuel atypique à cet égard, chez Fanon l’engagement ne se limitait pas à la publication d’écrits non-conformistes ou à l’addition de sa signature au bas d’un manifeste.

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Les instituteurs sont moins payés que les policiers

Les professeurs des écoles sont en grève mardi et mercredi [ NDLR: les 22 et 23/01/13]pour protester contre la semaine des quatre jours et demi. Mais comme le souligne La Tribune, derrière ce refus de travailler quelques heures en plus se cache aussi un sentiment de malaise, correspondant à la peur du déclassement des enseignants. Selon les syndicats d’enseignants, les instituteurs seraient moins payés que les agents de police. Une assertion confirmée par La Tribune, à partir des chiffres officiels du ministère de la fonction publique.

En moyenne, les professeurs des écoles gagnent moins que les agents de la paix et les brigadiers, alors que les premiers touchent 28 319 euros brut par an, contre 21 444 euros pour les seconds. Une différence comblée par les primes et heures supplémentaires cumulées par les agents de la paix. Des primes que les instituteurs, eux, ne touchent quasiment jamais. Au total, les agents de la paix gagnent donc 33 701 euros net par an (2 328 euros par mois), contre 30 561 euros (2 132 euros par mois) pour les professeurs des écoles.

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L’école nuit-elle gravement à la santé ?

Grégoire Lalieu, Mouâd Salhi

 

La question fera sans doute sourire les adeptes de l’école buissonnière. Et pourtant, elle est très sérieuse. Stress, exclusion, dopage… L’école serait la cause de nombreux troubles chez nos enfants. Athlète de haut niveau, Carlos Perez anime un centre sportif dans un quartier populaire de Bruxelles. Sur le terrain, il a noué des liens privilégiés avec les familles, partageant leurs préoccupations. Il a alors pu constater que l’école était devenue un facteur déterminant dans les troubles qui frappaient les enfants. Carlos Perez a tiré un livre de cette expérience, L’enfance sous pression, qui vient d’être réédité. Il revient pour nous sur les problèmes qui traversent le système éducatif.

Dans votre ouvrage « L’enfance sous pression » vous pointez du doigt la productivité obsessionnelle qu’on impose à l’enfant. Les méthodes de l’entreprise et leurs objectifs de rendement se sont-ils immiscés dans le système éducatif ?

Effectivement, les méthodes industrielles ont été incorporées à l’école, avec les mêmes causes et les mêmes effets. On y retrouve donc ces trois piliers propres au monde de l’entreprise : concurrence, restructuration et compétitivité.

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2010-2013 : le secteur culturel en Haïti

par Anne Lescot et Karole Gizolme

Photo. Rue de Jacmel, R.S. Juin 2012
Trois ans après le séisme (goudou-goudou comme l’ont baptisé les Haitiens) du 12 janvier en Haïti, même si aujourd’hui le quotidien de nombreuses personnes reste difficile, et que l’on peut s’interroger sur les conséquences du manque de coordination et de cohérence du travail des innombrables ONG, la pugnacité de nombreux citoyens haïtiens, la créativité et la solidarité permettent au pays de lentement continuer à avancer. Y compris dans le secteur culturel pour lequel nous proposons ici de relever quelques opérations qui nous semblent importantes.

Le projet de reconstruction de sites patrimoniaux comme le Centre d’art, soutenu par une fondation française et en partenariat  avec la Fondation FOKAL est en cours.

Le centre culturel Anne-Marie-Morisset de la famille Trouillot, financé par la Fondation de France ne désemplit pas dans le quartier Delmas depuis sa création.

La fondation culture et création qui existe depuis 1992 basée à Port-au-Prince a soutenu près d’une soixantaine de projets culturels, répartis dans les zones touchées par le séisme. Souvent petits, ces projets ont renforcé le maillage culturel notamment en province.

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Une descendante d’esclave veut assigner l’État en justice

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Rosita Destival veut obtenir réparation du préjudice causé par l’asservissement d’un aïeul, avec le soutien du Conseil représentatif des associations noires.

