Catégorie : Sociologie

« Le métissage est l’avenir de l’humanité »

En France, les unions mixtes représentent un mariage sur quatre

236 300 mariages célébrés en France en 2015, dont 33 800 mariages mixtes
En 2015, 236 300 mariages ont été célébrés en France, dont 33 800 entre une personne de nationalité française et une personne de nationalité étrangère : 14 % des mariages célébrés en France en 2015 sont donc des mariages mixtes. Dans un cas sur deux, ils ont uni un homme de nationalité étrangère et une femme de nationalité française.
Un mariage mixte sur dix est un remariage pour les deux époux.
En 2015, 46 300 mariages célébrés à l’étranger ont été transcrits à l’état civil français. La plupart (91 %) ont uni une personne de nationalité française et une personne étrangère. Ainsi, quel que soit le lieu de célébration, 27 % des mariages ayant concerné au moins une personne de nationalité française en 2015 sont des mariages mixtes.
 

Définitions
Un mariage mixte est un mariage entre une personne de nationalité française et un ressortissant étranger. La nationalité est celle au moment du mariage. Des personnes peuvent être nées étrangères mais devenues françaises avant leur mariage.

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Africains et Révolution atlantique

—par Vincent Hiribarren —

Ceux qui se souviennent des débats sur la loi Taubira de 2001 et sur le livre d’Olivier Pétré-Grenouilleau, Les traites négrières: essai d’histoire globale n’auront pas oublié l’âpreté de débats () autant politiques qu’historiques sur la reconnaissance de l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Depuis le début des années 2000, les études historiques se multiplient et montrent que l’histoire de l’esclavage transatlantique mérite mieux qu’une amnésie historique ou un simple procès en racisme. En 2017, il est simplement évident que les Africains et leurs descendants ne peuvent plus être exclus des récits sur la Révolution et sur la construction des Etats modernes.

Il existe principalement deux façons d’interpréter la question de l’histoire atlantique parmi les historiens aujourd’hui. Pour les uns, il s’agit de l’histoire des révolutions qui ont essaimé sur les deux rives de l’Atlantique pendant le XVIIIe siècle. Longtemps, le problème de cette histoire était qu’elle s’intéressait principalement à l’Atlantique nord ou l’Atlantique des Européens et de leurs descendants. Une histoire très blanche en somme. Pour d’autres historiens, il s’agit plus de l’histoire de la traite transatlantique des esclaves africains avec tous les changements que celle-ci a apportés sur les trois continents.

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Les Antillo-Guyanais en France hexagonale et le temps politique aujourd’hui

 La foi comme support

— Par Pierre Pastel, sociologue, psychothérapeute —

Notre contribution, ici, revisite un parcours sur près de 40 ans dont nous avons été témoin actif soit à travers nos travaux de recherche, soit en tant qu’acteur participant à l’éclosion d’actions sociales, culturelles ou politiques ou d’actions de formation dans l’hexagone.

Faire entendre sa note dans le concert « communautaire »

Depuis que nous avons débuté (1978) notre observation du mode organisationnel de nos compatriotes en France hexagonale, les temps ont bien changé.

De l’immigration massive à l’adaptation, de l’adaptation à l’interrogation, de l’interrogation au doute, du doute à l’installation malgré tout, de l’installation à l’observation, de l’observation encore et encore à l’organisation du groupe, voici venu le temps de la détermination à l’engagement politique et à la prise de sa pleine part dans la construction et la transformation collective.

Nous parlons bien ici de construction citoyenne et de transformation de la vie commune dans cette société à visée « démocratique », « égalitaire » et « fraternelle » où nous évoluons.

L’ère est manifestement à tenter la participation « naturelle » et à faire entendre sa note dans le concert communautaire (entendons ici la Communauté Nationale, la Communauté française) sans ne plus avoir à s’interroger sur sa légitime volonté à s’impliquer à tous les niveaux.

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« Théo, Mohamed » : communiqué de la LDH Guadeloupe

Deux nouvelles affaires de violences policières sur des jeunes Noirs avec insultes racistes et homophobes se sont récemment déroulées à Aulnay-sous-Bois.

