Catégorie : Sociologie

L’École

— Par Mireille Jean-Gilles —

paru dans lundimatin#414, le 8 février 2024

Ce n’était pas une usine, pas une prison, pourtant on aurait pu y penser, c’était immense, plein de cellules,plein de salles, en fait, en définitive, il m’a semblé qu’il ne s’agissait banalement que d’une école, ce n’était pas la sortie de l’usine, il ne s’agissait que de la sortie des classes, des classes d’enfants petits et criards ou moyens et goguenards. La prison, pardon l’école, avait en son sein un nombril, un nombril immense qui devait sans doute correspondre à ce que l’on appelle une cour, la cour était enfin muette car en moins dix minutes toute l’école fut désertée, le signal avait été donné pour qu’enfin les lieux fussent évacués, il était cinq heures.

Maintenant que je me retrouvais seule au sein au coeur de cette immense cour qui pouvait bien être le nombril du monde, je pouvais jouir d’une sérénité étrange, les portes des classes étaient ouvertes, les lampes en lumière, les femmes de ménage oeuvraient, quelques bruits ici et là, quelques jeunes dames que je rêvais maîtresses d’école car en les voyant s’affairer et traîner dans les lieux tout en voulant les quitter, je pouvais imaginer mille voix, mille voix d’enfants : « Maîtresse, maîtresse », « Bonjour maîtresse », « Pardon maîtresse », « Je t’aime maîtresse », ces jeunes dames que je rêvais maîtresses d’école avaient le visage ferme, et une ombre de lassitude et de tristesse dans les yeux, la lassitude c’est banal, mais la tristesse, pourquoi ?

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Par ses combats, Robert Badinter trouve place au Panthéon des Sages

— Communiqué de La Fédération Guadeloupéenne de la Ligue des Droits de l’Homme —
La Fédération Guadeloupéenne de la Ligue des Droits de l’Homme a appris avec émotion la mort de Robert Badinder, avocat, ancien ministre de la Justice, ancien Président du Conseil Constitutionnel.

Devenu membre de la LDH en 1972, il a été élu à son Comité central de 1976 à 1981.

Robert Badinter aura, tout particulièrement, marqué l’histoire de la justice française par son combat sans relâche contre la peine de mort.

Il en a obtenu l’abolition en 1981, sous la Présidence de François Mitterrand, à l’issue de débats parlementaires mémorables.

Grâce à son engagement et sa détermination, la lame de la guillotine a été rangée dans les rebuts de l’histoire.

Figure de portée internationale, il a continué à accompagner jusqu’au bout les associations qui poursuivent, à travers le monde, le combat pour l’abolition dans les pays où la peine de mort est encore appliquée.

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La mort de Robert Badinter, un des derniers géants du XXème siècle

— Par Jean Samblé —

Robert Badinter, né le 30 mars 1928 à Paris et décédé le 9 février 2024 dans la même ville, a marqué l’histoire française en tant qu’homme politique, juriste et essayiste engagé. Professeur de droit privé et avocat au barreau de Paris, il est largement reconnu pour son combat acharné contre la peine de mort, plaidant en faveur de son abolition devant le Parlement en 1981.

Robert Badinter, proche de François Mitterrand et membre du Parti socialiste, a occupé diverses fonctions politiques importantes. Il a été garde des Sceaux de 1981 à 1986, président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995, et sénateur des Hauts-de-Seine de 1995 à 2011. Tout au long de sa carrière politique, il a également défendu des causes telles que la réinsertion des détenus, les évolutions du Code pénal, ainsi que la lutte contre l’antisémitisme et l’homophobie.

Sa biographie révèle des racines familiales juives, son père Samuel Badinter étant originaire de Bessarabie. Durant la Seconde Guerre mondiale, Robert Badinter a vécu des moments difficiles, son père étant déporté par la Gestapo et son oncle maternel déporté à Auschwitz.

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Défis démographiques et enjeux territoriaux dans les Antilles françaises : Regards croisés sur la Martinique et la Guadeloupe

Depuis quelques années, les Antilles françaises, constituées principalement de la Guadeloupe et de la Martinique, font face à des défis démographiques majeurs, marqués par une dépopulation croissante et un vieillissement rapide de la population. L’évolution démographique de ces territoires insulaires soulève des préoccupations quant à leur avenir socio-économique et appelle à des mesures urgentes.

