Catégorie : Sociologie

Où va la Martinique ?

— Par Jean-Pierre Maurice —
En cette rentrée de septembre, dans cette crise de la vie chère que connaît notre île aujourd’hui, une question se pose : où va la Martinique ?
Car trop d’abus, trop d’irrégularités gangrènent notre société martiniquaise : telles sont, en vérité, les raisons principales du mouvement actuel qui secoue la Martinique au nom de la lutte contre la vie chère.
Un mouvement que personne n’avait vu venir, animé par une nouvelle génération. Un mouvement qui traduit en réalité une certaine souffrance de la société martiniquaise à la recherche de moyens de lutter contre l’injustice et l’anarchie ambiantes.
Anarchie des transports, anarchie de la santé, anarchie de la décentralisation, anarchie des services publics, anarchie dans le domaine de l’environnement, anarchie des terres volées, anarchie des constructions illégales, anarchie de la vie chère… : le désordre est partout, l’intérêt collectif nulle part, dans l’indifférence de l’État, de ses services publics et des élus locaux.
Juste un exemple : un récent rapport de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a dénoncé, en ce mois de septembre 2024, des « défaillances » en matière de radioprotection dans les services de radiothérapie et de médecine nucléaire de Martinique.

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Souvenirs de Mai 68

— Par Gary Klang—

En mai 68, j’habitais au 34, rue Gay-Lussac, à Paris, avec mon frère Serge et mon complice Bobby Labrousse. Un immeuble typiquement parisien, avec une minuterie faiblarde qui nous donnait à peine le temps de monter et, à l’entrée, une vieille concierge qui observait tous les mouvements, en tenant un gros chat dans ses bras. Au-dessous de mon appartement, une dame pleine de gaieté : Madame Paul Fort, la femme du poète, jeune fille de 85 ans.

Pourquoi cette digression sur le 34 ? Parce que la première barricade fut érigée dans la nuit du 10 au 11 mai, juste en face de mon immeuble. Les policiers campaient au bas de la rue, matraque en main, tout près du jardin du Luxembourg et un peu plus loin, leur faisant face, je me trouvais devant le 34 avec quelques copains qui avaient, tout comme moi, fui la dictature du médecin malgré lui : Bobby Labrousse, Gérard Aubourg, Ernst Wilson, Jean-Claude O’Garro…

La grande révolte de 68 commença dans l’improvisation. Un quidam, devant le 34, proposa en souriant de dépaver la rue et d’ériger des barricades afin de se protéger des CRS appelés SS.

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Un partenaire de Pacs peut-il abandonner le domicile « conjugal » ?

Isabelle vient d’avoir une violente dispute avec son amie Nelly avec laquelle elle est pacsée depuis 2008. Nelly lui annonce qu’elle quitte leur domicile pour s’établir à une autre adresse. Isabelle ne s’oppose pas à son départ. L’achat de la maison dans laquelle elles vivent est financé par un crédit solidaire pour lequel il reste de nombreuses échéances à régler. Isabelle aimerait savoir si sa partenaire de PACS a le droit de partir et de la laisser seule et si, une fois partie, elle continuera de régler les échéances du crédit et les dépenses liées à ce logement.

On vous répond :

Lors de la conclusion du PACS, et pendant toute la durée de ce contrat, les partenaires s’obligent mutuellement à déclarer une résidence commune aux autorités concernées (mairie, services fiscaux). Cela ne les empêche pas d’avoir des résidences distinctes et de vivre séparément. Dans le PACS, il n’y a pas comme dans le mariage cette notion de domicile conjugal obligeant les époux à une communauté de vie.

Un des partenaires peut tout à fait avoir une résidence autre que la résidence commune.

