Catégorie : Sociologie

Polémique autour du dernier ouvrage de J-F Niort

code_noir_jf_n_trueLe Texte de Danik Zandronis

 Salut JF

Mon avis est que tu « vends »  et ‘expose » très mal tes recherches, l’impression qui subsiste dans le « mouvement », est que tu as opéré un changement d’optique et que tu te rapproche consciemment ou non  des  thèses   » borderline » de Regent..

Ta (re) lecture  au XX1e siècle du Code Noir ne peut pas être seulement neutre et « scientifique », car tu semble oublier que le Code Noir , l’esclavage sont encore des blessures vives dans notre mémoire active.. 

 Dans le contexte actuel ( Stèle, affaire Chaulet) ton discours relativement maladroit dans l’expression ( Cf ton émission à    Guadeloupe  1ere et  avec moi a CANAL) peut laisser penser que tu  essaie de donner  ( je reprends tes mots) de l’humanité » a un texte qui est une  horreur.

Cela est d’autant plus mal ressenti, que  les offensives des « blancs créoles d’une  justification de la colonisation rejoignent OBJECTIVEMENT ces  travaux sur le Code Noir.. 

Comment vivant  en Guadeloupe, pouvais  tu me dire ( Canal IO) ne  « rien savoir » de l’affaire  de la stèle, alors que depuis des semaines, TOUT le monde  en  parlait, que  toutes les organisation anti colonialistes avaient pris position..et

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« Le Code Noir. Idées reçues sur un texte symbolique » de J-F Niort

code_noir_jf_niortPrésentation éditeur
Texte fondateur du droit colonial français, le Code Noir a suscité beaucoup de confusions et d’erreurs, à commencer par son nom lui-même… Code Noir ou Édit de mars 1685? Écrit par Colbert? Dont il n’existerait qu’une seule version? Qui aurait réduit les esclaves à l’état de chose? …

Présentant les acquis des recherches historiques récentes, cet ouvrage corrige un certain nombre d’idée s reçues sur le Code Noir dont on n’a d’ailleurs toujours pas retrouvé à ce jour l’original aux Archives nationales.
Auteur
Jean-François Niort , historien du droit colonial et spécialiste du Code Noir, est maître de conférence HDR en Histoire du droit, à la Faculté des Sciences juridiques et économiques de la Guadeloupe.

Sommaire
Avant-propos de Myriam Cottias
Préface de Marcel Dorigny
Introduction
« Le Code Noir a été écrit par Colbert. »
« Le Code Noir est le véritable nom de l’Edit de mars 1685. »
« Le Code Noir existe en une seule version. »
« Le Code Noir ne concerne que les esclaves. »
« Le Code Noir fait de l’esclave une chose. »
« L’esclave dans le Code Noir n’a pas de personnalité juridique.

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Ah ! Hissons les couleurs !

— Par Dany Joseph Ducosson —

hissons_les_couleursCes derniers jours, nous sommes sollicités sur internet quasi exclusivement sur la question de la couleur… de peau. Je savais cette trace du corps particulièrement pesante car elle fait partie de notre « batterie minimale de signifiants à la naissance » (Jacques André)… Fanon insiste sur le trop de réalité qui empêche toute intériorisation de cette problématique (Peau noire, masques blancs)..Mais je n’avais pas mesuré à quel point elle était un empêchement à penser, une petite réserve permanente de haine ordinaire.

Tout ça a commencé parce que Mme Ursull a écrit une lettre de colère à Mr Hollande lui disant en gros : monsieur le président vous préférez les juifs aux nègres puisque vous placez leur génocide à la première place des mémoires douloureuses. Alors quoi, il importe de savoir qui a été plus génocidé les juifs ou les nègres ?
Mme Georges Pau Langevin a essayé d’argumenter raisonnablement, et avancé des arguments historiques pour sortir des réactions épidermiques en rappelant que le projet d’Hitler était l’extermination des juifs en tant que juifs, les camps de travail étant un simple passage dont on pouvait tirer profit et travestissement de la vérité des camps d’extermination.

