Catégorie : Sociologie

Comment le confinement nous fait perdre la notion du temps

— Par Jean-Michel Normand —

Ces périodes élastiques où l’on confine et reconfine semblent avoir fait de nous des naufragés errant dans un jour sans fin. Et si ce brouillard chronologique permettait de réinventer notre rapport au temps ?

Et pourquoi pas un réveillon du Nouvel An le 1er avril, parmi jonquilles, tulipes et forsythias en fleurs ? Rien ne dit que les organisateurs ne vont pas décider de reprogrammer l’événement, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. Au fond, ce serait presque la routine. Le tournoi de Roland-Garros, habituelle antichambre des beaux jours, nous a été servi en septembre avec les premières feuilles mortes. Idem pour le Tour de France, qui fleurait bon les vacances scolaires mais s’est invité pendant la rentrée des classes. Sans parler du calendrier des scrutins départementaux et régionaux remis en cause. Ou des grands-messes purement et simplement sacrifiées, du Hellfest au Mondial de l’automobile en passant par le Salon de l’agriculture.

Le remue-ménage imposé aux jalons qui rythment la vie collective fait écho au dérèglement insidieux de nos biorythmes individuels sous l’effet des nouvelles chronologies imposées par le Covid.

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« Toilettes sans tabou », un documentaire qui évacue les préjugés et recence les innovations

Sur Arte le 14 novembre 2020 à 22h 25

Depuis l’invention des cabinets à eau, les water-closets (WC), par l’ingénieur anglais Joseph Bramah au XVIIIe siècle, les sanitaires ont peu évolué en Occident. Or, ceux-ci gaspillent des quantités d’eau potable à chaque vidange de la cuvette. Dans le même temps, un tiers de l’humanité n’y a pas accès, comme en Inde où 800 millions de personnes en sont privées. Pour y remédier et faire évoluer les mentalités, les Nations unies ont lancé la Journée internationale des toilettes en 2013, chaque 19 novembre. En Asie, le Japon, la Corée du Sud ou Singapour ont déjà opéré leur révolution. Outre leur avance technologique sur les équipements sanitaires, ils promeuvent une culture des toilettes via des programmes d’éducation ou la création de parcs à thèmes. Aux États-Unis, la fondation Bill & Melinda Gates finance, de son côté, un concours à destination des scientifiques pour réinventer les sanitaires et encourager leur généralisation dans les pays pauvres. L’objectif : des équipements, peu gourmands en eau, écologiques et autonomes, capables de fonctionner sans électricité ni système de tout-à-l’égout.

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Martinique : près de 22000 foyers privés d’eau après un glissement de terrain

Un glissement de terrain a éventré une route nationale, sous laquelle se trouvait une canalisation transportant l’eau de la rivière Capot.

Des écoles fermées et un accès à l’eau fortement perturbé. En raison d’une casse sur le réseau d’eau potable, quelque 22 000 foyers de Martinique sont privés d’eau depuis vendredi matin, a annoncé la Société Martiniquaise des Eaux. Une casse liée à un glissement de terrain consécutif aux violentes intempéries qui ont eu lieu durant la semaine.

La rupture du réseau d’eau « perturbe notre production d’environ 20 % », a expliqué Philippe Ludosky, responsable d’agence Nord Eau Potable à la Société Martiniquaise des Eaux.

Des coupures tournantes seront mises en place, le volume d’eau disponible étant trop faible pour alimenter toute la population. Vendredi, les écoles de plusieurs communes sont restées fermées faute d’alimentation en eau potable.

Une route nationale éventrée

La canalisation qui a cédé transporte l’eau de la rivière Capot, dans le nord de l’île, et dessert le nord, le centre et le sud de la Martinique.

Cet important conduit se trouvait sous le tracé de la route nationale 1, éventrée mercredi après un glissement de terrain, consécutif aux intempéries.

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Le comédien Djédjé Apali est mort, son corps «formellement» identifié

L’acteur guadeloupéen était recherché pour disparition inquiétante depuis un an. Il s’est «selon toute hypothèse» suicidé en juillet 2019, a indiqué vendredi le parquet de Reims.

