Catégorie : Sociologie

Daech brûle 8000 livres rares à Mossoul

autodafeLes combattants de l’organisation Etat islamique ont incendié une bibliothèque à Mossoul, en Irak, ainsi qu’une église et une école.
8000 livres rares partis en fumée. Dimanche, les terroristes de l’organisation Etat islamique ont brûlé la bibliothèque de Mossoul, en Irak. « Ils ont utilisé des bombes artisanales », raconte Ghanim al-Ta’an, cité par le site d’information américain The Fiscal times. Des responsables locaux ont tenté de convaincre les djihadistes d’épargner la bibliothèque. En vain.

Ce lieu, ouvert en 1921, abritait des manuscrits du XVIIIe siècle, des journaux irakiens du début du XXe et des objets datant de plusieurs siècles dont un sextant et un sablier. Il avait déjà été visé par des pillages lors de l’opération militaire américaine en 2003.

Sur leur lancée, les combattants de l’organisation Etat islamique ont détruit une église et l’école de théâtre. En décembre, ils avaient brûlé une autre bibliothèque, celle de l’université de Mossoul.

Lire Plus=>  http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/daech-brule-8000-livres-rares-et-manuscrits-a-mossoul_1655273.html

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L’Etat islamique saccage un musée d’antiquités en Irak

saccage_museeUne vidéo, mise en ligne jeudi par le groupe Etat islamique, montre des djihadistes détruire à coups de masse des sculptures et autres oeuvres pré-islamiques dans un musée de Mossoul, en Irak.

Des antiquités de plusieurs milliers d’années réduites en miettes. Dans une vidéo mise en ligne jeudi par le groupe Etat islamique, des djihadistes détruisent un musée de Mossoul, dans le nord de l’Irak. Cet enregistrement de cinq minutes montre ces activistes en train de faire tomber des statues de leur piédestal et de détruire à coups de masse. Il s’agit d’antiquités pré-islamiques.

Dans une autre scène, ils ont également recours à un perforateur pour défigurer un imposant taureau ailé assyrien, sur un site archéologique de Mossoul, ville contrôlée par les djihadistes depuis l’été. « Fidèles musulmans, ces artéfacts derrière moi sont des idoles pour les peuples d’autrefois qui les adoraient au lieu d’adorer Dieu », déclare un djihadiste en s’adressant à la caméra. « Le soi-disant Assyriens, Akkadiens et d’autres peuples avaient des dieux pour la pluie, pour les cultures, pour la guerre », poursuit-il, avant de rappeler que « le prophète a ôté et enterré les idoles à la Mecque ».

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La nouvelle guerre des néo-barbares

— Par Yves Charles Zarka —
toile_arraignee-2New York 2001, Paris 2015. Le rapport entre ces deux lieux et ces deux dates a été très vite souligné, non en raison du nombre des victimes, mais pour marquer l’ampleur de la signification et le traumatisme provoqué par les massacres de Paris. Ce lien n’est pas artificiel, mais les événements ne sauraient être entendus en termes de répétition à des échelles différentes. Ce qui s’est passé à Paris entre les 7 et 9 janvier derniers ne témoigne pas de la même chose que les attentats du 11 septembre contre les tours du World Trade Center. La crise s’est approfondie, elle s’est intériorisée. Les attentats de Copenhague, le 14 février, dans leur mimétisme avec ceux de Paris, le confirment si besoin était. Contrairement à la lecture en termes de choc des civilisations qui prévalait après New York 2001, Paris 2015 oblige à renoncer à la vision simpliste de deux blocs civilisationnels antagonistes se faisant face et s’affrontant en raison d’idéaux, de valeurs, de religions ou de mœurs, donc de cultures, incompatibles et irréductibles. L’opposition s’est internalisée, elle traverse, quoique en des sens différents, tant les démocraties occidentales que les pays musulmans.

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Le jour où Malcolm X signait son arrêt de mort…

x_malcolm-3Le 21 février 1965, Malcolm X prononce un discours dans le quartier de Harlem, à New York, devant un auditoire de quatre cents personnes. Trois hommes lui tirent dessus. Il succombe. Le combattant antiraciste et des droits humains était devenu trop dérangeant.