Une descendante d’esclave a indiqué mardi qu’elle allait assigner l’État en justice pour obtenir réparation du préjudice causé par l’asservissement d’un aïeul, une première destinée à faire pression sur le gouvernement pour qu’il s’engage à réparer la traite des Noirs. Rosita Destival, 51 ans, doit engager prochainement une action civile devant le tribunal de grande instance de Paris en s’appuyant sur la loi Taubira de 2001 qui qualifie l’esclavage de crime contre l’humanité.

« J’exige vérité, justice et réparation pour rendre honneur à nos ancêtres », a déclaré, lors d’une conférence de presse, cette militante du Mouvement international pour les réparations (MIR), dont l’arrière-arrière-grand-père a été affranchi en 1834 en Guadeloupe. « Elle a un préjudice moral : son nom n’est pas le vrai nom de sa famille et elle ne connaît pas ses origines », a expliqué son avocat Me Johannes Louis. « Elle a aussi un préjudice matériel : son aïeul n’a pas pu constituer de patrimoine et sa famille a vécu dans des conditions difficiles », a-t-il ajouté.

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Nicolas Bedos : « Qu’on me laisse faire mon boulot » d’humoriste

Poursuivi pour injures raciales par un collectif antillais, l’humoriste Nicolas Bedos s’est déclaré « peiné que des gens n’arrivent pas à comprendre le degré zéro du second degré », mercredi 9 janvier sur France info. « Il faut apprendre à lire un papier qui est l’inverse exactement de ce qu’ils ont compris. Cela me fait de la peine que des gens n’arrivent pas à comprendre le degré zéro du second degré », s’est insurgé l’humoriste, assurant qu’il a écrit « une satire du touriste gros con facho qui vient justement dans les îles pour se dorer la couenne ».

« Toutes les expressions pour lesquelles on m’attaque sont des expressions dans la bouche du personnage dont je fais la critique pour mieux le dénoncer, a ajouté Nicolas Bedos. Je demande juste qu’on me laisse faire mon boulot qui va dans le sens des gens qui viennent de m’attaquer. Dans ce papier, je fais la critique des colons, des békés et des bourrins. »

Lire la suite sur Le Monde.fr avec AFP | 09.01.2013

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Les vacances cérébrales de Nicolas Bedos

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Par Dominique DOMIQUIN

Il m’arrive de sourire en lisant ou en écoutant une chronique de cet enculé de Blanc franchouillon qu’est Nicolas Bedos. L’animal a des lettres et du talent et, chose assez rare dans le chobize, il n’est apparemment pas que le fils de son père. Ce n’est donc pas par racisme éculé que dans ses chroniques « Indolence insulaire » et « Voyage en Chirac » parues sur le site www.marianne.net le 9 décembre dernier, Bedos-Le-Jeune, qui vient de passer ses vacances en Guadeloupe dans la peau d’un gros con, peint les Noirs autochtones comme oisifs et qu’il les traite savamment d’enculés. Je suppute qu’il cherche sincèrement à éclairer les consciences (de gros cons) en faisant de la provoc facile enguirlandée de bons mots, non point à l’encontre desdits gros cons Blancs, mais envers les Nègres qui l’ont accueilli. C’est humain comme la maladresse, la paresse intellectuelle ou la panne d’inspiration.

Si je voulais la jouer « bobo branché super cool détendu des zygomatiques », je dirais que les chroniques de Nicolas Bedos sont dans la lignée du sketch « les juifs » de Pierre Desproges (monument de déconstruction de clichés xénophobes), qui compte parmi mes humoristes préférés.

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Le Collectifdom porte plainte contre Nicolas Bedos pour injures publiques raciales


balanceLe CollectifDom a porté plainte lundi 7 janvier 2013 pour injures publiques raciales contre l’humoriste Nicolas Bedos après la publication de deux chroniques sur le site internet de l’hebdomadaire Marianne.
Le Collectifdom retient trois expressions :
dans la chronique « Indolence insulaire », les expressions « enculé de nègre » et « indolence insulaire » et dans « Un voyage en Chirac », l’expression « autochtones oisifs ».
« Les termes méprisants contenus dans ces chroniques constituent, pour les originaires des Antilles, une grave atteinte à leur honneur », ont estimé les  avocats du Collectifdom des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais, Me Eddy Arneton et Me Jules Ramaël.
Ces expressions employées par l’humoriste ne peuvent être justifiées par l’humour car « l’humour n’autorise en aucune façon l’injure raciale », note dans  sa plainte le Collectifdom qui estime en outre que « les stéréotypes et amalgames utilisés par le chroniqueur sont légion ».
La plainte avec constitution de partie civile a été déposée à Paris auprès du doyen des juges d’instruction. Il reviendra au tribunal de trancher le débat sur le caractère ou non d’injure raciale des expressions employées.

