Catégorie : Sociologie

La police des Noirs en Amérique et en France, aux XVIIe et XVIIIe siècles

la_police_des_noirsXVIIe et XVIIIe siècles, la France est une puissance colonisatrice qui prospère en outremer.
Face la domination blanche, les esclaves se livrent au marronnage de toutes parts, entreprennent la destruction des intérêts de leurs maîtres, attentent même à leur propre vie compromettant ainsi l’objectif qui fut à la base de l’occupation des territoires.
Pour enrayer les nombreuses révoltes noires et contenir ses insoumis, le pouvoir français se voit dans l’obligation d’adapter, de réorganiser totalement ses institutions judiciaires et son système policier.
Cette étude minutieuse et fort bien documentée aborde une tranche de l’histoire de l’esclavage sous un angle nouveau, celui du rapport complexe régissant la justice, le pouvoir des hommes blancs et les Noirs, asservis ou libres.

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Introduction
on a beaucoup écrit sur la condition des noirs vivant aux Antilles et en Guyane sous l’ancien Régime. aucun ouvrage n’aborde pourtant la police 1 de ce groupe, qui était une réalité, même si l’on peut relever ici et là quelques réflexions sur la question.

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« L’esclave avait-il donc une âme ? La fête servile à la Martinique » par Albanie Burand

esclave_avait_il_une_ameHistoire

Le thème de la fête servile nous offre de découvrir un aspect de la vie des esclaves que les études et recherches avaient négligé. La connaissance de ce groupe social s’en est trouvée lourdement déformée et aujourd’hui encore, nombreux sont ceux qui croient que la vie de l’esclave ne s’est résumée qu’au travail avec ses corollaires de souffrances, de privations et toutes les cruautés qui font que la mort semblait pour un grand nombre l’issue la meilleure.

Le discours actuel sur le sujet exprime souvent toute l’émotion d’un peuple en quête de réhabilitation. La justification du besoin de compensation de la population contemporaine conduit à procéder, de façon inconsciente peut-être, à la sélection des faits étudiés, occultant ceux qui ne soutenaient pas leur plaidoyer.

L’histoire de l’esclavage n’est alors devenue, dans c et esprit , qu’un moyen de reconnaissance identitaire. La fête servile ne deviendra- t-elle pas un instrument que le groupe dominant utilisera pour instaurer, sinon rappeler une distance effective entre colons et esclaves ? Ne deviendra-t-elle pas un élément d u code de détermination du statut des groupes ?

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Dieudonné condamné à deux mois de prison avec sursis et interdit de séjour au Québec

dieudo_senti_movaiIntercepté par deux agents des services frontaliers à sa sortie d’avion, l’humoriste français Dieudonné M’Bala M’Bala a finalement été refoulé hors du Canada en début de soirée, mardi.

Dieudonné devait donner cinq spectacles à Montréal du 11 au 15 mai à l’Espace Mushagalusa. Le spectacle de Dieudonné à Québec était prévu le 16 mai à LaScène Lebourgneuf à Québec, et celui de Trois-Rivières le 18 mai à La P’tite Grenouille.

Par ailleurs Dieudonné M’Bala M’Bala, dit Dieudonné, a été condamné mardi 10 mai par le tribunal correctionnel de Paris à deux mois de prison avec sursis et à 10 000 euros d’amende pour des passages de son spectacle La Bête immonde. Le tribunal l’a ainsi reconnu coupable des délits d’injure raciale et provocation à la haine.

Le parquet de Paris avait cité Dieudonné M’Bala M’Bala à comparaître au terme d’une enquête préliminaire ouverte après un signalement du préfet de police de Paris à l’été 2014. Un nouveau signalement avait été fait le 20 février 2015 à la suite d’une autre représentation. Dans ce spectacle, Dieudonné, fers aux pieds, déguisé en détenu de Guantanamo, discourait sur le rôle qu’il attribue aux juifs dans la traite des Noirs et ironisait sur le génocide commis par les nazis.

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Sociétés marronnes des Amériques

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Te yu koko yu futu, san di meki yu kaï no de na fesi, a de na yu baka

En marchant, l’homme qui bute sur un obstacle et trébuche ignore la raison de sa chute s’il ne se retourne pas pour en connaître la cause. Elle peut s’expliquer par la présence d’une motte de terre, d’une pierre, d’une souche d’arbre sur le chemin ou provenir de l’individu lui-même.

