Catégorie : Sociologie

Les Martiniquais et leur jeunesse : Que se passe-t-il ?

Incompréhension, Rupture ou affrontement larvé ? Où en est-on ? Où va-t-on ? Que fait-on ?

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— Par Thierry Ichelmann —

Introduction

La Martinique (et pas seulement elle) fût consternée ce dimanche 24 mai 2015, de découvrir certaines images, datant de la veille au soir :

Une partie de sa jeunesse, à moto, jaugeant, défiant, affrontant des forces de l’ordre, dans l’exercice de leur mission.

Il y eût d’abord un temps de questionnements, se demandant si c’était bien une scène véridique ou un montage pour interpeller, puis s’est posée la question de savoir si c’était bien en Martinique. Ensuite a suivi un temps d’émission d’hypothèses :

  • Savaient-ils que les forces de l’ordre étaient là, et ont-ils voulu les défier ?

  • Ont-ils vu qu’ils étaient filmés, et ont-ils alors voulu faire le spectacle ?

La grande majorité des réactions publiques oscille entre condamnation, indignation, excès de légalisme et demande de manifestation de forte autorité.

Que se passe-t-il avec notre jeunesse ? Notre jeunesse est-elle démesurément violente ? Irrespectueuse ? La Martinique a-t-elle peur de sa jeunesse ? Y-a-t-il rupture entre la société martiniquaise et sa jeunesse ?

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Halte à la misogynie raciste

— Par Françoise Vergès, et Gerty Dambury & collectif —
sexisme_racismeChaque jour en France, une misogynie renforcée de racisme s’exprime. Son but est de blesser et de nuire, d’offenser et de porter atteinte au plus intime. Il y a les « Sale noiraude », « T’es une Black moche, même pas baisable », et « T’as quoi sous ton voile ? », mais aussi de manière plus perverse, plus perfide, les « Vous êtes sûres que vous savez faire ça ? », « Vous avez vraiment les compétences ? ».

Soyons claires : nous ne parlons pas ici des racistes que les médias aiment épingler, ceux de l’extrême-droite.

Nous parlons ici de femmes et d’hommes qui signent des pétitions humanitaires et dénoncent le racisme, qui ont défilé le 11 janvier,qui clament haut et fort leur amour de l’Afrique et des Africains, qui organisent débats et colloques sur « L’Autre », qui citent Voltaire, Lévinas, ou Ricoeur, mais qui sont convaincus, profondément convaincus, qu’ils savent mieux ce qui est bon pour « nous ». Nous parlons ici plus précisément du monde de la culture, des directeurs de théâtre, des metteurs en scène, des professionnels des musées… tout ce monde qui véhicule l’idée d’une culture française fixe et atemporelle et regarde avec ignorance assumée, indifférence ou mépris, ce que nous proposons, ce que nous créons, ce que nous imaginons.

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Des ethnologues dénoncent la vente des objets cultuels des Indiens Hopi

katsina_opi— Par Jean-Patrick Razon (Ethnologue, Survival International France), Patrick Perez (Ethnologue, enseignant-chercheur à l’Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse (ENSAT)) et Gilles Colin (Doctorant en ethnologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)) —
Certes, le sort des hommes se partage le plus souvent entre dérisoire et tragique et notre monde disparaîtra un jour sans laisser de traces. Pour autant, la récente destruction de monuments en Mésopotamie, par le dernier nihilisme en date, a paru détestable, parce qu’en ces vestiges et l’intérêt qu’ils continuaient de susciter, c’est l’idée d’une humanité réconciliée par la curiosité et la diversité qui demeurait, comme un défi adressé au destin par nos émotions et notre intelligence. Mais il est une barbarie plus insidieuse à laquelle de simples lois ou des accords entre gouvernements pourraient aisément remédier. La France en ce domaine, par sa définition minimale de l’inaliénabilité des biens culturels, fait preuve d’une indifférence incompréhensible aux destructions possibles ou réelles de patrimoines vivants. Sans égard pour ceux dont ils sont parfois l’unique richesse.