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Droit à l’oubli : quand l’IA complique la suppression de vos données

— Par Martin Van Waerebeke & Marco Lorenzi —

Vos données vous appartiennent. Du moins, c’est ce que prévoit la loi européenne sur la régulation des données (RGPD). D’une part, elle limite la collecte de vos données par les entreprises privées à ce que vous avez consenti. D’une autre, elle vous permet de demander l’effacement total des informations vous concernant des serveurs de cet acteur : il s’agit du droit à l’oubli. C’est ce second volet qui nous intéresse ici, et son applicabilité dans le monde moderne. Si supprimer quelques lignes d’une base de données n’a rien de compliqué, la tâche devient nettement plus périlleuse quand l’intelligence artificielle (IA) entre en jeu.

En effet, des modèles d’IA de plus en plus complexes, fondés sur des réseaux de neurones artificiels, sont déjà déployés par de nombreux acteurs privés. Ces modèles ont besoin d’apprendre à partir d’un maximum de données pour être performants. Ainsi, la présence d’informations vous concernant dans les serveurs d’une entreprise implique souvent son utilisation pour l’entraînement de ses modèles d’IA. Dès lors, l’oubli de vos données passe de la simple suppression d’une ligne dans un tableau à une opération complexe s’approchant plus de la neurochirurgie appliquée à des « cerveaux » artificiels.

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James Earl Jones : Une voix légendaire s’éteint à 93 Ans

— Par Hélène Lemoine —

James Earl Jones, l’une des voix les plus emblématiques de l’histoire du cinéma, s’est éteint le 9 septembre 2024 à l’âge de 93 ans, dans sa maison du comté de Dutchess, New York. Né le 17 janvier 1931 à Arkabutla, Mississippi, il a laissé derrière lui un héritage colossal marqué par plus de soixante ans de carrière dans le cinéma, la télévision et surtout au théâtre. Acteur aux talents multiples, il est mondialement connu pour avoir prêté sa voix à Dark Vador dans la saga Star Wars, ainsi qu’à Mufasa dans Le Roi Lion.

Une enfance difficile et un destin peu probable

Rien ne semblait prédestiner le jeune James Earl Jones à devenir l’une des figures les plus marquantes du paysage artistique américain. Fils de Robert Earl Jones, acteur et boxeur, et de Ruth Connolly, une enseignante, James est né dans un contexte difficile marqué par la ségrégation raciale du sud des États-Unis. Abandonné par son père peu après sa naissance, il grandit dans la ferme de ses grands-parents maternels dans le Michigan. C’est là que l’une des batailles les plus ardues de sa vie commence : le bégaiement.

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L’éphéméride du 10 septembre

Lancement en pleine 1ère Guerre Mondiale du Canard enchaîné le 10 septembre 1915

« La liberté de la presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas »

Le Canard enchaîné est un hebdomadaire de la presse satirique en France paraissant le mercredi. Fondé le 10 septembre 1915 par Jeanne et Maurice Maréchal, aidés par Henri-Paul Deyvaux-Gassier, c’est l’un des plus anciens titres de la presse française actuelle, notamment le plus ancien titre de presse satirique encore actif. Depuis les années 1960, c’est aussi un journal d’enquête qui révèle nombre d’affaires scandaleuses.

Pour l’historien Laurent Martin, ce journal, très attaché à la protection des sources d’information des journalistes, représente « une forme alternative de presse qui n’a guère d’équivalents en France et dans le monde ».

Histoire
Son nom fait allusion au quotidien L’Homme libre édité par Georges Clemenceau, qui critiquait ouvertement le gouvernement lors de la Première Guerre mondiale. Il subit alors la censure de la guerre5 et son nom fut changé pour L’Homme enchaîné. S’inspirant de ce titre, les journalistes Maurice et Jeanne Maréchal, aidés par le dessinateur H.-P.

