Catégorie : Sociologie

AFRES ou L’indépendance de la pensée

— Par Hélène Migerel —

Il fut un temps pas si lointain que cela où cette douloureuse histoire de l’esclavage pouvait à peine se dire. Et l’effronté qui osait porter à la conscience du peuple le passé, recevait comme injonction le « Pourquoi revenir sur cela, il nous faut avancer. » Peu à peu, l’insistance des commémorations, les monuments, les lieux de mémoire, l’exigence de réparation, les procès jamais gagné- par exemple celui fait au martiniquais de couleur blanche qui avait dans un interview avoué qu’il n’était absolument pas question de métisser sa race, donc de sang mêlé dans sa lignée- ont établi un rapport moins perturbant dans les imaginaires sans pour autant les libérer d’une difficulté à débattre du sujet. Serait-ce que la pudeur remplaçant le reniement avait pris le parti de ne pas donner relief à la traite et craignant qu’on ne l’apprivoise, la domestique, craignant qu’elle ne disparaisse progressivement dans l’oubli, autoriserait maintenant à en parler. Parler c’est réfléchir. C’est mettre le ressenti dans des mots. C’est ramener au souvenir les disparus.
Ils sont arrivés sur cette île en butte à un paradoxe : le soulagement de la fin du voyage dans une certitude de la terre ferme et l’obligation d’enterrer les morts du jour.

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L’impérieux devoir de réappropriation de notre humanité

— Par Juliette Sméralda, sociologue —
Nous ne sommes pas assez nombreux à savoir que les noms que portent les choses et les personnes ont une signification symbolique, qui a des répercussions sur notre vision du monde, sur notre destinée, et sur notre propre représentation de nous-mêmes au quotidien. Ces noms impactent négativement les relations que les autres entretiennent avec nous parce que celles-ci sont néfastes. En effet, ces gens nous considèrent spontanément comme des êtres inférieurs, car le statut de pseudo français qui est le nôtre n’entretient aucune illusion sur nos origines, la seule couleur de notre peau étant un classement renvoyant systématiquement à la condition servile de nos ancêtres…

Ceux qui les ont ainsi nommés se sont arrogé un droit de propriété sur eux, et sur nous par conséquent, puisque beaucoup d’entre nous se désignent encore en termes de descendants d’esclaves.

Lorsque nous disons que nous sommes des esclaves ou des descendants d’esclaves, nous nous appliquons des définitions qui ne sont pas neutres, et qui plus est, ne nous ont pas été attribuées pour nous valoriser.

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En France, les peuples de la forêt brésilienne appellent au secours

— Texte et photo de Sarah Leduc —

Une délégation de représentants des peuples indigènes du Brésil réalise une tournée européenne pendant un mois, appelant députés et syndicats agricoles à faire pression sur le gouvernement brésilien pour mieux protéger les droits des autochtones.

C’est un appel qui vient du fond des forêts brésiliennes. Parés de leurs coiffes traditionnelles, huit porte-parole des peuples autochtones ont fait le voyage jusqu’à Paris pour dénoncer les exactions perpétrées à leur encontre au Brésil.

Menacés par la déforestation, l’extension des terres agricoles et l’exploitation illégale des ressources naturelles (bois et minerais notamment), ces femmes et ces hommes font une tournée européenne pendant un mois pour rencontrer députés, syndicats agricoles et représentants du secteur agroalimentaire. Des interlocuteurs choisis dans l’espoir qu’ils fassent pression sur le gouvernement brésilien pour protéger les droits des peuples autochtones.

À lire : « Amazonie : sous la canopée, le drame indigène« 

« Nous sommes ici pour parler avec les représentants d’entreprise de l’importation de ressources exploitées sur nos terres. Nous voulons aussi dialoguer avec les parlementaires des lois pour interdire ces importations et avec la société civile pour qu’ils assument la responsabilité de leur mode de consommation », a déclaré lors d’une conférence de presse à Paris, le 12 novembre, Sonia Guajajara, coordinatrice exécutive de l’Articulation des peuples autochtones du Brésil (Apib).

