Catégorie : Sociologie

17 mai 1954, la fin de la ségrégation scolaire aux États-Unis –

— Par Christophe Deroubaix —

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Il y a soixante ans, le mouvement des droits civiques remportait une victoire historique avec un arrêt de la Cour suprême qui ordonnait la déségrégation dans les écoles publiques. Le début d’une décennie de luttes qui débouchèrent sur le vote de la loi sur les droits civiques en 1964.
C’était un temps où la Cour suprême des États-Unis faisait déjà la pluie et le beau temps mais elle y faisait plutôt le beau temps. C’était un matin de printemps des « fifties », le 17 mai 1954 pour être exact. La plus haute juridiction du pays avait à juger une affaire opposant Linda Brown au bureau de l’éducation.

La première est une élève noire, habitante de Topeka, au Kansas. En 1951, sa famille veut l’inscrire à l’école la plus proche du domicile : une école blanche alors que l’établissement réservé aux Noirs est distant de plus d’un kilomètre. Inscription refusée. Le père de Linda porte l’affaire en justice. La loi de l’État du Kansas autorise le principe des écoles séparées dans les villes de plus de 15 000 habitants, mais seulement pour le cycle primaire.

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« Participation directe de la France au génocide des Tutsi du Rwanda : vous avez dit absurde ? »

— Par Bruno Boudiguet et Serge Farnel. —

bisesero-1Bernard-Henri Lévy a, dans un récent « bloc-notes » paru dans Le Point, tenu à réagir à la polémique récente sur le rôle de la France au Rwanda il y a vingt ans : « Tout ce faisceau d’erreurs et de fautes ne fait pas une ’’participation’’ au génocide. Et on ne peut évidemment pas dire que l’armée française ait eu une implication ’’militaire’’ dans les tueries. Mais que la France ait eu une responsabilité politique et morale dans cet enchaînement de monstruosités hélas prévisibles, c’est l’évidence. » Ces paroles font directement écho à celles du chef de l’État rwandais Paul Kagame qui, peu avant la vingtième commémoration du génocide perpétré contre les Tutsis, fustigeait dans les colonnes de Jeune Afrique « le rôle direct de la Belgique et de la France dans la préparation politique du génocide et la participation de cette dernière à son exécution même. » Il ajoutait : « Interrogez les rescapés du massacre de Bisesero en juin 1994 et ils vous diront ce que les soldats français de l’opération Turquoise y ont fait.

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Universelle « Marseillaise »

— Par Edgar Morin (Sociologue et philosophe) —

marseillaiseLa Marseillaise, que l’on chante désormais dans une étonnante unanimité, des communistes aux lepenistes, vient d’être brutalement mais justement secouée. Cela ne vient pas de la ministre Christiane Taubira, qui a préféré commémorer l’esclavage en se recueillant plutôt qu’en chantant l’hymne qui a accompagné toutes les aventures de la France une bonne part du XIXe siècle, mais aussi les cruelles expéditions coloniales, couvrant d’un voile glorieux les méfaits de la colonisation. Cela vient de l’acteur Lambert Wilson, qui, à la suite des remous anti-taubiresques causés par la droite, s’est soudain senti honteux des paroles – racistes, dit-il abusivement –, en fait sanguinaires et vengeresses, du 1er couplet, que l’on chante en ignorant les autres. Comme ce couplet apparaît révoltant et absurde si on le place dans notre conjoncture actuellement pacifique, j’ai voulu expliquer pourquoi il me paraît important de l’assumer quand même.

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Christiane Taubira face à la droite et l’extrême droite

Honteux procès en "francité"

— Par Jean-Loup Amselle, anthropologue —

taubira_n&bLes reproches faits récemment par la droite et l’extrême droite à Christiane Taubira, garde des sceaux, de ne pas avoir chanté La Marseillaise lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage le 10 mai, renvoient à un vieux débat sur le récit national.