La dépopulation, phénomène observé au cours des trois et dix dernières années, se manifeste par un solde migratoire négatif, principalement en raison du départ massif des jeunes adultes vers la métropole. Les flux migratoires contribuent ainsi à la diminution du nombre de jeunes en âge de procréer, accentuant la baisse de la fécondité. Cette dynamique démographique se traduit par un rétrécissement significatif de la base de la pyramide des âges, mettant en lumière le défi que représente le maintien d’une population jeune et active.

Le vieillissement de la population, résultant à la fois de l’allongement de la durée de vie et du départ des générations du baby-boom à la retraite, constitue un enjeu majeur. L’espérance de vie continue de progresser, rapprochant les indicateurs de la Martinique et de la Guadeloupe de ceux de la métropole.

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Gérard Guillaume : un parcours marqué par la passion de l’audiovisuel

Ce jeudi 8 février 2024, le monde de l’audiovisuel pleure la perte d’un homme remarquable, Gérard Guillaume. Ancien responsable des programmes de la télévision publique et directeur régional à Wallis et Futuna, puis en Guyane, il a laissé un héritage marquant dans le paysage audiovisuel français.

Son parcours au sein du service public a été exemplaire, débutant en tant que chef monteur pour gravir les échelons et devenir JRI (Journaliste Reporter d’Images), responsable des programmes et de l’antenne télé, d’abord à Martinique 1ère, puis à Mayotte.

Sa passion pour la musique l’a lié d’amitié avec de nombreux artistes, notamment les membres du groupe Kassav. Le pianiste Jean-Claude Naimro, affecté par cette disparition, témoigne de l’impact de Gérard  Guillaume dans le monde artistique.

Père de deux enfants, Gérard Guillaume était reconnu non seulement pour son talent professionnel mais également pour sa personnalité attachante. Ses anciens collègues se souviennent unanimement de lui comme « un homme affable et disponible » qui a marqué le paysage audiovisuel de sa présence chaleureuse.

Son parcours à France Télévisions, débutant à la Société française de production (SFP), fut une véritable épopée.

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La grève générale en Guyane et aux Antilles de 2008-2009 débute en Martinique le 5 février

La grève générale de la Guyane et des Antilles françaises a commencé dans le département d’outre-mer de la Guyane le 24 novembre 2008, la Guadeloupe le 20 janvier 2009, et s’est étendue à l’île voisine de la Martinique le 5 février 2009. Les revendications principales de cette « grève contre la vie chère » étaient une baisse des prix jugés abusifs de certains produits de base, comme le carburant et l’alimentation, ainsi qu’une demande de revalorisation des bas salaires. Le Monde diplomatique rapporte à cette époque « une situation de monopole, comme celui de la Compagnie maritime d’affrètement – Compagnie générale maritime (CMA-CGM), qui pratique des tarifs abusifs sur les conteneurs en provenance de la métropole. Huit familles békées contrôlent des chaînes de supermarchés et l’import-export. Le Groupe Bernard Hayot (GBH) par exemple est classé cent trente sixième fortune française. Entre 2007 et 2008, les produits de première nécessité se sont envolés : + 48 % pour le lait, + 87 % pour les pâtes, + 59 % pour le beurre, etc. ».

La grève a paralysé pendant plus d’un mois et demi tous les secteurs, privés et publics, notamment les stations-services, les petits et grands commerces, les hôtels et les industries liés au tourisme, les établissements scolaires et les transports publics.

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Les revendications du LKP en 2009

Voici la liste des 120 revendications initiales du collectif Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) déposée le 20 janvier 2009 :

1- NIVEAU ET CONDITIONS DE VIE
1. Un relèvement immédiat et conséquent d’au moins 200 €, des bas salaires, des retraites et des minima sociaux afin de relancer le pouvoir d’achat, de soutenir la consommation des produits guadeloupéens et plus généralement la demande.
2. Le relèvement immédiat du SMIC, des salaires du secteur privé, des traitements de la fonction publique, du minimum vieillesse, des minima sociaux.
3. Un salaire minimum guadeloupéen calculé sur le coût réel de la vie en Guadeloupe.
4. Création d’un bureau d’études ouvrières, chargé de calculer l’évolution des prix des produits réellement consommés par les travailleurs.
5. Réductions d’impôts fondées sur la justice fiscale.
6. Baisse significative de toutes les taxes et marges sur les produits de première nécessité et sur les transports.
7. Baisse des taux de la taxe sur les carburants.
8. Suppression de la taxation des produits locaux

Logements
9. Gel des loyers pour une période indéterminée et pour l’année 2009 l’annulation de l’augmentation de 2,98 %.

