Catégorie : Sociologie
En librairie, Littératures, Poésies, Sociologie, Université
« Soumission » et « L’Esclave » : deux romans semblables de M.H.
— Par Michel Lercoulois —
Le déferlement inouï d’articles de presse consacrés au dernier livre de Michel Houellebecq avant même sa parution (1) devrait plutôt décourager toute nouvelle critique mais, en réalité, les articles publiés, pour la plupart obnubilés par le « pitch », ne s’intéressent pas à l’écriture. Il est donc légitime d’examiner Soumission d’un peu près. La tentation est d’autant plus grande qu’un autre roman, L’Esclave, publié quelque temps auparavant par Michel Herland, un collaborateur de Madinin’Art, traite d’un sujet très semblable. La ressemblance des thèmes se retrouve-t-elle au niveau de la forme ? On ne voit pas a priori pourquoi il en irait ainsi. La comparaison révèle pourtant de nombreuses proximités sur ce plan-là également.
Les deux auteurs imaginent que la France passera sous la coupe des islamistes : chez M. Houellebecq, ce serait pour demain (2022), chez M. Herland pour après-demain (2090). Le narrateur est dans les deux cas un universitaire, professeur de littérature chez Houellebecq, de philosophie chez Herland. La différence principale, ici, tient à la place du narrateur. Chez Houellebecq il s’exprime à la première personne, il vit les événements qui portent un musulman à la présidence de la République et les changements qui en résultent pour le pays et pour lui-même.
Sociologie
« Lettre aux acheteurs de Charlie »
L’Union nationale des diffuseurs de presse (UNDP) adresse une « Lettre aux acheteurs de Charlie » pour un point de situation de la livraison pour les jours à venir des exemplaires de Charlie Hebdo. Ce texte rappelle également le fonctionnement de la distribution de la presse, avec ses contraintes industrielles, même en situation exceptionnelle. Le 7 janvier dernier, un odieux attentat a frappé la rédaction du journal satyrique Charlie Hebdo. Cet attentat, et ses suites, jeudi et vendredi ont provoqué un mouvement d’émotion sans précédent, partout en France. Vous vous êtes mobilisés pour les victimes et pour la survie de l’hebdomadaire, au nom de la liberté d’expression qui fonde la démocratie.
Nous sommes particulièrement concernés par Charlie Hebdo
Les 26 000 marchands de journaux de France sont des Français comme les autres, mais ce sont aussi ceux qui – chaque jour – assurent la diffusion des opinions et des idées auprès de leurs concitoyens. Ils sont touchés, donc, à double titre par les événements et se sont mobilisés sans compter sur cette opération.
Nous sommes solidaires de Charlie, y compris financièrement
Ils ont fait preuve d’une solidarité exceptionnelle avec Charlie Hebdo, en abandonnant leurs commissions sur les ventes du million d’exemplaires initialement programmé.
Sociologie
Man pa Charlie!
— Par Daniel Boukman, militant culturel martiniquais —
Mercredi 7 janvier 2015, deux illuminés dont le fanatisme se nourrissait d’une idéologie qui empoisonne et le coeur et l’esprit, ont froidement assassiné les meilleurs de l’équipe du journal Charlie Hebdo.
A travers la France et même au-delà, ce crime souleva des vagues d’émotions . Un slogan « Je suis Charlie » devint le signe de compassions affichées.
Ma raison réfute les divagations de ces gourous qui par le fer et par le feu rêvent le rêve insensé de soumettre le monde à un ordre divin totalitaire dont ils s’autoproclament les dépositaires.