A la lumière de cette controverse, il apparaît que ce qui est reproché à notre garde des sceaux, c’est à la fois d’avoir fracturé le récit national en ayant œuvré en faveur de l’édiction d’une loi mémorielle sur l’esclavage, et donc d’avoir mis en exergue l’existence d’un sous-groupe de descendants d’esclaves au sein de la République française. Celle-ci, conçue comme une et indivisible, n’admet en effet en son sein que des citoyens vus comme des individus identiques. La ministre a en outre aggravé son cas en omettant d’entonner l’hymne national, en assimilant cette pratique à du  » karaoké d’estrade  » et en avouant qu’elle n’en connaissait pas toutes les paroles. A la différence de Benoît Hamon, notre ministre de l’éducation nationale, qui avoue lui aussi ne pas avoir chanté La Marseillaise à cette occasion, Christiane Taubira est donc dans le viseur de la droite et de l’extrême droite, qui la suspectent à double titre de ne pas être pleinement française.

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Musique, société et pouvoir dans les Antilles de colonisation française

Café-débat le jeudi 15 mai 2014 à 19 heures à la Casa del tango

— Présentation par Bernard Camier, ethnomusicologue —
cafe_social_club_tangoAux Antilles de colonisation française la musique et le pouvoir ont eu des relations complexes dont l’histoire n’a souvent retenu que des schémas simplificateurs. Partant de la situation caractéristique du XVIIIème siècle on peut mettre en évidence la diversité des relations entre musique et pouvoir colonial. Mais la période de racisation du XIXème qui lui succède occulte cette richesse pour lui substituer une image durable d’immobilisme. La conception d’une histoire figée prévaudra jusqu’au XXème siècle. Faisant le ménage dans la musicologie d’inspiration néocolonialiste il paraît possible désormais d’envisager une analyse radicale de la fonction sociale de la musique dans les sociétés créoles de colonisation française, à partir d’outils théoriques actuels, c’est du moins l’ambition que cet exposé s’attachera à rendre crédible.

Autres informations:
Les médias ont diffusé l’information selon laquelle l’épandage aérien aurait été interdit pas le Conseil d’Etat annulant ainsi le texte ministériel sur l’épandage signé le 23 décembre dernier. C’est une belle victoire pour toutes les associations s’étant opposés à la pratique de l’épandage aérien et surtout pour des associations comme Envie santé et l’Asfa de Béatrice Ibéné.

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La gauche contre elle-même

Le succès du livre de Thomas Piketty révèle le renoncement théorique des progressistes en France comme aux Etats-Unis

— Par Didier Eribon* —
diplomeIl n’est pas très original, j’en ai conscience, de s’inquiéter de l’état dans lequel se trouvent aujourd’hui la gauche et la pensée de gauche, pour autant qu’il soit possible de distinguer ces deux registres. Mais dans la mesure où la gauche politique semble s’enfoncer dans les abîmes d’un désastre qui s’annonce historique, on peut comprendre que ceux qui croient encore aux vertus d’une démarche de transformation sociale cherchent à rattacher le peu d’espoir qui leur reste à tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à une contribution progressiste à la réflexion théorique.

La tentation est grande, dans un tel contexte, de prendre pour d’extraordinaires avancées progressistes ce que, en d’autres temps, on aurait considéré comme des concessions destinées à sauver le système, et même d’aller jusqu’à sentir un souffle  » révolutionnaire  » dans ce qu’il conviendrait d’interpréter comme un aboutissement et un réaménagement de ce qu’a produit la  » révolution conservatrice  » depuis le début des années 1980.

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Esclavage. Quels lieux pour la mémoire du crime ?

10 mai journée de l'Abolition

— Par Adrien Rouchaleou —

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Un seul mémorial [dans l’hexagone] est consacré aux traites et aux esclavages. Outre-mer, des projets se montent avec un autre angle.

Le seul, en effet. Car cet épisode du passé de la France, malgré l’importance qu’il aura revêtue dans la constitution de ce qu’est aujourd’hui la nation française, semble encore brûler les yeux de nombre de dirigeants politiques qui préfèrent en détourner le regard.