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Éric Sadin : « Le techno-capitalisme cherche à exploiter chaque séquence de l’existence »

— Entretien réalisé par Pierric Marissal —
capitalisme_technoÉric Sadin, écrivain et philosophe, analyse comment les corps, les rapports aux autres,
la ville jusqu’à l’habitat sont désormais quantifiés, évalués en temps réel et optimisés à l’aide d’algorithmes, pour enfin être monétisés. Face à cet assistanat robotisé, il appelle à mettre 
en crise ce système dominant en réintroduisant de l’imprévu dans notre relation au monde.

On dit souvent que les algorithmes sont à l’informatique ce que les recettes sont à la cuisine. Quelle serait votre définition ?

Éric Sadin On doit comprendre l’algorithme comme un réglage spécifique destiné à exécuter des opérations sur des données numériques en fonction d’une fin déterminée. Pour ma part, je distingue deux types d’algorithme. Un premier conçu en vue de seulement répondre à une tâche univoque. Par exemple, lorsque nous cliquons sur une image perçue sur un écran et qu’elle s’agrandit aussitôt, c’est le résultat de suites d’opérations qui rendent possible la réalisation de cette commande relativement simple. Un second type d’algorithme, massivement apparu depuis le début du XXIe siècle, consiste à le doter de facultés d’interprétation des situations, de suggestion de solutions en fonction de résultats, voire d’une prise de décision de façon autonome.

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« La grève à Radio France est d’utilité publique »

— Par les grévistes de Radio France —

radio_france-400Depuis dix-sept jours, à Radio France, les irresponsables ne sont pas ceux que l’on croit. Depuis dix-sept jours, les salariés en grève, qui échangent et se battent pour la défense de vos antennes, ont une douloureuse conscience de ce qui se joue pour l’avenir de la radio de service public. Mais cela fait bien plus de dix-sept jours que nous réclamons à notre PDG un vrai projet stratégique. Dix mois déjà que nous attendons des réponses, qu’on ne nous parle que de formats et non de contenus, de marques et non d’identité d’antennes, d’argent et non de richesses.

L’homme invisible de la Maison de la radio préfère courir les plateaux télé pour minorer honteusement le nombre de grévistes* et répéter en boucle que Radio France est le « problème ».
Une grande maison de l’artisanat

Non, nous ne sommes pas un problème mais une ressource, et donc une solution. Nous ne sommes pas un frein à la modernité mais au contraire, des acteurs de notre transformation, vigilants et éclairés. Contrairement aux clichés les plus faciles, nous ne sommes pas contre les réformes, nous réclamons une gestion honnête et efficace de notre entreprise.

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«Beau et con à la fois…»

— Par Natacha Polony —
narcisse-dessinD’après un sondage pour le Parisien, 58 % des jeunes de 18 à 24 ans se trouvent beaux. Natacha Polony regrette que dans la société contemporaine de l’apparence et de l’immédiateté, le narcissisme prime sur l’effort et l’humilité.

La croissance se fait encore attendre, la France se désindustrialise à une vitesse dramatique, des professions artisanales sont en voie de disparition faute de relève, mais une nouvelle est venue le 1er avril (sans la moindre ironie) illuminer ce sombre horizon.

«l’estime de soi progresse» alors que «l’humilité primait» dans l’éducation des générations précédentes.

Ce jour-là, Le Parisien publiait les résultats d’un sondage qui balaie soudain les analyses sociologiques les plus pessimistes: 58 % des jeunes de 18 à 24 ans se trouvent beaux. Oublions les mauvais coucheurs qui feront remarquer l’absurdité abyssale d’un sondage sur ce thème; les révélations sont là: 58 %, donc, contre 39 % pour les plus de 65 ans. Analyse d’un sociologue: «l’estime de soi progresse» alors que «l’humilité primait» dans l’éducation des générations précédentes.

Une telle information a de quoi surprendre. On nous explique depuis des années à grands renforts de livres, de tribunes d’universitaires et de préconisations ministérielles que l’éducation à la française, en particulier à travers son école, humilie les enfants et ne se soucie nullement de développer l’estime qu’ils peuvent avoir d’eux-mêmes.