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Journalisme en deçà et au-delà …

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Dans un article paru en 2018, on relève l’anecdote mettant en scène un journaliste communiste résidant dans la banlieue parisienne qui avait été invité par le PPM. Celui-ci venait de participer à un repas plantureux organisé en son honneur par un dignitaire du parti. Surpris, il n’avait pas reconnu la situation misérabiliste qu’on lui avait annoncée. En regagnant son hôtel, il manifesta quelque agacement pour l’abondance des agapes auxquelles il venait de prendre part. Le militant qui l’accompagnait l’avait bien compris et avait cru devoir faire un crochet au quartier Volga Plage pour remettre l’opinion de son hôte dans le bon sens. « Je vois bien, dit-il sur le ton de l’énervement, que vous voulez me montrer un quartier pauvre ». En passant devant l’épicerie du coin, il demanda au chauffeur de s’arrêter, puis tous deux pénétrèrent dans le lolo. « Voyez ces marchandises, dit-il à son interlocuteur (une bonne dizaine de produits), en Russie, on ne peut les trouver que dans des magasins réservés aux riches. Et encore ! »

Ce samedi 7 septembre 2024, un reportage télévisé sur la cherté des prix fut consacré au relevé, par leurs victimes, des misères individuelles de certains manifestants de Genipa.

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Soutenir Boukan Bistrot Caribéen

Préserver l’âme caribéenne au cœur de Paris

— Par Charles de Boukan Bistrot Caribéen —

Je m’appelle Charles, et je suis l’un des co-fondateurs de BOUKAN Bistro Caribéen, aux côtés de mes associés Meidhy et Nicolas. Il y a un an, nous avons ouvert ce restaurant avec un rêve en tête : offrir un espace au cœur de Paris, entre Temple et République, où la richesse et les saveurs authentiques de la Guadeloupe, notre terre natale, seraient à l’honneur pour tou.te.s.

Depuis notre ouverture, nous avons accueilli près de 10 000 convives, reçu des avis élogieux, et maintenu une note de 4,9/5 sur Google. Notre communauté en ligne compte aujourd’hui près de 12 000 personnes qui partagent notre passion. Malgré ces succès, nous faisons face à des défis de taille. Les charges élevées, l’inflation galopante, et des saisons difficiles ont fragilisé notre jeune entreprise. Aujourd’hui, la possibilité de fermer nos portes n’est plus une simple hypothèse, mais une réalité que nous devons envisager. Cependant, nous refusons d’abandonner. Nous sommes déterminés à poursuivre notre mission : faire vivre la générosité et la convivialité de la culture caribéenne à travers chaque plat que nous servons.

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Décès de Maître Henri Leclerc

Avocat au barreau de Paris

—Communiqué de presse de l’ UPLG —

Défenseur de la cause anticolonialiste guadeloupéenne depuis le procès des Guadeloupéens devant la cour de sureté de l’état en mars 1968 après les massacres de mai 1967

L’UPLG a appris avec énormément de tristesse la disparition de Maître Henri LECLERC, avocat au barreau de Paris, l’un des défenseurs des emprisonnés Guadeloupéens au procès devant la cour de sureté de l’état en mars 1968, après les massacres de mai 1967 en Guadeloupe.

L’UPLG salue le travail militant accompli par cette grande figure de l’anticolonialisme et des droits humains. Il a répondu présent à chaque occasion où la cause guadeloupéenne a fait appel à lui pour défendre des patriotes contre l’injustice coloniale .

L’UPLG appelle ses militants et sympathisants et tous les amis épris de justice sociale et de volonté de lutte à saluer la mémoire de ce grand avocat des causes justes.

La Guadeloupe qui lutte et qui veut s’émanciper du joug colonial ne vous oubliera pas.

Nous adressons nos sincères condoléances à ses enfants et petits-enfants ainsi qu’à toute sa famille.

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Henri Leclerc : Le combat inlassable d’un défenseur des libertés

— Par Hélène Lemoine —

Henri Leclerc, figure emblématique du barreau français, s’est éteint le 31 août 2024, à l’âge de 90 ans, après une carrière de près de soixante-dix ans. Avocat des causes difficiles, défenseur infatigable des droits et des libertés individuelles, Leclerc a marqué son époque par son engagement sans faille pour la justice et son opposition à toutes les formes d’oppression. Sa disparition représente une perte immense pour le monde juridique, mais aussi pour tous ceux qui, au cours de sa longue carrière, ont trouvé en lui un allié dans leurs combats.

