— Par Jacky Dahomay —
INTRODUCTION.
Si la citoyenneté est un processus inscrivant le sujet dans un système juridico-politique de droits et de devoirs défini par la loi et assuré par l’Etat, il est clair que le rapport à la loi, décrit par de nombreux observateurs comme étant chez nous très particulier, comme si l’instance même de la loi était mal intégrée, rend du même coup la citoyenneté dans nos pays hautement problématique.
De plus, si la citoyenneté –et cela depuis Rousseau- établit une distinction entre le peuple réel (communauté historiquement constituée dans ses caractéristiques anthropologiques ou culturelles) et le peuple politique (communauté de citoyens fondée sur un contrat ou une volonté générale et unie par un système de droits positifs unifiés), il est aussi clair qu’une communauté issue de l’esclavage et de la colonisation connaît sinon un effacement du moins une intégration problématique comme ne cesse de l’exprimer l’insistance d’une quête identitaire et les exigences politiques des nationalistes antillais.
Mais ce qui vient compliquer les choses c’est que l’exercice de la citoyenneté est en crise dans les pays dits démocratiques et cela pour au moins deux raisons : 1) Si jusqu’ici la citoyenneté s’exerçait dans un territoire défini, en un cadre national –précisément celui de l’Etat-nation- de nos jours des instances juridiques internationales établissent des lois qui contraignent les Etats mais aussi les citoyens.