Cet adage bushinengue appelle à la vigilance sur le passé pour construire le présent.

Le colloque Marronnages et leurs productions sociales et culturelles dans les Guyanes et le bassin caribéen du XVIIe-XXe siècles : bilan et perspectives – Mémoires, patrimoines, identités et histoire, organisé par des descendants de Marrons dont les actes sont publiés ici, s’inscrit dans cette démarche.

Jusqu’à une époque récente (1960-1970), l’histoire du marronnage n’avait pas droit de cité dans le contexte surinamien, guyanais, antillais (Martinique, Guadeloupe) car elle rappelait le souvenir d’individus qui s’étaient dressés contre l’ordre établi, qui avaient refusé la « civilisation » pour s’enfuir dans la forêt.

Les plus grands spécialistes de ces rété sizé (ceux qui sont restés assis et muets), c’est-à-dire les groupes socio-culturels en marge de l’histoire officielle ou globale, nationale ou régionale sont ici réunis pour déloger le passé esclavagiste et marronniste de son enveloppe émotionnelle, catégorielle, clanique, familiale, individuelle ou collective afin de favoriser un dialogue des cultures et de redonner au terme « marron » sa dimension historique, culturelle et géographique en mettant en lumière la personnalité et les pratiques de ces esclaves qui avaient décidé de prendre leur destin en main.

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COMAIMOR’

comaimorLa période des commémorations de l’abolition de l’esclavage commence avec le 27 avril (signature du décret d’abolition de l’esclavage), se poursuit avec le 10 mai (adoption par le Parlement de la loi Taubira reconnaissant l’esclavage crime contre l’humanité), le 22 mai (abolition de l’esclavage en Martinique), le 27 mai (abolition de l’esclavage en Guadeloupe) et le 10 juin (abolition de l’esclavage en Guyane).

Pourquoi une commémoration sur un mois :
Cette manifestation, étendue sur un mois, plutôt que sur une journée pour “acquérir des connaissances sur les questions de la traite négrière, de l’esclavage, des abolitions et de la mémoire.
Ces connaissances sur ces sujets ont pour objectifs de développer une réflexion civique sur le respect de la dignité humaine et la notion de crime contre l’humanité.
DATES À RETENIR
CONFÉRENCES

Les arts et les lettres contre l’esclavage : le combat abolitionniste par les arts.
Marcel Dorigny – Maître de conférence – Université de Paris VIII
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10 mai 2016 / 18h30 – 20h00 – Salle polyvalente École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE)

Le devoir de mémoire : fin de l’amnésie ?

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Les étrangers sont victimes d’une «logique de suspicion» en France

etranger_en_franceDéfenseur des droits estime que le respect des droits fondamentaux des étrangers est un marqueur essentiel du degré de défense et de protection des libertés dans un pays.

Il entend, dans ce document, pointer l’ensemble des obstacles qui entravent l’accès des étrangers aux droits fondamentaux, en prenant appui sur les décisions de l’Institution mais en identifiant aussi de nouveaux problèmes juridiques.

Il convient au préalable de noter que :

Concernant l’entrée, le séjour et l’éloignement, le droit positif autorise les différences de traitement fondées sur la catégorie juridique « étranger ». Dans ces domaines, le pouvoir discrétionnaire de l’Etat est important. Il n’est toutefois pas sans limite et ne saurait en aucun cas être discriminatoire. Il appartient au Défenseur des droits de rappeler que, même dans un domaine aussi régalien, le respect des droits fondamentaux doit être garanti.
A l’inverse, dans la plupart des domaines de la vie quotidienne, protection sociale, enfance, santé, logement …, le droit interdit a priori d’établir des différences de traitement. Cependant, au-delà des pratiques illégales qui contreviennent à cette interdiction, comme les refus de scolarisation ou d’accès aux soins par exemple, c’est la règle de droit elle-même qui, en instaurant parfois des critères apparemment neutres, limite de fait le plein accès aux droits fondamentaux des étrangers.

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Accepter (enfin) l’histoire de l’esclavage dans le récit national

— Par Dominique Sopo, Président de SOS Racisme —

esclavage_memoireA l’occasion du 10 mai, journée nationale de commémoration des traites négrières, le Chef de l’Etat a une occasion à saisir : annoncer la création d’un musée de l’esclavage à Paris.