Né en 1934, Henri Leclerc a grandi dans une France marquée par les séquelles de la Seconde Guerre mondiale et par les soubresauts politiques qui ont suivi. C’est à l’âge de 11 ans qu’il assiste, presque par hasard, au procès de Pierre Laval, événement fondateur qui marquera profondément son existence. Laval, ancien chef du gouvernement de Vichy, était jugé pour sa collaboration avec l’occupant nazi. Le procès, expéditif et brutal, se conclut par une condamnation à mort que Leclerc perçoit, même enfant, comme une parodie de justice.

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Conciliation de justice : vous pouvez aider à régler des différends à l’amiable

Cadres de la fonction publique ou du secteur privé, enseignants, policiers, commerçants… Les conciliateurs de justice viennent de milieux professionnels variés. Bénévoles, ils assistent des personnes pour trouver une solution à leurs différends. On vous indique comment devenir conciliateur de justice.

Le conciliateur de justice est un auxiliaire de justice bénévole. Il a pour mission de permettre le règlement à l’amiable de litiges, en écoutant et en recevant les différents partis.

Le conciliateur peut intervenir pour de nombreuses situations, par exemple :

  • des désaccords entre bailleurs et locataires ou entre locataires ;
  • des troubles du voisinage ;
  • des litiges entre commerçants ;
  • des différends en matière prud’homale.

À savoir  

depuis octobre 2023, il est obligatoire de recourir à un mode de résolution amiable avant de saisir le tribunal judiciaire d’un litige portant sur le paiement d’une somme inférieure à 5 000 €.

Qui peut devenir conciliateur de justice ?

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Tout savoir sur le logement partagé solidaire

D’un côté, beaucoup de retraités vivent seuls et disposent d’une ou de plusieurs chambres disponibles au sein de leur logement ; de l’autre côté, la crise du logement offre peu de possibilités aux étudiants, stagiaires, alternants, jeunes travailleurs… de se loger. La colocation intergénérationnelle peut être une solution gagnant-gagnant : On vous explique comment elle peut être mise en place.

La cohabitation intergénérationnelle solidaire consiste en une mise à disposition de la part de la personne âgée d’une partie de son logement (gratuitement ou non) contre :

  • une présence régulière d’un jeune le soir et quelques week-ends (à définir lors de l’établissement du contrat) ;
  • et/ou la réalisation de menus services (à établir dans le contrat également).

Cette cohabitation est encadrée par des mesures législatives issues de la loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) du 23 novembre 2018.

Pourquoi opter pour la colocation intergénérationnelle ?

Pour la personne âgée, il s’agit de :

  • lutter contre l’isolement ;
  • créer du lien social ;
  • percevoir un petit loyer (en cas de logement avec un loyer modéré) ;
  • bénéficier d’une présence rassurante.

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Une voix rebelle : L’héritage indomptable de Catherine Ribeiro

— Par Hélène Lemoine —

Catherine Ribeiro, figure légendaire de la chanson française, laisse derrière elle une empreinte indélébile dans l’histoire de la musique et de l’engagement politique. Fille d’immigrés portugais née à Lyon en 1941, elle a grandi dans un environnement marqué par les dures réalités de la classe ouvrière, avec pour seul horizon les cheminées fumantes des usines de Saint-Fons. Cette enfance forgée dans la douleur et les luttes sociales a façonné une artiste rebelle et une militante indomptable, prête à se dresser contre toute forme d’injustice.

