Zola, Drucker, Gainsbourg, Sarkozy, Cardin mais aussi Badinter, Apollinaire, Stravinsky, Chagall, de Staël, Cavanna, Coluche ou Aznavour : chacun dans leur domaine, chacun à sa façon, ils portent l’esprit français, la culture, et participent à ce qu’on appelle l’identité d’une nation. Ils incarnent la France. Pourtant, ils ne sont pas nés français. Ce n’est qu’après de longues démarches administratives qu’ils le sont devenus, eux-mêmes ou leurs parents. Le public l’ignore souvent. Leurs enfants l’ont parfois occulté, tout occupés à se faire une place en France. Les archives nationales, elles, ont tout gardé, dans des chemises en carton au papier jauni, dans des milliers de boîtes, sur plusieurs kilomètres de rayonnages…
C’est à une longue enquête de détective que se sont livrées les auteurs. Il a fallu véritablement exhumer ces trésors de papier, ces dossiers de naturalisation anonymes. Un fabuleux patrimoine où se racontent épopées intimes et aventures collectives au gré des ballottements de l’histoire. Les familles, que les auteurs ont rencontrées, n’en avaient jamais eu connaissance : Michel Drucker, Raymond Domenech ou Charles Aznavour ont ainsi été confrontés aux traces émouvantes de leur histoire.
Catégorie : Sociologie
Sociologie
La cuisine martiniquaise en perdition
— Par Anne Aunime —
La restauration martiniquaise est-elle encore à la hauteur de ses promesses vis-à-vis de la clientèle locale comme de passage ? Le débat public ne semble pas se poser la question, alors que plusieurs indices inquiétants annoncent un décrochage par rapport aux attentes des Martiniquais et de leurs visiteurs.
La première caractéristique de notre restauration, c’est la pauvreté du choix. Les établissements proposent tous ou presque de la cuisine dite créole, en fait limitée à quelques plats standards, ou une gastronomie prétendument française en réalité cantonnée à quelques dénominateurs communs. Rien ou presque de visible qui sorte de ces deux catégories exclusives, qui soit inspiré de gastronomies innovantes ou d’autres régions de la Caraïbe, de France ou du monde, à part de grasses cantines chinoises de rue qui se multiplient.
Dans les établissements eux-mêmes, l’absence d’imagination qui préside à la rédaction des menus se double de l’incapacité de nombreux restaurateurs à tenir leurs cartes, incapacité que les difficultés d’approvisionnement sur le marché local ne suffiraient pas à expliquer. De fréquentes et agaçantes ruptures de stock sont ainsi notifiées au client une fois son choix effectué s’il sort un tant soit peu de l’ordinaire, et nombre de restaurants n’hésitent pas à remplacer dans les plats servis un ingrédient par un autre sans même se soucier de le dire comme s’il s’agissait de points de détail.
Sociologie
28 obédiences appellent à la solidarité avec « les migrants »
Déclaration des Obédiences Européennes sur la situation des migrants,
(signée le 07 septembre 2015 par 28 Obédiences)
Les Obédiences maçonniques européennes alarmées par la tragédie vécue par les migrants qui fuient des pays en guerre et en proie à la misère en appellent aux gouvernements européens pour qu’ils mettent en œuvre les politiques communes indispensables à un accueil digne et humain de populations en détresse et en péril. L’incapacité des Etats à surmonter les égoïsmes nationaux est un nouveau signal d’une Europe malade où le chacun pour soi l’emporte sur l’intérêt général.
Les Obédiences maçonniques européennes rappellent que le respect des droits de l’homme et du principe de dignité humaine font partie des principes fondateurs de la construction européenne. C’est sur la base de tels principes que la solidarité entre les nations s’est mise en place. L’esprit de solidarité est encore plus nécessaire au vu des bouleversements qui affectent de nombreuses régions du monde.