« Nous vivons une ère révolutionnaire, et la révolte des Noirs américains est partie intégrante de la rébellion contre l’oppression et le colonialisme qui caractérise cette ère. (…) Nous assistons aujourd’hui à la rébellion générale des opprimés contre leurs oppresseurs, des exploités contre les exploiteurs. » En prononçant ces paroles le 18 février 1965 dans une salle comble de l’université Columbia à New York, le combattant antiraciste et des droits humains qu’il était devenu, Malcolm X, signait son arrêt de mort. Trois jours plus tard, alors qu’il venait de prendre la parole dans une salle de Harlem, trois hommes tirent sur lui. Il meurt d’une décharge de gros plomb et de vingt et une balles. Déjà le 14 février précédent, sa maison avait fait l’objet d’un attentat à la bombe.

En 1966, trois membres de Nation of islam sont reconnus coupables et le FBI, qui avait de longue date infiltré cette organisation, est soupçonné d’avoir, pour le moins, laissé faire le crime.

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Faut-il développer l’enseignement laïc du fait religieux ?

— Par Esther Benbassa Directrice d’études à l’Ephe (Sorbonne), sénatrice EELV Catherine Robert Professeur de philosophie au lycée Le-Corbiusier d’Aubervilliers et Philippe 
Gaudin Agrégé 
de philosophie, directeur adjoint 
de l’IESR —

le_fait_religieuxFavoriser une meilleure compréhension

par Esther Benbassa Directrice d’études à l’Ephe (Sorbonne), sénatrice EELV.

295448 Image 2Il a fallu les meurtriers attentats islamistes de janvier pour remettre soudain ce sujet à l’ordre du jour de nos décideurs politiques. Et pourtant, l’affaire n’est pas nouvelle. En 2002, Jack Lang, ministre de l’Éducation nationale de l’époque, commandait déjà à Régis Debray un rapport intitulé : « L’enseignement du fait religieux dans l’école laïque ». Son auteur y évoquait « l’ignorance où nous sommes du passé et des croyances de l’autre, grosse de clichés et de préjugés ». J’y ajouterais pour ma part l’ignorance, par chacun, de son propre passé et de ses propres (ex-)croyances. Preuve en est l’inculture religieuse de départ des jeunes djihadistes de notre temps. Où ont-ils puisé leur savoir tout neuf ? Sur des sites Internet, ou de la bouche de prédicateurs autoproclamés. Objectivation, distanciation, sûreté de l’information : un enseignement laïc du fait religieux à l’école est assurément un des moyens de dépassionner le sujet et de se garder des dérives.

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L’intéressante maladresse de George Pau-Langevin

— Par René Ladouceur —
pau_langevin-3 Je ne suis pas précisément un fan des commémorations. Je préfère voir le passé revenir de lui-même, sans qu’un rite le convoque. Mais je vais le dire ici sans barguigner : évoquer le Mouvement de la renaissance guyanaise fait plus que m’enchanter. Tout est magique pour moi dans cette période. J’aime la Guyane du Mouvement de la renaissance guyanaise, j’aime ses illusions, ses échecs, ses dérèglements, son intensité, et je l’aime parce que c’est l’une des plus belles, des plus grandes rencontres de la Guyane avec les Guyanais qui sont entrés dans l’Histoire. Songez que c’est en novembre 1946 que René Maran revient en Guyane. Il y arrive sans Félix Eboué, disparu deux ans plus tôt, mais pour soutenir, à l’occasion des élections législatives, la candidature de René Jadfard, le leader du Mouvement de la renaissance guyanaise. Jadfard, en effet, se présente à nouveau contre Gaston Monnerville. Excusez du peu. C’est à cette occasion que René Maran retrouve son ami Léon Damas qui, à Paris, n’avait de cesse de lui reprocher de ne pas s’intéresser suffisamment à la Guyane.

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Pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Guyanais

kokolampoeSoutenons Kokolampoé
Parce qu’en Guyane, nous avons nous aussi le droit à la culture accessible à tous pour un mieux vivre ensemble et un développement du territoire

La Guyane, terre des Arts et de la Culture : nourrissons-la !