Dès les années 60, elle refuse de se laisser enfermer dans les codes du yéyé, malgré un début de carrière prometteur qui la voit figurer sur la fameuse « photo du siècle » aux côtés de stars montantes comme Sylvie Vartan et Johnny Hallyday. Mais Catherine, indocile et tourmentée, choisit d’emprunter des chemins parallèles. Avec Patrice Moullet, elle fonde le groupe Alpes et se lance dans une exploration musicale audacieuse, fusionnant psychédélisme, rock progressif et jazz. Ensemble, ils repoussent les limites de la chanson traditionnelle, à la recherche d’une forme d’expression plus brute, où la voix devient un véritable instrument au service de la révolte et de la poésie.

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La mort d’un fromager

Koudmen dimanche 25 août pour nettoyer et remettre en état l’emplacement du Fromager des Martyrs

— Par Sarha Fauré —

Au cœur des îles des Caraïbes, où les vents alizés caressent les montagnes verdoyantes et les vagues de l’océan murmurent des récits anciens, un arbre se dresse majestueusement, tel un monument vivant de l’histoire et des légendes. Ce géant, que l’on nomme le Fromager, incarne à la fois la vie, la mort, et la renaissance, tout en étant profondément ancré dans le terreau mystique des cultures antillaises.

Son histoire commence bien avant l’éruption dévastatrice de la montagne Pelée en 1902. Ce Fromager, un arbre sacré parmi les peuples caribéens et les Mayas, était déjà une figure vénérée, un pont entre le ciel et la terre, symbolisant l’axe du monde. Son tronc massif, dépassant 1,50 mètre de diamètre à hauteur de poitrine, est recouvert d’une écorce blanche hérissée de piquants, témoignant de sa nature indomptable et de son lien avec les esprits.

Lorsque la montagne Pelée se réveilla, crachant sa colère sous forme de nuée ardente, l’arbre fut consumé. Mais comme le phénix renaissant de ses cendres, le Fromager surprit les habitants de Saint-Pierre.

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Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition

Hommage au Cap 110 ce vendredi 23 août dès 9h45

La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition est une commémoration annuelle, instituée par l’UNESCO en 1998, qui se tient chaque 23 août. Cette date a été choisie en référence à l’insurrection de Saint-Domingue, aujourd’hui Haïti, qui a débuté dans la nuit du 22 au 23 août 1791. Cette révolte a joué un rôle crucial dans l’abolition de la traite négrière transatlantique. L’objectif de cette journée est de perpétuer le souvenir de la tragédie de la traite négrière et de ses conséquences, en inscrivant cette histoire douloureuse dans la mémoire collective des peuples. Elle invite à une réflexion approfondie sur les causes historiques, les modalités et les conséquences de la traite négrière, ainsi que sur les interactions qu’elle a engendrées entre l’Afrique, l’Europe, les Amériques et les Caraïbes.

Dans le cadre de cette commémoration, un hommage particulier sera rendu aux esclavisés du Diamant en Martinique et de Ouidah au Bénin. Ouidah, une ville côtière située à 42 kilomètres à l’ouest de Cotonou, a été l’un des principaux centres de vente et d’embarquement d’esclaves au XVIIIe siècle dans le cadre de la traite occidentale.

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Alain Delon : L’idole de l’écran et l’énigme de la vie

— Par Hélène Lemoine —

Alain Delon, né le 8 novembre 1935 à Sceaux, dans la banlieue parisienne, est une figure emblématique du cinéma français et international. Considéré comme l’un des acteurs les plus marquants de sa génération, il a su captiver l’attention du public par sa beauté saisissante, son charisme magnétique, et son talent d’acteur polymorphe. Delon est souvent associé à l’image du « beau ténébreux », incarnant des personnages complexes, souvent solitaires, avec une intensité et une froideur qui ont laissé une empreinte indélébile dans le paysage cinématographique.

Jeunesse et débuts difficiles

Alain Delon n’a pas eu une enfance facile. Ses parents ont divorcé lorsqu’il était très jeune, et il a été élevé par une famille d’accueil avant de rejoindre sa mère et son beau-père, mais l’environnement familial était instable. Après une adolescence tumultueuse, il rejoint la Marine nationale à l’âge de 17 ans et sert en Indochine pendant la guerre. Cette période, marquée par la discipline militaire et les expériences de vie parfois brutales, forge son caractère et sa vision du monde.