Le 21 mai 2001 était promulguée la loi Taubira reconnaissant dans le droit français la traite négrière et l’esclavage comme des crimes contre l’Humanité.

Depuis 2006, la date du 10 mai est celle de la journée nationale de commémoration des traites négrières, de l’esclavage et de leurs abolitions.

Pourtant, 15 ans après le vote et la promulgation de la loi Taubira, un malaise nous saisit. Car, en 15 ans, si chaque 10 mai des cérémonies annuelles ont été tenues en présence des présidents de la République successifs, si des progrès ont été réalisés dans les programmes scolaires concernant la place de cette histoire-là et si un musée de l’esclavage – le Mémorial ACTe – a été inauguré l’an dernier en Guadeloupe, beaucoup d’énergie semble déployée pour que cette histoire-là reste cornérisée.

Cornérisée sur le plan commémoratif au seul 10 mai, cornérisée sur le plan muséal à la seule Guadeloupe, cornérisée sur le plan des programmes scolaires par le fait qu’elle n’est guère articulée à un récit national.

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Création de la fondation « Esclavage et réconciliation »

— Communiqué de presse —

cm98-reconciliationParis, le 5 mai 2016

CRÉATION DE LA FONDATION «ESCLAVAGE ET RÉCONCILIATION»

À l’initiative du Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98), des associations citoyennes, des personnalités, des entrepreneurs et intellectuels origi­naires de l’Outre-mer se sont réunis pour créer la fondation Esclavage et Réconciliation.

Dans la continuité de l’hommage rendu à la mémoire de Victor Schœlcher le 27 avril dernier au Panthéon et au cœur de la période traditionnellement propice aux commémorations liées aux victimes de l’esclavage et à son abolition, des descendants d’esclaves, de colons, et d’engagés indiens ont décidé de s’engager dans une démarche déterminée de Réconciliation.

Le constat effectué par les créateurs de cette fondation est que les sociétés ultramarines restent toujours bloquées par la prégnance d’une mémoire conflictuelle de l’esclavage.

Refusant de subir le poids d’une Histoire traumatique, lourde de ressentiments et de rejets, l’objectif de la fonda­tion Esclavage et Réconciliation est de construire une mémoire apaisée de l’esclavage en vue de développer des sociétés solidaires, dynamiques et non conflictuelles pour les générations futures.

La fondation s’attachera particulièrement :

à accompagner les initiatives généalogiques, éducatives et culturelles qui garantissent le travail mémoriel dans le sens de la réconciliation

à amplifier les travaux historiques, anthropologiques, culturels et cinématographiques traitant de l’esclavage colonial et des sociétés post-esclavagistes.

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Mathys, Alicia, Thaïs… Les prénoms adorés des Français d’Outre-Mer

prenoms_preferesDe la Polynésie française à la Nouvelle-Calédonie en passant par la Guadeloupe et Mayotte, les parents d’Outre-Mer ont banni Louis, Lilou, Lena, Lina, Clément ou encore Timéo de leur classement des prénoms favoris.

En France, chaque région a ses chouchous en matière de prénoms. Les Corses adorent Gjulia et Lisandru, les Parisiens, Rose et Augustin, les Bretons, Malo et Jeanne… En s’échappant vers des horizons plus lointains, disséminés aux quatre coins du globe, les Français des départements d’outre-mer montrent aussi leurs préférences au moment d’enregistrer leur nouveau-né dans les registres officiels, à en croire le classement des prénoms les plus attribués par région en 2013 que nous a fourni l’Insee.

Évidemment, on retrouve toujours les tendances nationales : en Outre-Mer, Emma, Chloé, Manon, Inès, Léa, Zoé, Camille, Sarah, Louna sont toujours de la partie. Maëlys, elle, gagne des places, passant du 14e rang au niveau national au 4e dans les DOM. Résignée à la 6e place à l’échelle du pays, Jade remporte la première place auprès des Français d’Outre-Mer alors que, de son côté, Éva se fait reléguer de la 6e à la 16e place et Lola, de la 2e à la 18e place.