Je refuse de hurler avec les loups (politiques, pseudo philosophes, écrivains renommés, journalistes, chroniqueurs et autres islamophobes) qui hurlent à la mort et dont les hurlements suscitent déjà échos populaires, en France et demain, (qui sait ?) sous nos cieux tropicaux
Cependant ne voulant pas bêler avec les moutons qu’ils soient d’ici, qu’ils soient d’ailleurs, je revendique le droit de déclarer que « JE NE SUIS PAS CHARLIE! »
La liberté d’expression et de conscience est une conquête à préserver mais quand la direction de Charlie hebdo décide de publier ces caricatures qui seront la cause voire le prétexte de cette action criminelle, je n’applaudis pas et je comprends qu’une pareille initiative soit ressentie par les Musulmans comme une profanation, profanation que les tribunaux français n’ont pas jugée comme telle mais qui a dû laisser une blessure profonde au fond du coeur des adeptes d’une religion vécue par des millions et des millions d’hommes et de femmes, et ce qui fut occasion de gaudrioles pour les uns, a armé le bras vengeur de ces deux fous de dieu, de leur dieu.
Sociologie
« Parler, écrire, imprimer librement… » : la liberté d’expression mise en cause
—Par Maud Vergnol —
La une dessinée par Luz a touché dans le mille. La publication de Charlie Hebdo, hier, a fait voler en éclats l’unanimisme de façade et les hypocrisies politiques. Réactionnaires et intégristes ne manqueront pas d’exploiter ce drame pour tenter de limiter la liberté d’expression.
«Oui, mais… » Les masques sont tombés. La publication de Charlie Hebdo, hier, a fait voler en éclats l’unanimisme de façade et les tartufferies politiques. C’est dire si la une dessinée par Luz, représentant un prophète la larme à l’œil arborant une pancarte « Je suis Charlie », a visé dans le mille, réplique habile aux tentatives d’intimidation et de pression sur la liberté d’expression. Le spectacle indécent du bal des puissants, dont d’éminents fossoyeurs de la liberté de la presse, orchestré dimanche par François Hollande, a repris hier, accueillant fraîchement la publication de l’hebdomadaire satirique. L’État iranien dénonce une couverture « insultante ». « L’abus de la liberté d’expression, qui est répandu actuellement en Occident, n’est pas acceptable et doit être empêché », a fait savoir la porte-parole de la diplomatie iranienne.
Sociologie
L’ASSOKA exige la vérité sur la mort de Francky Alfred
Communiqué de presse
Le mardi 13 janvier 2014, un ressortissant haïtien est mort aux environs de 8 heures à Schœlcher.
La vérité officielle, trop vite proclamée par le Procureur de la République, est que cet homme aurait fui un contrôle de police et se serait jeté d’une falaise.
Les éléments actuellement réunis par l’ASSOKA mettent à mal cette vérité officielle complaisamment relayée par des médias peu curieux.
Francky ALFRED avait 35 ans. Il vivait en Martinique depuis 2011. Il avait une compagne enceinte de trois mois. Il attendait une pièce réclamée par la Préfecture pour finaliser une demande de titre de séjour.
Cet homme n’avait aucune raison de fuir et encore moins de se suicider.
Il se pose un certain nombre de questions sur ce qui s’est passé :
Comment un simple contrôle router s’est-il transformé en contrôle d’identité ?
Comment et pourquoi M. ALFRED a-t-il été arrêté ?
Quel était son statut (gardé à vue, retenu etc…) et que voulait-on faire de lui ?
A quel moment les agents de la Police de l’Air et des Frontières (PAF) sont arrivés sur les lieux ?
Education Formation, Sociologie
« Charlie », Dieudonné… : quelles limites à la liberté d’expression ?
— Par Damien Leloup et Samuel Laurent —
« Pourquoi Dieudonné est-il attaqué alors que Charlie Hebdo peut faire des “unes” sur la religion » ? La question est revenue, lancinante, durant les dernières heures de notre suivi en direct de la tuerie à Charlie Hebdo et de ses conséquences. Elle correspond à une interrogation d’une partie de nos lecteurs : que recouvre la formule « liberté d’expression », et où s’arrête-t-elle ?
La liberté d’expression est encadrée
La particularité des réseaux sociaux
Le cas complexe de l’humour
Charlie, habitué des procès
Dieudonné, humour ou militantisme ?