Certes Nantes ne pouvait dénier longtemps son triste rang de premier port négrier de France. Mais il est à noter qu’elle s’est penchée beaucoup plus tôt que les autres villes esclavagistes sur son passé. Bien avant la loi Taubira reconnaissant les traites et les esclavages comme crime contre l’humanité (2001), c’est à l’occasion du 150e anniversaire de la seconde abolition, en 1998, que le conseil municipal de la cité ligérienne prend la décision d’ériger un monument aux victimes. Confié à l’artiste polonais Krzysztof Wodiczko et à l’architecte Julian Bonder, il aura tout de même fallu du temps pour arriver jusqu’à sa livraison en mars 2012.
Aucun lieu de mémoire spécifique n’existe à Bordeaux

Maire durant toute cette période, Jean-Marc Ayrault fait de ce mémorial « un projet politique » comme il l’écrivait alors : « Assumer un tel passé, sans esprit de repentance, permet aujourd’hui de mener nos combats les yeux grands ouverts. 

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Football libéral ou keynésien ?

Le plus beau but était une passe, Jean-Claude Michéa, Climats, 146 p., 15 euros.

— Par Régis Soubrouillard, Marianne
le_+_beau_butIl a longtemps été de bon ton de dénoncer le football comme un « opium du peuple », opiacé anesthésiant de masses populaires (des « beaufs » évidemment) pas très éveillées, tout juste bonnes à crier et lever les bras à chaque rencontre entre un ballon en cuir et un filet. C’était notamment la thèse un peu mécanique de quelques sociologues ayant leurs entrées au Monde diplomatique. Non que l’exaltation sur commande de foules enfermées dans une enceinte n’ait pas un aspect terrifiant. Mais comme le rappelle Jean-Claude Michéa dans son dernier livre Le plus beau but était une passe, ce sport fascinant, parce que fondé sur « l’exclusion métaphysique de la main », fut le premier sport moderne dont les masses ouvrières britanniques se soient appropriées l’essentiel de la pratique sur fond de luttes sociales comme la conquête, par exemple, de la liberté du samedi après-midi.

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Contrôles au faciès : les Français dénoncent l’immobilisme du gouvernement

Selon un sondage publié vendredi, les contrôles d'identité abusifs visent plus les descendants d'étrangers que le reste de la population.

—Selon AFP —
Pour 60 % des Français, le gouvernement n’a pas pris de mesures concrètes contre les contrôles d’identité abusifs qui, selon un sondage publié vendredi, visent plus les descendants d’étrangers que le reste de la population. Près de deux tiers des Français jugent que « les gendarmes et les policiers se livrent à des contrôles au faciès » et 67 % estiment « nécessaire » de prendre des mesures contre ces pratiques, selon cette étude OpinionWay pour Human Rights Watch (HRW), Graines de France et Open Society Justice Initiative.

Mais 60 % des sondés pensent que le gouvernement actuel n’a pas pris de mesures concrètes, et même parmi les 40 % plus positifs, 57 % jugent que les mesures prises sont insuffisantes. Lors de sa campagne présidentielle, François Hollande avait annoncé qu’il lutterait contre le « délit de faciès » lors des contrôles, qui complique les relations entre la police et la population, notamment dans les quartiers sensibles.

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6 mai 1853 – 6 mai 2014

161 ans de mémoire indienne : Héritage et rupture

— Par Diana Ramassamy —
indiens_matnik-1En mai, la fédération Terre d’Union commémore l’arrivée du premier convoi de travailleurs indiens en Martinique. Pour la première fois, grâce à une initiative privée, une stèle sera érigée, au Lamentin, en hommage aux engagés qui ont péri sur les habitations coloniales. L’occasion est donnée de pousser la réflexion sur la transmission mémorielle entre héritage et rupture.

La mise en tension des termes «héritage» et «rupture» interroge sur la manière dont des individus, des familles, des peuples, des communautés font face à leur passé en cherchant à maintenir un équilibre, souvent fragile, entre continuité et rupture.