Sans revenir sur l’histoire d’un continent qui s’est forgé au gré de nombreuses migrations, les drames présents doivent provoquer une prise de conscience et insuffler des politiques d’accueil innovantes.
Sciences Sociales, Sociologie
Misère de l’orientalisme, misère de l’islam politique
— Par Baptiste Eychart —
Marxisme,orientalisme, cosmopolitisme. de Gilbert Achcar, Actes Sud, 256 pages, 21 euros.
Il est paradoxal que l’orientalisme soit aussi diffus de nos jours alors qu’il a fait l’objet de critiques aussi vigoureuses que justifiées, notamment sous la plume d’Edward Saïd. On pouvait croire que les conceptions
aux relents manifestement coloniaux qui font de l’Orient un « autre » totalement antinomique au monde occidental n’étaient plus tenables. Que l’accès aux indépendances pour lesquelles s’étaient battus les peuples du Sud avait démontré que l’Orient n’était en rien figé hors de l’histoire. Or il n’en est rien puisque l’on sait que orientalisme subsiste, que cela soit sous une forme universitaire et sophistiquée – on pense aux travaux de Bernard Lewis -. ou sous une forme vulgaire à destination du grand public à la manière de la presse de droite telle que le Point ou Valeurs actuelles.
Gilbert Achcar a donc toutes les raisons de revenir sur la question dans un recueil d’articles que viennent de publier les éditions Actes Sud : Marxisme, orientalisme, cosmopolitisme. Acceptant les conclusions d’Edward Saïd sur l’orientalisme, il en pointe toutefois avec honnêteté un certain nombre de faiblesses: une connaissance bien plus profonde de la littérature que de la philosophie et de vraies insuffisances clans le domaine des sciences sociales.
Sociologie
Faut-il vraiment penser aux autres?
Sociologie
Les travaux sur le Code noir ne doivent pas se plier aux dogmes
— Par Jean-Louis Harouel, Jacky Dahomay et Marcel Dorigny —
Tout un courant d’opinion prétend interdire l’étude scientifique de l’édit de mars 1685, dit Code noir. Maître de conférences d’histoire du droit à l’université des Antilles, Jean-François Niort vient d’en faire l’expérience à ses dépens. Cet universitaire unanimement reconnu par ses pairs vient de subir des attaques diffamantes et des menaces intolérables de la part de groupuscules guadeloupéens le traitant de « révisionniste et négationniste » et le sommant de « s’en aller ». Faute de pouvoir faire entendre raison à cet obscurantisme haineux, il s’est adressé au MIR France (Mouvement international pour les réparations), où il lui a été opposé une fin de non-recevoir, au prétexte qu’il procéderait à une « reconstruction de l’Histoire ».
Cela veut dire en clair que Jean-François Niort a commis la faute impardonnable d’utiliser son impeccable rigueur scientifique pour étudier le texte de l’édit de mars 1685 dans son contexte historique et de lui consacrer deux livres récents.
Identifié au mal absolu
Le MIR France voudrait croire que l’histoire du Code noir a été écrite une fois pour toutes par le philosophe Louis Sala Molins dans un ouvrage publié en 1987, Le Code noir ou le calvaire de Canaan.
Sociologie
Le « Code Noir » est bien une monstruosité
— Par Louis Sala-Molins * —
Parmi d’autres, deux lectures de l’histoire de la codification de l’esclavage des Noirs sont en cours. Accompagnant dans Le Code Noir, ou le calvaire de Canaan l’exhumation en 1987 (PUF, l’édition en cours est la douzième) du Code Noir, l’une d’elles confronte cette codification aux idéologies de son temps, Grand Siècle, Lumières, Droits de l’homme et du citoyen, Révolution, République, Empire, Restauration et j’en oublie, en analyse et pondère chaque article, s’attarde sur les comportements des maîtres, insiste sur la licité scandaleuse de l’esclavage, la condamne en bloc et parle de « monstruosité juridique ».