Ainsi la vente d’une centaine de katsinam des Indiens Hopi d’Arizona, à Drouot en avril 2013, juin et décembre 2014 et ce mercredi 10 juin a naturellement été un choc pour tous ceux qui connaissent cette tribu et sa culture vivante.

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Violences policières contre des Noirs aux Etats-Unis : cinq arrestations marquantes

violences_policieresLes violences policières sont un vrai problème aux Etats-Unis, et particulièrement contre la population Noire. De plus en plus souvent, des vidéos filmées par des témoins dénoncent sur Internet ce type de violences. Parmi les plus choquantes, celle de l’arrestation de Walter Scott, abattu le 7 avril par un policier de huit coups de fusil dans le dos alors qu’il prenait la fuite. Ou encore celle de Martese Johnson, un étudiant Noir qui se fait arrêter de manière violente par la police, la tête ensanglantée sur trottoir.

Nouvelles violences policières envers la communauté noire à McKinney, Texas

Les faits se sont déroulés vendredi, après qu’une bande de jeunes Texans a investi la piscine d’une résidence privée sans en avoir l’autorisation dans la ville de McKinney, à 65 kilomètres de Dallas au Texas. Appelés sur place, les policiers ont évacué les adolescents et l’interpellation a mal tourné.

Sur la vidéo, le Caporal Eric Casebolt s’en prend violement à une jeune fille noire âgée de 14 ans. Deux de ses amis vont tenter d’intervenir pour essayer de calmer le policier. Ce dernier menace ensuite les deux jeunes avec son arme avant que d’autres agents n’arrivent pour lui prêter main forte.

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Fifa: Jack Warner visé par une enquête sur la disparition de l’argent du séisme en Haïti

jack_warnerJack Warner, l’ancien vice-président de la FIFA, aurait détourné de l’argent au bénéfice des victimes du tremblement de terre en Haïti.

Au coeur du scandale de corruption qui secoue la FIFA, Jack Warner aurait détourné 750.000 dollars versés par la FIFA et la Fédération sud-coréenne en faveur des victimes du tremblement de terre survenu en Haïti en janvier 2010.

Lire aussi : Haïti : pourquoi la Croix-Rouge américaine n’a construit que 6 maisons avec les 488 millions de dollars collectés

Ce montant ne serait jamais arrivé à destination. Selon la BBC, les enquêteurs américains soupçonnent que cet argent a été déposé sur un compte géré par l’ex-Président de l’instance internationale du football.

D’après les documents en possession de la chaîne publique britannique, la somme n’est jamais parvenue aux associations d’aide aux victimes. Garvin Nicholas, le ministre de la Justice de Trinidad-et-Tobago, a annoncé vouloir tout mettre en oeuvre pour retrouver cet argent. De son côté, l’intéressé, sous le coup d’une extradition vers les Etats-Unis, continue à clamer son innocence.

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« Où va la presse ? », se demande Politis

— Par Caroline Constant —

presseLes habitudes de lecture des journaux changent : l’hebdomadaire Politis étudie le phénomène à la loupe dans un hors série.
Bonne nouvelle : les Français continuent de lire la presse. En revanche, leurs habitudes de lecture se sont radicalement transformées, puisqu’aujourd’hui, 45% d’entre eux lisent les journaux sur leur ordinateur ou leur smartphone. Et ces proportions augmentent vite : un tiers  des 64% de Français qui lisent la presse chaque jour n’achètent pas la presse papier, contre 22% en 2014. Tel est le bilan du sondage réalisé pour le hors-série de l’hebdomadaire Politis, qui sort aujourd’hui en kiosques (5 euros). Intitulé « Où va où la presse ? », il s’intéresse à la fois à l’évolution du métier de journaliste, aux évolutions technologiques, aux pistes économiques suivies par différents acteurs du secteur pour sortir de la crise, et aux habitudes des lecteurs de journaux. 

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Le créole : une obligation d’expression

— Par Pierre Pastel* —

pousse_creoleAu moment où le Président de la république vient d’annoncer son intention d’engager la procédure de ratification de la charte européenne datant de 1992, faisant obligation aux États signataires (dont le France) de reconnaître les langues régionales et minoritaires, le sociologue Martiniquais Pierre Pastel* nous fait découvrir, en quelques clichés, le créole dans sa lutte pour  éviter l’étouffement face au français et face à la mondialisation culturelle.