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La galette des rois, une coutume « très française »

Interview de Michèle Barrière, historienne de la gastronomie, par Audrey Salor

Michèle Barrière, historienne de la gastronomie, revient sur une tradition héritée de l’antiquité où se mêlent rite païen et culture chrétienne.

D’où vient la tradition de la galette des rois ?

– Elle remonte à une fête antique : à Rome, on célébrait les saturnales en mangeant des cadeaux dans lesquels se trouvait une fève. Ce rite païen fêtait le solstice d’hiver, à partir duquel les jours rallongent, et donc l’ouverture sur le printemps.

Cette tradition s’est par la suite conjuguée avec le monde chrétien et la légende des Rois mages. L’Église catholique célèbre par ailleurs la « fête des fous » : une journée lors de laquelle le bas clergé est autorisé à se parer du pouvoir de ses supérieurs.

A partir du XIVe siècle, on commence à « tirer les rois ». Cette tradition ne concerne alors que les élites. Si la forme ronde de la galette (On parle de galette au nord et de brioche, en forme de couronne, au sud) et sa dorure à l’œuf symbolisent le passage vers le soleil, il n’est pas question de pâte feuilletée telle que nous la connaissons aujourd’hui.

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L’engagement de François Hollande de retirer le mot « race » de la Constitution

 

par Claude Ribbe
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Le 10 mars 2012, lors d’une réunion consacrée à l’Outre-mer, François Hollande déclarait :« Il  n’y a pas de place dans la République pour la race. Et c’est pourquoi je demanderai au lendemain de la présidentielle au Parlement de supprimer le mot « race » de notre Constitution. »

Le 6 mai 2012, il était élu Président de la République par une majorité de Français qui, par leur vote, ont de fait approuvé cette initiative.
Les Outre-mer, en votant jusqu’à 72 % pour le candidat socialiste, ont à l’évidence très largement plébiscité la proposition de révision constitutionnelle.
Il y avait eu quelques réactions négatives à l’extrême droite. Elles se fondaient toutes sur le même raisonnement :
La suppression du mot « race » ne fera pas disparaître le racisme. Donc il ne faut pas supprimer le mot  de « race » de la Constitution.
C’est ce qu’on appelle en logique un sophisme : un tour de prestidigitation intellectuelle permettant d’aboutir à une conclusion non démontrée à partir d’une affirmation vraie.
La suppression du mot « race » de la Constitution ne fera pas disparaître le racisme.

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En 2013, il faudra plus encore se méfier de la docte ignorance des experts

 

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Par Edgar Morin, sociologue et philosophe

 Dans une tribune publiée dans « Le Monde », le philosophe estime que le président Hollande est désormais « condamné à un ‘en avant' » pour dépasser le vide de la pensée politique qui touche les États.

Hélas, nos dirigeants semblent totalement dépassés : ils sont incapables aujourd’hui de proposer un diagnostic juste de la situation et incapables, du coup, d’apporter des solutions concrètes, à la hauteur des enjeux. Tout se passe comme si une petite oligarchie intéressée seulement par son avenir à court terme avait pris les commandes. » (Manifeste Roosevelt, 2012.)

« Un diagnostic juste » suppose une pensée capable de réunir et d’organiser les informations et connaissances dont nous disposons, mais qui sont compartimentées et dispersées.

Une telle pensée doit être consciente de l’erreur de sous-estimer l’erreur dont le propre, comme a dit Descartes, est d’ignorer qu’elle est erreur. Elle doit être consciente de l’illusion de sous-estimer l’illusion. Erreur et illusion ont conduit les responsables politiques et militaires du destin de la France au désastre de 1940 ; elles ont conduit Staline à faire confiance à Hitler, qui faillit anéantir l’Union soviétique.

