— Par Noémie Halioua —
INTERVIEW – Pour le philosophe Damien Le Guay, auteur de La face cachée d’Halloween, la fête anglo-saxonne a perdu en France son aspect familial et «bon enfant» pour ne devenir qu’un prétexte commercial.
Comment expliquez-vous le fait qu’Halloween connaisse aussi peu de popularité en France par rapport aux pays anglo-saxons?
Damien LE GUAY. – Cela a débuté en 1997, les promoteurs d’Halloween français ont insistés sur les éléments comme les vampires ou les fantômes qui entretiennent les peurs pour des raisons commerciales. Cela pour vendre des masques, des déguisements, des chapeaux pointus et des maquillages. D’autre part, ceux-ci ont mis de côté l’aspect familial et «bon enfant» de cette fête, comme cela est le cas aux État-Unis.
À partir de 2005, ce qui devait être un «relais» de consommation festive entre septembre et Noël, est devenu anxiogène. Pourquoi rajouter de la peur à un monde de plus en plus inquiétant? Pourquoi favoriser la laideur alors que les enfants ont tant besoin d’apprendre les valeurs de bienveillance pour favoriser le vivre-ensemble? Pourquoi, quand les écoliers sont confrontés à tant de risques dans leur apprentissage (harcèlement entre enfants, violence scolaire, mise en difficulté pour l’acquisition des savoirs fondamentaux, programmes télévisuels de plus en plus trash…) en rajouter?