Lajol pa bon ba’w é i bon ba mwen ?

Qu’est-ce qu’exister pour un homme si ce n’est de s’exprimer par tous les moyens qu’il a à sa disposition, de dire au monde « son monde » d’abord  tel qu’il a été façonné par son environnement premier ? Exister c’est vivre certes, mais c’est d’abord un réflexe congénital de respiration. Respiration pour … vivre avec soi et au milieu des autres. Peut-on donc attendre d’un homme qu’il vive épanoui sans respirer ? Non.
Il en est de même pour tout groupe humain habité par sa culture racine, sa langue poto mitan, véhicule complice par lequel et avec lequel il se sait exister et se signale.

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Ces femmes qui ne disent pas « je t’aime »

je_taime_pas_possiblleJe t’aime : « Locution. Expression la plus répandue pour exprimer à quelqu’un qu’on l’aime, qu’on a une très forte affection pour lui. » Une définition si simple et un aveu si compliqué. Si certaines le disent naturellement et fréquemment, pour d’autres, l’expression reste coincée au fond de la gorge. Plusieurs raisons expliquent ce blocage. Témoignages et analyses du psychanalyste Saverio Tomasella et de la psychologue clinicienne Geneviève Djénati.

En ce moment « Édouard et moi sommes en couple depuis six ans. Je ne lui ai jamais dit « je t’aime », alors que je l’aime, évidemment. Au début de notre relation, il me demandait si je l’aimais. Je lui ai répondu que je ne disais pas « je t’aime » comme on dit « bonjour », que c’était lourd de sens et que je ne le dirai qu’à l’homme de ma vie. » Après six ans de relation, Charlotte, étudiante en droit de 26 ans, sait bien qu’Édouard est l’homme de sa vie. Pourtant, elle ne prononce toujours pas les trois mots magiques : « C’est devenu un jeu entre nous.

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L’impérialisme occidental n’est pas à l’œuvre dans l’affaire de la FIFA

— Par Ian Buruma (Professeur d’idées politiques et de journalisme au Bard College (New York))—

blatterLe patron de la FIFA vient de démissionner, sans doute sentait-il que la police américaine se rapprochait de lui. Il existe une longue tradition de racket dans l’univers du sport professionnel. La mafia américaine est, par exemple, intervenue dans le monde de la boxe. La FIFA constitue tout simplement la vache à lait la plus généreuse qui soit au monde.

Ainsi certains comparent-ils aujourd’hui la FIFA à la mafia, qualifiant Sepp Blatter de « Don Blatterone ». Cette comparaison n’est cependant pas tout à fait juste. Rien ne prouve à ce jour que quelque contrat d’assassinat ait jamais été conclu par le siège de la FIFA à Zurich.

Pour autant, la nature secrète de l’organisation, l’intimidation que subissent ses dirigeants de la part de certains rivaux, ainsi que le recours aux faveurs, bakchichs et autres transferts de dettes, représentent autant de parallèles troublants avec l’univers du crime organisé.

On pourrait bien entendu préférer considérer la FIFA comme une organisation dysfonctionnelle, plutôt que comme une entreprise criminelle.

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« Vivre ensemble, travailler ensemble… »

Texte commun et engagements partagés des organisations syndicales CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, UNSA, FSU et Solidaires.

ensembleAprès les terribles événements du mois de janvier qui ont visé le journal Charlie Hebdo, des policiers et le magasin Hyper-Cacher, les organisations syndicales entendent prendre la pleine mesure de ce qui  s’est passé, tant le 7 et le 9 que les 10 et 11 janvier 2015. Après avoir réagi ensemble et contribué à la mobilisation citoyenne, elles ont décidé d’engager un travail commun nouveau dont ce texte partagé est la première traduction.