Ni l’enquête pour disparition inquiétante, ni l’appel à témoins n’ont permis de le retrouver. Capture d’écran YouTube, compte Trace

Le comédien Djédjé Apali, que la police recherchait pour disparition inquiétante, s’est «selon toute hypothèse» suicidé en juillet 2019, a indiqué vendredi le parquet de Reims après que de récentes comparaisons dentaires ont permis d’identifier «formellement» le corps.

Selon un communiqué du parquet, le commissariat de Reims a été informé le 13 juillet 2020 de la disparition du comédien, né en 1975 et connu notamment pour son rôle dans le Gang des Antillais de Jean-Claude Barny en 2016.

Ni l’enquête pour disparition inquiétante, ni l’appel à témoins n’ont permis de le retrouver, «malgré de nombreuses investigations (téléphone, perquisition, comptes bancaires..)», a relevé le parquet.

Mais les enquêteurs ont retrouvé, «par recoupement», «un dossier de mort violente qui avait eu lieu en gare de Bezannes (Marne), le 12 juillet 2019, où une personne s’était manifestement jetée sous un train et n’avait pu être depuis lors identifiée.»

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Bigots de tous les pays, lâchez-nous !

Le « Oui, mais » à la liberté d’expression revient sous diverses plumes, à croire que cette dernière est la cause des crimes commis au nom d’une religion prise en otage. Et si l’on en finissait avec cette version caricaturale ?

— Par Jack Dion

Dans sa grande générosité, Le Monde publie presque chaque jour un papier signé d’une (ou de plusieurs) éminence(s) intellectuelle(s) désireuses de nous expliquer que oui, sans doute, la liberté d’expression, c’est bien, mais à condition de ne pas y avoir recours, ou alors avec des pincettes, afin de ne pas choquer ceux qui y réagissent comme un chat échaudé.

William Marx, professeur au Collège de France, publie un article intitulé : « L’allergie au fait religieux est une erreur intellectuelle et une faute politique ». Dit comme ça, on acquiescerait volontiers au propos. Mais où le respectable professeur a-t-il vu le début du commencement d’une quelconque « allergie au fait religieux » ? S’il pense à la France, il se trompe de route, sauf à la décrire avec les lunettes déformantes de la presse américaine.

C’est d’ailleurs ce qu’il fait, toute honte bue. Une fois condamné la décapitation de Samuel Paty, William Marx explique que la caricature, c’est de la dynamite, et qu’il faut la manier avec précaution.

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Mort du dramaturge américain Israël Horovitz, auteur le plus adapté du théâtre français

Ses pièces ont fait les riches heures des théâtres français. Israël Horovitz, dramaturge auteur de Très chère Mathilde et L’indien cherche le Bronx, vient de mourir à l’âge de 81 ans.

Le dramaturge américain Israël Horovitz, auteur de dizaines de pièces de théâtres au succès international, est décédé lundi à l’âge de 81 ans, a-t-on appris mercredi auprès de son agent à Paris.

Figure du « off Broadway », il est décédé des suites d’un cancer, chez lui, à New York, a-t-il encore indiqué.

Né dans le Massachusetts, il était l’auteur de théâtre américain le plus adapté de l’histoire du théâtre français, où il a joué dans les théâtres les plus importants du pays, avec des pièces interprétées par Gérard Depardieu, Pierre Arditi ou Line Renaud, comme le succès Très chère Mathilde, joué à guichets fermés à Marigny en 2009.

Au total, il aura écrit plus de 70 pièces, dont certaines ont été traduites en une trentaine de langues, comme Le premier, L’indien cherche le Bronx ou encore Quelque part dans cette vie.

Il était connu pour son style allant du réalisme à la parabole, de la fable au mythe.