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Martin Gray, disparition d’un survivant

martin_grayL’écrivain a été retrouvé mort dans la piscine de sa ferme de Ciney. Il avait 93 ans. Né le 27 avril 1922 à Varsovie, il etait célèbre pour son livre « Au nom de tous les miens », dans lequel il raconte avoir perdu à deux reprises toute sa famille, d’abord dans les camps d’extermination nazis, puis dans l’incendie de sa maison dans le Sud de la France.

Martin Gray était le symbole vivant de la résilliance face aux drame qu’il avait subit : trois fois il a perdu les êtres qui lui étaient les plus chers dans des conditions atroces.

Le 1er septembre 1939, les nazis envahissent la Pologne. Martin Gray a alors dix-sept ans. Transféré dans le ghetto de Varsovie où son père travaille au Judenrat, il trouve le moyen d’en sortir en soudoyant des soldats nazis et devient ainsi un contrebandier. Plusieurs fois par jour, il fait des allers-retours pour ramener de la nourriture dans le ghetto grâce aux tramways. Lors d’une rafle, son père est attrapé pour être déporté. Grâce à ses appuis, Martin lui sauve la vie en l’aidant à s’échapper.

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« Je suis bobo et je vous emmerde »

republique_boboLa république bobo
Laure Watrin
Thomas Legrand

Vous le pensiez obsolète ? Pourtant le bobo n’a jamais été aussi présent. Il est de toutes les joutes politiques, de toutes les brèves de comptoir et de magazine, que l’on devise carte scolaire, terrorisme du bio, prix de l’immobilier ou causes de la montée de l’extrême droite.

Pour la droite, notent les auteurs, les bobos sont “des apatrides, les idiots utiles de l’immigration et de la globalisation”. Pour la gauche de la gauche, ils sont plutôt “les incubateurs du capitalisme, des gogos privilégiés qui singent la révolte, persuadés que leurs indignations sociétales sont subversives”, ou encore “des rats qui ont quitté le navire de la lutte des classes”, “des inquisiteurs du bon goût et de la pensée unique”, des “profiteurs boursouflés de bons sentiments“, des “terroristes intellectuels”. Rien que ça.

Que recouvre ce néologisme ridicule, assemblage new-yorkais de deux mots français ? Une construction médiatique rejetée par la plupart des sociologues. Un travailleur social au SMIC tout autant qu’un patron de start-up. Mais surtout, un bouc émissaire idéal. En ces temps de bobobashing, il faudrait être sacrément téméraire pour se revendiquer afi cionado de la Courgette solidaire.

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«Rejeter un accent, c’est toucher à l’identité de l’être»

glottophobie-1Le premier livre à dénoncer la glottophobie, discrimination par le langage.

Le langage est dans notre société un instrument de pouvoir puissant et méconnu : accents et tournures langagières sont les cibles d’une discrimination généralisée, appelée glottophobie. Rejeter une personne pour sa façon de parler, c’est la même chose que la rejeter pour sa religion, la couleur de sa peau ou son orientation sexuelle, autant de discriminations punies par la loi en France.

Pourtant, les discriminations fondées sur la langue sont ignorées alors qu’elles affectent des milliers de personnes, méprisées ou rejetées pour leur accent ou leur vocabulaire. La domination s’exerce en effet aussi par le langage. Les « élites » imposent leur manière de parler comme la seule légitime.

Le livre donne un nom à ces discriminations linguistiques –la glottophobie – et attire l’attention sur leurs conséquences humaines et sociales, profondes et massives. Linguiste, son auteur démonte, exemples à l’appui, les mécanismes de la glottophobie pour mieux la révéler, la dénoncer et ainsi la combattre.

Philippe Blanchet est professeur de sociolinguistique à l’université Rennes 2. Il est spécialiste de la diversité linguistique et culturelle dans le monde francophone et expert en politique linguistique et éducative pour de grands organismes.

