— Par Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration —
La défiance à l’égard des femmes voilées exprime moins une montée de l’islamophobie en France que la crainte de voir régresser le droit des femmes, estime, dans une tribune au « Monde », le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration.
La brutale interpellation d’une femme voilée, le 11 octobre, au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté n’a pas seulement attesté d’une haine antimusulmane française aussi sidérante qu’heureusement minoritaire, elle a aussi ouvert la boîte aux bêtises.
Passons sur l’ignorance de ceux qui veulent interdire tout port de signe religieux ostensible dans l’espace public. Pour mémoire, Aristide Briand, concepteur de la loi de 1905, avait mis le holà aux tentatives similaires d’interdiction de la soutane dans les rues de nos villes.
Une nouvelle fois, mais de manière décuplée, cet épisode sert aussi de carburant aux défenseurs inconditionnels du voile qui affirment comme une évidence indiscutable que les croyants musulmans seraient victimes d’une « islamophobie d’Etat ». La réalité documentée atteste pourtant du contraire.