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Dictionnaire international Bourdieu

Descriptif

Près de 600 notices, une équipe de 126 auteurs venus de vingt pays et réunissant les meilleurs spécialistes de Pierre Bourdieu, sociologues, politistes, philosophes, historiens, anthropologues, littéraires… Par sa dimension collective, internationale et interdisciplinaire, ce Dictionnaire renouvelle en profondeur l’état des savoirs sur l’auteur de sciences sociales aujourd’hui le plus cité au monde.
Les entrées portent aussi bien sur les concepts, objets de recherche, méthodes, disciplines et courants intellectuels avec lesquels Bourdieu a dialogué, que sur ses auteurs de prédilection et ses rapports avec ses contemporains, ses ouvrages, les revues, éditions, associations qu’il a fondées, les événements marquants comme la guerre d’Algérie, Mai 68, les grèves de 1995, ainsi que les principaux pays de réception de son travail (de l’Europe à la Chine et au Japon en passant par l’Amérique latine, les États-Unis et le monde arabe). S’y trouvent également abordés, entre autres aspects biographiques, la passion de Bourdieu pour le rugby ou son aspiration de jeunesse à devenir chef d’orchestre, ses relations avec ses professeurs (Raymond Aron, Georges Canguilhem, Jules Vuillemin), les groupes qu’il a créés, sans oublier ses engagements politiques, qu’il concevait sous la forme d’un  » intellectuel collectif « .

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D’Indochine à la Guyane, les Hmong ont trouvé leur terre

— Par Pierre Vaireaux —

En 1977, à leur arrivée dans le village de Cacao, en Guyane française, il n’y avait rien. Ils ont tout construit : routes, écoles, habitations, cultures agricoles… Aujourd’hui, les Hmong, supplétifs de l’armée française lors de la guerre d’Indochine, semblent avoir réussi leur intégration au sein de la société guyanaise multi-ethnique. Mais 43 ans plus tard, qu’en est-il réellement ? Et quel avenir s’offre à leurs enfants ? Notre journaliste nous entraîne au cœur de la forêt amazonienne, à la rencontre de ce peuple singulier.

orsque la guerre d’Indochine éclate en 1946, certains d’entre eux combattent aux côtés des forces françaises, puis aux côtés des Américains durant la guerre du Vietnam. Alors, quand les communistes prennent le pouvoir dans la péninsule en 1975, les Hmong sont considérés comme des traîtres. Plusieurs centaines de milliers d’entre eux doivent fuir le Vietnam et le Laos pour se réfugier en Thaïlande. L’ONU leur reconnaît le statut de réfugié. Et des pays occidentaux, notamment la France et les États-Unis, proposent d’accueillir certains d’entre eux.

Pour un millier de ces réfugiés, la destination sera… la Guyane française.

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La mort du metteur en scène Jean-Pierre Vincent

Jean-Pierre Vincent, l’un des plus grands noms du théâtre français s’est éteint cette nuit à l’âge de 78 ans, fragilisé par le Covid-19 contracté au printemps. Le metteur en scène a commencé sa carrière avec Patrice Chéreau et Jérôme Deschamps et dirigé de grandes scènes nationales.

Étudiant au Lycée Louis-le-Grand, il rencontre en 1958 au sein du groupe théâtral du lycée, Michel Bataillon, Jérôme Deschamps et Patrice Chéreau. Il joue sa première pièce, Amal et la lettre du roi de Rabindranath Tagore, en 1959, puis s’intéresse à la mise en scène, avec La Cruche cassée de Kleist, et Scènes populaires d’Henri Monnier, en 1963. À partir de cette date, il coanime pendant deux ans la troupe qui se professionnalise, et suit Chéreau à Gennevilliers puis au Théâtre de Sartrouville.
À partir de 1968, il travaille avec le dramaturge Jean Jourdheuil pour se consacrer à la mise en scène dans les centres dramatiques nationaux. Ils montent dans des centres dramatiques nationaux La Noce chez les petits bourgeois de B. Brecht au Théâtre de Bourgogne (1968), Tambours et trompettes de Bertolt Brecht, au Théâtre de la Ville (1969), Le Marquis de Montefosco d’après Le Feudataire de Carlo Goldoni au Grenier de Toulouse (1970), Les Acteurs de bonne foi d’après Marivaux (1970), La Cagnotte d’après Eugène Labiche au Théâtre national de Strasbourg (1971), Capitaine Schelle, Capitaine Eçço (de Serge Rezvani) au Théâtre national populaire (1971).