Cette contribution ne prétend pas effacer les sensibilités différentes qui s’expriment dans chacune des organisations à partir de leur histoire, de leurs orientations et de leurs positionnements revendicatifs. Le mouvement syndical, riche de cette diversité, est constitutif d’une société démocratique. Il se retrouve sur les valeurs essentielles que sont l’égalité, la fraternité, la solidarité, le respect des droits de l’Homme et les libertés. Son action est inconciliable avec toute logique discriminatoire, sexiste, raciste ou antisémite. 

C’est dans cet esprit que le mouvement syndical, avec tous ceux qui croient à l’action citoyenne et collective, veut assumer son rôle.

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Haïti : pourquoi la Croix-Rouge américaine n’a construit que 6 maisons avec les 488 millions de dollars collectés

seisme_haitiCinq ans après le séisme qui a dévasté l’île, provoquant la mort de dizaines de milliers d’Haïtiens et laissant des centaines de milliers de personnes sans soin ni abri, le « Guardian » évoque 60.000 Haïtiens qui vivent encore dans des tentes. Les sites ProPublica et NPR révèlent les responsabilités et défaillances de la Croix-Rouge américaine sur le terrain.

Après le séisme dévastateur de 2010, la Croix-Rouge américaine a recueilli près d’un demi-milliard de dollars pour porter secours en Haïti. Mais selon une enquête publiée par les sites de presse ProPublica et NPR, « l’organisation a enchaîné les échecs sur le terrain », et a grossièrement exagéré les montants alloués à la reconstruction du pays. Ainsi, bien que l’organisation ait affirmé avoir fourni un logement à plus de 130.000 personnes, seulement 6 maisons permanentes auraient été véritablement construites.

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Une comparaison originale entre Marx et Foucault pour dépasser le capitalisme

— Par Jérôme Lamy,  Historien des sciences —
marx_foucaultFoucault avec Marx, de Jacques Bidet. Éditions La Fabrique, 240 pages, 13 euros. Grâce à une analyse rigoureuse des contradictions potentielles entre les deux philosophes Marx et Foucault, Jacques Bidet livre 
un ouvrage essentiel pour une philosophie politique permettant de penser le dépassement du capitalisme.

Le projet du livre de Jacques Bidet n’est pas de comparer Marx à Foucault, ni de suturer leurs ensembles théoriques en vue d’une intégration conceptuelle. Le propos est plus large, plus ambitieux aussi. Il s’agit de produire une théorie métastructurelle de la modernité. En considérant les œuvres de Marx et de Foucault comme des façons de penser la rationalisation des rapports sociaux sous leurs formes les plus générales, Jacques Bidet envisage une nouvelle approche des principes généraux organisant les forces productives. Il commence par répertorier les différences fondamentales entre Marx et Foucault : si le premier pense en termes de structures (et de reproduction de celle-ci), le second envisage les dispositifs (comme des articulations des discours aux pratiques). Les cours de Foucault à la fin des années 1970 se sont orientés vers une analyse du libéralisme et des arts de gouverner.

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Islamisme et dictature, les deux faces d’une même pièce

— Entretien réalisé par Sophie Joubert et Rosa Moussaoui —

islam_islamismeDe passage à Paris, l’Égyptien Alaa El Aswany et l’Algérien 
Kamel Daoud se sont prêtés au jeu du dialogue entre deux écrivains aux premières loges des bouleversements qui refaçonnent, depuis 2011, le Maghreb et le Machreq. Paroles de liberté en toute liberté.

Alaa El Aswany, dans votre livre Extrémisme religieux et dictature, vous évoquez à propos de l’islamisme et des régimes autoritaires les deux faces d’un même malheur historique… Quels liens ces deux projets politiques entretiennent-ils ?

Alaa El Aswany : Je parlerai de l’Égypte. L’Occident commet à mon avis une erreur en appliquant la même grille de lecture à tous les pays arabes… Dès 1952, en Égypte, ce piège s’est mis en place : d’un côté la dictature, de l’autre, le fascisme religieux, avec une alliance tacite entre le dictateur et les extrémistes. Le dictateur utilise les extrémistes pour se débarrasser du mouvement démocratique⋅ Mais lorsque les extrémistes veulent le pouvoir, une confrontation se produit : les extrémistes sont réprimés, jetés en prison, assassinés⋅ Vient ensuite le temps des négociations aboutissant à une nouvelle alliance⋅ Au final, c’est toujours le peuple qui paie l’addition, bien plus que les extrémistes.