Symboles identitaires de notre territoire, les Arts et la Culture participent à l’économie et le développement de la région et à notre vie sociale.

Ils sont les moyens d’expression de notre peuple et permettent à notre Guyane de rayonner aussi bien dans la Caraïbe, l’Hexagone, mais également à l’International !

Avec :
-plus de 80 artistes par saison, de nombreux auteurs,
-une grande variété de spectacles (théâtre, marionnettes, cirque, danse, concerts, etc.)
-plus de 30 500 spectateurs, de 6 mois à 80 ans,
-la professionnalisation de nos jeunes artistes et techniciens, qui assistent de nombreux artistes venus d’ailleurs …

… la Guyane bénéficie d’une action culturelle et artistique d’envergure, qui doit prospérer dans le temps, en tant que Patrimoine Immatériel Régional.

En effet, celle-ci permet à de nombreux jeunes guyanais d’être formés à un large panel de métiers grâce à l’action de professionnalisation d’excellence dispensée par KOKOLAMPOE; Ainsi, elle oeuvre à l’attractivité du territoire au National comme à l’International, ainsi qu’à la structuration du secteur économique que représentent “Les arts de la scène”, au sein duquel KOKOLAMPOE rend l’insertion professionnelle de nos jeunes voulue par le Gouvernement effective, de part les initiatives qui en découlent :

-productions théâtrales, audiovisuelles et cinématographiques réalisées sur tout notre territoire ;
-création locale d’entreprises de spectacles : compagnies, associations, coopératives …

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SIGNEZ LA PÉTITION ICI

 

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Le pape, sa mère et les caricatures

— Par Henri Pena-Ruiz —

pape_francois-2Citons le pape François le 19 janvier : «Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing, et c’est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision.» En voulant faire de la pédagogie sur les limites de la liberté d’expression, le pape François se livre à des caricatures qui jouent sur l’amalgame et la confusion.

D’une part, il met sur le même plan une insulte personnelle (parler mal de Regina María Sivori, sa mère) et un dessin caricatural ciblé sur une religion. D’autre part, il établit une équivalence entre ce dessin, représentation fictionnelle, et une violence physique réelle : donner un coup de poing. Certes, il y a loin du coup de poing à la rafale de kalachnikov, mais ici le registre de la violence semble validé comme juste réponse à une dérision par signes («C’est normal», ose-t-il dire). On se demande alors quelle portée peuvent bien avoir les condamnations verbales de la violence données en préalable.

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Nouveaux mouvements sociaux, partis politiques et syndicats: une nouvelle donne?

Syriza, Podemos, Indignés, révolutions arabes, Occupy, etc

—Par Frances
 Fox-Piven, professeure 
de science politique et 
de sociologie, Luiza Toscane militante 
pour les droits de l’homme 
en Tunisie, Alain Touraine sociologue, Jean Lojkine, directeur honoraire de recherche au CNRS et Albert Ogien Directeur 
de l’Institut Marcel-Mauss l’Ehess.—

podemosUne fragmentation des anciennes alliances par Frances
Fox-Piven, professeure 
de science politique et 
de sociologie, University 
of New York

En Grèce, Syriza, un parti politique relativement nouveau étroitement lié aux mouvements anti-austérité des cinq dernières années, a accédé au pouvoir gouvernemental. En Espagne, Podemos, un parti né du mouvement des Indignés, semble engagé sur le même chemin. Nous pouvons observer des signes de développement semblables en Irlande et au Portugal. Ces nouvelles formations articulant parti et mouvement contredisent le mépris dont nombre d’autres protestations récentes et leurs jeunes fers de lance font preuve à l’égard de la politique électorale. Les militants des mouvements considèrent souvent la politique comme une sphère séparée. Il y a du vrai dans cette appréciation. Dans le monde contemporain, les mouvements et la politique électorale trouvent leur élan dans des dynamiques très différentes, habituellement rivales.