Au cours de son interpellation par un groupe de 4 policiers, le 2 février 2017, Théo, 22 ans, a eu une déchirure anale qui lui a « valu » 60 » jours d’Interruption Temporaire de Travail. Le policier mis en cause a déclaré qu’il n’avait pas eu l’intention de le sodomiser avec sa matraque télescopique.

Une semaine auparavant, soit le 26 janvier 2017, dans cette même cité d’Aulnay-sous-bois, le jeune Mohamed, 22 ans lui aussi, a été passé à tabac et insulté par un groupe de policiers. Le visage particulièrement tuméfié, il s’en est sorti avec plusieurs blessures au corps et 5 jours d’ITT.

Mohamed aurait reconnu parmi ses agresseurs l’un des policiers auteur ou complice du viol de Théo.

Nous observons que :

– Même si une grande majorité de policiers continue d’effectuer ses missions dans le respect des lois de la République, en France les violences policières assorties d’insultes racistes et de propos homophobes contre les jeunes Noirs se multiplient et tendent à se banaliser

– Le représentant d’un syndicat de police a déclaré sur les médias que, concernant Théo, la sodomisation était involontaire.

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« F(l)ammes » : il n’y a pas de gens ordinaires

— Par Selim Lander —

Merci, monsieur Ahmed Madani pour cette démonstration enthousiasmante portée par dix jeunes femmes de toutes couleurs et de toutes conditions, comme on dit, mais plutôt typées immigrées, même s’il y a parmi elles une Guadeloupéenne qui a toutes les raisons de se revendiquer française d’ancienne lignée. Quoi qu’il en soit, si l’on dit qu’il n’y a pas de gens ordinaires, ces jeunes femmes en particulier, on ne veut pas insister sur leurs différences apparentes qui les distinguent des Françaises dites (horresco referens !) « de souche », la peau noire des unes, les cheveux frisés des autres (il n’y a  pas d’Asiatiques parmi elles) : elles ne sont pas ordinaires comme l’est chacun d’entre nous, parce qu’elles ont chacune une histoire qui les rend uniques.

Nous sommes tous intéressants mais nous ne sommes pas tous capables de le montrer. Le grand mérite d’A. Madani est d’avoir su insuffler à chacune de ces dix jeunes femmes la force de s’exprimer avec une éloquence de bon aloi, sans gommer l’identité de chacune et surtout sans atténuer une émotion constamment palpable.

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Le niveau d’instruction des immigrés : varié et souvent plus élevé que dans les pays d’origine

L’une des idées fausses à propos des immigrés est qu’ils seraient en général peu instruits. Si c’est le cas pour certains d’entre eux, la plupart ont fait des études et sont souvent plus éduqués que la majorité des personnes vivant dans leur pays d’origine, comme le montrent Mathieu Ichou, de l’Institut national d’études démographiques, à propos des immigrés vivant en France, et Anne Goujon, de l’Institut de démographie de Vienne, à propos des réfugiés arrivés en Autriche en 2015.
Les immigrés vivant en France ont des niveaux d’instruction variés si on les compare à ceux des personnes nées en France : certains groupes, comme les immigrés portugais, sont relativement peu instruits, alors que les immigrés roumains sont plus souvent diplômés de l’enseignement supérieur que les personnes nées en France. Les immigrés vivant en France sont aussi plus instruits que la plupart des personnes restées dans leur pays de naissance. Il en est de même des réfugiés arrivés en Autriche en 2015 : venus principalement de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan, ils sont beaucoup plus instruits que la population générale de leur pays d’origine.

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De la migration, sur scène, en littérature, et dans la vie

— par Janine Bailly —

L’actualité nous en donne régulièrement des échos, les médias s’emparent de leurs odyssées, transcontinentales ou européennes, de préférence si elles se font tragiques, et puis on s’habitue, on vit près d’eux sans les voir sans les regarder sans leur faire même l’aumône d’un sourire, d’un signe de reconnaissance, d’une parole, qui viendraient à l’appui d’une possible aide matérielle.