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Spinoza sé ta nou tou

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Par Georges-Henri Leotin, président de Krèy Matjè Kréyol Matnik

A propos du livre de Roland Davidas, « Que peut le corps des Antillais ? » , éd. Gawoulé

Le livre de Roland Davidas « Que peut le corps des Antillais ? » est un ouvrage proprement extra-ordinaire. Il existe bien-sûr un très grand nombre d’introductions à la lecture de Spinoza, et un nombre encore plus considérable d’études sur cet immense auteur. Ici, avec Davidas, c’est Spinoza qui parle, et qui s’adresse… aux Antillais! Pour leur dire quoi ? Le mieux est sans doute encore de laisser parler Spinoza, ou plutôt de laisser Roland Davidas faire parler Spinoza : « Les Antillais ont tendance à contempler autre chose qu’eux-mêmes ainsi que leur puissance d’agir. Ils ont tendance à contempler leur Impuissance, leur Bassesse, leur complexe d’infériorité, leurs Superstitions ainsi que leurs pouvoirs imaginaires.(…) Ils ne se conçoivent pas comme des Sujets autonomes, actifs et responsables.(…) Doutant d’eux-mêmes et de leur puissance, les Antillais ont tendance à imiter les affects des Autres. Ils sont prompts à s’identifier à l’Autre. Or, cette imitation et cette identification affectives génèrent des passions tristes, telles que l’Envie, la Jalousie ou la Haine imaginaire » (pp.5 à 7).

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Les coopératives de cannabis sans but lucratif aspirent à la légalité

Portrait der Staline par Pablo Picasso. Fusain, 8 mars 1953

 Par Camille Legrand

L’autoculture de cannabis croît et se multiplie. C’est la tendance observée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qui dénombre 200 000 cultivateurs particuliers de marijuana en France. Une culture domestique généralement pratiquée à l’abri des regards et sous les néons d’un appartement. Mais pas seulement. Depuis 2009, certains se réunissent dans des « cannabis social clubs ». Des coopératives, calquées sur le modèle espagnol, au sein desquelles les adhérents font pousser et partagent leurs plants.

L’initiative est illégale, et pourtant beaucoup de ces cultivateurs d’un genre nouveau entendent se déclarer à la préfecture comme producteurs de cannabis, en février 2013 (la date n’a pas encore été arrêtée car tous les clubs doivent se mettre d’accord). Un pari audacieux quand on sait que la France compte parmi les législations les plus sévères d’Europe. « C’est bel et bien un acte de désobéissance civile. On n’attend pas que l’on nous donne une autorisation. On veut imposer notre activité », répète effrontément Dominique Broc, jardinier et fer de lance du projet.

UN MODE OPÉRATOIRE PRÉCIS

Installé à Tours, l’homme cultive ses plants avec quinze autres membres.

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« Au Kivu, on viole et massacre dans le silence »

— Par Muhammad Ali, Yamina Benguigui, Jacques Chirac, Abdou Diouf, Valérie Trierweiler —

Portrait der Staline par Pablo Picasso. Fusain, 8 mars 1953A l’est de la République démocratique du Congo (RDC), soit au coeur de l’Afrique, cette région est l’une des plus belles du monde. Autour d’un lac, des cultures montent en terrasses jusqu’au sommet des collines. Eau, soleil, terres fertiles, le Kivu aurait tout pour vivre heureux.

Hélas pour lui, son sous-sol regorge de matières premières. Principalement la cassitérite, un minerai dont on tire l’étain. Mais aussi le coltan, autre minerai recherché. Et bientôt le pétrole, qui vient d’être découvert. Attirées par ces richesses faciles, des bandes de mercenaires et de pillards de toutes sortes écument le territoire depuis des décennies et martyrisent les populations.

De temps en temps, des voix s’élèvent. De temps en temps, le calme revient. Et puis recommence le silence. Et reprennent les viols et les massacres. Pour tenter de limiter ces atrocités, l’ONU a envoyé sur place, en 1999, une force de paix qui compte aujourd’hui dix-sept mille soldats. Rappelons que ces dix-sept mille casques bleus y sont au nom de la communauté internationale, c’est-à-dire en notre nom.

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Natixis condamné pour discrimination

 

Portrait der Staline par Pablo Picasso. Fusain, 8 mars 1953

La banque Natixis, poursuivie pour discrimination raciale par un salarié métis, a été condamnée jeudi par les Prud’hommes de Paris à lui verser plus de 47.000 euros de dommages et intérêts, a-t-on appris auprès de plusieurs avocats.