L’immigration est une rupture qui pousse individus, communautés et pays d’accueil à prendre conscience d’un héritage culturel et à se positionner par rapport à lui. Comment ces mémoires s’inscrivent-elles en Martinique? Des lieux de mémoire qui pourraient témoigner de la prise de conscience, par la Martinique, de l’héritage culturel des immigrants indiens se font encore attendre.

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Sétif, Guelma, l’autre 8 mai 1945

— Par Hassane Zerrouky —

setif-1945Rappel des faits, . Le 8 mai 1945, les premiers tirailleurs algériens qui débarquent du croiseur Gloire font une entrée triomphale à Alger. La presse coloniale fait sa une sur la défaite du nazisme. Le jour même, débutent les manifestations organisées par le PPA à travers les principales villes algériennes. Brandissant des drapeaux alliés, y compris celui de la France mais aussi l’emblème algérien, scandant des mots d’ordre revendiquant l’indépendance de l’Algérie, portant des gerbes de fleurs devant être déposées devant les monuments aux morts, plusieurs centaines de milliers d’Algériens répondent à l’appel du PPA.

À Sétif et Guelma, cependant, l’événement prend une tournure dramatique. Le matin du 8 mai, avant que ne débute la marche, les manifestants sont invités par les organisateurs à déposer cannes, bâtons et couteaux devant la mosquée de Sétif.

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Esclavage et Shoah veulent faire mémoires communes

— Par Alice Géraud —
shoah_esclavage-3Les institutions juives et les Français d’outre-mer signent ensemble un mémorandum contre la concurrence mémorielle, fonds de commerce de Dieudonné.

C’était avant que l’on invente le concept de concurrence mémorielle. En 1685, dans son article premier, le Code noir, réglementant la traite négrière dans les îles françaises, enjoignait les officiers du roi à «chasser hors de nos îles tous les Juifs qui y ont établi leur résidence». Ces derniers n’étant pas habilités à jouir du privilège de l’exercice de la traite. Ou comment rassembler en un seul document officiel ces deux haines de l’autre que sont la négrophobie et l’antisémitisme. «Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous», préviendra trois siècles plus tard Franz Fanon à l’attention des Antillais.

Un Mémorial contre l’esclavage

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Nigeria: les 223 lycéennes enlevées seront traitées en « esclaves », « vendues » et « mariées »

— Par Le Figaro et AFP —
lyceennes_enleveesLe groupe islamiste armé Boko Haram a revendiqué, dans une vidéo obtenue lundi par l’AFP, l’enlèvement de plus de 200 lycéennes mi-avril dans le nord-est du Nigeria, promettant de les traiter en « esclaves », de les « vendre » et de les « marier » de force. « J’ai enlevé vos filles », a déclaré le chef du groupe extrémiste Abubakar Shekau dans une vidéo de 57 minutes obtenue par l’AFP. Il évoquait les 276 lycéennes enlevées le 14 avril dans leur établissement scolaire de Chibok (nord-est), dans l’État de Borno, dont 223 sont toujours en captivité, 53 ayant réussi à s’enfuir, selon la police.

« J’ai dit que l’éducation occidentale devait cesser »

« J’ai enlevé les filles. Je vais les vendre sur le marché, au nom d’Allah », a déclaré Abubakar Shekau, alors que des informations circulent sur le possible transfert des adolescentes au Tchad et au Cameroun voisins, où elles auraient été vendues pour 12 dollars chacune.

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L’incroyable engouement pour le coloriage chez les adultes

—Par Caroline Piquet —

coloriageFacilitant concentration et détente, les coloriages pour adultes sont la nouvelle panacée anti-stress, selon les éditeurs. Un véritable phénomène de société et de librairie, puisque les ventes des carnets et des posters s’envolent.
Tous les moyens sont bons pour se détendre. Quand certains choisissent le tricot, les sudokus ou les mots-fléchés, d’autres optent pour des activités de… coloriage! Si ce passe-temps peut paraître enfantin, il est pourtant de plus en plus plébiscité par les adultes qui recherchent un moyen de se vider la tête. Estampillés «anti-stress», «bien-être par l’expression artistique» ou «art-thérapie», ces ouvrages se vendent comme des petits pains depuis deux ans, selon les éditeurs.