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Quinze jours de prison ferme pour des orgasmes trop bruyants

orgasmeLes voisins n’en pouvaient plus. «On pouvait l’entendre faire l’amour depuis le milieu de la rue. C’était ridicule», a témoigné James Howkins, 33 ans, habitant de l’immeuble d’en face. «On pouvait entendre toute une série de bruits bizarres pendant l’acte sexuel. Elle n’avait pas l’air d’avoir honte. Elle gémissait constamment comme dans cette scène du film Quand Harry rencontre Sally durant laquelle Meg Ryan simule un orgasme», a rapporté une autre résidente, qui préfère conserver l’anonymat, de ce quartier de Birmingham.
La justice britannique ne plaisante pas avec la tranquillité. Un tribunal de la ville du nord de l’Angleterre a condamné lundi Gemma Wale à quinze jours de prison ferme pour ses orgasmes si sonores qu’ils troublaient la tranquillité du quartier, rapporte le Times.
«Ça a duré dix minutes»
Cette mère de deux enfants de 23 ans avait reçu plusieurs injonctions à être moins bruyante, non seulement dans ses relations intimes avec son partenaire, mais aussi dans tous les aspects de sa vie quotidienne. Musique trop forte, portes claquées, cris, jurons lors de disputes avec son petit ami lui avaient été interdits.

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Violence et délinquance des jeunes en Martinique

— Par George Huygues des Étages, psychologue et auteure d’ouvrages éducatifs —
a_lecoute_de_la_martiniqueCi-après, quelques extraits de mon livre « A l’écoute de la Martinique » qui, sans vouloir ni cautionner ni exonérer, peuvent apporter des pistes d’explications aux comportements délictueux de certains jeunes adultes à l’encontre des gendarmes, de la police et même des pompiers, corps de métiers à leurs yeux disqualifiés (« bavures policières », »justice considérée comme injuste ») qui représentent confusément pour eux un Etat, des lois, un ordre, un système (responsables de l’esclavage, du colonialisme, de la gestion néo-coloniale, des « magouilles », du « deux poids deux mesures » et du « filon »-copinage selon eux institutionnalisés, de la « crise »et de leur précarité) qu’ils récusent et contre lesquels ils se rebellent de façon certes maladroite car n’ont à leur disposition ni éducation, ni instruction, ni formation politique, ni projet collectif mobilisateur leur laissant entrevoir une amélioration de leur situation.
« La genèse de la violence des jeunes se trouve peut-être dans cette lucidité nouvelle (et douloureuse dans son impuissance à influer sur la réalité) de cette génération, largement informée par les media des « affaires », des abus et exactions commis par certains adultes détenteurs du pouvoir, de l’autorité, de la notoriété.

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Que se passe t-il chez ROGER ALBERT / NOCIBÉ depuis la grève de décembre 2014 ?

ra_nocibeCommuniqué de presse du syndicat CDMT du personnel Roger Albert :

Le syndicat CDMT du personnel Roger Albert et les salariés mobilisés, informent que suite à leur assemblée générale du mardi 26 mai 2015 à la Maison des syndicats, ils ont décidé la reprise de leur action de contestation face aux mépris de leur employeur et le refus obstiné de ce dernier de reprendre la NAO lâchement abandonnée, malgré les différentes propositions de conciliation et médiation, et nouvelles sollicitations de la Délégation salariale.

En effet dès le vendredi 29 mai 2015, les manifestations à effet reconductible reprendront en réponse à la « Politique de l’autruche », pratique irresponsable des dirigeants de Roger Albert», qui font ainsi durer le conflit et la mobilisation des personnels grévistes.