« C’est une décision assez exceptionnelle qui vient rappeler que l’employeur a une responsabilité de faire respecter la loi, y compris celle sur la discrimination », a déclaré à l’AFP Me Annie Moreau, avocate de ce salarié de 41 ans.

Le contentieux remonte à 2005, quand ce cadre embauché en 2001 s’était vu refuser un poste qu’il convoitait au sein de Natixis. Il avait appris par des collègues que son supérieur lui avait refusé cette promotion du fait de sa couleur de peau.

Bien qu’ayant obtenu une promotion en 2008, face à l’immobilisme des dirigeants de la banque, il avait saisi la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) qui, après enquête, avait conclu à l’existence d’une discrimination.

Une analyse confirmée jeudi par le Conseil des prud’hommes de Paris qui a jugé que la décision de la banque en 2005 reposait sur « un motif discriminatoire », selon Me Moreau.

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Non aux jouets mutilants !

  

 

 

par Huguette Emmanuel Bellemare pour l’UFM,

 

–En choisissant des jouets pour nos chers petits, nous parents, et particulièrement nous les mères qui sommes le plus souvent chargées de l’acte d’achat, risquons fort, si nous n’y prenons garde, de contribuer, avec les meilleures intentions du monde, à la reproduction des inégalités sociales. Et plus précisément à la pérennisation de l’oppression de la femme.

 

En effet, on n’offre pas aux garçons et aux filles les mêmes cadeaux, car ceux-ci ont pour but de préparer chaque sexe au rôle que notre société capitaliste et patriarcale veut les voir assumer plus tard. Et les fabricants y aident, qui signalent les jouets des filles par la couleur rose et ceux des garçons par le bleu. Et aussi les marchands qui distinguent soigneusement, dans leur magasin, les rayons garçons et les rayons filles.

 

Aux filles, traditionnellement, les poupées et autres poupons, les dînettes (nous appelions cela quand j’étais petite d’un nom encore plus significatif : « les ménages » !), ou/et de façon plus modernes, les machines à laver, aspirateurs, fours, fers à repasser…. que sais-je ?

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Pour un choc de solidarité !

Par Virginie Gorson-Tanguy, porte-parole du Mouvement national des chômeurs et précaires
 

Alors que le chômage et la précarité se sont installés durablement, la «conférence nationale de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale» se doit de présenter des mesures fortes, justes et efficaces. Mais la précision des objectifs dépend de la fiabilité des constats.

Il aurait fallu d’abord ne pas déconnecter emploi et pauvreté, comme le souhaitaient les organisations de chômeurs, qui n’ont pas été écoutées. En juillet, le gouvernement a parlé emploi, avec les syndicats. En décembre, il parlera pauvreté, majoritairement avec les associations. Ainsi va le dialogue social en France. Ce cloisonnement pourrait n’être qu’un détail si finalement les questions fondamentales étaient posées : comment créer de l’emploi ? Et s’il n’y a pas d’emploi pour tout le monde, comment faire pour qu’une partie de la société ne sombre pas dans la précarité durable ?

A la création du RMI, conçu comme un dispositif de secours aux personnes les plus exclues, le chômage n’était pas aussi important qu’aujourd’hui et les chômeurs de longue durée n’étaient pas aussi nombreux.

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Daniel Boukman , un héros martiniquais

par Raphaël Confiant,

 

J’ai rencontré l’écrivain martiniquais Daniel Boukman en Algérie, en 1974, lorsque, comme bon nombre de jeunes étudiants antillais de cette époque, j’avais décidé de tout larguer pour rejoindre le rêve de la Révolution algérienne alors dirigée par le président Houari Boumédienne. Avant moi, il avait accueilli, d’une année sur l’autre, des Martiniquais, des Guadeloupéens, des Guyanais, quelques Haïtiens même.