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Le cinquantenaire de Février 74

En février 1974, Basse-Pointe, Martinique, devient le théâtre d’une grève des ouvriers de la banane marquée par des événements tragiques. Deux hommes perdent la vie, témoignant de la dure réalité de l’histoire sociale de la région. Ilmany Sérier, 55 ans, père d’une vingtaine d’enfants, décède le 14 février lors de violents affrontements entre les ouvriers et les gendarmes sur le plateau de Chalvet. Ce décès provoque une émotion considérable, avec des accusations de meurtre portées contre les gendarmes et un renforcement du sentiment anti-colonial. (Illustration :Tableau de Claude Cauquil montrant une manifestation d’ouvriers agricoles en février 1974)

Deux jours avant l’enterrement de Sérier, un second drame se produit. Le corps de Georges Marie-Louise, un jeune ouvrier de 19 ans, est découvert sur une plage de Basse-Pointe. Les témoignages suggèrent qu’il était impliqué dans des affrontements avec les forces de l’ordre. Les funérailles de Sérier se transforment en une procession de centaines de personnes réclamant vengeance et dénonçant la répression coloniale. Cette tragédie devient le symbole d’un affrontement social majeur en Martinique.

Cinquante ans plus tard, en 2024, la municipalité de Basse-Pointe et les communes du Lorrain, de Marigot et du Gros-Morne s’unissent pour commémorer les événements de Chalvet.

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« Vedettes Tropicales »: les salariés alertent la population

Les salarié.e.s de la Compagnie Martiniquaise de Navigation (CMN) alertent les usagers et la population en général sur leur situation.

La Compagnie Martiniquaise de Navigation (CMN), mieux connue sous son nom commercial de « Vedettes tropicales » est une entreprise de transport maritime de passagers dont les dirigeants sont M. Charles Conconne et son épouse, la directrice générale. Elle emploie à ce jour 32 salarié.e.s.

Cette société est titulaire d’une délégation de service public (DSP) pour assurer le transport de passagers (touristes, mais surtout salariés qui exercent notamment dans les hôtels et magasins à la Pointe du bout, à l’Anse-Mitan, à l’Anse à l’Ane, bourg des Trois-Ilets, des lycéens, etc.) entre les Trois-Ilets et Fort-de-France, mais également entre Case-Pilote et Fort-de-France, via une autre société de Charles Conconne, la Compagnie de Navigation Caribéenne (CNC). Cette dernière ligne a été suspendue car, selon le gérant, elle n’est pas rentable. Des usagers font une pétition pour dénoncer cette suspension et exiger le rétablissement du service.

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Révolution nécessaire : Le rapport choc sur les discriminations dans le sport français appelle à des changements radicaux

Un vent de changement souffle sur le paysage sportif français alors que la commission d’enquête de l’Assemblée nationale dévoile un rapport percutant sur les dysfonctionnements dans le milieu sportif. Daté du 23 janvier 2024, ce document expose les réalités inquiétantes et persistantes des actes racistes, homophobes, ainsi que des violences sexistes au sein des stades français, tout en mettant en lumière les défaillances systémiques de l’État et des fédérations dans la lutte contre ces fléaux.

Le rapport met en avant l’incident récent impliquant le gardien de but guyanais, Mike Maignan, victime d’injures racistes lors d’une rencontre en Italie. Cet événement, loin d’être isolé, est symptomatique de la situation actuelle dans le football français, où les discriminations persistent malgré les efforts officiels. Les déclarations de personnalités du monde sportif, dont Lilian Thuram et Didier Dinart, attestent de la réalité culturelle du racisme et des préjugés qui gangrènent le sport, et plus particulièrement le football.

La commission, après six mois d’investigations, pointe du doigt les défaillances de l’État et des fédérations, soulignant que le sport est loin d’être un sanctuaire exempt de discriminations.