L’autre la renvoie à l’histoire de la production des lois, en souligne les bienfaits – le Code Noir « établit une médiation entre le maître et l’esclave » (Dahomay, Dorigny, Harouel, dans Le Monde du 11 juillet et, par ailleurs, Niort) -, en observe les rigueurs, mais déplore surtout les effets pervers de son irrespect par les colons : « Ce n’est pas tant la loi – y compris celle du Code Noir – qui pose véritablement problème, mais la difficulté qu’elle a eue à exister effectivement et à être respectée dans les faits et les pratiques », écrivait l’historien Jean-François Niort en 2013.
Sociologie
L’appel contre les murs
— Edouard Glissant – Patrick Chamoiseau —
(…) La tentation du mur n’est pas nouvelle. Chaque fois qu’une culture ou qu‘une civilisation n’a pas réussi à penser l’Autre, à se penser avec l’Autre, à penser l’Autre en soi, ces raides préservations de pierres, de fer, de barbelés, ou d’idéologies closes, se sont élevées, effondrées, et nous reviennent encore dans de nouvelles stridences. (…)
(…) La moindre invention, la moindre trouvaille, s’est toujours répandue dans tous les peuples à une vitesse étonnante. De la roue à la culture sédentaire. Le progrès humain ne peut pas se comprendre sans admettre qu’il existe un côté dynamique de l’identité, et qui est celui de la Relation. Là où le côté mur de l’identité renferme, le côté Relation ouvre tout autant, et si, dès l’origine, ce côté s’est ouvert aux différences comme aux opacités, cela n’a jamais été sur des bases humanistes ni d’après le dispositif d’une morale religieuse laïcisée. C’était simplement une affaire de survie : ceux qui duraient le mieux, qui se reproduisaient le mieux, avaient su pratiquer ce contact avec l’Autre : compenser le côté mur par la rencontre du donner-recevoir, s’alimenter sans cesse ainsi : à cet échange où l’on se change sans pour autant se perdre ni se dénaturer.
Sociologie
Faut-il une nouvelle « nuit du 4 août » ?
— Par José Nosel —
Les livres d’histoire racontent que dans la nuit du 4 août 1789, au cours d’une réunion houleuse de l’Assemblée Constituante, la décision a été prise d’abolir les dispositions du système féodal, en vigueur alors, et qui accordait des privilèges, notamment fiscaux, aux seigneurs, aux nobles et au clergé. Cette nuit est connue comme étant la nuit de l’abolition des privilèges. Le retour des privilèges, y compris sous formes de corporatismes, est tel, dans nos sociétés actuelles, que je consacrais deux chroniques à cette question, il y a 4 ans. La seconde s’appuyait directement sur les propos de deux grandes autorités morales de notre époque ; voici ce que j’en disais :
« Quelle belle leçon de courage et d’espérance nous donnent ces deux magnifiques vieillards que sont Stéphane Hessel, 93 ans, et Edgard Morin, 90 ans. L’un, Stéphane Hessel, a écrit un petit ouvrage de 30 pages, « Indignez-vous! » qui, à des millions d’exemplaires, constitue la référence de ces mouvements de masse des « indignés » qui essaiment dans le monde entier en ce moment ; l’autre, Edgard Morin, avec la publication de « la voie, pour l’avenir de l’humanité » , a frappé un grand coup, l’ouvrage vient couronner, en effet, une ?oeuvre
Sociologie
Entre responsabilité sociétale et dialogue constructif …….. une politique d’insertion concertée !
— Par Jean-Claude Dolmen * —
Depuis plusieurs années, la société française dans son ensemble et la société antillaise en particulier, sont confrontées à une crise importante qui a eu notamment pour effets de creuser les inégalités et générer du chômage et de l’exclusion.
Pour atténuer ces effets, les réseaux de l’Economie Sociale et Solidaire ont développé des actions permettant de recruter, d’accompagner et de former les personnes ne répondant plus aux exigences d’un marché du travail devenu très sélectif.