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Nous sommes donc je suis

— Par Jean-Paul Jouary —
mandela-360Ce qui est requis, c’est la primauté de la parole publique sur la violence des vengeances et la primauté de l’intérêt commun sur l’intérêt égoïste… Le principe de l’ubuntu est ainsi résumé en un cogito magnifique : « nous sommes donc je suis ».
Dès lors qu’une société souffre de fortes tensions et que celles-ci se traduisent par des violences, on voit surgir selon un réflexe pavlovien qui relève de la mécanique élémentaire trois exigences complémentaires : l’appel à plus de répression, la demande de plus de surveillance, la proposition d’enseigner à l’école le civisme et la morale. Chacun sait pourtant que la répression banalise la violence et multiplie les souffrances génératrices de nouvelles violences, que la surveillance permanente engendre un climat de suspicion qui répand toutes les méfiances et prive la citoyenneté de son socle de liberté personnelle, quant aux leçons de civisme et de morale…

Comment peut-on croire un instant qu’une chose aussi complexe que l’obéissance à des règles intériorisées, la culture du respect réciproque, la conviction que la citoyenneté est de nature à alimenter le bien commun, puissent être façonnées par des mots lancés d’une estrade, malgré tout l’engagement et les convictions des enseignants ?

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Qui a peur des droits culturels ?

Au sujet d’un amendement de la loi Notre. Texte collectif.

unesco_declarationMalgré les nombreux engagements internationaux ratifiés par la France en faveur des droits culturels (déclaration de l’Unesco sur la diversité culturelle, convention Unesco sur le patrimoine immatériel ou même la Déclaration universelle des droits de l’homme) qui les portent comme des « droits indispensables à la dignité et au libre développement de la personnalité », l’Assemblée nationale menace une disposition introduite par le Sénat dans le cadre du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (dite loi « Notre »). Nombre d’acteurs culturels impliqués sur le terrain, auprès des publics dits « empêchés », dans des secteurs géographiques peu favorisés, ou encore dans de vraies actions de démocratie culturelle, sont dans l’incompréhension. Cet amendement du Sénat, très attentif aux territoires, proposait d’inscrire les droits culturels comme principes fondamentaux pour des politiques partagées entre l’État et les collectivités territoriales. Il est passé sous les fourches caudines des commissions de l’Assemblée. La reconnaissance des droits culturels a pour unique ambition de placer les publics, dans leur ensemble, au cœur des politiques culturelles, et ce, sur l’ensemble de nos territoires, qu’ils soient urbains, ruraux ou périphériques.

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Ces intellectuels qui tissent un islam progressiste

— Par Nicolas Dutent —

islam_progressisteLa confusion entre islam et islamisme n’a jamais totalement cessé de sévir. Plusieurs spécialistes de l’islam agissent, à différents niveaux, pour sortir des lectures orthodoxes ou tronquées du Coran. Faire triompher de nouvelles interprétations ne peut faire selon eux l’économie d’une réforme.

« J’ai une maison fissurée, que j’ai cru être une belle demeure, mais elle commence à prendre l’eau, le vent de partout et menace de s’écrouler. Les pierres de taille de départ me plaisent, donc je la déconstruis au sens où je prends pierre par pierre et je la rebâtis pour en faire un beau palais. » C’est par le recours à une métaphore que Ghaleb Bencheickh, physicien et islamologue érudit, empoigne son sujet. La figure de style n’est pas neutre. Elle vise, en bravant les tensions du présent, à tisser de manière positive l’avenir de l’islam. Dans le déluge médiatique qui a suivi l’assassinat de nos confrères de Charlie Hebdo le 7 janvier, blessure aussitôt ravivée par l’attentat antisémite ignoble survenu dans un Hyper Cacher, on ne compte plus les fois où il a été affirmé que ces meurtres ont été perpétrés « au nom de l’islam ».

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Dans les familles recomposées, les beaux-pères ont le blues

— Par Ophélie Ostermann —
parents-3Parmi toutes les figures de la famille recomposée, le beau-père serait le plus enclin à la dépression parentale. C’est ce qu’avance une étude américaine publiée dans la revue Social Work.
Le baby blues est souvent conjugué au féminin et, de manière générale, on met souvent de côté le ressenti des pères. Mais une étude américaine publiée le 5 février sur le site de la revue Social Work rectifie le tir et avance que les papas sont aussi touchés par la dépression parentale et les beaux-pères, encore plus.