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« Manifeste pour les produits de haute nécessité » & « Nuit Debout »

— Par Patrick Chamoideau —

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« MANIFESTE POUR LES PRODUITS DE HAUTE NECESSITE »

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« NUITS DEBOUT »

En 2009, lors des gréves gigantesques qui avaient paralysé la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, nous avions publié le « Manifeste pour les produits de haute nécessité » qui nous avait valu bien des injures. En le relisant bien des années après, à la lueur de cette flamme que fait souffler le mouvement « Nuit Debout », ce manifeste prend des accents salubres et prophétiques…

(…) C’est en solidarité pleine et sans réserve aucune que nous saluons le profond mouvement social qui s’est installé , et qui tend à se répandre (…) Aucune de nos revendications n’est illégitime. Aucune n’est irrationnelle en soi, et surtout pas plus démesurée que les rouages du système auquel elle se confronte. Aucune ne saurait donc être négligée dans ce qu’elle représente, ni dans ce qu’elle implique en relation avec l’ensemble des autres revendications. Car la force de ce mouvement est d’avoir su organiser sur une même base ce qui jusqu’alors s’était vu disjoint, voire isolé dans la cécité catégorielle – à savoir les luttes jusqu’alors inaudibles dans les administrations, les hôpitaux, les établissements scolaires, les entreprises, les collectivités territoriales, tout le monde associatif, toutes les professions artisanales ou libérales…

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Parano

— Par Michel Herland —

logo UACe texte est-il l’œuvre d’un fou ou d’un homme aux sens rassis victime d’une conspiration bien réelle, au lecteur d’en décider.

Je suis de plus en plus inquiet quant à mon état psychique : cette impression de plus en plus obsédante de vivre dans un monde impossible né de me seuls phantasmes, comme si j’étais cerné par des êtres maléfiques, des ennemis dont j’ignore les motivations, qui s’acharnent à me faire du mal. J’essaye de me ressaisir, de revenir à la réalité d’un monde normal où les gens ne s’intéressent pas particulièrement à moi, où chacun vit à sa guise sans chercher à me nuire. Rien n’y fait : chaque fois que je crois être sorti du cauchemar, un nouvel événement surgit et je replonge dans mon délire. Tout a commencé d’une manière relativement anodine. Je n’étais même pas directement visé. Deux collègues, deux professeurs de mon université (s’il est vrai que je suis moi-même universitaire à la retraite mais je ne suis plus sûr de rien) ont été accusés de malversation dans la gestion de leur centre de recherches, suspendus de toutes leurs fonctions à l’université et interdits de se présenter sur le campus.

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RCI est les Antilles : une histoire mêlée

— Dossier de presse —

rci_carnets_secretsVous allez lire un livre passionnant.
La radio est un média magique : la musique fait partie de nos vies; les voix des journalistes et des animateurs parlent à l’intimité des auditeurs. La radio est partie prenante de la société.
Les radios sont aussi des entreprises, elles connaissent les difficultés économiques des entreprises.
Et puis la radio est un moyen d’influence, elle suscite les stratégies des politiques. Peut-être plus encore dans les outre mer, parce que des décideurs parisiens, gauche et droite confondues, recherchent surtout des créneaux d’emprise, ou de manipulation.
C’est tout cela que l’on retrouve dans ces Carnets secrets, sous la plume précise et alerte d’André Berthon, qui fut lui-même un pionnier de la captivante histoire de RCI Radio Caraïbes.
C’est l’Histoire, avec un grand H, des Antilles.
Ce sont aussi les petites histoires qui font la vie d’une radio, où les auditeurs retrouveront mille anecdotes, drôles ou tendres, sur les personnes qu’ils ont connues à l’antenne, sur leurs techniciens, leurs patrons.
L’auteur de cette préface s’est souvenu, dans ses années-lycée, avoir entendu souvent, sur Radio-Tanger, Michel Ferry, le fondateur de ce qui deviendrait RCI.

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Sur la dépénalisation des drogues, en particulier du cannabis.

— Par Yolène de Vassoigne —

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Avant de vous inviter à lire mon article sur la question de la dépénalisation des drogues (ci-dessous, partiellement publié le 15-04-2016 dans le quotidien France-Antilles), il m’est difficile de ne pas réagir à l’autre article publié sur ce sujet relatant les propos d’un médecin. Sur les psychoses je lis “il s’agit d’une maladie dont le malade n’est pas conscient”. Allez donc le dire aux millions de personnes qui en souffrent dans le monde… les troubles psychiques dont font partie les schizophrénies (incluses dans la catégorie des psychoses) génèrent une souffrance souvent extrême donc dire que ces personnes n’en sont pas conscientes me semble de la pure inconscience ou une totale ignorance et méconnaissance de ce public et de ces troubles. Un peu plus loin je lis “JE PENSE que cette autorisation (dépénalisation) augmentera le risque réel de cancer des testicules, d’infarctus et d’AVC”. Mr le docteur VOUS PENSEZ… MAL. Nulle part parmi les centaines, les milliers d’articles scientifiques et médicaux publiés sur le cannabis on n’a jamais lu ça, dommage que ce médecin n’étaye ses propos d’aucune référence scientifique pour conforter de telles élucubrations sans le moindre fondement.