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La Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage est créée

Sur proposition du Président de la République, Mme Dominique Taffin, conservatrice générale du patrimoine, ancienne directrice des archives de la Martinique, est nommée directrice de la Fondation.

Annoncée par le Président de la République Emmanuel Macron le 10 mai dernier, la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage a installé son premier conseil d’administration aujourd’hui à Paris.

 Une institution au service de la cohésion nationale Dix-huit ans après le vote de la loi de la loi Taubira qui a reconnu l’esclavage et la traite comme des crimes contre l’humanité, la création d’une fondation nationale dédiée à la transmission de cette histoire et à la valorisation de ses héritages multiples – culturels, politiques, humains – marque une nouvelle étape dans la reconnaissance par la France de ce passé. En veillant à réintégrer le passé esclavagiste dans l’histoire de la France, en rappelant comment la résistance à l’oppression et le combat pour l’abolition ont façonné nos valeurs, en montrant comment les outre-mer ont enrichi notre culture, la Fondation sera un instrument de compréhension de l’identité mondiale de la nation française, au service de la cohésion nationale.

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Perverse cohabitation avec la violence.

— Par Marcel Luccin —

Vues de l’extérieur les « outre-mer » semblent cristalliser la majorité des problèmes du monde contemporain, comme si par un de ces bégaiements, l’histoire les replonge dans un passé douloureux où la violence était au menu quotidien. Le lien entre les violences d’antan et celles du moment n’est pas évident pour ceux qui pensent que l’humanité se porte mieux que jamais. Un rapide diagnostique montre que dans nos sociétés ultramarines construites dans l’inhumanité, sur l’exploitation de la force du travail se côtoient défiance et antagonisme. Aujourd’hui, une insécurité inédite confirme l’inquiétude des résidants et le retour de l’individualisme. Dans cet esprit, Pierre Rosanvalon (historien) parlant de démocratie dit : « Le premier ennemi de la fraternité c’est la concurrence », même si l’on convient que dans certains cas, la concurrence stimule l’innovation.

Nos sociétés fonctionnent malgré tout, parce qu’une majorité d’hommes et de femmes cherche à mettre en avant ce qui peut rassembler, faciliter le vivre ensemble. Néanmoins, force est de constater que dans la plupart des cas, la violence prospère sur la désespérance des sociétés en panne de perspectives.

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Vous avez dit « surmenage » ? Un cadre sur cinq pense à son travail en faisant l’amour

Un sondage s’intéresse à la trop grande importance prise par la vie professionnelle

Un sondage Ifop pour Mooncard, dévoilé ce mercredi, montre l’emprise du travail sur la vie privée des cadres.
94 % des sondés reconnaissent penser à leur boulot le week-end.
20 % d’entre eux y pensent également en pleine relation sexuelle.

C’est le week-end, il fait froid dehors, et vous êtes sous la couette, en plein ébat avec votre partenaire. La température monte, le plaisir aussi, quand soudain ! Une pensée vous assaille : avez-vous bien pensé à envoyer ce mail pour le briefing de demain avec Bruno de la compta ? Si cette histoire vous dit quelque chose, sachez que vous n’êtes pas seul. Selon un sondage Ifop* réalisé pour Mooncard publié ce mercredi, 20 % des cadres interrogés ont reconnu qu’ils pensaient au travail en faisant l’amour.

C’est l’un des exemples de cette « charge mentale professionnelle » mise en avant dans le sondage, et qui empoisonne la vie de pas mal de monde. Ainsi, 95 % des cadres questionnés reconnaissent penser au travail le soir (60 % « souvent », 35 % « de temps en temps »).