L’étude a analysé comment plus de 6000 hommes et femmes vivaient leur parentalité en tant que parent ou beau-parent, vivant avec leurs enfants ou non. Pour les chercheurs, le risque de dépression augmente chez les deux sexes lorsqu’ils ont plusieurs rôles parentaux à tenir, qu’ils sont à la fois parents et beaux-parents. Mais les beaux-pères décrochent la palme du blues, et ce pour trois raisons : ils cumulent un sentiment de culpabilité exacerbé par la cohabitation avec des enfants qui ne sont pas les leurs, un statut indéfinissable qui les conduit à ne jamais vraiment savoir quel rôle adopter et une tendance à ne pas demander d’aide lorsqu’ils en ont besoin.

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Soyons, tousenpleman…

— Par Nicole Cage —

urgent_vivreQuand Joëlle Ursull s’est installée pour écrire sa lettre ouverte à François Hollande, elle était sûrement loin de se douter du wélélé que provoquerait sa missive, non pas chez l’autre mais au sein de sa propre communauté, de ses gens, de ses vrais ou supposés frères et sœurs.

Et vrai, je suis proprement estèbèkwè de l’agitation engendrée par une lettre somme toute banale… Sauf… qu’elle a pris le parti d’interpeller directement le président de leur république… Qu’en lançant son cri, elle a lancé à nos faces d’aveugles, de sourds, d’amnésiques volontaires un bien cruel miroir… Qu’en ne s’adressant en apparence qu’à François Hollande, elle touchait par ricochet, sans en être consciente, à cette zone de non-être, à cet espace obscur que nous, « porteurs sains » de l’atavisme de la déportation, de l’esclavage et de la colonisation, cachons au fin-fond de nos âmes et de nos corps malades… Elle a, sans le savoir, effleuré la fourmilière et a dû assister, surprise comme nous, au ballet de fonmi-fol qui a suivi la lecture de son brûlant message.

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Carnaval : un parcours éthymologique

origines_carnavalIntroduction

Selon l’hypothèse la plus diffusée, [mais aujourd’hui contestée] le mot carnaval aurait été formé à partir de l’Italien carnavale; une composition du radical carne : « la viande », la « chaire » des animaux que l’on mange et de la salutation latine vale : « Adieu! » ou « Au revoir! ». Les traces de folklores païens dans les traditions carnavalesques seraient expliquées par des origines préchrétiennes. On mentionne le plus souvent les fêtes hivernales romaines; la Nativité, l’Épiphanie, la Chandeleur et l’entrée en carême correspondraient dans le calendrier romain aux saturnales, aux calendes de janvier et aux lupercales. Selon ces hypothèses assez rependues, le carnaval, bien qu’étant probablement une fête d’origine païenne aurait été presque totalement christianisé en devenant la fête du départ de la viande, la fête du pré carême. C’est notamment le point de vue que présente le grand folkloriste Van Gennep en 1937[1] et plus récemment, Michel Feuillet[2] et Daniel Fabre[3].

Cette approche est pour la première fois sérieusement contestée par Claude Gaignebet en 1974[4] qui voit avant tout dans la fête du carnaval une manifestation issue de l’air protohistorique et ayant conservé un grand nombre d’aspects païens.

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En République dominicaine, une campagne de haine contre les Haïtiens

— Par Jean-Michel Caroit —
pendaisonLe cadavre d’un jeune Haïtien a été retrouvé mercredi 11 février, pendu à un arbre du parc Ercilia Pepin à Santiago, la deuxième ville de la République dominicaine. La victime, un cireur de chaussures d’une vingtaine d’années, dont la police n’a pu obtenir que le surnom, « Tulile », a été roué de coups et poignardé avant d’être pendu, pieds et poings liés. Ce meurtre a été commis quelques heures après une manifestation anti-haïtienne dans le quartier de Los Ciruelitos, au nord de Santiago. Visage masqué, les manifestants ont brûlé un drapeau haïtien et exigé l’expulsion des migrants venus de la République voisine.