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2015: année record pour la peine capitale

corde_a_pendreLes exécutions de condamnés à mort ont bondi de 54% en 2015, atteignant leur plus haut niveau depuis 1989, selon les données recueillies par Amnesty International. 25 pays ont pratiqué des exécutions.

C’est un triste record. Selon le dernier rapport annuel de l’organisation Amnesty International sur la peine de mort dans le monde, rendu public aujourd’hui, le nombre d’exécutions recensées en 2015 est le plus élevé depuis vingt-cinq ans. Au moins 1 634 personnes ont été tuées en 2015, soit une hausse de plus de 50 % par rapport à l’année précédente. Des chiffres qui ne tiennent pas compte de la Chine, pays qui ne donne pas accès à ses statistiques et qui est considéré comme l’État qui exécute le plus dans le monde.

Trois États sont responsables de près de 90 % de ces morts. « L’Arabie saoudite, l’Iran et le Pakistan ont fait exécuter un nombre impressionnant de condamnés à mort, à l’issue bien souvent de procès d’une iniquité flagrante. Ce massacre doit cesser », a dénoncé Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International. L’Iran a exécuté au moins 977 condamnés en 2015, contre au moins 743 en 2014.

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En Guyane, un prêtre soupçonné de pédophilie placé en garde à vue

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Un prêtre soupçonné de pédophilie a été placé vendredi 8 avril en garde à vue à Kourou, en Guyane, a fait savoir une source proche du dossier à l’Agence France-Presse (AFP). Il a été signalé par son propre évêque, Mgr Lafont, personnalité considérée plutôt comme une figure d’ouverture au sein de l’épiscopat français

L’homme d’Eglise a été interpellé aux environs de 8 heures, heure locale, dans la commune de Macouria, où il était en fonction, a précisé la même source.

Une enquête, confiée à la brigade des recherches de la gendarmerie de Kourou, avait été ouverte contre le prêtre qui avait fait l’objet d’un signalement de la part de Mgr Lafont qui a été prêtre en Afrique du Sud de 1983 à 1996 et s’est beaucoup engagé dans la lutte contre l’apartheid.

Depuis le pontificat de Benoit XVI, les évêques ont obligation d’appliquer une politique de transparence sur ces sujets… Pour qu’une enquête soit ouverte, ils doivent faire un signalement auprès de la justice.

Dans un tweet posté jeudi, Mgr Lafont, déclarait : « Est péché, selon la Parole de Dieu, tout ce qui blesse l’intégrité spirituelle, affective ou physique d’une personne surtout d’un enfant.

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« 47% des natifs des DOM vivant dans l’Hexagone déclarent avoir vécu au moins une expérience de racisme »

— Propos recueillis par Max Pierre-Fanfan* —

condon_primon-1INTERVIEW  Stéphanie Condon, chercheuse à l’INED et Jean-Luc Primon, sociologue, co-auteurs de l’enquête TeO.
L’enquête de l’Institut National d’Études Démographiques(INED), « Trajectoires et origines », mesure pour la première fois les discriminations et le racisme dont sont victimes les « Domiens » et leurs descendants vivant dans l’Hexagone.
Max Pierre-Fanfan : Quelle est la composition du panel des « Domiens » (terme employé par les experts de l’INED pour désigner les populations venant de la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion) interrogés dans le cadre de l’enquête TeO?
Jean-Luc Primon: Il ne s’agit pas exactement d’un panel, en ce sens que nous ne suivons pas une cohorte sur plusieurs années qui serait interrogée périodiquement. Il est plutôt question d’un échantillon de natifs vivant en métropole. Ces groupes n’ont été interrogés qu’une seule fois, fin 2008. Au total, 650  descendants ayant au moins un parent nés dans les départements de l’outre-mer(DOM sans Mayotte) et 700 natifs ont été enquêtés.
M. P-F : Quel l’objectif de cette enquête? En quelle année a-t-elle été publiée?
Stéphanie Condon:  L’enquête TeO est thématique (école, emploi, logement, famille, etc.).