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Actualités sur le programme Sexe & Colonies

— Par Gilles Boëtsch et Fanny Robles —

Gilles Boëtsch, anthropobiologiste, directeur de recherche émérite au CNRS, membre de l’UMI 3189 Environnement, Santé, Sociétés à Dakar (Sénégal), spécialiste de la représentation et de la mise en scène des corps et Fanny Robles, angliciste, maîtresse de conférences en cultures des mondes anglophones à l’Université d’Aix-Marseille (LERMA, EA 853), spécialiste des spectacles ethnologiques, signent, ici, une tribune sur les différents travaux portés depuis deux ans par le Groupe de recherche Achac et la création du dernier programme Sexe & colonies. Le programme se poursuit avec la parution aux éditions CNRS, le 14 novembre, de Sexualités, identités & corps colonisés et le prochain colloque intitulé « Images, colonisation, domination sur les corps », organisé au CNAM, le 3 décembre 2019.

Lire aussi sur Madinin’Art: Autour de Sexe et Colonies 

À l’heure où l’on nous engage à lire les corps avec vigilance, pour en détecter les signes d’une altérité devenue suspecte, faire la généalogie de ce regard posé sur « l’Autre » paraît plus que jamais nécessaire. Six siècles d’histoire coloniale ont construit des imaginaires, des fantasmes et des pratiques, dans lesquels le rapport sexuel au corps colonisé tient une place centrale.

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Lancement des Mois de l‘Entrepreneuriat dans les Quartiers en Guadeloupe

Le 12 novembre 2019 au Collège Front de Mer à P-à-P

100 000 entrepreneurs, IMPACT partners et Bpifrance, lancent en Guadeloupe la quatrième édition des Mois de l’Entrepreneuriat dans les Quartiers. Cette opération de grande ampleur se déroulera le 12 novembre avec la participation du Conseil Régional de la Guadeloupe, lors d’un speed-meeting entre 8 entrepreneurs et 80 élèves du collège Front de Mer à POINTE-À-PITRE. En 2019-2020, plus de 20 000 jeunes des quartiers prioritaires ou isolés au sein de 16 régions pourront dialoguer avec des entrepreneurs à travers cette action.

La Guadeloupe est la troisième étape de ces Mois de l’Entrepreneuriat dans les Quartiers. Des entrepreneurs bénévoles viendront transmettre leur passion d’entreprendre à des jeunes issus de quartiers prioritaires ou isolés. Les objectifs des intervenants et des organisateurs sont clairs : sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat, instaurer un dialogue intergénérationnel et élargir leurs choix d’orientations.

Les interventions sont organisées grâce au savoir-faire des équipes et à la plateforme de mise en relation de 100 000 entrepreneurs. Elles permettent l’interaction et le dialogue avec les collégiens et lycéens grâce à des témoignages individuels d’entrepreneurs d’une durée de 2 heures ou lors de speed-meeting réunissant dans ou hors les murs de l’école un public plus conséquent.

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Hommage à Hyppolite Morestin : Martiniquais et médecin légendaire de 14-18

Les 8 et 9 novembre 2019 à Basse-Pointe et au Morne Rouge

La période de commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale est l’occasion de se pencher sur la vie et l’œuvre du Dr Hippolyte Morestin (1869, Basse-Pointe – 1919, Paris) et de mieux faire connaître ce grand médecin et chirurgien originaire de Martinique, qui s’illustra en soignant les soldats de la Guerre 14-18 grièvement blessés au crâne, à la mâchoire et au visage, appelées « les gueules cassées ».

A travers l’évocation de cette personnalité complexe, brillante mais avec ses zones d’ombre, dont le destin fut marqué comme des millions de personnes par la tourmente de la Grande Guerre, il s’agit de revenir plus d’un siècle en arrière sur des évènements tragiques au cours desquels des individus comme lui ont donné le meilleur d’eux-mêmes et ont contribué à améliorer la vie de leurs semblables.

Lire aussi : Le destin hors du commun du docteur Hippolyte Morestin.

Programme des 8 et 9 novembre 2019

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Ce que la psychanalyse nous apprend de la pensée « décoloniale » et « intersectionnelle »

— Par Sabine Prokhoris —

Psychanalyste et philosophe, elle est l’auteur notamment de Au bon plaisir des « docteurs graves » – À Propos de Judith Butler (Puf, 2017)

Sabine Prokhoris revient sur la polémique qui a opposé des psychanalystes sur la pensée « décoloniale ». Pour elle, cette mouvance mène à une impasse identitaire.