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La lutte de Mike Maignan contre le racisme dans le football italien : un appel à l’action systémique

Le samedi 20 janvier, le gardien de l’AC Milan et de l’équipe de France, Mike Maignan, a été confronté à une nouvelle vague d’injures racistes et de cris de singe lors d’un match contre l’Udinese, marquant un triste chapitre dans la lutte contre le racisme persistant dans le football italien. Au lendemain de cet incident, Maignan a pris la parole sur les réseaux sociaux, utilisant la plateforme X (ex-Twitter) pour diffuser un message percutant appelant à une responsabilité collective et à un changement systémique.

Dans un texte poignant, Maignan dénonce non seulement les auteurs des injures racistes, mais aussi les spectateurs complices, le club d’Udinese et les instances du football qui, selon lui, sont tous des « complices » de cette situation récurrente. Il souligne que malgré les communiqués, les campagnes de publicité et les protocoles mis en place, rien n’a véritablement changé. Ce n’est pas la première fois que Maignan est confronté à de tels actes, et il insiste sur le fait qu’il n’est pas le premier à vivre cette douloureuse réalité.

Le geste fort de Maignan, celui de quitter le terrain à la 34e minute du match, a été salué par des réactions en cascade du monde du football.

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« 40e anniversaire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme : pour une inscription dans l’Histoire de France »

— Par Tactikollectif —

À l’initiative du militant associatif toulousain Salah Amokrane et de l’historienne Naïma Huber Yahi, un collectif réunissant des militants et ex-marcheurs comme de nombreuses personnalités issues de la recherche, du milieu associatif, des sphères artistique et culturelle mais aussi politique, a rédigé une tribune — relayée dans Le Monde le 3 décembre 2023 —, demandant aux pouvoirs publics de développer une politique mémorielle ambitieuse à l’égard des quartiers populaires. Quarante ans après la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, leurs auteurs constatent l’urgence à construire un récit collectif de l’histoire de France incluant le parcours des populations issues des diasporas pour donner ainsi à comprendre la diversité de la société française. Cet appel, présenté vendredi 1er décembre 2023 au Musée national de l’histoire de l’immigration en clôture d’un riche programme autour de la commémoration du 40e anniversaire de la Marche, convie notamment les pouvoirs publics à soutenir les initiatives des acteurs culturels et associatifs pour valoriser l’histoire et la mémoire des quartiers populaires, et œuvrer à l’apaisement d’une société polarisée.

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L’éphéméride du 21 janvier

Six protestants sont brûlés sur le bûcher devant la cathédrale Notre-Dame de Paris le 21 janvier 1535

L’affaire des Placards est la polémique que provoqua le placardage clandestin d’un texte anticatholique sur les lieux publics à Paris et dans plusieurs villes de province, pendant la nuit du 18 octobre 1534. Elle provoqua la fin de la politique de conciliation menée par le roi François Ier en faveur des luthériens.

Histoire
Les placards dont il est question étaient des écrits injurieux et séditieux affichés dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534 dans les rues de Paris et dans diverses villes du royaume de France comme Blois, Rouen, Tours et Orléans. Ces affiches furent placardées jusque sur la porte de la chambre royale de François Ier au château d’Amboise, ce qui constituait un défi et un affront envers la personne même du roi et sa foi catholique. Cet épisode provoque la radicalisation de François Ier contre les partisans de la Réforme, vis-à-vis desquels il avait été jusqu’alors relativement tolérant.

Ces placards étaient intitulés Articles véritables sur les horribles, grands et importables abus de la messe papale, inventée directement contre la Sainte Cène de notre Seigneur, seul médiateur et seul Sauveur Jésus-Christ.

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La Cour de Cassation confirme la condamnation de Valeurs Actuelles : Une victoire pour la lutte antiraciste

Dans une décision très attendue, la Cour de cassation a confirmé la condamnation du magazine « Valeurs actuelles » pour un article jugé raciste, intitulé « Obono l’Africaine ». Cette confirmation, rendue publique ce mercredi, marque un tournant significatif dans la lutte contre le racisme et envoie un message fort à la société française.

La députée insoumise (LFI), Danièle Obono, directement visée par l’article et les caricatures incriminés, a salué cette décision de la plus haute cour judiciaire de France. Dans un communiqué, elle a souligné que cette confirmation rappelle que le racisme, sous toutes ses formes, constitue un délit, indépendamment du contexte fictif ou satirique.

« Cette décision est importante pour moi, mais surtout pour la lutte contre toutes les formes de racisme et de discrimination », a déclaré Danièle Obono. Elle a insisté sur le fait que cette décision envoie un message d’encouragement à tous ceux qui luttent quotidiennement contre le fléau du racisme et de la xénophobie. La députée a également souligné qu’il s’agit d’une mise en garde claire pour ceux ayant des penchants racistes et xénophobes, les avertissant des conséquences de tels agissements.