1. La liberté d’expression est encadrée
La liberté d’expression est un principe absolu en France et en Europe, consacré par plusieurs textes fondamentaux. « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi », énonce l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789.
Le même principe est rappelé dans la convention européenne des droits de l’homme :
« Toute personne a droit à la liberté d’expression.
Sociologie
Charlie Hebdo : « On ne lâche rien »
Trois millions de « Charlie Hebdo » seront dans les kiosques, l’imprimeur ayant reçu des avalanches de commandes, de France et de l’étranger.
La une du prochain numéro de Charlie Hebdo représentera Mahomet, une larme à l’oeil, tenant une pancarte « Je suis Charlie », sous le titre « Tout est pardonné », un dessin signé Luz. Le journal satirique a ainsi de nouveau dessiné le prophète de l’islam sur sa couverture, pour un numéro qui sera tiré à trois millions d’exemplaires contre 60 000 habituellement, malgré l’attentat qui a décimé sa rédaction mercredi.
Ce numéro comportera « évidemment », comme le journal l’a déjà fait, des dessins sur Mahomet, avait prévenu lundi l’avocat de l’hebdomadaire, Richard Malka. « On ne cédera rien, sinon tout ça n’aura pas eu de sens. L’état d’esprit ‘Je suis Charlie’, cela veut dire aussi le ‘droit au blasphème’, a martelé l’avocat⋅
Lire aussi : Les lois anti-blasphème, un outil de répression qui menace l’ensemble de la planète
Malaise
Mais les manifestations monstre en France contre les attentats, qui ont rassemblé près de 4 millions de personnes, mettent l’équipe de « Charlie » mal à l’aise, a reconnu le porte-parole du journal.
Sociologie
Le monde entier était aussi Charlie
Des dizaines de milliers de manifestants ont aussi marché dans les grandes villes mondiales, pour Charlie Hebdo, pour les victimes des attaques terroristes et contre le terrorisme. Tour du monde de ces rassemblements exceptionnels.
La Marseillaise chantée à Madrid, drapeau français à Londres, « ensemble contre la haine » à Bruxelles, des milliers dans les rues de Montréal et des pancartes « Nous sommes Charlie » partout : des dizaines de milliers en Europe et dans le monde ont exprimé dimanche leur solidarité avec la France où 17 personnes ont été tuées cette seamine.
A Montréal 25.000 personnes ont marché derrière le maire de la ville Denis Coderre et le consul général de France Bruno Clerc. Dans la foule des drapeaux canadiens, français et québecois et des affichettes « JeSuisCharlie ». A Bruxelles, quelque 20.000 personnes ont marché, sous le slogan « Ensemble contre la haine ». « C’est un mouvement magnifique, il y avait le besoin de se regrouper (…) nous disons notre attachement à la liberté de pensée et d’expression, dans le respect des autres, c’est très important », a commenté le dessinateur belge vedette Philippe Geluck, dans le cortège.
Sociologie
Les musulmans de France n’ont pas à se justifier
— Par Thomas Guénolé —
Exiger spécifiquement des musulmans de France qu’ils condamnent cet acte, c’est enfermer ces Français dans un étiquetage religieux. C’est donc poser sur eux un regard qui n’est pas républicain.
Quand le Ku Klux Klan pendait des Noirs au nom de la suprématie chrétienne blanche, nul n’exigeait que les clergés chrétiens américains s’en désolidarisent. Au fil des trente années d’attentats de la Fraction armée rouge en Allemagne, nul ne réclama que la gauche allemande réaffirme son attachement à la démocratie. De même, plus près de nous, dans la France des années 1980, personne ne songea à soupçonner l’extrême gauche de ne pas assez rejeter les attentats d’Action directe. Pourquoi ? Parce que dans tous ces cas, considérer les seconds comme a priori suspects de sympathie pour les premiers, c’eût été absurde, ridicule, et pour tout dire idiot⋅
Lire aussi : La peur d’une communauté qui n’existe pas
Par conséquent, comment se fait-il que depuis l’attentat contre Charlie Hebdo, tant de voix s’élèvent pour sommer spécifiquement les dirigeants de l’islam français, et plus largement les musulmans de France, de condamner l’acte et de s’en désolidariser ?