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Des textes en hommage à Samuel Paty

Au cours de l’hommage à Samuel Paty, organisé ce mercredi dans la Cour de la Sorbonne en accord avec la famille de l’enseignant assassiné, des textes à valeur historique ont été lus, que tous les élèves de France et de Navarre se devraient de connaître… Mais aussi, écrit dans l’émotion, le poème d’un jeune chanteur… Pour que selon les mots d’Emmanuel Macron, « les lumières ne s’éteignent jamais ».  

De Jean Jaurès : extraits de « Lettre aux instituteurs et institutrices » (La Dépêche de Toulouse, 15/01/1888) 

Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire, à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront hommes, et il faut qu’ils aient une idée de l’homme, il faut qu’ils sachent quelle est la racine de nos misères : l’égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur : la fermeté unie à la tendresse.

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Comment les enfants choisissent-ils leurs amis ?

—Par Kevin DITER, post-doctorant, chaire « enfance, bien-être et parentalité », École des hautes études en Santé publique (EHESP) —

À l’instar des adultes, les enfants sont loin d’avoir des pratiques démocratiques quand il s’agit d’amitié et sont très sensibles aux jugements de leur entourage. Explications.

« Il manque un temps à ma vie / Il manque ton rire, je m’ennuie / Il me manque toi, mon ami, mon alter ego », chantait Jean‑Louis Aubert en 2001. Si cette chanson de Jean‑Louis Aubert est peu connue des enfants – et est souvent associée « à un truc de vieux » comme ils me l’ont agréablement fait remarquer lors d’un cours de musique – son titre et son refrain sont en revanche très présents dans leur réalité quotidienne.

C’est le cas notamment lorsqu’ils s’amusent à classer leurs camarades par niveau d’affinité dans des catégories aussi différentes, précises et hiérarchiques que « meilleur ou vrai ami », « ami », « copain » ou « juste copain ».

À l’instar de celles des adultes, les pratiques affectives et amicales des enfants ne sont pas démocratiques, tant s’en faut. Les garçons et les filles reconnaissent très difficilement pouvoir « tomber ami ou tomber même meilleur ami » (sic) de tout un chacun, quels que soient son âge, son sexe, ses activités récréatives préférées ou encore son apparence.

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« L’imposture décoloniale. Science imaginaire et pseudo-antiracisme. » par Pierre-André Taguieff

Résumé

« Le chemin de la simple justice n’est pas facile à trouver entre les clameurs de la haine d’une part et les plaidoyers de la mauvaise conscience d’autre part », affirmait Camus en 1945. Ce constat reste d’actualité, quand des sectarismes menacent approches scientifiques et valeurs républicaines au nom du « décolonialisme » : essentialisation des identités minoritaires, qui racialise les questions sociales et politiques, communautarismes exclusifs qui divisent et opposent les citoyens, instrumentalisations cyniques de minorités supposées victimes d’une imaginaire « République blanche », attaques contre la liberté d’expression, les libertés académiques et la laïcité…

L’imprégnation décoloniale a fait surgir un nouvel espace de l’extrémisme politique : « antiracistes » racistes visant les « Blancs », gauchistes violents, islamistes plus ou moins masqués, complotistes, néoféministes misandres… Des groupuscules identitaires extrémistes s’érigent en tribunaux d’inquisition, censurent des œuvres et imposent des « déboulonnages ». Ces nouveaux épurateurs, mus par le ressentiment, invoquent un prétendu « antiracisme politique » pour étendre le champ de l’intimidation.

Face à la prolifération de mémoires victimaires vindicatives et politiquement instrumentalisées, Pierre-André Taguieff dresse un état des lieux, analyse sans concession les discours décoloniaux et en esquisse une généalogie : autant d’éléments pour la discussion sérieuse d’une imposture de grande ampleur.