Ils sont les sans-papiers, les déracinés, les déshérités, les exilés, les migrants, les « à expulser », ceux que l’on dit réfugiés quand bien même la terre où ils ont pris pied au péril souvent de leur vie, ne leur offre aucun refuge, et qu’on les voit dormir sur les trottoirs des villes, dans les encoignures des portes, dans les replis des murs, hommes femmes et enfants blottis à même le sol dur ou sur quelque carton censé les isoler du froid qui terrifie. Ils, ce sont ceux que la vie a poussés vers nous, fuyant les vicissitudes de pays devenus pour eux invivables, pays en guerre, pays en misère, pays soumis à quelque petit chef dictatorial, pays devenus, par la faute des activités incontrôlables des hommes, ingrats et de sols improductifs.

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L’écrasante responsabilité de la gauche dans la victoire de Donald Trump

— Par Dominique Méda, sociologue, professeure des universités —

Les gauches se font tailler des croupières presque partout dans le monde par des partis qui prétendent mettre au cœur de leurs préoccupations les oubliés, les damnés de la mondialisation, les sans-grade, les déclassés, parce que la gauche a renoncé à mener une politique de gauche, explique la sociologue Dominique Méda.

L’énigme semble complète : pourquoi les pauvres et les ouvriers ont-ils voté pour un milliardaire qui ne s’est donné que la peine de naître – un don conséquent de son père lors de son entrée dans la vie adulte lui ayant permis de construire son empire – et non pour la candidate démocrate ?

Pourquoi presque un tiers des Français qui vont voter à la prochaine élection présidentielle, dont de nombreux électeurs issus des classes populaires, s’apprêtent-ils, selon les sondages, à apporter leur suffrage non pas à la gauche, mais à une candidate, Marine le Pen, dont le répertoire idéologique était il y a encore peu aux antipodes de l’anticapitalisme et de la lutte des classes ?

Pourquoi les gauches se font-elles tailler des croupières presque partout dans le monde par des partis qui prétendent mettre au cœur de leurs préoccupations les oubliés, les invisibles, les damnés de la mondialisation, les sans-grade, les déclassés ?

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Pour Henri Vigana

— Par Manuel Norvat —

Henri Vigana écrivait avec son appareil photo, avec la caméra aussi. Les images fixes ou les images qui bougent, il savait les magnifier avec un art de la composition sensible à la lumière belle et rebelle.

Henri était un homme de culture, pour tout dire. Pour ainsi dire : un appétit de créations, de projets, de réalisations inouïes. Nous avions en partage une amitié créatrice. Il m’avait demandé d’illustrer avec mes mots un livre issu de sa série de photographies autour de notre milieu de marins-pêcheurs dont il avait réalisé une superbe exposition. Ce beau livre, Martinique couleurs de pêche, terminé ensemble après des années d’échanges inoubliables, devait paraître dans quelques semaines. En bon vivant, Henri l’avait conçu dans l’amitié de tous pour imprimer ce que culture veut dire.

Sans prévenir (oui, tout soudain), son souvenir nous transporte dans les grands bois, dans les rues de l’En-ville, et dans l’écume du bord de mer. En argentique ou en numérique. À jamais, photo-mitan.

Manuel NORVAT

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Autour des mémoires de l’esclavage

De qui M. Romana porte-t-il la voix ?

— par Makeda Kandake, ancienne présidente du MIR-Guadeloupe (2015-2016)—

Face au chaos du monde, et aux problèmes aigus que rencontrent de nombreux afro-descendants tant des Amériques, que d’Asie, de la zone Pacifique, et d’Europe, si cet acte de Serge Romana, « hors-monde » , « hors-temps » , nous désole, il ne nous ridiculise pas, car Serge Romana ne nous représente pas.
A l’écoute de Serge Romana qui revendique un destin messianique, je note qu’une fois de plus la communication sur ce crime contre l’humanité s’inscrit dans le registre de l’émotion. Or le sujet relève de l’Histoire. Notre histoire à nous Africains-Guadeloupéens, notre histoire à nous Guadeloupéens, notre histoire à nous êtres humains. Et c’est par la confrontation des arguments basés sur des faits palpables, que nous voulons emporter ce combat pour le triomphe de la Vérité et de la Justice.
Rappelons que c’est à l’issue d’une consultation élargie d’acteurs de terrain et de penseurs engagés, que la proposition du 10 mai a été retenue et présentée au chef de l’Etat français d’alors (J⋅ Chirac) par la présidente guadeloupéenne du Comité de mise en oeuvre de La loi Taubira, Mme Maryse Condé⋅

