Quelle gageure en effet !
— Par Marie-Andrée Ciprut, psychologue-écrivaine —
Assise dans un tram, j’aperçus une amie qui attendait le sien de l’autre côté de la rue, un masque sur le visage. « Mais c’est Unetelle ! » me suis-je dit en m’apprêtant à lui faire un signe amical. J’ai brusquement arrêté mon geste, en proie à un terrible doute :
La taille et la carrure, c’était elle,
Le style d’habillement, c’était elle,
Les couleurs pastel, c’était elle,
La coiffure, c’était peut-être elle,
Mais, derrière son masque, était-ce vraiment elle ?…
J’ai dû alors affronter cette brutale réalité : le coronavirus allait désormais s’immiscer dans nos vies pour les influencer, les contrôler, les diriger, les changer…
Quelle histoire, ces masques !
Dès les premiers signes de tarissement, les pharmacies sont prises d’assaut même avant le confinement : commande, coût, 10 CHF pièce. Pareil pour le gel hydroalcoolique, qui atteint également le prix exorbitant de 10 CHF le flacon de 100ml. Qu’à cela ne tienne, tout le monde en achète !…
A vrai dire, les pays européens se trouvant devant une pénurie de masques, en ont déconseillé l’usage, tout en faisant secrètement des commandes massives en Chine, ce qui alimenta un marché très lucratif, une économie parallèle florissante, un commerce officiel ou non, provoqua des vols de cargaisons dans les aéroports, des détours de destinations, des mensonges d’états.