Tout a commencé en mai 2012, quand les éditions Hachette Pratique ont publié leur premier livre ‘100 coloriages anti-stress’. «Les ventes se sont envolées et nous avons été très surpris», se souvient Anne Le Meur, responsable du pôle de référence chez Hachette Pratique. La recette de ce succès?

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Réussite de la « Soirée des Reconnaissances de Kolétètkolézépol »

— Par Robert Saé —

koletetkolezepol-2La première édition de la « Soirée des reconnaissances » organisée par le cercle « Kolétètkolézépol» le 30 Avril, a connu un franc succès. Dès 18 heures les invités se pressaient dans l’AGORA de l’Hôtel du Conseil Régional de Martinique.

Dans le document de présentation, KTKZ, indiquait que « La Soirée des Reconnaissances, que KTKZ se propose de renouveler chaque année, s’inscrit dans une logique citoyenne en dehors de tout esprit de vedettariat ou de compétition. Elle a pour objectif de signaler publiquement, voire d’offrir en exemple à la population de notre pays, des comportements et actions individuels ou collectifs, méritant d’être connus et reconnus dans le domaine des pratiques sociales, économiques ou institutionnelles.

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Premiers « 1er mai », de Chicago à Vallauris

— Par Philippe Jérôme —

mai_chicago« Les émeutes de Haymarket Square à Chicago le 04 mai 1886

Défilé chantant, discours et remise de cadeaux, banquet et bal populaire : à Vallauris ce 1°Mai 1909, le premier dans l’histoire de la cité des potiers, on est loin, très loin des émeutes sanglantes de mai 1886 à Chicago qui amèneront la II° Internationale, par la voix du français Raymond Lavigne, à proposer, le 20 juin 1889 « que soit organisée une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent en demeure les pouvoirs publics de réduire légalement à huit heures la journée de travail… ».

« Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui ».Augustin Spies, anarcho-syndicaliste américain, condamné à mort et pendu le 11 novembre 1886 à Chicago.

« Vous qui ne craignez pas de faire massacrer les ouvriers et de jeter en prison des membres de la CGT sous prétexte d’entrave à la liberté du travail, nous vous demandons ce que vous allez faire devant les menaces du syndicat patronal de Vallauris !

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Zayid Muhammad : un militant sauvé des eaux…

Propos recueillis par Rodolf Etienne/France-Antilles Martinique

 zayid_muhammadINTERVIEW – Dans les années 70, la jeunesse afro-américaine subit de plain-pied l’engagement de ses leaders : Malcolm X et Martin Luther King pour citer les plus fameux. Un héritage vite dénaturé par le système blanc américain. Zayid Muhammad, alors dealer, va chiper un livre chez une de ses clientes. Il s’agit de l’Autobiographie de Malcolm X. Ce livre va changer son destin et celui de beaucoup d’autres de sa génération.

1/En tant que jeune afro-américain, les choses n’ont pas toujours été simples pour vous. Vous avez découvert Malcolm X dans des conditions un peu particulières. Pouvez-vous nous en dire plus ? C’était le début des années 70 ?
La découverte de Malcolm X ? Je dis toujours qu’en tant qu’Afro-américain, l’influence de Malcolm a toujours été primordiale pour nous. Il continue de nous guider aujourd’hui encore. Prenons mon propre exemple. Je n’ai pas appris l’enseignement de Malcolm en salle de classe avec un bon professeur. Je l’ai connu lors d’un deal de drogue. Et beaucoup d’entre nous l’ont connu en prison. Dans mon cas, je suivais la pente qui m’aurait certainement emmené directement à la case prison.