Dix jours plus tôt, quatre journalistes, parmi les plus connus de la télévision dominicaine, ont dénoncé les menaces de mort qu’ils ont reçues d’individus se présentant comme des « patriotes » qui les accusent d’être complices d’un supposé « plan de fusion de Haïti et de la République dominicaine fomenté par la communauté internationale ». Les quatre journalistes, Roberto Cavada, Amelia Deschamps, Juan Bolivar Diaz et Huchi Lora, ont été qualifiés de « traîtres à la patrie » par ces « nationalistes » pour avoir défendu le droit à la citoyenneté de dizaines de milliers de descendants de migrants haïtiens dépouillés de leur nationalité dominicaine par une sentence rétroactive et controversée du tribunal constitutionnel datant de septembre 2013.

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Christiane Taubira. Bâtir des prisons en Outre-mer, « une priorité »

prison_construireLa construction de prison dans les Outre-mer sera une priorité dans les prochains budgets a annoncé jeudi la ministre de la Justice Christiane Taubira.

Arrivée en début d’après midi en Martinique, la Garde des Sceaux s’est rendue à la prison de Ducos. Après un échange avec le directeur de l’établissement et le directeur interrégional des prisons, Christiane Taubira a entamé une visite au pas de course dans le quartier des hommes de la maison d’arrêt. « Sur le prochain triennal budgétaire, j’ai mis en priorité les Outre-mer », a déclaré la ministre de la justice lors d’un point de presse. « L’essentiel des constructions immobilières (de prisons ndrl) qui vont se faire seront dans les Outre-mer », a-t-elle précisé.
Un établissement de 500 places en Martinique

S’agissant de la prison de Ducos, la Garde des Sceaux a annoncé la construction d’un centre de semi-liberté de 25 places et, sur le prochain triennal, un établissement de 500 places pour la Martinique. Aujourd’hui, le centre pénitentiaire de Ducos compte 1 042 prisonniers pour une capacité théorique de 730 places. La surpopulation de cette maison d’arrêt et centre de détention est régulièrement mise à l’index.

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RSF. Une « régression brutale » de la liberté de la presse

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Selon le classement annuel de Reporters sans frontières publié ce jeudi, l’organisation de l’Etat islamique et Boko Haram portent un coup fatal à la liberté de la presse.

« Il y a eu une détérioration globale de la liberté de la presse en 2014, liée à des facteurs très différents, avec l’existence de guerres de l’information, l’action de groupes non étatiques qui se comportent en despotes de  l’information », a déclaré, ce jeudi, Christophe Deloire, secrétaire général de Reporter sans frontières.

Livrant, ce jeudi, son bilan 2014, l’organisation a parlé d’une « régression brutale pour la liberté de l’information. Les 2/3 des 180 pays (classés par RSF, NDLR) faisant moins bien que dans l’édition précédente ».

Le Syrie en tête du triste classement

Pays jugé le plus dangereux du monde pour les journalistes par RSF, la Syrie stagne ainsi à la 177e place sur les 180 passés au crible -juste derrière la Chine (176e)-, devant le Turkménistan (178e), la Corée du Nord (179e) et l’Érythrée (180e), un quatuor inchangé depuis l’an dernier. Et les Etats africains, malgré la progression de la Côte d’Ivoire (86e, +15 places),  figurent toujours parmi les plus mal classés.

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Derrida et la question juive

 

— Par Nicolas Dutent —

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Le Dernier des juifs,
de Jacques Derrida,
Editions Galilée, 144 pages, 22 euros.

«Tu vas rentrer chez toi, mon petit, tes parents recevront un mot. » Ce matin d’octobre 1942, sous le soleil trompeur d’Alger, les mots que Jackie reçoit du surveillant du lycée de Ben Aknoun ont l’effet d’un tremblement de terre. « Le pourcentage de juifs admis dans les classes algériennes vient d’être baissé de 14 à 7 % : une nouvelle fois, le zèle de l’administration a dépassé celui de Vichy », situe Benoît Peeters dans sa riche biographie (Derrida, Flammarion) consacrée à l’intellectuel des marges. L’étude du rapport que Jacques Derrida cultiva avec le thème de la judéité, entreprise qui fait l’objet d’un ouvrage audacieux aux éditions Galilée, est une belle aventure. Elle n’en demeure pas moins risquée tant les liens que le penseur entretient avec son éducation et sa culture juives – sans même statuer sur l’assignation incertaine à une essence – sont profonds et complexes⋅ Ce travail est indissociablement introspectif et conceptuel⋅ Il impose déjà, en vue d’atteindre ce que Sartre appelle la profondeur du vécu, de renouer avec une approche biographique sans laquelle une blessure, disons originelle, ne peut s’apprivoiser.