Une vive controverse a opposé ces dernières semaines, par tribunes interposées, un collectif de psychanalystes, et « plus de 150 psys et intellectuels » au sujet de la mouvance intellectuelle dite « décoloniale », et des formes d’analyse militantes qui se revendiquent de l’intersectionnalité. Ces dernières, qui ambitionnent de décrire « l’intersection de genre, de culture, d’ethnicité, de classe », et d’examiner « le croisement des rapports de domination sans les hiérarchiser » (selon l’argument du colloque « Psychanalyse, études de genre, études postcoloniales » organisé en décembre 2018 à Paris VII par certains des signataires de la réponse au collectif psy), semblent néanmoins subordonner l’ensemble de ces rapports à la question de la « colonialité ». Cela à travers une attaque en règle de « l’universalisme abstrait » , dont le dessein hégémonique doit être « déconstruit » – et combattu.

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« Il faut rendre son indépendance à la littérature africaine »

Un collectif de personnalités, le Front de libération des classiques africains, défend l’idée, dans une tribune au « Monde », que les œuvres majeures de l’Afrique francophone ne soient plus seulement éditées à Saint-Germain-des-Prés.

— Tribune. —

Rentrée scolaire. A Dakar, pour Sokhna, L’Aventure ambiguë, de Cheikh Hamidou Kane, est frappé d’un « 10-18 ». A Niamey, L’Enfant noir, de Camara Laye, alourdit de Plon le sac de Makéda. A Abidjan, on s’éclaire au Seuil avec Les Soleils des indépendances, d’Ahmadou Kourouma, et on achète à Hachette Le Vieux Nègre et la Médaille, de Ferdinand Oyono. Douala, N’Djamena, Lomé, Ouagadougou, partout, au sud francophone du Sahara, les classiques de la littérature éveillent, édifient, enseignent en étant frappés du sceau de maisons d’édition concentrées le long de la Seine. Une vision esthétique, politique, philosophique, historique du monde s’est ainsi constituée sur plusieurs générations. Peu de gens relèvent la charge symbolique d’un tel anachronisme.

Ces œuvres sont à la fois causes et conséquences de la colonisation. Elles ont « naturellement » été portées par les maisons d’édition d’une métropole héritière d’une longue tradition littéraire écrite.

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Sylviane Agacinski censurée : le nouveau visage du fascisme universitaire

— Par Natacha Polony —

Michel Eyquem de Montaigne fut sans doute le premier penseur à ébranler l’ethnocentrisme spontané des cultures humaines à travers la remise en cause du concept de barbarie. Raison pour laquelle il est plus que légitime de voir son nom accolé à celui d’une université. Mais sans doute l’homme des Essais, le sceptique horrifié par les guerres de religion, serait-il effaré de voir le spectacle qui s’est joué le jeudi 24 octobre à l’université Montaigne de Bordeaux. Ou plutôt qui ne s’est pas joué, puisque la conférence prévue autour de la « reproductibilité technique » de l’être humain a été annulée au motif que des groupuscules avaient promis d’empêcher sa tenue « par tous les moyens ». Le syndicat «Solidaires étudiant-e-s Bordeaux», les associations GRRR, Riposte trans, Mauvais Genre-s et WakeUp! sont, certes, des organisations croupions, mais il se trouve que leurs menaces font peser un risque tel que la direction de l’Université ne s’est pas considérée en mesure « d’assurer pleinement la sécurité des biens et des personnes ».

Climat de terreur

 Des petits groupes radicaux faisant peser un climat de terreur pour imposer leurs vues et faire taire les opposants, cela porte un nom : cela s’appelle des milices fascistes.