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Il y a 47 ans, le 4 avril 1968, Martin Luther King était assassiné

— Par Hélène Harter —
martin_luther_king_360Le 4 avril 1968, les Américains apprennent avec stupéfaction que Martin Luther King vient d’être assassiné. Alors qu’il discutait avec quelques proches sur le balcon du motel Lorraine dans le quartier noir de Memphis (Tennessee), il a été abattu par un tireur embusqué. Il n’avait que 39 ans. L’émotion est immense aux Etats-Unis, mais également dans le reste du monde. Les Américains pleurent l’homme qui incarne la lutte pour les droits civiques. Ils sont bouleversés par cet assassinat politique qui intervient moins de cinq ans après la mort du président Kennedy.[…]

De la lutte pour les droits civiques au combat pour l’égalité économique

En à peine quelques années, Martin Luther King Jr est devenu le leader du combat des Noirs américains pour les droits civiques. C’est en 1955 qu’il est devenu une figure nationale. Jeune pasteur à Montgomery (Alabama), il s’investit dans la campagne de boycottage des bus organisée par les associations locales de lutte pour les droits civiques. M. L. King a bien compris qu’à l’heure de la télévision il fallait mener des opérations spectaculaires pour attirer l’attention des médias et de l’opinion et faire évoluer les choses.

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Oui aux patriotes, non aux patriotards!

— Par Patrick Singaïny —
homme_revolteNon, les millions de sympathisants des Marinistes ne se sentent ni désillusionnés, ni désespérés. Non, ils ne sont pas mus par la peur ou la souffrance. Ils ont même dépassé le stade de la déception et ne vivent plus sous le joug du sentiment de révolte : ils se vivent décomplexés, se sentent enfin compris et partagent une vision claire de la France. Quelle est-elle ? Une France assimilationniste qui fait la promotion de la préférence nationale ; celle qui permet de désigner qui est un bon français et qui ne l’est pas. C’est ainsi qu’inexorablement le Front National est devenu le premier parti de France devant l’UMP qui ne peut le battre qu’en s’associant avec l’UDI et le MODEM.
Des millions de gens peuvent-ils se tromper ?
Je parle ici de personnes parfaitement ordinaires qui se sont mises d’abord à douter des normes sociales et politiques pour embrasser, petit à petit, une sorte d’évidence morale. Sur quoi repose-t-elle ?
Bien sûr, il y a d’un côté les Français-de-souche – les citoyens de France de culture française (placée en sus de ses régionalismes)- et les citoyens de France de culture composite (c’est-à-dire qui mêle la culture française avec une autre d’ascendance extra-européenne et postcoloniale).

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« Savoir se vendre !» disent-ils.

—Par Robert Saé —

to_be_sold_negroe« Savoir vendre son image », « Savoir vendre son pays et sa destination » : voilà donc les formules magiques censées garantir la réussite individuelle et le succès économique pour tout pays. « Savoir se vendre !», la consigne est rabâchée en chœur par les politiques et décideurs adeptes du libéralisme. Le mot d’ordre est abondamment relayé par leurs économistes et journalistes autorisés.

Le plus tragique, c’est que l’endoctrinement se fait même dans les écoles primaires ! « J’apprends à créer MON entreprise ! Demain, je saurais vendre MON CONCEPT !» Cela …au CM2 !!!

Encore une offensive idéologique dont le but est d’inculquer une conception capitaliste et réactionnaire de l’économie et de cultiver l’individualisme égoïste sur lequel s’appuie le système.

Ceux qui ont été convaincus qu’ils doivent « savoir se vendre » tombent entre les mains d’une kyrielle d’entreprises de « relooking » et de « coatching » qui formatent leurs conceptions et leurs comportements selon les critères dictés par le système. L’apparence physique naturelle et l’identité fondamentale sont refoulées. Il faut se plier aux canons imposés par l’autre, se fondre dans le moule et copier l’image labellisée.