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27 avril 1848

abolition_esclavage-2L’histoire retient le nom de Victor Schoelcher, mais de nombreux auteurs ou philosophes des Lumières se réclamaient de l’ anti-esclavagisme, et l’abolition en France est issue d’un long processus qui demanda une petite centaine d’année. Influencée d’une part par l’abolition maîtrisée dans les colonies britanniques et profitant de la « révolution » de 1848 pour enfin appliquer les textes de 1791 et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’état français abolit l’esclavage le 27 avril 1848.

Décret relatif à l’abolition de l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises
du 27 avril 1848

Au nom du Peuple français.
Le Gouvernement provisoire,

Considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité.

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Un siècle de mémoires et de luttes ouvrières en Martinique

Théâtre de l’Histoire Mercredi 30 avril et Jeudi 1er mai à 18h, dans la Cour de la Maison des syndicats

la_beaute_ds_la_rueLa Cie Téat’lari – Théâtre des cultures créoles et la CGTM (Confédération générale du travail de Martinique) portent à votre connaissance le calendrier des actions culturelles organisées pour Promouvoir la culture ouvrière en Martinique et restituer aux travailleurs martiniquais – particulièrement aux plus jeunes – l’histoire de leurs luttes, des victoires sociales obtenues, trop souvent méconnues voire occultées.
1 siècle de mémoires et de luttes ouvrières en Martinique 29, 30 avril et 1er mai 2014 à 18h Hôtel de Région Martinique et Maison des syndicats à Fort de France
Table ronde autour de l’Histoire du syndicalisme en Martinique Mardi 29 avril – 18h – Hôtel de Région Martinique, salle des délibérations

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Rana Plaza : en finir avec l’esclavage moderne

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—Par Dominique POTIER et Édouard MARTIN —

Il y a un an, dans les ruines d’un immeuble de la ville de Dacca, au Bangladesh, le monde découvrait les corps de 1 138 victimes et, au milieu, les traces des marques textiles d’une des «fabriques» du monde. Un accident industriel sans précédent depuis Bhopal, qui aurait pu être balayé par le zapping médiatique si la révolte des familles des victimes et le travail patient et précis de plusieurs ONG n’avaient démontré le mécanisme à l’œuvre à Dacca et dans des dizaines d’autres drames restés dans l’ombre : une course folle au low-cost pour quelques centimes gagnés sur le prix d’un tee-shirt. La filière mondiale du textile «dopée» par la recherche de marges infinies fait payer le prix fort à ses petites mains : salaires indignes, conditions de travail honteuses et normes de sécurité méprisées.

Des mesures correctives furent annoncées par le gouvernement français et les quatre marques mises en cause ont fait, quant à elles, de belles déclarations d’intentions en promettant une réparation des dommages et un renforcement des dispositifs de prévention des risques.

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John Dewey, le philosophe qui inspire Obama

Ce "libéral radical", connaît un regain d'influence. Les libéraux feraient bien de le lire.

— Par Eric Aeschimann —

john_deweyDis-moi l’école où tu envoies tes enfants et je te dirai qui tu es. Lorsqu’il vivait encore à Chicago, Barack Obama déposait chaque matin ses deux filles aux Laboratory Schools, une école alternative fondée par le philosophe John Dewey en 1896. Un choix éducatif qui engageait toute la famille (Michelle siégeait au comité de l’établissement et Barack y intervenait dans des séminaires) et qui, surtout, atteste la proximité du futur président avec un intellectuel très nettement ancré à gauche. Du reste, lorsque Obama accédera à la Maison-Blanche, les commentateurs américains ne manqueront pas de relever l’influence de Dewey dans ses discours.

Dans l’entre-deux-guerres, John Dewey fut le philosophe de la nation américaine. Professeur à Columbia, théoricien de l’existence comme «expérience de la nature», éditorialiste à «The New Republic», il jouissait d’un immense prestige.

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Les jeunes, fortement influencés par les codes du X

— AFP—
xxx_moviesÉpilation intégrale, organes surdimmensionnés… source de complexes et frustration, les standards du porno transpirent dans les pratiques sexuelles et la conception qu’ont du corps les jeunes générations.