Entreprises sociales fortement ancrées dans les territoires, les structures de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE) contribuent au développement économique local tout en assurant un rôle indispensable de vecteur de cohésion sociale et d’outil d’acquisition de compétences.
Politique publique de l’emploi avant tout, l’Insertion par l’Activité Economique est devenue une interface efficiente entre l’économique et le social, ou plus précisément entre des logiques temporelles (les marchés à conquérir et à rentabiliser) et des logiques spatiales (les territoires à vivre ensemble).
Sociologie
Un paysan adepte du Poub’Art
Sa ferme sise à Steenwerck (arrondissement de Dunkerque) faisait figure de salon d’armement terrestre et aéroterrestre, mais en pleine campagne…
L’histoire de ce fabriquant d’armes commence il y plus de trente ans, quand il décide de remplacer sa girouette de service, inopérante face aux grands vents qui balayent les pays du nord, par un petit avion. Cet appareil servira plus tard de reconnaissance à une petite escadrille d’une trentaine d’avions de type mirage et jaguar de 1m à 1,50 m de long. Ces derniers seront suivis d’une autre vague plus imposante de bombardiers et d’hélicoptères.
Le survol de ses bâtiments par ce groupe d’aéronefs sera le point de départ d’une véritable mise en scène inspirée des meilleurs stratèges militaires. Comme pour se protéger d’un hypothétique bombardement, il installera une batterie de six canons ainsi qu’une fusée pointés vers les « zincs »…Le tout, sur la surveillance d’un radar vigilant.
Politiques, Sociologie
Que de vies brisées ! Que de tueries !
— Par Aminata Dramane Traoré —
Victime des convulsions du monde globalisé dans l’injustice et l’arrogance, le Mali compte et pleure ses morts. Il partage également la douleur des familles des autres victimes.
Nous sommes ému(e)s par la détermination de nos soldats (humiliés il n’y a pas si longtemps) à assumer leur part de responsabilité face à un ennemi sans visage. Nous saluons la volonté du gouvernement de les soutenir dans cette guerre dont notre pays se serait bien passé tant nous avons à faire dans bien d’autres domaines. Comment en finir ?
Les armes, le renseignement et les lois anti-terroristes ne suffisent pas. Au-delà du politique et du militaire, quelles alternatives citoyennes pertinentes à envisager dans les meilleurs délais ?
Le Mali doit, comme jamais auparavant, pouvoir compter sur une société civile avisée et organisée dont des chercheurs, des enseignants et des intellectuels engagés pour diagnostiquer le mal à la racine et explorer des réponses qui ne l’aggravent pas. Elles sont éminemment économiques et exigent un changement de paradigme de développement. Pour des jeunes en âge de travailler le chômage chronique relève de la violence.
Sociologie
USA : Décès de Julian Bond, figure des droits civiques
Sociologie
« Aux Etats-Unis, le renouveau du Black Power »
Expositions, Sociologie
Noire, obèse et nue contre l’esclavage
Nona Faustine a réalisé une série d’autoportraits où elle pose nue à New York dans des lieux emblématiques de l’esclavage. Des photos qui dérangent.
Dans une démarche insolite et plutôt osée, la photographe afro-américaine Nona Faustine a posé complètement nue dans certains lieux emblématiques de New York liés à l’histoire de l’esclavage.
Portraits.
Sociologie
Le futur que Google nous prépare
— Par Pierrick Marissal —
Hégémonique et tentaculaire, la firme californienne est une entreprise au pouvoir quasi souverain. Mais derrière le prédateur économique se cache aussi un projet de société ultra-individualiste, basé sur la méritocratie et la science, pour gouverner l’humanité de demain.