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Fête des morts

Statuette inspirée de la Calavera de la Catrina, une création figurant dans le mural Sueño de una tarde dominical en la Alameda central (1948) de Diego Rivera, est l’un des personnages devenus traditionnels du Jour des morts célébré tous les ans au Mexique.
La fête des morts est pratiquée dans de nombreuses cultures et religions, qui consacrent un ou plusieurs jours fériés à la commémoration des défunts.

Traditions bouddhistes
Chine
En Chine, la fête de Qing Ming, Qingmingjie, au début du mois d’avril, est essentiellement consacrée à la visite et au nettoyage des tombes familiales et celles de la famille de leurs familles.

La fête des fantômes, Zhongyuanjie, le 15e jour du septième mois lunaire, est pour sa part consacrée aux « esprits orphelins et fantômes sauvages » auxquels sont offerts des repas réconfortants et des cérémonies pour leur délivrance.

Népal
Lors de la fête népalaise de Gai Jatra (« fête des vaches »), chaque famille qui a perdu un de ses membres l’année précédente construit un « gai » constitué de branches de bambou, de décorations en papier, de vêtements et de portraits du défunt.

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Cinq rituels funéraires étonnants à travers le monde

Du Ghana à l’Indonésie, en passant par le Tibet ou le Japon, on ne traite pas la mort et les défunts de la même manière. Festifs, codifiés, extravagants voire carrément surprenants, voici cinq rituels funéraires encore suivis dans le monde.

Japon : des baguettes et des os

La majorité de la population japonaise organise ses funérailles selon des rites bouddhistes. Si elles varient dans les détails, les cérémonies sont, dans les grandes lignes, similaires : « Veillée funéraire la nuit du décès, cérémonies d’adieux le lendemain, crémation le surlendemain, seconde cérémonie au temple et dépôt des ossements dans la tombe le jour de la crémation, retrouvailles et recueillement de la famille le 7e jour après le décès, puis la même chose, mais le 49e jour », détaille Cléa Patin, dans la revue Ebisu, qui publie en langue française des articles de recherche, des traductions commentées, des textes de conférence inédits ainsi que des comptes rendus d’ouvrages, dans le domaine des études japonaises.

Cléa Patin, qui a effectué plusieurs études de terrain au Japon, décrit précisément, en 2006, les rituels auxquels elle a assisté, après la mort de la grand-mère de son compagnon japonais.

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Ce qui change en novembre 2019

Assurance chômage, retraites complémentaires, allocation aux adultes handicapés, complémentaire santé solidaire, trêve hivernale… Ce qu’il faut savoir sur l’actualité administrative de novembre 2019.

Assurance chômage

Durée minimale de travail, rechargement des droits, réduction de l’indemnité en fonction des revenus, démission, indépendants… La réforme de l’assurance chômage prévoit un certain nombre de nouveautés à partir du 1er novembre 2019.

Chômage : des règles qui changent au 1er novembre 2019

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Pourquoi avons-nous tant de mal à parler de la mort ?

— Propos recueillis par Floriane Le Mélinaire —

La mort fait partie de la vie, mais on n’en parle pas. Ou rarement et difficilement. Patrick Ben Soussan, psychiatre, responsable du département de psychologie clinique à l’Institut Paoli-Calmettes, à Marseille, nous explique pourquoi nous sommes tellement dans le déni face à notre propre mortalité.

Pourquoi avons-nous tant de difficulté à parler de la mort, pourquoi fait-on comme si elle n’existait pas ? Alors qu’elle est inéluctable pour chacun d’entre nous…

Pour faire de grandes choses, il faut faire comme si on ne devait jamais mourir. Un des fondements de l’humanité, c’est le déni de la mort. Pas tant le déni de la mort en tant qu’événement réel, mais plutôt le refus de la finitude, de mettre un point final à la phrase…

Donc, on se projette dans la vie comme si on n’allait jamais mourir ?

Oui, on est dans l’engagement, l’anticipation. Prenez l’exemple de notre relation aux enfants : on imagine toujours un avenir pour eux, on construit toujours leur vie d’adulte en devenir. C’est propre à l’une des fondations de l’humanité qui est de toujours se projeter, aller de l’avant.