De retour en France après son service militaire, Delon travaille comme serveur, portier, et vendeur de fruits pour survivre.

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L’impact durable de la précarité à l’adolescence

Quand la pauvreté se transmet de génération en génération

— Par Jean Samblé —

La précarité à l’adolescence exerce une influence profonde et durable sur les parcours de vie, limitant sévèrement les opportunités futures et renforçant les inégalités sociales. Selon les récentes études de France Stratégie, un organisme public de réflexion rattaché à Matignon, les individus ayant grandi dans des conditions précaires à l’adolescence courent un risque nettement plus élevé de se retrouver pauvres à l’âge adulte. Cette situation, souvent qualifiée de « reproduction sociale », traduit la difficulté de la société française à briser les cycles de pauvreté intergénérationnelle.

L’impact de la précarité à l’adolescence sur la vie adulte

Les données révélées par France Stratégie sont frappantes : près d’un quart des adultes ayant connu la précarité à l’adolescence vivent dans la pauvreté, contre seulement une personne sur dix parmi ceux n’ayant pas vécu de telles difficultés. Plus précisément, ces anciens adolescents précaires présentent un risque de pauvreté à l’âge adulte 2,25 fois plus élevé que leurs pairs issus de milieux plus favorisés.

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Pierre Salama : un intellectuel marxiste engagé au service des économies émergentes

— Par Jean Samblé —

Pierre Salama, économiste marxiste émérite et fervent défenseur de l’altermondialisme, est décédé à Paris le 9 août, à l’âge de 82 ans, des suites d’un cancer. Né à Alexandrie, en Égypte, le 11 août 1942, il fut marqué dès sa jeunesse par un militantisme engagé contre les guerres d’Algérie et du Vietnam, adhérant successivement au communisme puis au trotskisme au sein de la Ligue communiste révolutionnaire. Son parcours académique et militant l’a conduit à devenir un acteur majeur dans l’étude des économies émergentes, particulièrement en Amérique latine, où il a consacré l’essentiel de sa carrière.

Salama est connu pour avoir insufflé une nouvelle dynamique dans la pensée économique en France, où les études étaient alors dominées par l’orthodoxie autrichienne. Il a défriché des territoires intellectuels inexplorés, combinant une rigueur scientifique exemplaire avec un engagement politique inébranlable. Sa thèse de doctorat, intitulée *Essai sur les limites de l’accumulation nationale du capital dans les économies semi-industrialisées*, marque le début d’un dialogue intellectuel fructueux avec les universitaires et responsables politiques d’Amérique latine. Traduit en plusieurs langues, cet ouvrage lui vaut une reconnaissance internationale, ouvrant la voie à une carrière prolifique.

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Frères Volcans

(À propos du livre Aimé Césaire, René Ménil, l’entretien infini, d’André Lucrèce – éd.Le Teneur).

— par Georges-Henri Lèotin —

Les jeunes générations arrivent toujours dans un monde bien vieux. Avec parfois l’illusion que l’Histoire commence avec elles. Le livre d’André Lucrèce, Césaire/Ménil, l’entretien infini, qui peut contribuer à dissiper cette illusion, se présente comme :

– l’histoire d’une amitié (amitié littéraire, et politique, malgré des divergences)

– une chronique de la résistance intellectuelle au nazisme et à la Collaboration à la Martinique, collaboration dont le tristement célèbre Amiral Robert était le représentant.