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France : Des soins de santé mentale inadaptés dans les prisons

prisonnier-400Les conditions de détention et l’insuffisance des traitements médicaux aggravent les souffrances

(Paris) – Des milliers d’hommes et de femmes atteints de troubles psychiatriques, détenus dans les prisons françaises sont à risque de suicide ou d’automutilation en raison de la négligence dont fait l’objet leur santé physique et mentale.

Le rapport de 78 pages, intitulé « Double peine : Conditions de détention inappropriées pour les personnes présentant des troubles psychiatriques dans les prisons en France », documente le manque de soins appropriés en matière de santé mentale et les conditions inadaptées pour les détenus atteints de troubles psychiatriques. Cette situation est aggravée par la surpopulation carcérale, la stigmatisation et l’isolement, selon Human Rights Watch. La pénurie de professionnels de santé mentale dans de nombreuses prisons se traduit par une rareté des rendez-vous médicaux, qui souvent sont sommaires et se limitent à la seule prescription de médicaments. Les conditions de détention inappropriées et le manque de soins adaptés génèrent en outre des conditions de travail difficiles pour le personnel pénitentiaire.

« Il est honteux pour un pays comme la France d’enfermer des personnes atteintes de troubles psychiatriques pendant des mois ou des années dans des prisons où elles n’ont pas accès à des soins de santé mentale adéquats », a déclaré Izza Leghtas, chercheuse sur l’Europe de l’Ouest à Human Rights Watch.

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« L’identité, c’est la guerre », de Roger Martelli

roger_martelliEéditions Les liens qui libèrent, 205 pages, 18,50 euros.

Sur tout le continent européen, l’extrême droite a imposé l’idée que l’identité serait l’enjeu crucial des sociétés contemporaines. Le mouvement des hommes, stimulé par l’actuelle mondialisation, serait en train de bouleverser l’équilibre des cultures installées. La nation, l’Occident, la chrétienté, nous dit-on, sont menacées : il nous faut donc désormais défendre notre identité, ou la retrouver si nous estimons qu’elle est perdue. « Nous ne sommes plus chez nous » devient un credo de plus en plus lancinant. Et quand on n’est plus chez soi on finit par ne plus savoir qui on est…

La peur de l’autre est en passe de devenir le pivot exclusif de nos imaginaires. À quoi s’ajoute une autre conviction, qui veut que les sociétés occidentales soient en « état de guerre ». Le choc des civilisations opposant l’Occident et l’Islam avait été annoncé dès le début des années 1990. Après l’attentat du World Trade Centre, il est devenu une guerre contre le terrorisme, qui justifie les mesures les plus sévères, aux confins de l’état d’exception. La crainte de l’identité perdue et la hantise de la menace se conjuguent ainsi, au risque de toutes les clôtures et de tous les affrontements.

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En Guyane, la descente aux enfers d’une prison ingérable

— Par Michaël Hajdenberg —
prison_guyaneLa Guyane abrite une prison hors de contrôle. Homicides réguliers, tabassages de détenus, mutineries et surveillants en roue libre accusant le directeur de l’établissement de néocolonialisme : Mediapart a eu accès à un rapport d’inspection des services judiciaires qui décrit un cocktail explosif.
Cette prison est une poudrière. À Rémire-Montjoly (Guyane), la violence entre détenus dépasse ce que peuvent connaître les autres établissements de France. En quelques mois, en août et février derniers, deux détenus sont morts, tués par des codétenus.

Mais ce n’est pas tout : le directeur de la prison, qui va être muté, a dû faire face à une mutinerie ainsi qu’aux accusations d’une violence inouïe portées par des surveillants à son encontre, notamment de néocolonialisme. Quant aux relations entre surveillants et détenus, elles sont tantôt empreintes d’une grande violence, dont la justice a été saisie à la suite de tabassages, tantôt marquées par une grande proximité, amicale ou familiale, qui permet toutes les dérives. Mediapart a eu accès à un rapport de l’Inspection générale des services judiciaires, qui livre un état des lieux dramatique.

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« 37% des natifs des Dom vivant en métropole disent ne pas être vus comme des Français à part entière »

— Propos recueillis par Max Pierre-Fanfan —

domiensL’enquête de l’INED, « Trajectoires et origines » mesure pour la première fois les discriminations et racisme dont sont victimes les « Domiens » et leurs descendants vivant dans l’Hexagone.

