Une fois notre visage dissimulé, de quelle manière nos interactions sociales vont-elles évoluer ?
— Par Claire Conruyt et Aliénor Vinçotte —
«On s’est embrassés pour la première fois à travers un masque.» Il y a un mois à peine, Danila rencontrait pour la première fois sa moitié en bas de chez elle, assise sur un banc niché dans la petite cour d’un immeuble parisien. Après avoir échangé une multitude de messages sur un site de rencontre, les deux tourtereaux ont décidé de se donner rendez-vous. Monsieur a enfilé son «plus beau costume comme s’il se rendait au bureau». Madame, une veste cintrée et une chemise à fleurs. Les deux ont dissimulé leur visage derrière un morceau de tissu. «C’était bizarre, mais je discernais dans sa voix, un sourire», se souvient-elle.
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Il fut un temps où les amoureux, timides, guettaient le moindre indice. Un tressaillement de la bouche, une fossette, n’importe ! Pourvu qu’ils puissent lire sur le visage tant désiré, un aveu silencieux. Ces détails, à présent cachés par un masque, ne sont plus visibles.