LES ARMES MIRACULEUSES

Les 2 citations placées en exergue du livre de Lucrèce donnent le ton. Elles évoquent l’importance et la force de la Poésie dans les sociétés humaines. Le poète n’est pas un doux rêveur marchand d’illusions. Un recueil important d’Aimé Césaire s’intitule « Les armes miraculeuses », indiquant la puissance de la poésie comme instrument pour changer le monde, autant, voire plus que les armées. A condition bien-sûr qu’il ne s’agisse pas de la poésie que nous avons appelée doudouiste, embellissement mensonger de la réalité qui perpétue les dominations en les masquant.

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Cérémonie d’ouverture des JO : retour sur la notion de « wokisme », tant critiquée

— Par Alexandre Frambéry-Iacobone(*) —

Le 26 juillet 2024, la France a été scrutée aux quatre coins du globe à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Après plusieurs mois de déchirements politiques, ces JO étaient attendus pour « réenthousiasmer et se réunir autour d’une France qui accueille le monde », selon Emmanuel Macron. Pourtant, ce grand moment de cohésion nationale a été, d’après des détracteurs, entaché par « l’idéologie woke » : des scènes présentées au cours de la cérémonie d’ouverture seraient des insultes à la nation, puisant leurs fondements dans les racines du « wokisme ».

Ci-contre le tableau « Festivités », présenté pendant la cérémonie d’ouverture, a mis en scène la DJ Barbara Butch et de célèbres drag-queens française, ainsi que le chanteur Philippe Katerine en Dionysos. Crédit : Capture d’écran FranceTv.

Utilisé diversement, parfois rapproché d’une autre expression, l’« islamo-gauchisme », le « wokisme » est devenu le grand méchant loup d’une frange de l’échiquier politique et de personnalités publiques.

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Mobilisation pour que perdure Radio Apal

Le Mercredi 31 juillet 2024 s’est tenue une réunion à la salle Yvon ROISIER (DUCOS) initiée par une quinzaine de fondateurs, d’animateurs et de membres cotisants de l’association responsable de la gestion Radio APAL, dans le but de mettre en œuvre une dynamique visant à garantir le redémarrage de «Radio pèp-la».

Ils avaient tous été tenus à l’écart de toute décision depuis 2011 et ont appris l’annonce de fermeture de Radio APAL, comme cela était le cas pour la quasi totalité des membres de l’ADECOBA* et de ses sympathisants, à travers un communiqué publié dans les médias.

Une soixantaine de personnes, membres et sympathisants de Radio APAL, militants associatifs, y ont participé.

Au cours de cette rencontre, Robert SAE, cofondateur de la radio a retracé en détail l’histoire de Radio APAL. Il a présenté de nombreux documents d’archives permettant de fonder la légitimité de la démarche entreprise par les organisateurs de la réunion.

Après les réponses portées aux nombreuses questions posées par les participants et le recueil des propositions venant de ceux-ci, une motion a été votée à l’unanimité pour appeler à la tenue d’une Assemblée Générale extraordinaire de l’ADECOBA et actant le principe de la mise en place d’une équipe de travail pour l’élaboration d’un projet de réorganisation et de relance de Radio APAL.

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Ébauche de roman : L’ homme de mes désirs.

— Par Myrna Nerovique —

Il ne serait jamais avec moi, peut-être . C’était un homme distingué. J’étais pire qu’une roturière.

Celle dont on se moquait tout le temps. La risée de tout un quartier, ou d’une ville entière.

Et, je l’admirais en silence, ce beau métropolitain que je ne pourrai jamais avoir et qui n’appartenait plus qu’à mon passé…

Il vivait à Paris. Je résidais à Fort-de-France.

Mon plus beau rêve aurait été qu’il m’épouse dans une vallée de roses et de pétunias. Je savais que je pouvais toujours aller me rendormir. Il se faisait tard et je n’étais plus une aussi belle jeune femme.

Il était beau à en crever et je pleurnichais le soir, en pensant aux nuits torrides que nous aurions pu avoir au bord de l’eau, sous une plage de sable fin ; ses cris étouffant les miens.