Une décennie venait de s’écouler après l’indépendance de ce pays (1962) au terme d’une guerre de libération sanglante de huit ans qui avait vu périr un million d’Algériens. Je me souviens de l’arrivée du ferry, à bord duquel j’avais embarqué à Marseille, dans la rade d’Alger la Blanche, et, dans le lointain de cette fin d’après-midi d’octobre, la Casbah et ses demeures mauresques qui surplombaient orgueilleusement la ville européenne. Au contrôle douanier, à la rudesse plutôt des douaniers envers les nombreux immigrés algériens qui rentraient au bled pour de courtes vacances, immigrés qui faute d’argent avait voyagé sur le pont, je compris que quelque chose clochait. Avec moi, les douaniers se montrèrent chaleureux, le souvenir de Frantz Fanon étant encore dans toutes les mémoires.

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Alerte sur le niveau de la France en lecture

par Mattea Battaglia

–520 points : le score sonne comme l’aveu d’un échec. Il place la France au 29e rang sur 45 dans le classement opéré par le Programme international de recherche en lecture scolaire (PIRLS), et divulgué ce mardi 11 décembre matin. Celui-ci mesure, tous les cinq ans, les performances en lecture des élèves à la fin de leur quatrième année de scolarité obligatoire – soit le CM1. La France est distancée par la Pologne (526 points), l’Australie (527 points), la Lituanie (528)… loin derrière le « trio gagnant » que constituent Hong Kong (571 points), la Russie et la Finlande (568 points ex-aequo).

Lire aussi : « Performances scolaires : la Finlande c’est fini, l’Asie arrive ! »

520 points, c’est au-dessus de la moyenne internationale (500 points) mais en deçà de la moyenne européenne (534 points). Et l’évolution dans le temps ne nous est pas favorable : la France se classe parmi les – seuls – quatre pays dont les performances ont diminué en dix ans. En 2001 comme en 2006, l’Hexagone avait fait légèrement mieux – avec respectivement 525 et 522 points.

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Regards croisés sur le Cochon à la Martinique

 

CONFERENCE FETE DU COCHON

Dans le cadre de la fête du cochon, Justin PAMPHILE, Maire du lorrain, William ROLLE, anthropologue et Jean Charles BREDAS ont le plaisir de vous convier à la conférence sur le thème :

«  Regards croisés sur le Cochon à la Martinique »

 Le vendredi 14 Décembre 2012 à 18H30

 Au premier étage de la mairie.

 

Intervenants :
Arnaud YERRO, producteur
« Etat des lieux de la filière porcine ; pratique d’un producteur »

William ROLLE, anthropologue
« Anthropologie du cochon dans la société martiniquaise »

Françoise ROSE-ROSETTE, vétérinaire
« Le cochon, un animal pour demain? »

La modératrice sera Mylenn  ZOBDA-ZEBINA, anthropologue

Nous vous attendons très  nombreux pour cette conférence où les différents intervenants vous ferons découvrir le cochon dans notre société.

I – MOTIVATION

1°) constat

Le cochon traverse l’histoire de la société martiniquaise, comme celui de bien d’autres sociétés.

Cependant, il n’existe pas d’études exhaustives sur le rapport de cet animal avec l’homme dans le contexte de société, de l’esclavage à la société contemporaine.

Une première approche nous montre la complexité de ce rapport ainsi que l’insertion de cet animal dans un cycle de développement durable.

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La Marine saisit 838 kilos de cocaïne au large du Panama

Par Christophe Cornevin

 

 

La frégate Ventôse a saisi vendredi 30 novembre 838 kilos de cocaïne après avoir intercepté un go fast en haute mer. Un tireur d’élite a dû ouvrir le feu depuis un hélicoptère pour stopper la route des trafiquants.

La Marine nationale vient de réaliser l’une des plus spectaculaires saisies de cocaïne en mer des Caraïbes depuis le début de l’année. Déployée en mission de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants au large du Panama, la frégate Ventôse a saisi vendredi 30 novembre quelque 838 kilos de cocaïne après avoir intercepté un go fast en haute mer.

Informée par un avion de patrouille maritime américain de la détection d’un hors-bord suspect évoluant à grande vitesse, la frégate, qui croisait non loin, a aussitôt fait décoller son hélicoptère Panther et mis à l’eau un canot rapide embarquant une «équipe de visite». Devant le refus d’obtempérer du pilote du bateau rapide, les forces françaises sont passées à l’action. Sur ordre du préfet de région Martinique et du commandant du Ventôse, un tireur d’élite a ouvert le feu sur les moteurs de l’embarcation des narco-trafiquants pour les détruire et couper leur course.

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