Lire aussi : Halte au bricolage législatif autour de la mémoire de l’esclavage

Lire aussi : Une atteinte à la mémoire de l’esclavage !

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« Je choisis librement de me voiler » : les limites du « féminisme religieux »

Delphine Horvilleur, qui est rabbin, ne manque pas de critiquer le patriarcat au sein de la tradition juive. Elle s’interroge ici sur le discours de certaines femmes.

Le scénario est connu et trouve fréquemment le chemin des plateaux télés. Une femme à la tête couverte, généralement élégante, cultivée et se disant «féministe», est invitée à témoigner devant un homme politique, un journaliste ou un intellectuel. Ses arguments sont le plus souvent ainsi énoncés: «Je choisis librement de me voiler. Mon droit est bafoué par une société qui décide à ma place que mon voile est un étendard dont je devrais me justifier.»

Cette femme dit « JE », et pourtant il y a comme un malentendu: y résonne étrangement le «NOUS» de revendications communautaires, la voix de groupes identitaires qui s’abritent derrière l’histoire individuelle. Tel est un des effets du communautarisme sur notre société: les groupes d’appartenance remplacent les individus, les identités collectives réclament des droits qui revenaient jusqu’alors seulement aux personnes. Et soudain, la triste règle du JE est que l’individu parle au pluriel même quand il parle au singulier.

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«Charlie Hebdo», deux ans après, le bout du tunnel?

— Par Sophie Torlotin —

Le 7 janvier 2015, les frères Saïd et Chérif Kouachi, faisaient irruption au siège parisien du journal satirique Charlie Hebdo et tuaient Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski. Assassinés avec eux, la psychiatre Elsa Cayat, l’économiste Bernard Maris, le correcteur du journal Mustapha Ourrad, le journaliste Michel Renaud, le policier Franck Brinsolaro, garde du corps de Charb, et l’agent de maintenance Frédéric Boisseau. Une fois sortis, les terroristes tuaient le policier Ahmed Merabet, avant d’être abattus, deux jours plus tard. Juste avant la tuerie qui allait en faire un symbole de la liberté d’expression, Charlie Hebdo était au bord du dépôt de bilan. L’attentat a provoqué un soulèvement populaire et une vague d’abonnements qui a plus que renfloué les finances de l’hebdomadaire.

En se vendant à plus de sept millions d’exemplaires, le numéro qui a suivi le 7 janvier a pulvérisé tous les records de la presse française. Si les plus de 260 000 abonnements souscrits après les attentats n’ont pour la plupart pas été renouvelés, le journal se vend bien davantage qu’avant 2015: 50 000 exemplaires en kiosques et plus de 50 000 par abonnement chaque semaine, contre 30 000 auparavant, selon sa direction.

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Sauver Mumia Abu Jamal

— Message du Comité Martiniquais par Gilbert Pago —

Le texte suivant reprend largement les informations données par le comité français de soutien à Mumia.

La justice fédérale fait injonction immédiate à l’Administration pénitentiaire de soigner Mumia Abu-Jamal

Hier en fin d’après-midi, le Juge Fédéral Mariani a ordonné à l’Administration pénitentiaire de Pennsylvanie d’accorder immédiatement à Mumia Abu-Jamal le traitement contre l’hépatite C dont il souffre, justifiant sa décision en ces termes « les contraintes budgétaires ne peuvent pas l’emporter sur la garantie constitutionnelle de soins médicaux adéquats ».