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Encore 36 millions d’esclaves sur la planète

— Par Sylvie Kauffmann —

L’esclavage moderne affecte 35,8 millions de personnes sur la planète, selon une ONG. A peu près l’équivalent de la population du Canada ou de l’Algérie.

Douze ans d’esclavage, l’autobiographie de Solomon Northup portée à l’écran l’an dernier par Steve McQueen, a été écrite en 1853. Cette histoire vraie d’un homme libre, kidnappé puis vendu et confronté pendant douze ans à la brutalité inouïe de la servitude dans le sud américain, a ému le jury des Oscars et des millions de spectateurs dans le monde entier. Un drame historique dont la cruauté, heureusement, appartient à une époque révolue. Cela s’apprend à l’école : l’esclavage a été aboli.

Evelyn Chumbow aimerait le croire. Elle, ce n’est pas douze, mais huit ans d’esclavage qu’elle a subis, de 9 à 17 ans. Ce n’était pas dans le sud des Etats-Unis, mais dans le nord. Et ce n’était pas au XIXe siècle, mais au XXIe. Evelyn Chumbow est une rescapée de l’esclavage moderne, une condition qui, selon un rapport de l’ONG Walk Free publié le 17 novembre, affecte 35,8 millions de personnes sur la planète.

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« Histoire du voile, des origines au foulard islamique » de Maria Giuseppina Muzzarelli

— Par Cécile Dunouhaud —

Bayard, collection « Constellations », 2017, 258 p., 21,90 €

Cécile Dunouhaud | Août 28, 2017 | Histoire générale | 0 |
Titre original : A capo coperto. Storie di donne e di veli, traduit de l’italien par Martine Segonds-Bauer
Présentation de l’ouvrage par l’éditeur : « Évoquer aujourd’hui une femme voilée, c’est immédiatement penser au hijab ou à tout autre vêtement couvrant la tête ou le corps des femmes dans le monde islamique. Beaucoup les portent dans les pays occidentaux, non sans polémique. Pourtant c’est bien dans l’histoire de l’Occident qu’il faut chercher la prescription faite aux femmes de se couvrir. Partons donc à la découverte d’une coutume millénaire, attestée par la Bible et la statuaire grecque, par les Pères de l’Église, les lois du Moyen Âge, et d’innombrables témoignages artistiques et littéraires.
Le voile était une prérogative des femmes mariées, endeuillées, ou même des religieuses. Signe de pudeur et de modestie, aussi léger dans sa texture que lourd de symboles, le voile était cependant un accessoire qui suivait ou faisait la mode, un élément fondamental du luxe et de l’élégance – comme peut l’être encore aujourd’hui le foulard portant la griffe de grands couturiers.

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« Nulle part le port du voile n’accompagne une vitalité démocratique »

— Par Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration —
La défiance à l’égard des femmes voilées exprime moins une montée de l’islamophobie en France que la crainte de voir régresser le droit des femmes, estime, dans une tribune au « Monde », le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration.

La brutale interpellation d’une femme voilée, le 11 octobre, au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté n’a pas seulement attesté d’une haine antimusulmane française aussi sidérante qu’heureusement minoritaire, elle a aussi ouvert la boîte aux bêtises.

Passons sur l’ignorance de ceux qui veulent interdire tout port de signe religieux ostensible dans l’espace public. Pour mémoire, Aristide Briand, concepteur de la loi de 1905, avait mis le holà aux tentatives similaires d’interdiction de la soutane dans les rues de nos villes.

Lire aussi Que dit la tradition coranique sur le voile ?

Une nouvelle fois, mais de manière décuplée, cet épisode sert aussi de carburant aux défenseurs inconditionnels du voile qui affirment comme une évidence indiscutable que les croyants musulmans seraient victimes d’une « islamophobie d’Etat ». La réalité documentée atteste pourtant du contraire.

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Images virtuelles, vidéos truquées… Peut-on encore croire ce que l’on voit ?