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« Le rêve pavillonnaire est un leurre et un piège pour les classes populaires »

— Par Lucie Fougeron —

reve_pavillonEn France, 58 % des ménages sont propriétaires de leur logement, loin des 70 % annoncés par Sarkozy en 2007. En même temps, la géographie de la propriété se redessine face à la montée des inégalités et des tensions foncières. Les acquisitions se font de plus en plus dans les zones « périurbaines». Si discours et analyses dénoncent via ce terme la relégation des « petits Blancs », dans « Tous propriétaires! L’envers du décor pavillonnaire », la sociologue Anne Lambert révèle une réalité bien plus complexe: les classes populaires installées dans ces lotissements voient leurs conditions de vie transformées, jusqu’à se retrouver piégées dans des zones pavillonnaires, sources de nouvelles exclusions. Mettant au jour le visage d’une France qui change, elle donne du grain à moudre, quand est brandi « un apartheid », pour l’élaboration de politiques du logement afin d’améliorer le sort des familles populaires …

HD. Le titre de votre livre, « Tous propriétaires! », reprend un slogan phare du candidat Sarkozy en 2007: était-il une nouveauté ?

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L’ingérence des religions est insupportable

École, mariage, fin de vie : laissez-nous vivre en paix ! 

religions— Par Benoît Schneckenburger, philosophe 
et auteur (1).—
La déclaration à l’encontre de la loi sur la fin de vie émanant des représentants des trois monothéismes publiée dans le Monde constitue le dernier avatar de l’emprise croissante des religions dans le débat public. Déjà, lors de la nécessaire campagne de lutte contre la discrimination filles-garçons à l’école ou à l’occasion des débats accompagnant la loi pour le mariage pour tous, la sainte alliance des monothéismes s’était peu à peu reformée. En intervenant dans le débat sur la fin de vie, on pourrait soupçonner les prêtres, rabbins et imams de venir défendre leur fonds de commerce, tant il est aujourd’hui encore difficile de pouvoir mourir en paix sans que de bonnes âmes ne veuillent récupérer la nôtre.

Aujourd’hui, même le concept de laïcité apparaît de nouveau contesté, car derrière l’apparente condamnation unanime des assassinats de janvier, plusieurs représentants du culte ont exprimé leurs réserves, pour ne pas dire leur réprobation des caricatures portant sur la religion. On a fait grand cas des réticences de quelques élèves, mais peu se sont élevés contre le pape lui-même qui a déclaré : « Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing, et c’est normal. 

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Lettre ouverte aux auditeurs de Radio France : « Cette grève est pour vous »

radio_franceLettre ouverte des sociétés de producteurs de France Culture, France Inter et France Musique sur la grève des personnels de Radio France.

Nous sommes les voix qui, chaque jour, s’adressent à vos oreilles. A travers nos émissions, nos interviews, chroniques, reportages, documentaires, nous tentons au mieux de faire vivre les missions de la radio publique : « informer, éduquer, divertir ».

Nous, équipes de production des émissions de Radio France (animateurs, reporters, collaborateurs, chroniqueurs…) partageons les inquiétudes de l’ensemble des personnels de Radio France mobilisés depuis le 19 mars.

Ce mouvement de grève a pour objet de défendre les radios de service public, et non des intérêts particuliers ou corporatistes. L’engagement budgétaire non tenu par l’Etat entraine aujourd’hui un déficit grave qui menace l’existence de la radio telle que vous l’aimez et que vous la financez à travers la redevance audiovisuelle.

Nous sommes consternés de voir les travaux de rénovation de la Maison de la Radio si mal encadrés et si mal gérés, occasionnant le surcoût exorbitant que vous connaissez. Vos impôts, vos programmes et vos oreilles, doivent-ils payer pour cette incompétence?

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Ont-ils des gueules de « No go zone » ?

no-zoneLes médias américains carburent-ils au mensonge ? Après les attentats de « Charlie Hebdo », Fox News délirait, décrivant huit « no go zones » parisiennes, où « les non-musulmans ne sont pas acceptés », où les islamistes « recrutent dans la rue » et où « la police ne va pas». Julien Bottriaux, photographe amateur, est allé à la rencontre des habitants. Leurs portraits, ponctués de bribes de vie, renvoient la chaîne à son ridicule.