Sociologie
À Fort-de-France, jeudi soir – jeudi noir, mais jeudi l’espoir.
— Janine Bailly —
La nuit va tomber sur la place Roméro à Fort-de -France, comme elle est aussi tombée sur les locaux du journal « Charlie Hebdo », à Paris. Peu à peu, la foule s’assemble devant la banderole qui, parlant créole, nous rappelle
que la liberté de penser et de dire n’a pas de frontières, et qu’elle s’exprime de même façon, sous tous les cieux, quelle que soit la langue utilisée.
Silence et recueillement sont de mise, les enfants eux-mêmes l’ont compris, qui ne troubleront pas des discours, sobres et pudiques dans leur ensemble, bien que chargés d’émotion autant que d’une juste indignation.
La plus belle image est pour moi celle de ces adolescentes qui, visage grave et tenue sage, lèvent bien haut leur pancarte proclamant « Je suis Charlie ».
Le plus beau moment reste celui où les bougies s’allument, et, dessinant un cercle lumineux autour de la fontaine qui occupe le centre de la place, font reculer la nuit et revenir la lumière, de même façon que l’humanisme fera renaître l’espoir et reculer l’obscurantisme ! C’est du moins ce en quoi je veux croire !
Sociologie
Aux armes, citoyens !
— Par Suzanne Gracius —
Pour la défense de la liberté d’expression, nos armes sont nos plumes, nos crayons. Nous sommes Charlie. Ils ont crié « On a tué Charlie hebdo ! »… Ils l’ont rendu immortel. L’horreur. L’horreur intégrale et prétendument intégriste. Aucun acte barbare ne saura jamais éteindre la liberté de la presse ni détruire l’esprit de la République. Puissions-nous savoir réagir et faire bloc face au terrorisme, plus que jamais unis dans la lutte contre l’obscurantisme ! Condoléances émues aux familles des victimes, à toute la France et à l’humanité agressée, mais plus que jamais debout face à l’inhumanité ! Horrifiés par l’obscurantisme qui enténèbre ce 7 janvier, en cette saison des vœux, triste coïncidence, nous formulons ce vœu, inspiré de l’article publié ce même jour par Marc Verhaverbeke sur Lumina Sophie dite Surprise de Suzanne Dracius : « Lumina évoque la lumière et Sophie la sagesse », y rappelle-t-il à juste titre. Puissent les lumières de Lumina et la sagesse de Sophie éclairer le monde ! À l’orée de cet an neuf, l’association Promolecture vous souhaite de savourer toute la douceur du monde épandue çà et là, tous azimuts, dans la modération des fureurs assassines, et de déguster toutes les douceurs du monde sans modération.
Sociologie
Je suis Charlie
Les médias prêts à mettre en place les moyens humains et matériels nécessaires pour que Charlie Hebdo continue à vivre.
Mercredi à Paris, le journal Charlie Hebdo a été la cible d’une attaque terroriste. Douze personnes sont mortes. Des journalistes, des policiers, des amis. Au nom de tous les groupes de médias de France, nous adressons à nos confrères, à leurs familles, à ceux qui sont morts pour les protéger et à toute l’équipe de Charlie Hebdo nos pensées les plus émues. À travers eux, c’est la liberté de la presse et, plus encore, l’esprit de liberté qui sont touchés en plein cœur. La presse satirique bouscule, éveille et agite les consciences. Elle nous invite par l’humour à mieux déjouer les sectarismes et les fondamentalismes. Ceux qui sont morts hier plaçaient le rire au cœur de nos vies pour nous rendre plus libres. Plus que jamais, la liberté de pensée et la liberté d’expression animent notre travail quotidien. En ce jour de deuil, nous tenons à affirmer que nous ne céderons ni à la menace, ni à la terreur. Nous ne laisserons pas le silence s’installer et veillerons à combattre toutes formes de stigmatisations.