P/O Le syndicat CDMT du personnel Roger Albert
La déléguée syndicale Yetta MOMPELAT

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Nous sommes au point mort …. !
Nous faisons face à une direction arrogante, dédaigneuse et autiste ; pour qui nous n’existons pas, comme sié nous étions invisibles, malgré nos badges : « Je suis mobilisé ».
Nous témoignons que l’entreprise ROGER ALBERT réalise des bénéfices depuis plusieurs années et distribue des dividendes conséquents à ces actionnaires (en 2013, 55% des bénéfices ont ainsi été reversés à 5 actionnaires, soit : 287.313 €).

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Crise de l’emploi, l’Arabie saoudite manque de bourreaux !

decapitationLe pays ami de la France de Hollande, où pas moins de 85 personnes ont été décapitées depuis le début de l’année, manque de bourreaux. Le 29 mai à Paris, Ensaf Haider, l’épouse de Raif Badaoui condamné à 1000 coups de fouet, animera une conférence de presse.

Il y a urgence : Ryad manque de bourreaux pour exécuter les peines de mort par décapitation. Huit postes de bourreaux sont donc à pourvoir. Ce qui tend à montrer que le pôle emploi de la décapitation n’est guère encombré, et sans doute parce qu’il n’existe pas d’armée de réserve en la matière. Mieux, précise le communiqué de l’employeur, le ministère du Service public, pour manier le sabre, pratiquer l’amputation pour vol, flageller, les candidats sont « exemptés de qualification » et « d’expérience ». Leur formation se fera donc sur le tas comme chez l’ « Etat islamique » (EI) qui a désormais une longueur d’avance sur son maître saoudien. Ajoutons que la préférence nationale est automatique puisque le futur bourreau dispose d’un statut de fonctionnaire, donc d’un emploi sûr, un vrai CDI quoi !

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De la Réparation Post-Esclavagiste

— Par Emmanuel Ravaud —
http://www.madinin-art.net/images/esclavage-guada-325.jpgC’est en 1992 que Marcel Manville impulsa, d’une part l’idée de « Reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité », et d’autre part le « Débat -sur la Réparation ».
Ce n’est que neuf ans plus tard, le 21 mai 2001 que cette « Reconnaissance » a été admise et adoptée par le Parlement, sous la forte influence de Christiane Taubira.
Quant à la « Réparation », depuis 23 ans qu’elle est demandée, les autorités françaises s’obstinent à faire la sourde oreille, laissant croire que c’est chose impossible, insensée, inimaginable.
Pourtant cette « Réparation » a belle et bien été appliquée par le versement de généreuses indemnités aux békés esclavagistes qui se disaient lésés de la perte considérable de leurs substances économiques, leurs sources gratuites de richesses : leurs esclaves.
Depuis 15 ans (10 mai 2OO1), le « Convoi pour la Réparation » sillonne les mornes, les vallées et les plaines de la conscience martiniquaise pour tenter de parvenir à toucher la conscience étatique et ainsi obtenir justice à ce génocide inconcevable et impardonnable, à cette exploitation inhumaine des hommes noirs, à ce crime contre l’humanité : l’Esclavage !

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Jul, Persona non grata au Nicaragua

palabras_en_libertadLe caricaturiste français s’est vu refuser l’entrée au Nicaragua par le gouvernement alors qu’il devait participer à un forum d’écrivains.

« Cela me semble un acte lamentable, inexplicable, le gouvernement ne nous a offert aucune raison pour avoir refusé l’entrée à Jul », de son vrai nom Julien Berjeaut, a déclaré Sergio Ramirez, l’organisateur de la troisième édition du forum d’écrivains « Centroamérica Cuenta », inaugurée mardi par un hommage à Charlie Hebdo, journal satirique français, cible le 7 janvier dernier d’un attentat qui a décimé sa rédaction.

Jul devait arriver lundi à Managua pour participer à ce forum, mais il s’est vu refuser l’entrée au Nicaragua par les autorités.

« Nous ne comprenons pas, nous sommes surpris et bien sûr nous rejetons ce genre de mesures contre un caricaturiste de grand prestige mondial qui venait enrichir Centroamérica Cuenta par sa participation », a regretté Sergio Ramirez, lui-même écrivain.