D’habitude, pour sa pausedéjeuner, Julien Bottriaux erre dans les « no go zones » parisiennes.« Dans ces zones, on voit des gens porter des tee-shirts à l’effigie de Ben Laden.(…) Des gens d’al- Qaida ou des Frères islamiques recrutent dans la rue », décrivait Nolan Peterson, le journaliste de Fox News, le 8 janvier. Pendant trois jours, d’autres commentateurs, faux experts et vrais désinformateurs, reprendront ses mots. Mais Julien Bottriaux n’a rien vu de tout ça. Le photographe amateur a voulu rendre visibles les habitants, les faire parler, les photographier aussi.

De Belleville à Ménilmontant, il a eu « envie d’interroger l’existence d’un lien social mais aussi la notion de vivre ensemble».

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Le maître, l’esclave et l’Etat

— Par Philippe-Jean Catinchi —

libres_&_sans_fersLe 5 mars 1848, une semaine à peine après la chute de la monarchie de Juillet et la proclamation de la IIe République, se mettait en place une commission d’abolition de l’esclavage chargée de préparer l’émancipation, sous la présidence de Victor Schœlcher. Dès la première réunion, le 6 mars, les décrets sont en chantier, qui aboutiront le 27 avril à la pleine reconnaissance des  » nouveaux citoyens  » ou  » nouveaux libres « .

Mais qui sont ces femmes et ces hommes dont le sort se joue à Paris, fixés dans ces territoires lointains, Guadeloupe, Martinique, Réunion ? Plongeant dans les archives judiciaires où la  » parole de l’esclave  » s’entend parfois, sous la plume des greffiers, lorsque larcins et meurtres conduisent à la recueillir, Frédéric Régent, Gilda Gonfier et Bruno Maillard, qui travaillent respectivement en métropole, à la Guadeloupe et à La Réunion, relèvent le défi de l’interroger. Malgré la difficulté de la langue, d’abord. S’ils s’expriment  » libres et sans fers « , selon l’expression judiciaire consacrée, les esclaves le font dans des idiomes que les sources ne respectent pas, traduisant avec le piège d’équivalences linguistiques peu sûres la plupart des propos, sauf à conserver une formule originale pour le piquant du pittoresque.

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Intégrer la notion de différence

— Par Patrick Singaïny, Journaliste et écrivain —

differenceQuel est donc ce pays incapable de faire peuple uni au moment où, pour longtemps, tous ceux qui sont détenteurs de la nationalité française sont menacés de mort ?

Qu’aurions-nous dû faire dès au lendemain des marches de janvier ? Réaliser que nous voulions certes dépasser nos dissensions, mais surtout que nous nous sommes toujours refusés à les voir. Réaliser que nous voulions certes vivre ensemble une union nationale, mais dont nous savions fort bien, dès les premiers instants, qu’elle serait incomplète. Réaliser avec courage qu’il fallait avant tout aider à désamorcer nos bombes invisibles, kamikazes en puissance, qui reviennent dormir chez nous pour brusquement sortir de leur léthargie et frapper en nos cœurs au moment où on s’y attend le moins. C’est-à-dire n’importe quand.

Combien de temps tiendront les forces de l’ordre indéfiniment en faction devant les lieux dangereux ? Comment désamorcer nos bombes ? Av(i)ons-nous forcément besoin que le gouvernement propose ou décide de la façon de nous organiser ? Non. Rappelez-vous, avant que nous nous soyons rendu compte que nous n’étions pas parvenus à faire union nationale, le naturel avec lequel nous nous sommes plongés dans cet élan commun relayé sur tous les écrans du monde.

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Juifs, musulmans et chrétiens, ils s’amusent à déconstruire les préjugés

juif_catho_muslimREPORTAGE – Deux mois après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, certains veulent continuer à perpétuer « l’esprit du 11 janvier ». C’est le cas des membres de l’association Coexister, créée en 2009, qui luttent pour favoriser le vivre ensemble. Jeudi dernier, le groupe était dans un lycée à Saint-Denis pour déconstruire les préjugés des élèves.

Un juif, un musulman, une catholique, une agnostique et une athée. Sur scène ce jeudi 12 mars, le casting se veut volontairement éclectique. Face aux plus de 200 lycéens de première générale et technologique du lycée privé Jean-Baptiste de Salle de Saint-Denis (93), la bande de Coexister, association créée en 2009 après l’opération Plomb Durci à Gaza, essaye d’abord de démontrer le vivre-ensemble par l’exemple. La coexistence plutôt que la tolérance : « Tolérer c’est passif, il n’y a pas la curiosité d’aller vers l’autre. Nous on veut vivre ensemble, pas vivre côte à côte. En France ça fait 50 ans qu’on se tolère, on voit où ça nous a mené », plaide Agathe, blonde dynamique de 23 ans et agnostique.