Sociologie
Mettre fin à la barbarie
— Par Robert SAE —
Des personnes qui massacrent les membres de leur famille avant de se suicider, des employés ou des lycéens qui déciment leurs collègues et amis à l’arme automatique , des « loups solitaires » ou des « cellules terroristes » qui attaquent des civils innocents à l’arme blanche ou à la bombe, des illuminés qui massacrent des centaines de villageois. Qu’est-ce qui explique cette débauche de barbarie ? Est-il possible d’y mettre fin ? Certains se lamentent : « Le monde est devenu fou ! », « Les derniers temps sont arrivés » et beaucoup se contentent d’espérer passer entre les mailles du filet en implorant la grâce des cieux ! Eh bien non ! Notre devoir est de nous mobiliser pour mettre fin à ces dérèglements qui détruisent nos sociétés. Cela, nous ne saurions y parvenir en nous contentant de réagir émotionnellement à quelques événements dramatiques sélectionnés, hiérarchisés et instrumentalisés. La barbarie s’étale quotidiennement et massivement sur tous les continents. Le bombardement des écoles de Gaza n’est pas moins terroriste que le massacres d’écoliers au Pakistan.
Sociologie
Les martyrs de la Liberté
Rassemblement le jeudi 8 janvier à partir de 17h30, place Roméro à Fort-de-France, à l’appel du Club Presse et des syndicats de journalistes.
— Par Guy FLANDRINA, Président Fondateur Du Club Presse Martinique —
Ce mercredi 7 janvier 2015 s’est inscrit en lettres de sang dans l’histoire de la presse française.
L’attentat le plus meurtrier dans l’Hexagone, depuis 1961, aura fait douze morts dont quatre dessinateurs de presse, victimes du terrorisme : CABU, TIGNOUS, WOLINSKI, CHARB.
La presse, souvent présentée comme le « quatrième pouvoir », est d’abord et avant tout le rempart de la démocratie et l’étendard de la liberté contre l’obscurantisme et la barbarie d’où qu’elles viennent, et quelle que soit leur nature !
Aujourd’hui, les islamistes sont dans la ligne de mire parce que d’aucuns auraient entendu, lors de l’attaque, les terroristes hurler : « Allah Akhbar » (Allah est grand) !
D’autres ont, ici ou là, au nom de tel Dieu ou tel Prophète : torturé, martyrisé ou assassiné au droit de telle ou telle autre idéologie.
Leur seul point commun étant, partout et toujours, un dogme fondé sur l’intolérance, le refus de la différence.
Education Formation, Sociologie
Refonder le vivre ensemble par la pédagogie et la lutte contre les inégalités
— Par le Cégom —
Le Cégom prend connaissance avec émotion de l’attentat survenu à Paris contre le journal Charlie Hebdo, qui a fait douze mort•e•s à cette heure (d’autres victimes se trouvant entre la vie et la mort). Nous présentons nos condoléances aux proches des journalistes, caricaturistes & autres personnes décédé•e•s.
Le Cégom, parfois saisi par des parent•e•s inquiet•te•s des fréquentations de leurs enfants, souhaite rappeler que la liberté d’expression est fondamentale dans notre démocratie: elle permet à des personnes de convictions diverses de vivre ensemble sans renoncer à ce qu’elles sont. C’est la Loi républicaine, impartiale & laïque, commune à tou•te•s, qui doit déterminer ses conditions d’exercice; c’est la Justice commune à tou-te-s qui doit être saisie lorsque ces conditions ne sont pas respectées.
Si chacun•e s’autorise à énoncer sa propre loi ou rendre sa propre justice, si l’on affirme que telle ou telle lecture de textes philosophiques ou religieux doit prévaloir, alors on s’engage dans une guerre civile où seule la force viendra décider.