Ainsi, un an et demi après, les mobilisations dans le monde entier et les batailles juridiques ont eu raison de l’inhumanité de l’Administration. Bret Grote de l’Abolition Law Center et Maître Robert Boyle de la défense de Mumia se sont félicités de « cette grande victoire remportée par les milliers de gens qui ont soutenu Mumia ». Cela a exigé deux procès, des milliers d’heures pour des motions, des rassemblements, des manifestations, des coups de téléphone, des mails et des pétitions.
Il fallait prouver que tout retard de traitement causerait des dommages irréversibles à Mumia et aux 6.000 prisonniers de Pennsylvanie souffrant d’hépatite C et qui n’étaient pas soignés.

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Grâciée, Jacqueline Sauvage est libre

Le président de la République a accordé à Jacqueline Sauvage, condamnée à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari violent, une grace totale.
Présentée comme un symbole des femmes victimes de violences conjugales, Jacqueline Sauvage, dont le cas avait suscité une intense mobilisation, est sortie de prison mercredi après avoir été graciée par François Hollande, malgré deux décisions de justice opposées à sa libération.
Jacqueline Sauvage, qui avait fêté mardi son 69e anniversaire à la prison de Réau où elle était détenue pour le meurtre de son mari violent, n’y passera pas le Nouvel An: elle est sortie libre peu avant 18H30 de ce centre pénitentiaire de Seine-et-Marne, au sud-est de Paris, à bord d’une voiture qui ne s’est pas arrêtée devant les nombreux journalistes présents.
« Elle a eu le plus beau des cadeaux d’anniversaire », a commenté sur BFMTV l’une de ses avocates, Janine Bonaggiunta, saluant le « geste très fort » du président Hollande. Sans préciser où se rendait sa cliente, son avocate a expliqué qu’elle pourrait vivre « chez l’une ou chez l’autre » de ses filles, « vendre sa maison » et « s’adonner à ses loisirs » tels le jardinage ou la peinture.

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Prosélytisme religieux dans l’espace public en Martinique

ldh_martiniqueLa section Fort de France de la Ligue des Droits de l’Homme constate avec inquiétude que dans certaines communes de Martinique (Fort-de-France, Schœlcher, Robert…) des groupes religieux militants s’adonnent à des actes de prosélytisme religieux très agressif. Basés principalement aux arrêts de bus, ces individus s’appuient matériellement sur des présentoirs sur roulettes qui proposent des publications à caractère dogmatique…

Dans cette période de tensions particulièrement exacerbées, la Ligue tient à rappeler l’un des principes essentiels de la laïcité, inscrit dans notre constitution : la neutralité de l’espace collectif public, dont nul ne peut se prévaloir pour son intérêt personnel et surtout pas pour y faire de la propagande religieuse…

Il en va de la protection des consciences de chaque citoyen mais aussi de l’égal traitement que la République a l’obligation de réserver à l’ensemble des croyances et pratiques cultuelles…

Car il faut donc bien distinguer la liberté de croire de celle de l’expression des croyances. Si la liberté de croire ne peut aucunement être limitée, la liberté d’expression des appartenances religieuses peut, elle, être restreinte dans les conditions définies par la Loi, et de fait, les règles de la vie commune qui régissent actuellement notre pays en interdisent toute manifestation publique.

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La mobilisation s’amplifie contre l’atteinte à la mémoire de l’esclavage

institut_tout-monde_logo370 signataires à la pétition « Stop au bricolage législatif sur la mémoire de l’esclavage : retrait de l’amendement 132 »

Relevé du 20.11.2016, INSTITUT DU TOUT-MONDE / CHANGE.ORG

Le 9 octobre dernier, suite à l’appel lancé deux jours auparavant sur Mediapart et relayé par Madinin’art, l’ITM suscitait une pétition sur la plate-forme Change.org : « Stop au bricolage législatif sur la mémoire de l’esclavage : retrait de l’amendement 132 », demandant le retrait de cet amendement au projet de loi sur l’Égalité réelle outre mer, portant gravement atteinte à l’équilibre trouvé en 2006 et dans l’inspiration de la loi Taubira de 2001, autour de la mémoire de l’esclavage. Depuis sa mise en ligne, la pétition a recueilli plus de 370 signatures. Aujourd’hui, nous mettons en ligne un rapport d’étape de cette pétition, concernant les signataires de cette mobilisation. On trouvera ici la liste sélective des signataires prenant en compte les intellectuels, universitaires, écrivains et artistes ; sur le site de l’ITM, vous pourrez consulter en complément une liste générale de l’ensemble des signataires ainsi qu’un relevé des commentaires laissés par quelques-uns des signataires, sur la plateforme Change.org,