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L’indécente lettre de Madame Ursull

— par Tony Albina —

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l’homme-famine, l’homme-insulte, l’homme-torture on
pouvait à n’importe quel moment le saisir le rouer de
coups, le tuer – parfaitement le tuer – sans avoir de
compte à rendre à personne sans avoir d’excuses à pré
senter à personne
un homme juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot
Aimé Césaire

Il y a une indécence sans fond dans la lettre de la citoyenne, Madame Joëlle Ursull.
Anecdotique aurait pu être cette sombre affaire si l’enjeu n’était rien d’autre qu’une certaine domiciliation d’un antisémitisme larvaire et rampant dans nos pays au nom de l’insoumission nègre.
C’est se tromper mille fois. Et s’obstiner à glisser dans ce que Serge Letchimy a appelé l’abîme. Car en effet, c’est s’y engouffrer que de dire, et nous nègres ! chaque fois que l’on entend Shoah. C’est précisément ce qu’a fait cette dame. D’où la grande indécence de sa missive. Indécence : manquer de correction prévient une définition. Autrement dit manquer de rectitude, c’est à dire refuser de conformer son action à une droite conduite.
Quelle est cette droite conduite à laquelle cette lettre fait défaut ?

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Migration retour o péyi… et nécessité de retenir ceux qui y sont encore!

— Par Philippe Villard, Consultant en développement économique —

migrationL’amendement proposé par le président de Région Serge Letchimy lors de la plénière du 18 décembre, destiné à favoriser le retour des jeunes Martiniquais porteurs de projets vivant à l’étranger a remporté l’adhésion et les votes des élus régionaux à l’unanimité. A juste titre. Et chacun se félicite de cette heureuse initiative.
Tout juste peut-on souhaiter que les choix se fassent en faveur des projets les plus porteurs d’emplois (ou de perspectives d’emplois) et évitent les habituels effets d’aubaine propres à ce type de dispositifs. Mais ne devrait-on pas aussi se pencher sur les emplois existants et potentiellement menacés de disparition ? Evidemment, répondra-t-on…, et tout le monde y travaille! Pas si sûr.
Je voudrais juste témoigner à travers cet article des difficultés d’un secteur sur lequel j’interviens en Martinique depuis près de 20 ans, et dont on parle peu parce qu’il n’est pas structuré comme d’autres, mais qui pourtant pourrait potentiellement attirer nos jeunes Antillais diplômés : celui des études et du conseil (que l’on appelle de façon plus « branchée » , consulting, consultance, ingénierie).

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Il est temps de mettre fin aux suppressions de postes

— Par Jocelyn Jaubert, CSTM-Education & Patrick Jean-Baptiste, UGTM-Education —

suppression_postesMadame la Ministre,

Vos déclarations, « l’origine sociale, l’environnement culturel et le niveau de vie des parents pèsent sur la réalité scolaire des enfants » – « …j’ai voulu que les critères sociaux et territoriaux soient désormais pris en compte l’attribution des moyens… » , soulignant l’impact des inégalités sociales sur les inégalités scolaires, comme nos syndicats l’affirment depuis plusieurs années, nous ont fait espérer un changement réel dans les moyens alloués à notre académie de Martinique.
Malheureusement, l’annonce de la suppression de 27 postes d’enseignant dans le 1er degré et de 44 dans le secondaire, sous le prétexte éculé de diminution des effectifs, portant ainsi à un millier le nombre total de suppressions de postes sur ces dix dernières années, vient contredire vos discours.
S’il est vrai que nous avons perdu de nombreux élèves ces dernières années, pour des raisons historiques sur lesquelles nous reviendrons, il n’est pas moins vrai que notre situation économique, sociale et éducative est catastrophique et aurait dû au moins entraîner l’arrêt de ces suppressions, voire même l’augmentation du nombre de postes pour faire face aux besoins réels et urgents de notre pays la Martinique (…).