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Macron dévoile ses prochaines attaques. Les travailleurs sont plus que jamais dans son viseur

—Déclaration de la CGTM —

Au cours de sa conférence de presse du mardi 16 janvier 2024, Macron a fait cette annonce, passée pratiquement inaperçue pour les non-initiés : « Nous avons déjà beaucoup fait et nous ferons beaucoup plus. (…) Pour ça, nous mettrons fin aux normes inutiles. Il y a encore trop de complexités qui découragent les entrepreneurs, les industriels, les commerçants, les agriculteurs, les artisans, les maires, ceux qui font. Ces complexités protègent bien souvent des rentes, des statuts, des situations établies. Et nous ne pouvons plus nous le permettre. C’est pourquoi je demande au gouvernement de supprimer les normes, réduire des délais, faciliter encore les embauches, augmenter tous les seuils de déclenchement d’obligation ».
Cette annonce vise directement les salariés et répond à une demande du patronat depuis des années : réduire le Code du travail à sa plus simple expression en le vidant de toutes les dispositions qui empêchent les capitalistes d’exploiter les travailleurs sans limite.

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Belal, quarantnte-huit heures plus tard…

L’île de La Réunion, secouée par le passage dévastateur du cyclone Belal, se retrouve plongée dans une scène de chaos et de destruction. Après la levée du confinement, les habitants sortent dans les rues pour découvrir un paysage dévasté. Le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, souligne que bien que le cyclone ait frappé durement, il n’a pas provoqué de « cataclysme », invitant cependant les 900 000 habitants à rester vigilants.

La commune de Sainte-Marie, particulièrement touchée, affiche un tableau de désolation. Les rafales extrêmement violentes, atteignant parfois plus de 200 km/h, ont laissé derrière elles des dégâts considérables. Des poubelles renversées, des fils électriques au sol, des arbres déracinés, la mairie devenue le symbole de la désolation. Les rues ressemblent à un champ de bataille, nécessitant un effort colossal de la part des autorités et des habitants pour tout remettre en ordre.

Le littoral, méconnaissable, est décrit comme une « déchetterie à ciel ouvert ». Les débris, transportés par le vent, s’accumulent au bout de la jetée, laissant émaner une odeur putride de marée. Les habitants constatent avec choc les dégâts, un mur de détritus s’étant empalé sur le front de mer.

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Cyclone? Vous avez dit cyclone?

Les cyclones, également connus sous les noms d’ouragans ou de typhons selon les régions géographiques, sont des phénomènes météorologiques d’une grande ampleur et d’une puissance redoutable, fréquents dans les régions tropicales du globe. Ces tempêtes tropicales sont associées à des dépressions atmosphériques, caractérisées par des vents cycloniques, des pluies torrentielles et des dommages matériels considérables. Ce phénomène naturel, bien que fascinant par sa complexité, représente l’un des risques naturels les plus répandus et dévastateurs sur la planète.

Formation et mécanismes:

Les cyclones naissent d’une dépression tropicale, une région où l’air atmosphérique tourne autour d’un centre de basse pression. À l’origine, cette dépression se forme au-dessus des océans tropicaux, généralement entre les tropiques et l’équateur. Des nuages chargés de pluie et des vents convergents s’organisent, sous l’influence de la force de Coriolis, pour créer une structure en spirale caractéristique observée par satellite. Cette rotation cyclonique crée une circulation d’air intense autour d’un centre appelé « l’œil du cyclone ». Lorsque les vents atteignent 17 mètres par seconde, la dépression est classée en tempête tropicale, et au-delà de 33 mètres par seconde, on parle de cyclone tropical.

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Belal, Harvey, Irma, Carmen, Gabriel : quel nom donner à un cyclone?

Les noms des tempêtes et cyclones ne sont pas attribués au hasard, mais suivent des procédures strictes établies par différentes organisations météorologiques. Ciaran, Harvey, Irma, Carmen, Gabriel… chaque tempête porte un prénom, masculin ou féminin, pour faciliter l’identification rapide dans les messages d’alerte. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) délègue cette responsabilité à cinq organismes régionaux, qui choisissent les noms en alternant entre masculin et féminin.