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Un appel à diffuser les textes d’Asli Erdoğan

asli_erdoganLes procureurs d’Istanbul en Turquie réclament la réclusion à perpétuité pour Aslı Erdoğan. La romancière a rédigé et adressé une lettre depuis la prison où elle est retenue. Nous l’avons mise en voix.

— Par Laurence Mauriaucourt —

Les écrivains français Tieri Briet et Ricardo Montserrat commencent à rassembler des textes signés de la romancière emprisonnée à Istanbul. Pour exiger sa libération, ces écrits ont vocation à être diffusés de toutes les manières possibles.

« C’est donc la prison à vie qu’ont réclamé, jeudi 10 novembre 2016, les procureurs d’Istanbul contre Aslı Erdoğan ! Et l’emprisonnement d’une romancière jusqu’à sa mort, c’est l’assassinat prémédité d’une littérature qui entend rester libre ! », s’exclament les écrivains français Tieri Briet et Ricardo Montserrat qui diffusent et appellent à diffuser une lettre et des textes de la romancière emprisonnée à Istanbul. « Lisons partout les textes d’Asli Erdogan à voix haute, partageons leur beauté face à un Etat devenu assassin. Jusqu’à la libération d’Aslı Erdoğan ! », lancent-ils. Des textes commencent à être rassemblés et à circuler sur internet. Ils ont vocation à être lus « à diffuser partout dans les théâtres, les librairies, les festivals, les médiathèques… ».

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11 novembre 1831. Pendaison de Nat Turner, le meneur de la première révolte des esclaves noirs américains

revolte_nat_turnerLa révolte de Nat Turner (aussi connue sous le nom d’insurrection de Southampton) est une révolte d’esclaves qui a eu lieu dans le Comté de Southampton, en Virginie, au mois d’août 18311. Menés par Nat Turner, les esclaves rebelles ont commis des meurtres à divers endroits, de 55 à 65 personnes, soit le plus grand nombre de décès causés par une révolte d’esclaves dans le Sud des États-Unis. La révolte a été réprimée en quelques quelques jours, mais Nat Turner a survécu en se cachant pendant plus de deux mois. La révolte a été définitivement étouffée à la plantation Belmont, au matin du 23 août 18312.

La révolte a donné lieu à une peur généralisée, et des milices blanches furent organisées en représailles contre les esclaves. L’État a fait exécuter 56 esclaves accusés de faire partie de la révolte. Dans la panique, de nombreux esclaves innocents ont été punis. Au moins 100 afro-Américains, et peut-être jusqu’à 200, ont été assassinés par les milices et la population dans cette zone. Dans le Sud, les corps législatifs des États ont adopté de nouvelles lois interdisant l’éducation des esclaves et des noirs libres3, restreignant les droits de réunion et autres droits civils pour les noirs libres, et exigeant la présence d’hommes blancs lors de tous les services religieux.

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Puisque tout est fini, alors tout est permis

— Collectif Catastrophe —

coeurs_qui_volentNi désabusés ni cyniques, ils ont moins de 30 ans, ils sont une quinzaine à s’engager dans un mouvement qu’ils ont nommé «Catastrophe». Prêts à tout mais pas n’importe comment.