Le sociologue Pierre Pastel, président du Cégom, a déclaré: «Je salue la décision du président de la République de faire du jeudi 8 janvier une journée de deuil national, notamment dans les établissements scolaires.
Sociologie
Même pas peur !
— Par Roland Sabra —
« Not Afraid » disaient les neufs panneaux lumineux qui deux heures durant ont tourné autour de la République. Même pas peur en quelque sorte comme le disent les enfants pour défier leur adversaire. Pas sûr que cela renvoie à une réalité vraie. Sur la place flotte un parfum de dénégation, cette révélation d’une vérité gisant au creux de sa négation. Des milliers, nous étions des milliers sur la place de la République, autour de la République, graves, silencieux, ne reprenant pas, ou faiblement les slogans de la poignée de jeunes agrippés aux jupes de Marianne, plus exactement sur le socle d’où elle se dresse et qui mettait en valeur une phrase : « Nous sommes CHARLIE ». Cette phrase on la retrouvait déclinée à la première personne du singulier en affiche, lettres blanches et grises sur fond noir, sur la poitrine de quelques centaines de personnes. « Je suis CHARLIE ». Sentiment de solitude dans la foule. On se parle peu. On est venu seul, en couple, à trois ou quatre, rarement plus nombreux. Un groupe plus étoffé, parle un peu plus fort en italien de la situation….
Sociologie
Attaque de Charlie Hebdo
Au moins 12 personnes dont Charb, Cabu, Tignous et Wolinski sont mortes ce mercredi matin dans l’attaque contre l’hebdomadaire. L’économiste Bernard Maris fait également partie des victimes.
Deux ou trois hommes armés ont pénétré ce mercredi matin vers 11h30 dans les locaux de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, dans le XIe arrondissement de Paris et ont ouvert le feu. Selon plusieurs témoins, la fusillade aurait duré une dizaine de minutes. Puis les assaillants ont pris la fuite, au cours de laquelle ils ont tiré sur des policiers. Le bilan s’élève à douze morts dont deux policiers, quatre personnes sont dans une situation d’«urgence absolue». C’est l’attentat le plus meurtrier qu’ait jamais connu la France.
Selon un témoignage recueilli sur place par une journaliste de Libération, les hommes encagoulés auraient d’abord pénétré dans un immeuble voisin, ils auraient ouvert le feu et demandé comment entrer dans les locaux de l’hebdo, qui étaient protégés par la police après de précédentes attaques et menaces dont l’hebdo avait fait l’objet, notamment après avoir publié des caricatures du prophète en 2011.
Selon une source policière interrogée par Libération, Charb, directeur de la publication, et Cabu, font partie des victimes.
Sociologie
L’Amérique post-raciale n’était qu’une illusion
— Par Sylvie Laurent, américaniste (Sciences Po), auteure de Martin Luther King, une biographie, à paraître au Seuil au printemps 2015.—
A ceux qui pensaient que la crise démocratique provoquée par le spectacle odieux de l’injustice raciale et de la brutalité policière quotidienne aux États-Unis était déjà derrière nous, la révélation cette semaine du meurtre d’un énième jeune Noir, Antonio Martin, par un policier blanc à quelques kilomètres de Ferguson, Missouri, tristement célèbre, offre un réveil brutal.
Elle suit pourtant de quelques jours à peine l’assassinat de deux policiers blancs à Brooklyn par un jeune Africain-Américain du nom d’Ismaaiyl Brinsley, qui prétendait « venger » Eric Garner et Michael Brown (tués par des officiers de police qui ne furent pas poursuivis). On ne sait à cette heure si ce dernier a véritablement voulu commettre un acte politique. Ni si, comme le prétend la police du Missouri, Martin était armé et menaçant. La machine politico-médiatique est pourtant déjà en marche, qui dépeignait hier Brinsley comme un « forcené », un « barbare » n’ayant été guidé que par sa propre folie, et aujourd’hui Martin comme un délinquant « sur le point de tirer ».