En Europe, depuis 2017, cinq zones météorologiques travaillent ensemble pour nommer les tempêtes, avec le groupement de l’Irlande, du Royaume-Uni, et des Pays-Bas responsable de Ciaran, par exemple. L’OMM intervient pour le reste du monde, autorisant le baptême d’un vent seulement s’il atteint une vitesse de 119 km/h accompagnée de pluies torrentielles.

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La Ligue des droits de l’homme demande un « encadrement strict » du pistolet à impulsion électrique

Le 5 janvier dernier, un drame a frappé Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, lorsqu’un homme de 30 ans et père de deux enfants a perdu la vie à la suite d’une intervention policière controversée. Ce décès a suscité l’indignation de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), qui dénonce vigoureusement l’utilisation excessive et répétée de pistolets à impulsion électrique, communément appelés tasers.

Selon les informations recueillies, dix-huit fonctionnaires de police ont été présents lors de l’interpellation, au cours de laquelle le trentenaire a été soumis à une douzaine de décharges de taser. La LDH qualifie cette utilisation massive de l’arme de « démesurée » et souligne le caractère inquiétant d’une telle intervention, surtout compte tenu du fait que l’homme était seul face à cette multitude de policiers.

Les tasers, présentés comme des armes de force intermédiaire et non léthale par les autorités policières, soulèvent des préoccupations quant à leur usage abusif.

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Tragédie à Montfermeil : Un Martiniquais décède dans un hôpital parisien après son interpellation avec décharges de pistolet électrique

La nuit du 5 janvier a été marquée par un drame à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, où un homme d’une trentaine d’années, originaire de la Martinique, a perdu la vie à la suite d’une interpellation mouvementée par les forces de l’ordre. Cet événement tragique ravive les préoccupations et le débat sur l’utilisation des pistolets à impulsion électrique, communément appelés Tasers.

L’incident a débuté vers minuit dans une épicerie de la rue Henri-Barbusse, où le gérant, confronté à un client manifestement en état d’ébriété et agressif, a alerté la police. Quatre policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Clichy Montfermeil sont intervenus, reconnaissant immédiatement l’homme en question, déjà connu pour des incidents antérieurs impliquant une arme blanche. L’individu, identifié comme Killian S., mesurant 1,90 mètre, se trouvait derrière la caisse du commerce, agressif et fortement agité.

Les forces de l’ordre ont tenté de négocier avec l’homme, mais ses propos incohérents et son état d’excitation ont rendu la situation incontrôlable. L’individu, sentant fortement l’alcool et se roulant un joint, a proféré des menaces de mort envers les policiers. Ses amis et même sa mère ont été appelés pour le calmer, en vain.

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Montrouge n’oublie pas et salue la mémoire de la jeune Clarissa Jean-Philippe

Neuf ans après les attentats terroristes de janvier 2015 à Paris, la ville de Montrouge a rendu hommage ce lundi à la policière municipale Clarissa Jean-Philippe, tuée dans l’exercice de ses fonctions par le djihadiste Amédy Coulibaly. Le 8 janvier 2015, Clarissa Jean-Philippe, originaire de Martinique et âgée de 25 ans, avait été tragiquement abattue par l’assaillant alors qu’elle gérait la circulation à la suite d’un accident de voiture sur l’avenue Pierre Brossolette.

L’hommage organisé à Montrouge s’inscrit dans une série de cérémonies commémoratives qui ont eu lieu dans plusieurs endroits de Paris, notamment sur les lieux des attentats contre Charlie Hebdo et l’HyperCasher. Ces attaques, perpétrées par des terroristes jihadistes en janvier 2015, ont fait 17 victimes au total.

La cérémonie à Montrouge a été marquée par un moment de recueillement en mémoire de Clarissa Jean-Philippe. Le maire de Montrouge, Etienne Lengereau, a souligné l’importance de perpétuer la mémoire de la policière et de saluer son courage.

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Les origines de l’Épiphanie… et de la galette des Rois!

C’est l’Eglise qui institua cette tradition typiquement française. Elle remonte au 13ème siècle (entre 1200 et 1300 ans).
A cette occasion, la galette était partagée en autant de portions que d’invités, plus une part. Cette portion supplémentaire, appelée « part du Bon Dieu » ou « part de la Vierge » était donnée au premier pauvre qui passait.