Nous avons grandi dans une impasse. Cernés d’un réseau de petites phrases anxiogènes qui s’aggloméraient comme des narcotiques dans nos cerveaux en formation. Enfants, nous avons pris connaissance du monde en même temps que de sa fin imminente: pas un jour sans qu’on entende à la radio des nouvelles de ces deux sœurs morbides, Mme Dette et Mme Crise, dont les ombres dans nos têtes enflaient sans cesse. Finiraient-elles par exploser? Non: c’est le chômage, le trou de la Sécu et son acolyte de la couche d’ozone qui s’en chargeaient. Les tours aussi, le 11 Septembre de nos 11 ans. Dans nos têtes d’enfants saturées de ces traumatismes subliminaux, l’idée de l’Apocalypse naissait au début des années 2000.
Nous n’avions pas 20 ans: nous arrivions trop tard

Au lycée, on nous avertit d’emblée que l’Histoire était finie. On nous expliqua que Dieu, le Roman et la Peinture étaient morts.

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Young Chang MC jugé pour tortures et tentative de meurtre

— Source AFP —
young_chang_mc-2Yoni Sama, alias Young Chang MC, comparaît avec deux complices devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle pour actes de barbarie commis sur un homme.

Accusé d’avoir torturé un homme, avec deux complices, pour se faire rembourser une dette de produits stupéfiants, avant de tenter de tuer un deuxième, en 2013 à Pont-à-Mousson, un musicien antillais est jugé à partir de ce lundi à Nancy. Star locale de variété antillaise, Yoni Sama, 28 ans – un chanteur de ragga-dancehall, connu sous le nom de Young Chang MC – et deux complices comparaissent devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle pour actes de barbarie commis sur un homme, le 29 septembre 2013. La victime, un organisateur de spectacles, avait été battue à coups de casserole et de crosse de fusil, brûlée avec une lame de couteau chauffée à blanc, et tailladée au niveau des fesses et des cuisses, selon l’Est républicain.

Le trio, composé du chanteur, de son manager et d’un complice, s’était rendu en Lorraine, pour retrouver une jeune femme qui avait échoué à faire passer de la drogue vers les Antilles.

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Lilian Thuram : « A l’école, on m’appelait “La Noiraude” »

— Propos recueillis par Sandrine Blanchard —

lilian_thuram« Sur la question du racisme et des discriminations, il manque quelqu’un de courageux, un discours clair sur ce que sera la France dans trente ans », estime l’ancien footballeur.

Je ne serais pas arrivé là si…

… si ma mère ne m’avait pas appris quelque chose d’essentiel : on peut décider de sa vie. Et pour y parvenir, il ne faut pas avoir peur de prendre des risques. Elle m’a appris le courage. Quand nous étions jeunes, elle est partie des Antilles pour venir travailler en France alors que certains de ses amis et membres de sa famille lui disaient qu’il était insensé de laisser seuls cinq enfants en Guadeloupe.

Vous et vos frères et sœurs êtes restés un an sans elle à Anse-Bertrand. Quel souvenir en gardez-vous ?

Mon grand frère s’occupait de nous. Je me souviens de l’argent qui arrivait par La Poste. Il regardait ce qu’il y avait pour savoir ce qu’on allait manger. L’année a été remplie de légèreté, je ne me souviens pas d’un manque. Ma mère nous avait promis de revenir nous chercher.

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« Le monde libre » par Aude Lancelin

aude_lancelinUne plongée sans précédent dans les eaux troubles du « quatrième pouvoir » ! Aude Lancelin, ancienne directrice adjointe de L’Obs et de Marianne, raconte de l’intérieur un système médiatique français à la dérive… et en miroir, une gauche en pleine déliquescence qui a perdu tous ses repères.
Un an avant une élection présidentielle, la « numéro deux » du plus célèbre hebdomadaire de la gauche française est brutalement licenciée. Rapidement, des causes politiques à cette éviction seront évoquées par les médias. Le parti au pouvoir, traître à toutes ses promesses, se verra ainsi soupçonné d’avoir voulu remettre au pas « sa » presse, tandis que les actionnaires du « Monde libre », auquel appartient le journal, seront interpellés au sujet de leur rôle dans l’affaire.

Partant de ces événements, la journaliste Aude Lancelin livre ici le récit de ses quinze années passées au cœur des médias français, entre décadence d’un métier, opérations de police intellectuelle, et socialisme d’appareil à l’agonie. Une plongée sans précédent dans le « quatrième pouvoir », par quelqu’un qui l’a connu de l’intérieur. Un appel aussi à la résurrection d’une vraie gauche, et à la libération des journalistes.