Après les présentations d’usage de l’association, les membres du groupe passent aux choses sérieuses et demandent aux lycéens d’inscrire sur une feuille les trois premiers mots qui leur viennent à l’esprit quand il pense au judaïsme, à l’islam, et au christianisme.

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Pourquoi les Blancs sont des « expats » et les autres des « immigrés »?

expatsLes personnes qui travaillent à l’étranger sont des expatriés, des émigrés, ou des immigrés? Tout dépend de la couleur de peau du travailleur, mais aussi du point de vue de l’observateur.

Faut-il arrêter d’utiliser le mot « expatrié » au profit d' »immigré »? Une question sémantique soulevée par The Guardian, loin d’être anodine. Car selon Mawuna Remarque Koutonin, un « activiste pour la Renaissance Africaine », dont la tribune est reprise dans le quotidien anglais, cette différence de terme est révélatrice d’une « hiérarchie des mots créée dans le but de placer les Blancs au-dessus de tous les autres ».
Qu’est-ce qu’un expatrié? Qui est un expatrié? S’interroge le journal. Selon le Larousse, deux définitions sont possible. Un expatrié est une personne qui a été expatriée ou qui s’est expatriée, c’est-à-dire « qui a quitté son pays ». Le terme s’applique plus particulièrement à un salarié qui exerce son activité dans un autre pays que le sien. Pour Wikipédia, un expatrié est un individu résidant dans un autre pays que le sien. La racine du mot vient du grec exo -en dehors de- et patrida -le pays-.

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« La démocratie contre les experts » de Paulin Ismard

Les esclaves publics en Grèce ancienne

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Que la démocratie se soit construite en son origine contre la figure de l’expert gouvernant, mais aussi selon une conception de l’État qui nous est radicalement étrangère, voilà qui devrait nous intriguer.
Imaginons un instant que le dirigeant de la Banque centrale européenne, le directeur des CRS comme celui des Archives nationales, tout comme les greffiers des tribunaux soient des esclaves, propriétés à titre collectif du peuple français, ou, plus improbable encore, d’un peuple européen. Quelle forme emprunterait la délibération entre députés si les esclaves étaient le seul personnel attaché de façon permanente à l’institution, alors que les parlementaires étaient renouvelés tous les ans ?
Ils étaient greffiers, archivistes, policiers ou vérificateurs de la monnaie : tous esclaves, ils furent, à leur manière, les premiers fonctionnaires des cités grecques. Le relatif silence des sources à leur sujet ne dit rien de l’ampleur de cette étrange institution que fut l’esclavage public en Grèce ancienne. En confiant à des esclaves de telles fonctions, qui supposaient une véritable expertise dont étaient dénués la plupart des citoyens, il s’agissait pour la cité de placer hors du champ du politique la question de la compétence technique en la rendant impropre à justifier la participation politique.

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Un dominicain nommé archevèque de Martinique

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David Macaire, actuellement prètre dominicain à la Sainte Beaume en France vient d’être nommé Archevèque de Martinique.
Le Pape François, ayant accepté la démission de Mgr Michel Méranville pour limite d’âge, a nommé ce samedi 7 mars 2015, Archevêque de Fort-de-France, le P. David Macaire. Il était jusqu’à présent Prieur du Couvent des Dominicains de la Sainte-Baume et Recteur du Sanctuaire de la Sainte-Baume.

Cette nomination vient consacrer un long parcours de ce « jeune » archevêque de 46 ans au sein de l’Eglise.

De la Martinique à la métropole

Né le 20 Octobre 1969, David Macaire a fait ses études dans le collège des dominicaines de ND de Délivrande au Morne Rouge puis au lycée Schœlcher de Fort de France et à l’école des techniciens de l’équipement à Montpellier. Entré au noviciat de la province de Toulouse des frères prêcheurs, il a fait sa profession religieuse le 17 Septembre 1995 à Marseille et a été ordonné prêtre à Toulouse le 23 Juin 2001. Il est titulaire d’une licence de philosophie et d’une maîtrise (licence canonique) de théologie.