— Par Benjamin Jérôme —
Aujourd’hui, les deepfakes, vidéos truquées hyper-réalistes, mentent mieux que jamais. Décryptage d’un phénomène aussi bluffant qu’alarmant.

L’association Solidarité Sida a créé une « fake news » où Donald Trump annonce que le VIH est éradiqué. Solidarité Sida

Son travail a de quoi inquiéter. Hao Li, chercheur allemand installé en Californie, est un pionnier des deepfakes, ces vidéos trafiquées grâce à l’intelligence artificielle qui permettent de faire dire n’importe quoi à n’importe qui. Comme de montrer Donald Trump annonçant l’éradication du sida. Ce clip choc, qui a fait le buzz début octobre, était une fake news imaginée à dessein par l’association française Solidarité Sida pour relancer la mobilisation contre la maladie.

Dans ce deepfake, les postures et le visage du président américain permettaient de deviner l’imposture. Mais pour combien de temps encore? « Nous sommes déjà capables de générer des vidéos dont il est pratiquement impossible de savoir, à l’œil nu, si le contenu est réel ou non », prévient Hao Li, qui nous répond depuis l’un de ses deux laboratoires de recherche. L’homme, qui passe son temps en conférence ou auprès de ses étudiants, a aussi monté sa start-up, Pinscreen, spécialisée dans la création sur ordinateur d’avatars photoréalistes.

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Racisme : « La couleur demeure un marqueur de privilèges »

Professeure de philosophie politique et organisatrice d’un colloque sur les « whiteness studies » à la Sorbonne, Magali Bessone décode ce qui se cache derrière le terme de « blanc ». Propos recueillis par Séverine Kodjo-Grandvaux

Il a suffi qu’en septembre Lilian Thuram prononce un petit mot de cinq lettres pour que les réseaux sociaux s’enflamment, provoquant davantage de polémique que les cris de singe lancés au footballeur Romelu Lukaku par des supporteurs italiens. Si le mot « noir » est régulièrement employé et ne pose guère question, l’on n’a guère l’habitude, en France, de parler de « blanc ».
Pourtant, tous deux se comprennent dans l’histoire de la traite transatlantique, ainsi que le rappelaient certains participants au colloque « Whiteness studies, réflexions sur un rapport social », organisé le 4 octobre à la Sorbonne par Magali Bessone, professeure de philosophie politique à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.

Qu’est-ce que les « whiteness studies » ?

Magali Bessone L’expression désigne un domaine de réflexion développé dans les universités nord-américaines, qui mobilise les méthodologies de différentes disciplines (philosophie, science politique, droit, sociologie, littérature…) pour décrire et comprendre ce que recouvre le statut du groupe majoritaire « blanc » et ses processus historiques de construction, les lignes de tension qui le traversent, mais aussi ce que cela signifie d’avoir un certain type de privilèges parce qu’on relève de ce groupe.

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Tous Créoles condamne les dérives racistes anti-békés !

L’association « Tous Créoles ! » dont le fondement est de « faire de nos différences une oeuvre collective » s’insurge avec force contre la violente campagne de dénigrement qui se déroule en ce moment à l’encontre d’une des composantes de la population martiniquaise.

C’est en effet à une odieuse campagne anti-békés que nous assistons aujourd’hui en Martinique. Une campagne raciste que nous dénonçons avec la plus grande fermeté.

Le prétexte de ce déferlement de haine raciale est le scandale de la chlordécone, dont l’enquête parlementaire conduite par Serge LETCHIMY, met progressivement à jour les responsabilités.

Responsabilité de l’Etat, seul garant de ce qui est autorisé ou pas, et responsabilité probable de certains individus, mais en aucun cas responsabilité d’une catégorie socio-ethnique dont 99% de ses membres n’ont rien à voir ni avec le monde agricole, ni avec le monde des pesticides, ni encore moins avec la chlordécone dont ils sont aussi les victimes.

Jeter en pâture toute une catégorie de martiniquais au seul prétexte que quelques membres de cette catégorie seraient liés aux usages des produits incriminés est tout à fait inacceptable.