C’est devenu un réflexe. Derrière son écran d’ordinateur, à la moindre question, on clique sur Google. Une traduction ? Google. Le plan d’une ville ? Google. La dernière actualité ? Google. Chaque mois, le célèbre moteur de recherche répond à quelque 100 milliards de requêtes. Plus de 90 % des humains ayant accès à Internet utilisent aujourd’hui ses services : de la messagerie électronique aux vidéos Youtube… En l’espace d’une décennie, la firme californienne, fondée en 1998 dans un garage de la Silicon Valley par Larry Page et Sergueï Brin, a vampirisé l’univers numérique et organisé un empire tentaculaire. Mais l’entreprise à la rentabilité florissante ne veut pas se contenter de compter les milliards de dollars. Les dirigeants de Google nourrissent une autre ambition quasi messianique : changer le monde. Et il faut les prendre au sérieux. « On ne peut pas comprendre Google si on le considère uniquement par ses intérêts financiers, son ambition est politique, explique le sociologue Dominique Cardon, professeur à l’université Paris-Est.
Politiques, Sociologie
Albert Camus sur Hiroshima.
L’éditorial de Combat du 8 août 1945
—Par Albert Camus —.
Le monde est ce qu’il est, c’est-à-dire peu de chose. C’est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d’information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique.
On nous apprend, en effet, au milieu d’une foule de commentaires enthousiastes que n’importe quelle ville d’importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques.
En attendant, il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte, qui se met d’abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l’homme ait fait preuve depuis des siècles.
Sociologie
Les accablantes vidéos des brutalités policières contre les Afro-Américains
Ce sont dix vidéos qui font froid dans le dos. Elles couvrent la période de juin 2013 à juillet 2015 et montrent comment, aux États-Unis, un simple contrôle routier peut dégénérer en meurtre, comment un policier peut tirer dans le dos d’un homme désarmé ou mettre violemment à terre une adolescente en sortant son pistolet. Autant de « preuves irréfutables » – « Smoking gun evidence » – des violences faites aux Afro-Américains ou aux Hispaniques, estime le New York Times.
On y voit, entre autres, les bouleversantes images de Sandra Bland, une femme de 28 ans originaire de la banlieue de Chicago, interpellée le 10 juillet pour avoir omis de mettre son clignotant et finalement violemment extirpée de sa voiture et menottée. Trois jours après, elle était retrouvée morte dans sa cellule.
La vidéo de la dernière victime en date est celle de Samuel Dubose, 43 ans, tué le 19 juillet lors d’un simple contrôle à cause d’une plaque d’immatriculation manquante. La caméra du policier meurtrier de 25 ans a filmé toute la scène.
Echos d'éco, Sociologie
Quand l’Afrique s’éveillera
— Par Max Pierre-Fanfan Journaliste/Réalisateur/Écrivain —
Un vent « d’afro-optimisme » a soufflé lors de la 3ème conférence internationale sur le financement du développement qui s’est tenue, du 13 juillet au 16 juillet 2015 à Addis-Abeba en Éthiopie.
Cette conférence s’est achevée par l’adoption d’un vaste plan d’action destiné à financer les 17 objectifs de développement durable (ODD) qui doivent être entérinés lors du sommet de New-York en septembre et qui s’achèvera à la conférence de Paris sur le climat en décembre 2015.Dans un document officiel, les 193 états membres de l’organisation des Nations Unies ont convenu d’établir un forum mondial pour les infrastructures afin d’identifier et de combler les lacunes dans ce domaine et de veiller à ce que les projets soient écologiquement, socialement, économiquement durables. Ils se sont réengagés à consacrer 0,7% de leur revenu national brut (RNB) pour leur aide publique au développement(APD). L’union européenne promet d’accroître son aide au pays les moins avancés à 0,2%du RNB d’ici à 2030.Un accord a également été trouvé concernant la mobilisation des ressources fiscales des pays en développement. Cet accord prévoit une série de mesures qui vise à élargir la base des recettes, à améliorer la collecte des impôts et à lutter contre la fraude fiscale et les flux financiers illicites.