Aumônier, enseignant, écrivain

Entre 1995 et 2015, le P.

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Mais où sont passés les Indo-européens? : histoire d’un mythe

—Avant- propos par l’auteur Jean-Paul Demoule—
indo_europeUn spectre hante l’Europe : le spectre des Indo-Européens. Parti il y a quelques millénaires d’un lieu précis de l’Eurasie, un peuple conquérant et entreprenant aurait pris peu à peu le contrôle de toute l’Europe (à peu de chose près), ainsi que de l’Inde, de l’Iran, du Pakistan, de l’Afghanistan et des régions alentour, imposant partout son ordre, sa langue et sa culture. De sa langue originelle serait né peu à peu, de façon arborescente, l’ensemble des langues indo- européennes connues, de même que son mode de pensée originel aurait structuré les mythologies, les épopées et les institutions des locuteurs de ces langues, avant que la christianisation de l’Europe n’en efface une partie, mais une partie seulement. Dans leur élan, ces peuples d’Europe partirent ensuite il y a cinq siècles à la conquête du reste de la planète, sur l’essentiel de laquelle on parle désormais des langues indoeuropéennes, en même temps qu’ils imposaient partout leur mode de pensée et de vie.

À l’heure où les Européens se cherchent des raisons de vivre ensemble au- delà d’une concurrence économique « libre et non faussée » et de réglementations opaques, ne seraient- ils pas secrètement réunis par une communauté d’esprit venue du fond des âges ?

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La culpabilité, une question de distance

Un pur barbare

marcel_zang— Par Marcel Zang, écrivain, président de Passerelle noire et responsable 
de la Marche des esclaves. —

«Mes victimes ? Ne faites pas de mélodrame, Rollo. Regardez un peu en bas. » Harry Lime lui désignait du doigt, par la vitre, les gens qui passaient comme des mouches noires au pied de la Roue. « Ressentiriez-vous une pitié réelle si l’une de ces petites taches cessait de bouger… pour toujours ? » (le Troisième Homme, Graham Greene). En d’autres termes, selon que vous serez tout contre ou à distance, les jugements de conscience vous rendront noir ou blanc, barbare ou civilisé, coupable ou innocent. Et effectivement, quand on y pense, la culpabilité ne serait qu’une question de distance… Merveilleuse distance, quelle trouvaille ! L’un serait à Bujumbura et l’autre à Tamanrasset, et pouf ! Un bouton, ni vu ni connu, je dors en paix. Ou même, l’un se trouverait dans un lit et l’autre se retournerait dessus croyant voir un cafard, et hop ! Envolé, aplati, le cafard, je dors en paix. Un robot silencieux, un tableau de bord, un écran vidéo dans les cieux, et pfiuu !

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Jeunes issus de l’immigration : quels obstacles à leur insertion économique ?

La maîtrise du français, facteur clé de l’insertion des enfants d’immigrés

immigration-3— Par Pierre-Yves Cusset, Hélène Garner, Mohamed Harfi, Frédéric Lainé et David Marguerit —

« Les inégalités se creusent dès la maternelle et compromettent l’accès aux filières les plus favorables à la poursuite d’études supérieures »

Alors que la France s’interroge sur les fractures qui traversent son modèle de société, et que le gouvernement prépare des mesures visant à favoriser la participation des habitants des quartiers prioritaires à la citoyenneté et à l’activité économique, il est indispensable de partir d’une analyse qui démêle les multiples causes des difficultés d’insertion économique que rencontrent les « jeunes issus de l’immigration ».
Ces difficultés sont identifiables en matière d’éducation, d’emploi, de conditions de vie et de logement ; elles sont particulièrement marquées pour certaines catégories de population, dont les enfants ayant deux parents immigrés, les descendants d’immigrés d’Afrique, les garçons. Ces difficultés reflètent d’abord la situation socioéconomique de ces jeunes et de leurs parents, exposés aux défaillances de nos politiques publiques : obstacles à l’entrée sur le marché du travail des jeunes et des peu qualifiés, réussite scolaire tributaire de l’origine sociale, absence de fluidité du marché du logement, existence de discriminations.