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« Ne pas confondre la haine des femmes voilées et la critique du voile »

— Par Manuel Boucher, Sociologue, professeur à l’université de Perpignan-Via-Domitia —

Les indignations exprimées après l’humiliation d’une mère voilée au conseil régional de Bourgogne-France-Comté ne devraient pas empêcher tout questionnement sur le port du voile, souligne, dans une tribune au « Monde », le sociologue Manuel Boucher.

Tribune La prise à partie par Julien Odoul, élu du Rassemblement national, au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, le 11 octobre, d’une mère de famille vêtue d’un voile, a suscité une importante vague de réactions à cette humiliation publique.

Il est tout à fait inacceptable qu’un élu de la République puisse ainsi rabaisser et mépriser une femme devant son jeune fils qui, n’ayant pu que subir l’humiliation de sa mère, a éclaté en sanglots face à cette attaque ad hominem. La stigmatisation de cette femme venue bénévolement accompagner un groupe d’enfants pour découvrir le fonctionnement d’une institution de la République est insupportable.

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La Race : l’origine qui tue

— Par Lucien Cidalise Montaise —

Les mots Noirs, Blancs, de Couleur sont entrés dans le monde linguistique médiatique en France et à la Martinique et ne sont pas près d’en sortir, tant ils satisfont les Noirs, les Blancs et les Autres. Ce concept s’inspirant d’une facilité de langage qui flatte, rassure et d’une réalité pourtant condamnable car peu fraternelle : Youpin, Négro, Bicot…Noms enchanteurs ?

C’est un fait, les Français – Caucasiens, s’agissant d’eux exclusivement, ont toujours dans toutes leurs actions : guerre, bombardements, fusillades etc, discriminé favorablement en portant des jugements de valeurs morales, intellectuelles, culturelles et cultuelles. Cela a donné la Colonisation, le Colonialisme, le Paternalisme, le Racisme, imposant aux Noirs, entre autres, un trajet différent à entreprendre. « Résistant moral » généré par son Courage et son Histoire, le Noir doit s’imposer à l’Autre, mais surtout ne pas se contenter d’être. Mais ceux de ces siècles, complexés et démunis de toutes forces spirituelles et matérielles, s’associent tardivement à Mélanine et Oréal qui deviennent obligatoirement des éléments de « décomplexion ». Le besoin du Miroir s’inscrit en lettres majuscules dans les désirs profonds et cachés de ces malheureux, mais aussi de ceux qui s’estiment plus caucasiens par des moyens intimement relationnels, tels l’assimilation ou le mariage, la collaboration vis-à-vis de ceux qu’ils considèrent comme maîtres de leur personne, sinon de leur âme.

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Jean-Michel Martial est mort

Jean-Michel Martial, comédien et metteur en scène d’origine guadeloupéenne est décédé des suites d’une longue maladie. Depuis septembre 2016, il était également président du Conseil représentatif des Français d’outre-mer. Il était aussi le frère aîné de l’acteur Jacques Martial, président du Mémorial ACTe.

Jean-Michel Martial s’est notamment illustré dans la pièce Edmond d’Alexis Michalik. récompensée par 5 molières en 2017 et portée ensuite sur le grand écran.

Jean-Michel Martial jouait le rôle d’Honoré, un patron de taverne amoureux des belles lettres et narrateur. « Je reprends la tradition des conteurs, je suis le porteur de paroles et la parole c’est la vie d’Edmond Rostand alors qu’il est en train d’écrire Cyrano », confiait le comédien.

Jean-Michel Martial a été remarqué au Festival de Cannes en 1993 dans L’homme sur les quais de Raoul Peck présenté en sélection officielle. Il double notamment le Chef dans la série d’animation South Park et a participé aux doublages de Pulp Fiction et Le Cinquième Élément.

Jean-Michel Martial est le fondateur de la compagnie « L’Autre Souffle » en 1997. À travers elle, il produit, coproduit, ou met en scène des pièces de théâtre comme Liens de sang ou Martin Luther King Jr – La force d’Aimer.

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