Echos d'éco, Politiques, Sociologie
Le vote fertile du peuple grec
— Par André Lucrèce * —
Saluons d’abord cette éclosion de courage – en dépit de toutes les pressions et de tous les excès de langage – afin de faire face à une tentative consistant à réduire un peuple à l’impuissance et à l’acquiescement aux injonctions des puissants. Ces injonctions les plus folles, les plus irresponsables et les plus perverses constituaient un curieux mélange d’irrespect et de cruauté qui méritaient d’être rejeté par le peuple grec.
Mais pourquoi s’intéresser à la crise entre la Grèce et l’Europe, question qui pourrait nous paraître lointaine et extérieure à nos préoccupations ?
D’abord parce que la Grèce se trouve dans une situation qui n’est pas si éloignée de la nôtre : une économie en grande difficulté, un chômage à 28% (24% chez nous), 60% pour ce qui est du chômage des jeunes, le même taux en ce qui nous concerne, des inégalités sociales criantes, une jeunesse aux abois. Ensuite parce que les leçons de l’histoire sont toujours instructives.
Certes, la Grèce est un pays souverain. Et c’est bien là le problème.
Car à travers la crise gréco-européenne, nous assistons à une forme d’agression contre la souveraineté d’un pays et contre son gouvernement démocratiquement élu, sous prétexte que ce pays est en difficulté et que l’Europe, la Banque Centrale Européenne et le FMI se portent prétendument à son secours.
Echos d'éco, Sociologie
A propos d’un dégradation des relations sociales en Martinique
Que cherche la branche extrémiste du patronat ?
Tribune de Philippe Pierre-Charles, secrétaire général CDMT
Il faut bien parler d’une branche extrémiste du patronat par comparaison avec ceux qui, bon an mal an, échangent, discutent, négocient, signent des accords avec ou sans grève. Il est même des médiateurs qui se félicitent de réussir… à cent pour cent la conciliation des parties après conflit.
La branche extrémiste quant à elle défraye plus souvent la chronique, car ses hauts faits provoquent des remous à répétition et s’étalent dans la presse avec une navrante banalité. Dans ses entreprises, en plus des compréhensibles tensions de classe, règne un climat de guerre sociale larvée. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) se concluent rarement, les grèves durent ou se répètent, les huissiers, gendarmes ou policiers, ne sont jamais loin ; les tribunaux sont mobilisés ; leurs avocats prospèrent ; les entraves au dialogue font partie de leur arsenal ordinaire. C’est aussi le temps où des patrons de plus en plus nombreux refusent carrément les médiations, narguant ainsi sans crainte l’inspection du travail, voire le tribunal, comme à la SME !
Sociologie
Trop noire pour être française ? La République aveugle à la couleur mais les citoyens…
« Trop noire pour être française ? » sur Arte, vendredi 3 juillet à 23 h 10. Isabelle Boni-Claverie analyse, à l’aide de témoignages et de nombreux chercheurs, le racisme ordinaire en France. Elle retrace sa propre histoire familiale et son parcours, empreint d’un « marqueur social » lié à sa couleur de peau.
« L’Express » : Qu’est-ce qu’être Français ? « Le Point » : Comment peut-on être Français ? Les deux questions ont l’air de travailler les deux hebdomadaires, qui les propulsaient en Une la semaine dernière. Isabelle Boni-Claverie, elle, s’interroge : est-elle trop noire pour être Française ? Evidemment, la question n’en est pas une.
La réalisatrice, également scénariste pour la télévision et le cinéma, narre, avec ce documentaire diffusé bien trop tardivement, sa propre histoire pour finalement relater celle de la France : métisse, elle est la petite-fille d’un Ivoirien et d’une Française qui, en se mariant, se sont placés à l’avant-garde du mariage mixte. Isabelle Boni-Claverie a eu de la chance : élevée dans une famille de catégorie sociale élevée, elle s’imagine ne jamais connaître les discriminations.