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Prestations funéraires : pourquoi si chères ?

—Par Emmanuel Certain, Président du SGPFM de Martinique —
pompes_funebresLes familles endeuillées posent souvent la question du coût d’une prestation funéraire. Chaque année, nous sommes tributaires d’une augmentation de certaines prestations. Prestations incontournables lors de la perte d’un être cher.
1- Les avis de décès sur la radio locale RCI ont augmentés de 40% en moins de 2 ans, alors que les textes sont de plus en plus réduits.
Pour les deux radios : Martinique 1re et RCI, les associations, infirmières, médecins, maisons de retraite, familles d’accueil, noms des épouses des fils ne sont pas cités. Il est exigé 5 noms de famille.
Toute ligne supplémentaire est facturée sur RCI.
2- Les caveaux remplis d’eau doivent être asséchés. 90% de ceux de la ville de Fort-de-France sont à assécher. La décharge de Rivière Roche, lieu où étaient déversées les eaux des caveaux de Fort-de-France, est actuellement fermée. Aucune solution définitive avec les responsables de l’Odyssi, l’ODE et de la ville de Fort-de-France n’a pu être trouvée alors qu’il est interdit de rejeter ces eaux dans les allées des cimetières. Pour les autres communes, nous sommes également en attente d’une réponse des responsables de la Communauté d’agglomération de l’Espace Sud ainsi que celle de Cap Nord Martinique avec qui nous avons échangé.

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Lettre à Madame Joëlle Ursull

—Par Harry Nirelep —
lettres-2Madame,

J’ai lu, avec bonheur, votre lettre ouverte à Monsieur François Hollande, Président de la république.

On y trouve bien plus d’indignation que de colère, davantage d’affirmation d’une certaine identité que de ressentiment.

Qu’il se trouvât de beaux esprits, ici ou là, pour chercher à vous donner la réplique, et tenter de dénaturer le sens et d’amoindrir la portée de votre initiative épistolaire, ne saurait me surprendre.

Je ne sais si le lien éventuel entre vous et moi, est de la seule filiation qui nous ramène à nos grands-parents esclaves hier et émancipés depuis, ou/et à nos parents, aujourd’hui assimilés.

J’ai trouvé saugrenue une réponse qui, s’adressait très directement à vous, et dont l’auteur se piquait de connaitre l’histoire et la mémoire juives, tandis qu’il avouait benoitement, sa méconnaissance de l’histoire si particulière des nègres d’Amérique dont il se revendique.

Comment ne pas comprendre qu’une artiste guadeloupéenne s’offusque d’un propos du Présidents de tous les Français, et, si j’ai bien compris, un peu président de toute l’Humanité, propos lancés sans précaution d’aucune sorte, et proclamant que « la Shoah est le plus grand crime, le plus grand génocide, jamais commis ».

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La concurrence mémorielle : suite… sans fin

plume_tribuneA propos de la Lettre ouverte au Président de tous les Français et les débats qu’elle a suscités.

Les expressions concurrence des mémoires et concurrence mémorielle désignent le danger qu’encourt une société à ce que des groupes de personnes revendiquent, par compétition, des attentions particulières en invoquant les drames humains ayant touché par le passé leurs communautés d’origine. Le débat n’est pas nouveau : dès 1976, le chanteur français d’origine arménienne Charles Aznavour, confronté au problème, déclarait, en commentant sa chanson Ils sont tombés : « Qui ne fait siens tous les génocides, n’en fait sien aucun ».En 1997 l’expression « concurrence des victimes » apparaît sous la plume de Jean-Michel Chaumont, professeur de sociologie à l’Université catholique de Louvain, pour dénoncer les dangers de la « compétition de reconnaissance » des déportations et des génocides historiques, qu’ils soient juridiquement reconnus comme tels ou non.

Illustrant ce propos dans les années 2000, l' »humoriste » français Dieudonné fait scandale en passant de la mouvance multiculturaliste incarnée par le mouvement « Touche pas à mon pote » à l’antisionisme et à la théorie du lobby juif, en arguant de la concurrence des mémoires.

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