Selon lui, l’ambassade de France au Nicaragua a essayé, sans succès, de faire revenir les autorités sur leur décision afin que Jul puisse assister au forum, qui réunit 70 écrivains d’Amérique et d’Europe.

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Enseigner la mémoire et l’histoire de l’esclavage

— Par Janine Bailly —
enseigner_lesclavage-2Parmi les nombreuses manifestations organisées pour commémorer l’abolition de l’esclavage, j’ai — nostalgie d’enseignante à la retraite oblige — privilégié celle offerte le 21 mai aux Archives Départementales de Fort-de-France, sous la présidence de Madame la Rectrice de l’Académie, et dont le titre prometteur autant qu’ambitieux était « Enseigner la mémoire et l’histoire de l’esclavage ». Six présentations de grande qualité se sont succédé au cours de l’après-midi, et bien qu’étant prioritairement destinées aux professeurs en activité, elles furent pour moi intéressantes et riches d’enseignement.
La première intervention, faite par Dominique Rogers, maître de conférences en Histoire moderne à l’Université des Antilles, avait pour but de nous faire découvrir l’ouvrage « Voix d’esclaves », et se proposait de répondre à la question : « Comment connaître le point de vue de l’esclave ? » en effectuant une approche historique des textes judiciaires.

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Les juifs algériens dans la lutte anticoloniale

juifs_algeriens_ds_lutte_anticolonialeOuvrage paru aux Presses universitaires de Rennes en mai 2015.

Présentation : « Pour nous qui venions à peine d’avoir l’âge de raison en ces jours d’humiliation, ces années de jeunesse ont à jamais marqué notre vie et c’est pourquoi nous sommes fiers de l’injure qu’on nous lançait comme un opprobre : Oui, nous sommes des juifs indigènes algériens… Et après ? Vous n’aurez pas notre cœur contre un certificat de nationalité dont vous vous servez comme d’un couperet de guillotine. »

Diffusées clandestinement durant la guerre d’indépendance, ces lignes ont été écrites en 1957 par des juifs algériens qui, nés citoyens français vers 1930, déchus de la citoyenneté française durant trois années et exclus de l’école sous Vichy, sont devenus des militants communistes algériens après la Seconde Guerre mondiale avant de rejoindre le FLN en 1956.

Lire aussi : Mireille Saïd, Casbah clandestine et haïk de combat.

De l’entre-deux-guerres à l’indépendance de l’Algérie, une petite minorité de juifs issus de familles autochtones ont suivi des trajectoires comparables, les déplaçant en quelques années des projets sociaux ordinaires de leurs parents – faire de leurs enfants de bons Français plus ou moins juifs – vers le projet politique inouï de s’affirmer Algériens.

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Arabie saoudite : voici les écrits qui valent 1.000 coups de fouet

— Par Pascal Riché —

mille-coups_de_fouetLe jeune blogueur Raif Badaoui a été condamné à 10 ans de prison et 1.000 coups de fouets pour ses écrits « blasphématoires ». Un petit livre présente les articles, raisonnés et lumineux, qui lui ont valu cette peine.

Si vous vous demandez encore où est Charlie, il rêve dans les toilettes de sa cellule collective, dans une geôle saoudienne. Quand il y entre, le prisonnier Raif Badaoui (aussi orthographié Raif Badawi), 31 ans, y trouve des feuilles de papier souillées, des excréments partout. La situation, écrit-il, est effroyable :
Des murs sales, des portes défoncées, rouillées. Me voilà qui tente de m’adapter pour faire face à ce chaos. Et tandis que j’examine avec attention les centaines de graffitis inscrits sur les murs poisseux des toilettes communes de la cellule, mon regard tombe sur la phrase ‘La laïcité est la solution‘. Stupéfait, je me frotte les yeux pour m’assurer que je vois bien ce que je vois.« 

Sur les murs, une main a donc écrit ton nom, Laïcité. Ce qui redonne du courage et même de la « gaieté » au prisonnier, qui a tout à coup le sentiment de voir apparaître, sur le mur misérable couvert d’obscénités, « une jolie fille séduisante » :
J’ai été aussi émerveillé qu’heureux de découvrir cette belle maxime insolite.