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17 Octobre, Journée mondiale de la misère, les associations de Martinique agissent ensemble

À l’initiative de l’association Culture Égalité, s’est tenu, samedi 17 octobre, sur la place de l’Enregistrement de Fort-de-France, un rassemblement des associations de Martinique qui luttent tous les jours pour dire « non à la misère ».

Le 17 octobre, c’est en effet, la « journée internationale pour l’élimination de la pauvreté » mais c’est donc l’occasion de rassembler nos forces pour lutter contre l’exclusion sociale.

L’ACISE Samu social, l’ALS (association pour le logement social) la CCPYPM (Jardins partagés de Trénelle..Eco-lieu de Tivoli ..) la Croix-Rouge, ESA Caraîbes, SDF (Soulagé Difikilté Frèw) le Club Soroptimist de Fort-de-France  « Alizés -Sud », le Mouvement du Nid, Culture Égalité se sont rassemblées afin « de porter la voix des personnes en situation de précarité et de précarisation, de les rendre visibles, de mieux connaitre l’ensemble des acteurs concernés pour des solutions concertées et organisées. »

La ville de Fort-de-France était aussi partie prenante sur le plan de la logistique, de l’organisation mais aussi par la présence, notamment de deux élues, venues exposer les actions et les engagements de la ville sur la question 

Après la présentation de chaque association, des différentes actions que chacune mène, le constat est unanime : le nombre de bénéficiaires ne cesse d’augmenter, la population concernée est de plus en plus diverse (jeunes, familles, personnes âgées) et les problématiques, en plus de la misère, s’étendent à des situations difficiles à gérer, notamment la question de la maladie mentale et de ses conséquences qui a fait l’objet d’un long débat.

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Anatomie du vandalisme martiniquais

— Par Michel Herland —

Dans une tribune publiée au mois de septembre, complétée en octobre d’un « rappel en guise de post-scriptum », Michel Herland revient sur les événements qui se sont déroulés, en mai et en juillet 2020 à Fort-de-France, comme dans d’autres communes de la Martinique. Des événements qui ont agité et ému plus particulièrement la « ville-capitale ».

Une tribune bien documentée et argumentée, rapportée  ici in extenso. Où l’on voit que l’histoire s’écrit et se réécrit comme un palimpseste. Que la jeunesse de mai 2020 fait écho à celle de « mai 68 ». Et qu’hélas, « désirer n’est pas vouloir ». (Janine Bailly)

Mordre la main qui vous nourrit

Dans la foulée du mouvement Black Lives Matter et du déboulonnage des statues des anciens esclavagistes aux États-Unis, de jeunes Martiniquais se sont manifestés par un coup d’éclat. Le 22 mai 2020, jour férié en Martinique en commémoration de l’abolition de l’esclavage, ces jeunes (qualifiés, à l’américaine, d’“activistes”) n’ont trouvé rien de mieux que détruire deux statues de Victor Schœlcher (1804-1893) pourtant unanimement considéré comme le père de l’abolition de 1848.

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Le guitariste légendaire Eddie Van Halen est décédé

Le fondateur du groupe de hard rock Van Halen s’est éteint à l’âge de 65 ans des suites d’un cancer. Il était considéré comme l’un des meilleurs guitaristes au monde. 

Il était une figure incontournable pour tous les amateurs de hard rock. Le guitariste Eddie Van Halen est mort à l’âge de 65 ans, a annoncé son fils sur Twitter, mardi 6 octobre. « Mon père, Edward Lodewijk Van Halen, a perdu son long et difficile combat contre le cancer ce matin », écrit Wolf Van HalenEddie Van Halen était né aux Pays-Bas mais avait grandi à Pasadena, près de Los Angeles.

Rendu populaire par son tube « Jump » en 1984, le groupe Van Halen avait été fondé dans les années 1970 par Eddie et son frère aîné Alex à la batterie accompagné du chanteur David Lee Roth.