La fève dans la galette des rois remonte au temps des romains.
Au 11ème siècle (entre 1000 et 1100 ans), certains avaient pour habitude de désigner leur chef en cachant une pièce dans un morceau de pain. Une pièce d’argent, une pièce d’or ou bien pour les plus pauvres une fève (haricot blanc). Celui qui la trouvait était alors élu ! Plus tard ce pain fut remplacé par de la brioche.

Lire aussi : Ni trois, ni rois… La véritable histoire des Rois mages

Du XVII siècle à 1910 environ, les boulangers avaient coutume d’offrir une galette des Rois à leurs clients. L’usage s’est perdu et la galette est véritablement devenue un produit commercial.
La première fève en porcelaine date des années 1870.

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Pathologie de la pleurnicherie

Par André Lucrèce —

Un intellectuel de Guadeloupe m’a envoyé un message me disant à quel point mon texte intitulé Propos sur l’âge de la colère et sur l’âge de la régression avait été apprécié en Guadeloupe car les rappels de Fanon étaient les bienvenus. Les mêmes appréciations me sont venues en Martinique, court, instructif et clair me disait-on à propos de mon texte. Mais je me demandais si tout de même un individu quelque peu chagrin ne trouverait à redire. Et bien c’est fait : un individu inconnu, se disant auteur, et pourtant, j’ai présenté pendant 40 ans sur les antennes de ce qui est aujourd’hui Martinique 1ère des livres d’auteurs divers et variés en donnant la priorité aux auteurs de la Caraïbe. Il est pour moi inconnu.

Cet individu, dont la parole se déclare en défaut sans aucune précaution oratoire, prétend me donner des leçons sur ce que doit être la sociologie et comment je devrais traiter mon analyse, concernant la polémique qui a émergé à propos de l’exposition d’art contemporain du Bénin qui s’est tenue à l’Habitation Clément.

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Démographie : Regards sur les disparités régionales et le rôle central des territoires d’Outre-mer

La dynamique démographique de la France entre 2015 et 2021 est un tableau complexe, où se dessinent des tendances divergentes entre les différentes régions et territoires, notamment dans les départements et régions d’outre-mer (DROM). Les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) permettent de détailler ces évolutions et d’appréhender les facteurs qui les sous-tendent.

Dans ce panorama, la Guyane émerge comme une région où la croissance démographique atteint des sommets exceptionnels, avec un taux annuel de +1,6%. Cette performance positionne la Guyane en tête du classement national en termes de croissance. Cette expansion est largement alimentée par un solde naturel positif, témoignant d’un excédent de naissances par rapport aux décès. Cependant, cette croissance s’est légèrement ralentie par rapport à la période 2010-2015, où la population guyanaise avait augmenté de 2,6% en moyenne chaque année.

La Corse suit une trajectoire similaire, enregistrant une croissance démographique significative de +1,0% par an. Là encore, un solde naturel positif contribue à cette augmentation de la population. Toutefois, il est intéressant de noter que la contribution du solde naturel à la croissance démographique baisse dans toutes les régions, sauf en Guyane, indiquant des évolutions démographiques différentes selon les territoires.

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Pathos et révélation au détriment de la sociologie

 — Par Jean-Marc Terrine, auteur —
C’est quoi être sociologue?

Dans une définition simple, le « sociologue essaie de comprendre et d’expliquer les mécanismes qui régissent l’organisation et l’évolution de la société, en particulier les phénomènes et comportements sociaux « .

Dans l’article de l’écrivain sociologue André Lucrèce, paru sur Madinin’Art, à propos de l’exposition d’art contemporain du Bénin ; on est loin de la posture de cet enquêteur du social.

On ne voit pas dans le texte une démarche sociologique qui cherche à comprendre le fonctionnement de la société.
Ni qui cherche les indices qui pourraient RÉVÉLER, après analyse et croisement des informations recueillies, tenter de comprendre les individus qui critiquent cette relation entre un chef d’État du Bénin et un groupe économique béké, GBH.

Comment un sociologue, qui sans interroger le réel, sort de son chapeau quelques fragments de la pensée d’un penseur, Franz Fanon, pour en faire une révélation-vérité dans une sorte de conclusion hâtive, empreinte davantage de pathos?

C’est étrange qu’il affirme sans questionner et rechercher pourquoi des Martiniquais qui désapprouvent cette rencontre? Et pourquoi seraient-ils de l’autre bord?

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