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Saint Edwy priez pour-nous!

Retour sur la visite E. Plenel mardi 24 mars, à 18 h 45, à la BU du campus de Schœlcher, sur le thème « Journalistes et société »

saint-plenel-1— Par JMH —

Il 18 h 45 quand j’arrive à la BU la salle est pleine, des dizaines de personnes attentives sont venues écouter Edwy Plenel venu en Martinique dans le cadre très officiel de la semaine de la presse. Le thème est la liberté d’expression. Le dispositif est un peu fermé : cinq étudiants sélectionnés à l’avance posent des questions convenues pas vraiment dérangeantes pour celui que quelqu’un qualifiera de « Martiniquais »compliment suprême pour un français venu de France.

On reviendra longuement sur l’engagement de son père lors des événements qui touchèrent la Martinique en 1959 on aura compris il s’agit de faire l’éloge du grand homme.

Edwy ne boudera pas son plaisir, il gardera la parole près de deux heures sans notes. Son discours tient un peu du prêche œcuménique et se veut pédagogique. Il fait l’éloge du multiculturalisme anglo-saxon avant de critiquer le modèle laïque français, incapable selon lui d’assumer son passé colonial.

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Louis Des Étages assassiné il y a 90 ans

— Par Frantz Édouard —

louis_des_etages-2Le dimanche 24 mai 1925 Louis Des Étages, maire de Rivière-Salée, et Charles Zizine, conseiller général canton de Ducos, ont été lâchement assassinés à l’intérieur d’une maison au bourg de Ducos par un gendarme.
Louis Des Étages, n’aura assuré son dernier mandat de Maire de Rivière-Salée que durant 8 jours.
En effet, élu le dimanche 17 mai 1925, à l’unanimité par les 17 conseillers qui composaient le conseil municipal de l’époque, il fut assassiné le dimanche 24.
Très proche des habitants de Rivière-Salée, Louis des Étages était une personnalité respectée et très impliquée dans la vie économique, sociale et politique de sa région. Il a succédé à l’ancien maire Nérée Peria dont il a été le premier adjoint⋅
Il a été d’abord instituteur et s’est orienté comme son père vers les métiers de la forge pour devenir forgeron et mécanicien. Louis des Étages et Charles Zizine étaient des hommes politiques de la fédération socialiste de la Martinique proche du député Joseph Lagrosillère⋅
A l’époque, les passions et les fraudes sont très présentes autour des élections, notamment sous l’ère du gouverneur Richard⋅ Ce jour là, le dimanche 24 mai 1925, les élections municipales de Ducos se déroulent dans une ambiance particulière et de forte tension.

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Les jeunes d’origine africaine se sentent plus discriminés que les autres dans l’entreprise

discrimination_embaucheInjustices et discriminations au travail dessinent des ressentis très différents selon l’origine et le genre. Parmi les jeunes hommes, ceux qui se sentent les plus injustement traités sont les descendants d’immigrés d’Afrique sub-saharienne. En revanche, ce sont les femmes françaises d’origine qui perçoivent le plus les injustices.

Au sein des jeunes issus de l’immigration, les écarts constatés dans la sensibilité aux discriminations dépendent du pays de naissance des parents et du genre. Chez les femmes, cette expérience renvoie plutôt à des motifs tels que l’âge, le genre et parfois les situations familiales. Chez les hommes, les injustices prennent principalement la forme de discriminations ethno-raciales. Dans les deux cas, l’ampleur de la discrimination est affectée par les formes d’emploi et les conditions de travail.

La mesure des expériences discriminatoires éclaire ainsi les orientations à développer dans les dispositifs d’égalité professionnelle. Ne pourrait-elle aussi nourrir une réflexion sur la confrontation entre des politiques publiques fondées sur des critères « objectifs » et le vécu des salariés ?

De nombreuses recherches mettent en évidence l’existence de discriminations à l’embauche à l’encontre des jeunes issus de l’immigration, en particulier ceux d’origine maghrébine ou d’Afrique sub-saharienne.

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