Une brune le draguait constamment. Seulement, moi, chabine aux yeux noirs, j’exhibais toujours ma belle chevelure crépue au vent, qui retombait sur ma belle poitrine dénudée, couverte d’un débardeur jaunâtre réhaussant quelques-unes de mes formes hasardeuses, quand je sentais son regard posé sur moi et quand il rendait visite à ma tante Syllindra, une connaissance à lui.

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Les agents de la fonction publique : victimes d’atteintes et de sentiments d’insécurité

Les femmes subissent 61% des atteintes, alors qu’elles représentent 64% des effectifs de la fonction publique, selon une étude de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique.

Les agents de la fonction publique se trouvent plus souvent victimes d’atteintes à la personne que leurs homologues du secteur privé. En 2021, 14 % des agents publics ont rapporté avoir subi des violences telles que des injures, des menaces ou du harcèlement moral, contre 12 % des salariés du privé. Cette différence s’explique par une exposition professionnelle plus forte des agents publics : 45 % des atteintes signalées par les agents publics ont lieu dans le cadre professionnel, contre 33 % pour les salariés du privé.

Types d’atteintes et profils des victimes

Les injures sont les atteintes les plus fréquentes pour les agents publics (6 %), suivies du harcèlement moral (5 %), des menaces et des discriminations. Les violences physiques, bien que moins fréquentes (1 %), se produisent majoritairement sur le lieu de travail pour les agents publics (59 % des cas), par opposition à 19 % pour les salariés du privé.

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La lutte contre la faim et la malnutrition : un défi mondial urgent

— Par Sarha Fauré —

Six ans avant l’échéance de 2030, les tendances en matière de faim et d’insécurité alimentaire ne progressent pas suffisamment pour atteindre l’objectif de développement durable, qui vise à éliminer la faim et l’insécurité alimentaire. De même, les indicateurs des objectifs mondiaux de nutrition montrent que le monde n’est pas sur la bonne voie pour éradiquer toutes les formes de malnutrition . Actuellement, des milliards de personnes n’ont toujours pas accès à une alimentation nutritive, sûre et suffisante.

Cependant, il existe des raisons d’espérer. Les progrès réalisés dans de nombreux pays montrent qu’il est possible d’inverser ces tendances. Pour y parvenir, la mise en œuvre de politiques, d’investissements et de législations adéquates est essentielle, nécessitant un financement approprié pour la sécurité alimentaire et la nutrition. Malgré un large consensus sur la nécessité urgente d’augmenter les financements dans ce domaine, il n’existe pas encore de compréhension commune sur la façon dont ce financement devrait être défini et suivi. Un rapport récent a fourni une définition attendue du financement pour la sécurité alimentaire et la nutrition ainsi que des recommandations sur l’utilisation efficace des outils de financement innovants et les réformes nécessaires.

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Le maître de la discrétion

— Par Térèz Léotin(*) —

Qui sait, aujourd’hui, que dans la commune de Rivière-Pilote et plus précisément au quartier Josseaud, l’école élémentaire mixte Élie Scholastique possédait sa propre radio ? Qui le sait ? Pas grand monde. On ne se souvient guère que dans ce quartier une expérience innovante a permis à des élèves de découvrir la technologie nommée radio.

En effet, après que la radio du collège, initiée par le défunt professeur Fred Éginer avait fermé ses portes définitivement, le matériel récupéré ainsi que les animateurs ont été dirigés vers l’école élémentaire de Josseaud, une école de 10 classes qui comptait 250 élèves.

S’aidant notamment des fonds de la caisse de l’école et aussi en organisant une petite cagnotte, l’équipe éducative ainsi que les parents informés, tous très motivés, ont participé au frais d’installation du studio, et c’est ainsi que sous l’appellation Radio ti-manmay (RTM) la nouvelle structure voyait le jour au début des années 1990.

Au rythme de leur emploi du temps, toutes les classes de l’école ainsi que les élèves des communes avoisinantes qui le voulaient, étaient les animateurs de cette radio.

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