Sociologie
La belle amour humaine…
— Par Jacques-Stephen Alexis —
Ce très beau texte de Jacques-Stephen Alexis nous a été envoyé par Jean Durosier Desrivières, puis par d’autres. Qu’ils en soient remerciés.
La belle amour humaine 1957
Heureuse année à mon ami l’Homme !
Heureuse année à ceux qui se cherchent et ne trouvent pas encore.
Heureuse année aussi à ceux qui ont trébuché dans le chemin difficile.
Heureuse année quand même à ceux qui ne croient à rien pas même à eux-mêmes. Heureuse année, bien sûr, à tous ceux qui souffrent, luttent, espèrent et croient toujours.
Heureuse année à tous mes frères, mes amis, à tous mes compagnons du spirituel qui combattent pour trouver la joie, la paix du cœur et le sentiment du devoir accompli.
Quand j’eus écrit ces vœux sur la page blanche, carré blême et interrogateur, qui attendait de recevoir l’image de moi-même qu’avec mes pauvres mots je dois transmettre à mes compagnons de rêves et de galères, j’ai posé la plume et j’ai réfléchi un long instant. Que sont en effet des vœux s’ils n’ont pas un objet précis, possible, réalisable ?
Sociologie
« L’autre citoyen » L’idéal républicain et les Antilles après l’esclavage
La philosophe Silyane Larcher analyse la façon dont, après 1848, aux Antilles, l’égalité citoyenne des ex-esclaves a été niée.
En 1848, l’abolition de l’esclavage, par la Seconde République, a libéré des chaînes plus de 250 000 esclaves. Par l’application du suffrage universel, ceux des Antilles, de la Guyane et de la Réunion ont, en théorie, été dotés des mêmes droits civils et électoraux que tous les citoyens (masculins) de la métropole. La réalité a été fort différente. Ces citoyens colonisés sont longtemps restés soumis à un régime d’exception. Au Parlement, à Paris, leurs députés votaient des lois qui ne leur étaient pas applicables ! Le pouvoir exécutif et les gouverneurs locaux s’occupaient de leur sort.
Comment, dans un pays construit sur une citoyenneté que l’on prétend universaliste et abstraite – et qui ne cesse de le répéter – a-t-on pu s’accommoder d’une telle contradiction ?
L’histoire que nous raconte ce livre est celle de luttes et de rapports de forces. Une histoire de violences dont les anciens esclaves sont les protagonistes anonymes. Dans une société française dite « postcoloniale », l’auteur invite à méditer les fondements complexes de l’articulation entre citoyenneté, question sociale, histoire et « race ».
Féminismes, Sociologie
Journée mondiale de l’orgasme : 21 décembre 2014
Les femmes, pas toutes égales face à l’orgasme
— Par Quentin Girard —
Sondage
Si 93% ont déjà connu l’orgasme, elles ne sont que 32% a en avoir régulièrement, une fois par semaine ou plus.
Bonne nouvelle. Cette année, la journée mondiale de l’orgasme du 21 décembre tombe un dimanche. Si vous ne travaillez pas, vous avez toute la journée pour en avoir de multiples, seuls, à deux ou plusieurs. Pour l’occasion, l’IFOP1 publie une étude réalisée à la demande du site de webcam porno Cam42 sur les femmes et la jouissance.
Où il en ressort que, malheureusement, les femmes ne sont pas toutes égales face au plaisir. Si 93% ont déjà connu l’orgasme, elles ne sont que 32% a en avoir régulièrement, une fois par semaine ou plus. La religion et le célibat, sans surprise, ne favorisent pas le plaisir. 24% des catholiques pratiquantes n’ont jamais eu d’orgasme et 35% de celles qui n’ont jamais été en couple. L’âge aussi, a une influence, l’excitation venant peut-être avec l’expérience. 16% des femmes de 18 à 25 ans ne connaissent pas cette jouissance, pour seulement 4% des plus de 65 ans.