Sociologie
États-Unis. Sept « églises noires » brûlées depuis la tuerie de Charleston
En quelques jours, sept églises de la communauté noire ont été ravagées par les flammes aux États-Unis. L’origine criminelle de certains incendies ne fait plus de doute, si bien que de nombreux internautes parlent de terrorisme.
L’église de Greeleyville, en Caroline du Sud, est maudite. Il y a tout juste 20 ans, en juin 1995, deux hommes se disant affiliés au Ku Klux Klan incendiaient l’édifice. Il avait fallu un an pour tout reconstruire. Bill Clinton s’était alors déplacé en personne pour inaugurer le nouveau Mount Zion Church.
20 ans plus tard, les flammes ont embrasé à nouveau cette église principalement fréquentée par la communauté noire. Le tout dans un contexte quelque peu particulier, puisque six autres édifices religieux ont brûlé dans le pays en à peine sept jours. Sur Twitter, de très nombreux internautes s’interrogent sur les circonstances de ces brasiers, craignant des actes racistes. Le hashtag #WhoIsBurningBlackChurches a ainsi été tweeté plus de 160 000 fois en à peine trois jours. Quelques jours après la tuerie de Charleston, certains évoquent d’ores et déjà des « actes terroristes ».
Sociologie
Fusillade à Charleston : écoutez la réaction de Mumia Abu-Jamal
Le militant noir-américain, aujourd’hui en prison à vie, réagit au drame de Charleston (Caroline du Sud) où neuf Noirs ont été assassinés dans l’enceinte d’une église. Pour Mumia, la seule motivation de l’auteur de ce crime « est celle de la suprématie blanche, ou celle de la haine profonde du peuple noir ».
Voici une transcription en Français de l’intervention de Mumia :
« Un jeune homme blanc, à peine majeur, entre dans la plus glorieuse église noire de Charleston et, après son départ, une nouvelle histoire dramatique est écrite.
Venu assister la nuit de mercredi à une étude de la Bible, il reste assis près d’une heure, mais son esprit n’est pas préoccupper par la vie de Jésus ni sur celle de ses disciples. Son esprit est obséder par l’envie d’assassiner, d’assassiner en masse. Lorsque la porte de l’église se referme derrière lui, neuf âmes noires, la plupart de vieilles personnes, ont été tués, la bible dans leurs mains. L’homme, ou plutôt le jeune garçon, n’est pas venu pour en apprendre davantage sur la religion, car il avait une croyance, celle de la suprématie blanche, ou celle de la haine profonde du peuple noir.
Sociologie
Quelles dimensions pour les sex-toys ?
— Par Pierre Barthélémy *—
Une enquête publiée au début de l’année par le Washington Post montrait qu’aux Etats-Unis, depuis la parution de la romance érotique Cinquante nuances de Grey de la -Britannique E. L. James, les accidents de sex-toys avaient explosé, passant en 2012 la barre des 2 500 admissions aux urgences, soit deux fois plus que ce qui était enregistré cinq ans auparavant. Sans entrer dans les détails scabreux, le journal américain précisait que 58 % des personnes hospitalisées étaient des hommes, et que -l’essentiel des patients – dont le plus âgé affichait la bagatelle de 85 printemps – venaient se faire ôter ce qu’on appelle techniquement » un corps étranger « , coincé parfois depuis plusieurs jours (on ne rit pas) dans un orifice auquel il n’était pas adapté.
Recommandés par les médecins
Ainsi que l’explique une étude américaine publiée en mars dans le Journal of Sexual Medicine, vibromasseurs et godemichés sont de plus en plus souvent recommandés par les -médecins – certains praticiens, au pays du dollar, en vendent d’ailleurs eux-mêmes – pour augmenter le -désir et faciliter l’orgasme.