Plus d’un tiers des hommes de moins de 25 ans admettent avoir été déjà été complexés par la taille de leur pénis en regardant un film porno, révèle une enquête Ifop publiée jeudi.

Ces films peuvent générer des complexes chez les garçons mais répandent aussi des codes sexuels, comme l’épilation intégrale, d’après cette enquête réalisée pour Tukif.com, site pour adultes.

«Le sexe glabre vu dans les films X s’impose de plus en plus comme la norme du corps féminin désirable aux yeux des hommes parmi les jeunes générations où la consommation de porno est la plus forte», remarque François Kraus, directeur d’études à l’Ifop.

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Décès de l’ex-boxeur «Hurricane» Carter, symbole des erreurs judiciaires

— Par AFP —

hurricane_carterSymbole des erreurs judiciaires après avoir été incarcéré à tort pendant 19 ans, l’ex-boxeur américain Rubin «Hurricane» Carter, dont l’histoire avait été chantée par Bob Dylan et portée au cinéma par Denzel Washington, est décédé dimanche d’un cancer.

«Here comes the story of the Hurricane…», entonne Bob Dylan dans le refrain de sa chanson: «Voici l’histoire de +Hurricane+, l’homme que les autorités ont blâmé pour un crime qu’il n’avait jamais commis, puis mis dans une cellule. Mais un jour il aurait pu être le champion du monde».

Le texte co-écrit en 1975 par Dylan et Jacques Levy raconte la vie de cet ancien champion de boxe noir américain, affublé pendant sa courte carrière sportive du surnom «Hurricane» (ouragan), avant d’être enfermé pendant 19 ans dans une prison du New Jersey pour le meurtre de trois Blancs, dont il a ensuite été totalement innocenté.

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« Le devoir de mémoire est devenu un slogan productiviste »

Essai sur la valorisation du meurtrier de masse dans la littérature, les arts, la pensée et l’impensé contemporains.

charlotte_lacosteINTERVIEW – Commémoration du génocide au Rwanda, figure du nazi dans la littérature, centenaire de la Grande Guerre… « Séductions du bourreau » nous rappelle qu’il ne faudrait pas que la fiction éclipse le témoignage.

Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à la représentation du bourreau dans la littérature?
Je n’y suis pas venue par fascination pour la figure du meurtrier. Ma thèse portait sur les témoignages de victimes de violences politiques qui ont pris la plume pour décrire leur expérience. Or je me suis aperçue que leurs récits avaient trouvé peu d’échos auprès du public, qui s’est toujours montré plus attiré par la prose flamboyante des romans historiques. Ce désintérêt est aussi vieux que le genre : lors de la Première Guerre mondiale déjà, la probe simplicité des témoignages avait nui à leur reconnaissance, le roman de guerre bénéficiant d’un préjugé favorable. C’est ce qui explique que les textes les plus lus aujourd’hui encore à propos de la Grande Guerre soient les romans de Barbusse et Dorgelès.

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Barbara Cassin : « Le problème est la prétendue objectivité du chiffre »

—Propos recueillis par Julie Clarini—

derriere_les_grillesDepuis le lancement de l’Appel des appels, en 2008, dénonçant une « idéologie de l’“homme économique” », qui expose les professionnels et les usagers des services publics « aux lois “naturelles” du marché », plusieurs ouvrages collectifs ont approfondi la critique de l’évaluation tenue comme le creuset de toute réforme. Le plus récent, Derrière les grilles, qui rassemble des contributions sur l’obsession chiffrée dans la sécurité, le dépistage, le soin ou l’enseignement, est dirigé par la philosophe Barbara Cassin.

Lire le dossier « Big Data vous regarde! »

Si l’on récuse les chiffres et l’évaluation, comment faire tenir le monde droit ? N’avons-nous pas besoin de critères objectifs et partagés sur lesquels se mettre d’accord ?

D’abord, on peut partager des critères qui ne soient pas chiffrés. Ensuite, le problème est la prétendue objectivité du chiffre.

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