Quelle est la composition du panel des « Domiens » (terme employé par les experts de l’INED pour désigner les populations venant de la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion) interrogés dans le cadre de l’enquête TeO?

Jean-Luc Primon: Il ne s’agit pas exactement d’un panel, en ce sens que nous ne suivons pas une cohorte sur plusieurs années qui serait interrogée périodiquement. Il est plutôt question d’un échantillon de natifs vivant en métropole. Ces groupes n’ont été interrogés qu’une seule fois, fin 2008. Au total, 650 descendants ayant au moins un parent nés dans les départements de l’outre-mer(DOM sans Mayotte) et 700 natifs ont été enquêtés.

Quel l’objectif de cette enquête? En quelle année a-t-elle été publiée?

Stéphanie Condon: L’enquête TeO est thématique (école, emploi, logement, famille, etc.). Elle est représentative de la population générale de France métropolitaine mais qui s’intéresse plus particulièrement aux trajectoires et aux conditions de vie des immigrés et de leurs descendants ainsi qu’aux natifs des DOM de métropole et à leurs descendants.

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Les gens ordinaires, les vulgaires et les voyous, les extraordinaires ou les inaccoutumés

— Par Pierre Pastel —

gens_extra« Quand le luscinia et des millions,
voire des milliards de prétentieux comme lui,
à travers le monde, dérapent par réflexes conditionnés,
leurs trilles ne sauraient être des calmants antidouleur. »

 

Les gens ordinaires

L’écrasante majorité de nos contemporains sont des gens ordinaires.

Ils pensent pour eux-mêmes, pour leurs intérêts. Ils boivent, mangent, rient, pleurent. Ils disent la vérité, ils sont sincères, ils mentent. Ils cherchent à vivre, à bien vivre. Ils savent qu’ils ne sont pas seuls sur l’échiquier de la vie, ils essaient de faire attention aux autres, ni plus ni moins. Autant que faire se peut, ils évitent de ne pas trop incommoder le monde autour d’eux, ils respectent ou ne respectent pas les lois. Ils se marient, divorcent, restent d’éternels célibataires. Ils sont bons ici, méchants là, égoïstes par ici, altruistes par-là. Ils sont courageux, lâches, volontaires. Ils couvrent une vie affective équilibrée, débridée, ou terne. Ils sont cultivés, incultes, glandeurs, resquilleurs, fainéants, travailleurs, voleurs, protecteurs, consciencieux. Respectueux, impertinents, honnêtes, riches, moins riches, pauvres ils le sont aussi. Ils sont aigris, ils s’amusent, ils sont dépressifs, joyeux, sereins, discrets, taquins, jaloux, manipulateurs, ils le sont encore… Bref, il faudrait toute une vie pour décrire les gens ordinaires, disons qu’ils sont comme nous, vous et moi, des êtres communs.

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Le poisson d’avril

poisson_avrilLes origines du poisson d’avril restent obscures mais la tradition festive de personnes qui sont l’objet de farces ou de satires existe dans plusieurs cultures depuis l’Antiquité et le Moyen Âge : fêtes religieuses romaines des Hilaria célébrées le 25 mars ; la Holi, fête des couleurs hindouiste ; Sizdah bedar, fête persane ; Pourim, fête juive ; fête des Fous médiévale en Europe.
Un poisson d’avril très élaboré à Copenhague en 2001.

Les écrits folkloristes proposent de nombreuses origines mais il ne s’agit que de « vagues conjectures ».
Une première explication relie le poisson d’avril à la Pâques qui marque la fin du jeûne du carême, le poisson prenant une place alimentaire importante à cette période. De plus, l’ichthus chrétien, symbole graphique représentant un poisson, est un acronyme du nom de Jésus utilisé du Ier siècle au IVe siècle et le mot poisson serait une corruption du mot Passion.

Une autre hypothèse, couramment reprise par les médias, relie la date du 1er avril à la réforme calendaire au XVIe siècle. Au Moyen-Âge, dans plusieurs villes et régions européennes, l’année commençait à des dates variées (Noël, 1er mars, 25 mars) et correspondait selon le calendrier julien au Jour de l’an.

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