— Par Dick Howard (Philosophe) —
Il n’y a pas à feindre l’innocence devant la résurgence, aux Etats-Unis, du conflit racial dont les émeutes de la petite ville de Ferguson, dans la banlieue de Saint-Louis (Missouri), sont actuellement le centre symbolique. Au cours des dernières années, une succession d’incidents impliquant les autorités a ravivé le sentiment d’injustice ressenti par la communauté noire.
En juillet 2013, un tribunal de Floride a acquitté le meurtrier de Trayvon Martin, un adolescent noir, au nom du principe de légitime défense, alors que la victime n’était pas armée⋅
Plus récemment, le 17 juillet, Eric Garner, un vendeur de cigarettes à la sauvette, est mort après avoir été durement interpellé par la police new-yorkaise⋅ Il n’y a donc guère lieu de s’étonner de l’embrasement qui a suivi la mort, le 9 août, de Michael Brown, abattu de six balles par un policier dans la petite ville de Ferguson⋅
Mais au-delà de ces faits divers, ce soudain accès de colère peut également s’expliquer par la déception politique des Africains-Américains face à l’échec de la présidence Obama.

«Les superstitions jouent un rôle important dans la propagation du virus Ebola en Afrique de l’Ouest.» Ainsi s’exprimait récemment une journaliste sur une radio de service public, expliquant que, sur le terrain, nombre de personnes infectées s’entêtent à refuser d’être prises en charge médicalement et, qu’une fois mortes, leurs proches continuent à les enterrer selon les rites traditionnels, lesquels impliquent des contacts dangereux et répétés avec les cadavres⋅ Raison de ces comportements irresponsables ? Les populations considèrent avoir affaire, non à une simple maladie, mais à un châtiment divin⋅ Et la journaliste de préciser que les autorités elles-mêmes encouragent cette interprétation magico-religieuse de l’épidémie : il y a peu, la présidente du Liberia n’a-t-elle pas appelé ses compatriotes à trois jours de jeûne et de prière dans le but d’implorer la protection divine contre Ebola ?
L’histoire du Black Power, le mouvement qui a canalisé les aspirations de la jeunesse afro-américaine dans les années soixante du siècle dernier, revient impulsé par l´art. Premièrement ce fut un extraordinaire documentaire récompensé dans les festivals de cinéma alternatifs. Maintenant avec un livre, préfacé par l´acteur et activiste social Danny Glover. Les deux sous le titre de The Black Power Mixtape⋅
Partout dans le monde, des mouvements contestent l’appropriation par une petite oligarchie des ressources naturelles, des espaces et des services publics, des connaissances et des réseaux de communication. Ces luttes élèvent toutes une même exigence, reposent toutes sur un même principe : le commun.
— Par Guy Sorman, essayiste, —
De nouvelles émeutes ont éclaté lundi soir dans la petite ville américaine de Ferguson, dans le Missouri, après la mort d’un adolescent noir de 18 ans, Michael Brown, tué par la police alors qu’il était non armé. Le FBI a ouvert une enquête.
Aujourd’hui, il n’existe pas un, mais plusieurs français, qui diffèrent selon les professions, les régions, les milieux sociaux, l’oral ou l’écrit. Et il n’y a plus de consensus sur la « norme » à respecter.
IDÉES
Alors que les faits sont là, dans leur aveuglante nudité (Plus de mille personnes tuées à Gaza, notamment des femmes et des enfants, contre une cinquantaine de morts chez les Israéliens, essentiellement des militaires), les dirigeants de l’Etat d’Israël continuent de maintenir leur même argumentation : la faute en incombe au Hamas qui se sert des civils comme boucliers. Cet argument est repris par Roger Cukierman, président du CRIF, dans
— Par Laurence Caramel —
TRIBUNE
Les Guyanais seront sans doute nombreux à se souvenir de ce mois de juillet 2014 quand, à Cayenne, a été inauguré le boulevard Nelson Mandela, qui plus est en présence de la ministre guyanaise de la Justice Christiane Taubira. Il leur importe davantage de savoir que c’est aussi en un mois de juillet que Félix Eboué, l’icône de leurs rares figures emblématiques, est revenu pour la première fois en Guyane. C’était en 1921, l’année même où son vieil ami René Maran, grâce à Batouala, a obtenu le Prix Goncourt. Sur sa terre natale, Félix Eboué, alors diplômé de l’Ecole coloniale, retournera en 1922, en 1927, en 1931, en 1932, avant de promettre à René Maran d’y revenir également en 1946, en vue des législatives. Le destin, on le sait, en a décidé autrement.
DEBUT D’UNE METAMORPHOSE
DÉCRYPTAGE
— Le Monde.fr avec AFP—
Mercredi soir 9 juillet, dans le cadre du festival culturel de Fort de France un débat était organisé par le Cénacle. Son thème : « La prostitution est-elle un mal nécessaire ? » Un intitulé déjà tendancieux car qui songerait à organiser un débat ayant pour sujet « la violence est-elle un mal nécessaire ? »

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné jeudi la France pour son refus de reconnaître la filiation entre deux couples et leurs enfants nés d’une gestation pour autrui aux Etats-Unis. « Pour nous, cela change tout », a réagi l’une des familles qui avaient saisi la juridiction européenne.
Les opposants au mariage pour tous s’étaient fixé pour mission la défense d’un ordre « naturel » entre les sexes : inviter hommes et femmes à reconnaître leur complémentarité avait pour effet de les renvoyer à leurs différences, supposées immuables. Fallait-il comprendre qu’il existe une « nature » masculine ? Ouvrons le Dictionnaire des sexualités, dirigé par Janine Mossuz-Lavau, à l’entrée « masculinité » : « Historiquement était dévolu à l’homme ce qui relève de l’extériorité : l’initiative, l’action, la réalisation. Sur le plan de la personnalité, la fermeté, la maîtrise de soi, le contrôle des émotions. Revenait à la femme ce qui relève de l’intériorité et appartient à la sensibilité ». 