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« La seule subversion aujourd’hui est de ne rien acheter »

je_paieEditions Inculte
23.90€

Peut-on résumer dix ans de vie en restituant dix ans de consommation quotidienne ? Dix ans d’informations ou d’anecdotes parues dans les journaux donnent-ils une image de l’évolution du monde? Durant une décennie, Emmanuel Adely a, chaque jour, consigné ses achats, et retenu une nouvelle parmi la foule des informations dont nous abreuvent les journaux. Le résultat, intitulé Je paie, construit une autobiographie minimaliste où nouvelles du monde et consommation journalière trouvent de subtils échos, des jeux de miroir. Journal intime, critique en creux d’une société qui réduit l’individu à ce qu’il consomme (à moins que la consommation ne soit devenu le dernier refuge de l’intime, le marqueur sociologique ultime), dénonciation des médias qui soumettent l’histoire à l’anecdote, et incroyable objet littéraire, Je paie est tout cela à la fois : un puzzle dont chaque jour est une pièce surprenante qui s’emboîte aux autres pour donner un tableau final aussi drôle que désespérant. Je paie est une liste de courses qui se lit comme un roman passionnant.

« Mardi 27 septembre 2005 (La Russie compterait aujourd’hui 88 000 millionnaires en dollars dans un pays où le salaire moyen ne dépasse pas 200 €/mois.

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Police : « « Il y a un sentiment de peur et de perte de sens »

police-2Pour Évelyne Sire-Marin,’ex-présidente du Syndicat de la magistrature, seule une minorité de policiers oppose justice et police. Mais Évelyne Sire-Marin alerte sur la dureté du mouvement et sa remise en cause des institutions.

Que signifie pour la magistrate que vous êtes des policiers qui se mettent hors-la-loi, en bravant leur obligation de réserve, pour manifester leur ras-le-bol ?

Cela signifie un immense malaise dans la police nationale et l’expression d’un sentiment de ne pas avoir d’interlocuteurs et de ne pas être entendus. C’est quand même très grave pour un corps dit « régalien », c’est-à-dire qui doit normalement préserver l’ordre public. Il y a un sentiment de peur, de danger dans l’exercice de leur fonction et de perte de sens. Quand on demande à un policier de la police judiciaire, qui travaille sur les dossiers, quel est le sens de sa fonction, il n’a aucun problème à y répondre. Je suis magistrat, j’ai été juge d’instruction, je travaille beaucoup sur des dossiers d’enquête de la police judiciaire et il n’y a pas de difficulté. Les policiers sont très conscients de leur fonction de faire des enquêtes, dans lesquelles ils font part d’initiatives pour les besoins de la justice.

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L’esclavage : quel impact sur la psychologie des populations?

Martinique les 26 et 27 octobre et en Guadeloupe le 28 octobre 2016

esclavage_impact_pop-2— Par Professeur Aimé Charles–Nicolas, Président de l’Association First Caraïbes —

A l’initiative de l’Association Régionale FIRST CARAIBES, se tiendra à la Martinique les 26 et 27 octobre et en Guadeloupe le 28 octobre 2016 le Colloque Scientifique International «L’ : quel impact sur la psychologie des populations ?» dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les afro descendants 2015-2024.

Avec la présence de plus en plus insistante dans l’espace public de la thématique de l’esclavage nous nous sommes rendus compte que nous ne savions rien des conséquences psychologiques de la traite des Noirs et de leur mise en esclavage alors même que des travaux psychiatriques ont démontré la nécessité de traiter les psychotraumatismes, que des travaux d’épigénétique démontrent l’existence de traces sur l’ADN des traumatismes psychologiques et leur transmission de génération en génération, alors, enfin, que des travaux d’historiens ont mis au jour «la voix des esclaves». Il est alors apparu indispensable de faire se rencontrer historiens, psychiatres, généticiens, anthropologues et sociologues pour échanger sur cette question loin de toute posture victimaire.

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