Sociologie
NTIC : de l’esclavage à la liberté
— Par Robert Saé —
1 – Espionnage et manipulation
Les révélations d’Edward SNOWDEN ont fait l’effet d’une bombe pendant un temps et dans certains milieux. Mais l’immense majorité des utilisateurs des NTIC* pas été interpellée par la gravité de la situation et le rouleau compresseur continue d’écraser les libertés. Partout et à chaque seconde persistent le pistage et le contrôle de masse de tous les individus ainsi que l’espionnage de toutes les organisations et de tous les gouvernements. La toile totalitariste s’étend sur toute la planète. L’objectif des maîtres des multinationales est double : établir une domination fasciste sur la population mondiale et optimiser les profits. C’est une guerre idéologique totale qui est menée. Leur stratégie recouvre plusieurs aspects. Pour ceux qui sont aux commandes des NTIC, il s’agit de manipuler les mouvements populaires et d’en dévier les perspectives en cultivant le rejet de la politique et le refus de l’organisation pour cantonner ceux-ci dans la spontanéité et l’improvisation. Ce qui laisse le champ libre aux agents du système et aux provocateurs. Systématiquement, des campagnes massives de désinformation sont planifiées, des provocations sont menées, via le piratage des comptes entre autres, pour discréditer des associations ou des personnalités opposées à leur système.
Carnets de route, Sociologie
From London… a touch of « qianmenisation »
Carnet de route 4
— par Roland Sabra —
Vu de Pékin cela n’a pas plus de valeur qu’une roupie de sansonnet. C’est dans la Chine éternelle que, sans état d’âme apparent, on fait table rase du passé en détruisant des pans entiers du patrimoine architectural pour en reconstruire une copie plus ou moins conforme en béton armé. Pour honorer la mémoire ? Pour le tourisme? Les chinois ont inventer un mot pour désigner la chose :«qianmenisation».
Cette passion pour le vrai-faux est aussi européenne. Le cœur de Berlin est aujourd’hui défiguré par un immense chantier : celui de la reconstruction du château des Hohenzollern, copie conforme du «joyau prussien» détruit par le régime communiste en 1950 ! Enfin pas tout à fait conforme puisque la restauration ne concernera que trois des quatre façades baroques qui masqueront un édifice moderne.
« The cavern » cet endroit mythique de Liverpool qui abrita les débuts des Beatles et qui est l’objet de nombreuses visites de touristes n’est pas le lieu où ils se produisaient, celui-ci ayant été détruit, par stupidité politicienne, au motif que l’immeuble était trop vétuste, avant que la municipalité ne réalise qu’il y avait une demande de la part des visiteurs.
Carnets de route, Sociologie
From York & Manchester… où règne la marchandise
Carnet de route 3
— Par Roland Sabra —
« La richesse des sociétés dans lesquelles règne le mode de production capitaliste s’annonce comme une « immense accumulation de marchandises. »
Karl Marx, phrase d’ouverture du « Capital »
Jamais le propos de Marx, dont une partie figurait déjà dans la Critique de l’Eco. Po. n’aura été aussi juste qu’en cette période de fêtes en Europe et plus précisément en Angleterre ou fût justement écrit « Das Kapital. Kritik der politischen Ökonomie ». Deux excursions en dehors de Liverpool où je réside depuis déjà trois semaines, confirment la profonde justesse de cette prémonition.
York. La répression fut terrible. Des milliers d’exécutions. Le fanatisme religieux au 16ème siècle dans le Yorshire ne valait pas mieux que ceux qui l’ont précédé ou qui l’ont suivi. Il ne faisait pas bon d’être catholique. Les remparts de la ville qui datent de l’époque romaine furent impuissants devant la folie meutrière. Le ver était dans le fruit. « Bis repetita placent » un siècle plus tard, lors de la Première Révolution anglaise, avec la guerre civile.