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Pour Aimé Césaire

— Par Lucien Cidalise-Montaise —
aime_cesaire-325J’ai enfin, en m’aidant de mes désillusions, tâté le ciel, ou tout au moins ce qu’il est convenu d’appeler ainsi. Ce ciel qui cache et emprisonne les rêves les plus beaux, les désirs les plus sublimes, les laideurs les plus complexes. Fiasco d’une errance intellectuelle. Odieux vagabondage charlatanesque qui vend du nectar rosé en vase clos et qu’une fois ouvert cesse d’exhaler, donc de contester, devenant ainsi le complice insoumis d’une imposture… Les rêves dont je me gavais se muant en chimères. Je m’arrogeais d’importer mes folies, alors que je n’avais jamais pu les étreindre. De me rebeller pour les autres. Je m’affublais du titre de mystificateur qui s’évertuait à maintenir la forme des nuages.
J’accepte aujourd’hui un constat. Mon insuffisance et la reconnaissance d’un pouvoir qui fait la preuve de mon impéritie. Vakabonagerie, zanzolage, expressions devenues patrimoniales par la grâce d’un leader apprécié . On a l’âge de son histoire et pour la dominer il faut se battre. Nos victoires devront donc être acquises. Données, elles sont bavardes et non consensuelles, fortement cintrées d’un ruban tricolore.

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« Français de souche » , assez d’hypocrisie!

—Par Patrick Singaïny, essayiste —

francais_de_souche« Français de souche est une expression courante ou une catégorie statistique controversée désignant, dans son sens le plus communément admis, les personnes de nationalité française n’ayant pas d’ascendance étrangère immédiate et n’étant pas issues de l’immigration récente. Elle est souvent opposée à l’expression Français de papier. » (source : Wikipedia, extrait).
Cette définition est bien sûr fausse. Français-de-souche ne désigne pas une identité mais une culture. Il y a, selon moi et de ce point de vue, deux grands types de façon de vivre la citoyenneté en France Hexagonale, même si le terme citoyen est originellement désincarné : les citoyens de France de culture française (placée en sus de ses régionalismes) et les citoyens de France de culture composite (c’est-à-dire qui mêle la culture française avec une autre d’ascendance extra-européenne et postcoloniale). Il me faut insister sur le plus important -notamment à l’adresse de notre jeunesse – : grâce à nos lois, à notre constitution, les deux parties disposent naturellement des mêmes droits et des mêmes devoirs, notamment celui de faire vivre le sentiment d’appartenance à la France, à travers l’exercice de sa devise tripartite : Liberté, Egalité, Fraternité.

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Les Indo-Européens, un peuple zombie

— Par Boris Valentin, professeur d’archéologie —

proto_indo_europeenMais où sont passés les Indo-Européens ? Le mythe d’origine de l’Occident Jean-Paul Demoule, Éditions du Seuil, 752 pages, 27 euros.

La plupart des langues d’Europe, actuelles ou mortes, présentent divers niveaux de ressemblance entre elles et avec des parlers iraniens et indiens. Ces correspondances, relevées dès le XVIIIe siècle, furent trop vite assimilées aux vestiges d’une langue primordiale. Depuis, beaucoup de chercheurs ont traqué l’origine géographique de ces prétendus locuteurs ainsi que leurs pérégrinations. Placé d’abord en Inde, le berceau originel fut rapatrié sur les rives de la Baltique par des germanomanes de la fin du XIXe siècle, obsédés par le destin historique de leur nation récemment unifiée. L’archéo
logie et l’anthropologie raciste s’enrôlèrent pour donner une fausse consistance à ce mirage 
d’où surgirent les « Aryens », ancêtres tutélaires 
dans la légende pangermaniste des nationaux-socialistes. Depuis les années 1960 et Louis Pauwels, cette saga criminogène est resservie presque telle quelle par l’extrême droite « paganiste », mais son infamie a orienté des savants illustres vers deux autres hypothèses géographiques formulées bien avant eux.

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