De 1978 à 1998 le groupe a sorti douze albums, tous entrés dans le top 20 du Billboard 200. Le groupe compte plus de 75 millions d’albums vendus à travers le monde et plusieurs nominations aux Grammy Awards.

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« Le traitement réservé à Danièle Obono est une offense faite aux femmes, à toutes les femmes »

— Collectif —

Pour la philosophe Martine de Gaudemar, qui est à l’initiative d’un texte signé par plus de 60 intellectuels, enseignants, artistes…, l’article de« Valeurs actuelles », avec pour héroïne « de fiction » la députée française, est une humiliation de sa personne en ce qu’il la renvoie à un destin de soumission qui serait « naturel ».

Tribune. Sous couleur de fiction, la députée (La France insoumise) de la République Danièle Obono a été victime d’un traitement ignoble de la part du magazine Valeurs actuelles dans un article non signé [dans son numéro du 27 août]. Le fait d’être représentée en esclave noire enchaînée, collier de fer au cou, porte atteinte à la dignité de la personne humaine.

Les propos tenus par Danièle Obono, que certains peuvent réprouver, ne doivent pas servir de prétexte pour refuser la solidarité avec la victime d’un traitement infâme. Il peut y avoir désaccord politique. Mais aucun différend politique ne saurait justifier un traitement qui porte atteinte à l’image de la personne humaine. Mettre ce traitement ignominieux au compte de celui ou de celle qui le subit n’est pas mieux que d’incriminer les vêtements portés par la victime d’un viol.

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Diffraction du temps et tensions au sein de la société martiniquaise

— Par André Lucrèce, Sociologue, Écrivain —
La plupart des réactions aux tensions existantes dans la société martiniquaise ne produisent pas de sens et encore moins d’analyses ou de solutions à une situation qui risque de perdurer. Diffraction du temps car tandis qu’une jeunesse en colère – et je ne parle pas seulement de ceux qui se revendiquent du drapeau « rouge, vert, noir » – dénonce une situation intolérable dans notre pays, la réponse de certains « analystes » et de certains médias est de tomber dans l’emphase historique.
Je l’ai rappelé récemment lors une interview donnée à France Culture à l’occasion d’une émission sur Fanon : Fanon a fertilisé à un niveau jamais atteint la connaissance du monde colonial. Son introspection de ce monde, intelligente et sensible, est éminemment précieuse. Une des idées fondamentales de Fanon est de ne jamais être en état de créance ou de débit vis-à-vis de l’histoire.
« Je ne suis pas prisonnier de l’histoire. Je ne dois pas y chercher le sens de ma destinée » affirme-t-il et il ajoute : « Je ne suis pas esclave de l’Esclavage qui déshumanisa mes pères », « Je n’ai ni le droit ni le devoir d’exiger réparation pour mes ancêtres domestiqués ».

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« Les silencieux », nouvel essai d’Éric Delbecque : une lecture de salubrité publique à l’heure du procès des attentats de janvier 2015

Cet expert en sécurité, qui fût le responsable de la sûreté de Charlie Hebdo après les attentats, est aussi l’auteur de nombreux essais. D’une écriture claire qui exprime une pensée qui ne l’est pas moins, il remet les points sur les i du djihadisme dans son dernier essai. 

Un silencieux, c’est ce petit cylindre que l’on visse sur le canon d’une arme pour en atténuer le bruit lorsque l’on tire. « Les silencieux », pour Éric Delbecque, ce sont ces salafistes dits « quiétistes » et « politiques » qui endorment et émoussent notre vigilance, en ne suscitant à chaque franchissement de ligne démocratique et républicaine qu’une réaction de basse intensité de notre société. Dès les premières lignes, l’auteur a le mérite d’énoncer clairement son postulat : la lutte contre le terrorisme n’est rien, si l’on n’en comprend pas les mécanismes de la genèse, autrement dit si l’on ne combat pas l’idéologie qui y mène. Les silencieux, d’Eric Delbecque, est publié le 27 août 2020 aux éditions Plon (384 pages, 21€).

Expert en sécurité (il fût le responsable de la sûreté de Charlie Hebdo après les attentats), Eric Delbecque n’a pas oublié les classiques.

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Toots Hibbert, figure historique du reggae, est mort

La star du reggae et leader du groupe mythique Toots & The Maytals, Frederick « Toots » Hibbert, est décédé à l’âge de 77 ans des suites du coronavirus. Lui qui était hospitalisé depuis le début du mois à cause d’une forme sévère de Covid-19.
« C’est avec le cœur lourd que nous annonçons le décès Frederick Nathaniel « Toots » Hibbert ce soir, entouré de sa famille, à l’hôpital universitaire des Antilles à Kingston, en Jamaïque », a annoncé son groupe Toots and the Maytals sur les réseaux sociaux.
La cause du décès n’a pas été précisée mais son entourage avait fait savoir fin août, sur le compte Facebook du groupe, que Toots Hibbert avait été admis à l’hôpital où il « attendait les résultats d’un test au Covid-19 ». Il avait ensuite été plongé dans un coma artificiel, à la suite de « complications respiratoires ».
Bien qu’il soit moins connu que son compatriote Bob Marley, c’est à Toots Hibbert que l’on attribue l’origine du reggae avec une chanson sortie en 1968, « Do the Reggay ». 
Le genre musical indissociable du rastafarisme, mouvement spirituel qui sacralise l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié et promeut l’usage de la ganja, ou marijuana, a connu un grand succès mondial grâce à des classiques de Bob Marley (1945-1981) et son groupe the Wailers.

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Le poids de l’assimilation est encore réel

— Par Frantz Succab —

Quand le président Macron annonce une loi contre le « séparatisme », c’est le vieux républicanisme nationaliste français qui redevient d’actualité ; celui-là même, qui prôna l’assimilation comme crédo pour l’ensemble de ses possessions coloniales. La lutte de l’État français contre le séparatisme dans les outremers a une histoire singulière.  Qui qualifiait-on ici de « séparatistes » ? Ceux qui voulaient sortir du statut de colonisés assimilés. Sous ce rapport, une récente publication intitulée « Aux Antilles, le socle culturel de l’assimilation n’est plus d’actualité » signée Jean-Marie Nol (Madinin’art 31/8/2020) suscite en nous une réflexion critique.

De notre point de vue, pour commencer, l’assimilation ne fut jamais le « socle culturel » de la problématique politique en Guadeloupe, mais le couvercle institutionnel et idéologique qui pèse en permanence sur l’esprit public. Qu’est-ce qui conduit l’auteur à poser comme dépassé un obstacle qui paralyse encore toute volonté de faire peuple, voire nation singulière ?

Même lorsque le constat est fait qu’en Martinique et en Guadeloupe il y a rejet par une partie de la jeunesse des symboles de la présence française, pourquoi minimiser en parlant de « banalisation de la radicalisation des esprits ».

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Mort de George Bizos, infatigable avocat de Nelson Mandela

L’avocat des droits de l’homme et combattant contre l’apartheid George Bizos est décédé en Afrique du Sud ce mercredi, à l’âge de 92 ans. Il était l’avocat et proche ami de Nelson Mandela, et a également défendu les grandes figures de l’ANC. Il avait pris sa retraite il y a quelques années, mais il aura marqué la vie politique du pays par ses plaidoiries et son combat pour les opprimés.

Origine et Jeunesse

Né dans une famille juive de Grèce, George Bizos est le fils de Antonios (connu pour sa famille et ses amis comme « Antoni ») Bizos, maire du petit village de Vasilitsi, au sud de Koroni et Kalamata sur la péninsule de Messine du Péloponnèse. Sa mère est une femme au foyer.

En mai 1941, durant la seconde guerre mondiale, George Bizos, alors âgé de treize ans, et son père aident sept soldats néo-zélandais (Don Gladding, Mick Karup, Peter Martin, John Lewis et trois autres), qui se cachaient dans les collines, à échapper à l’occupation nazie en Crète. Les soldats et leurs sauveteurs parviennent à quitter la Grèce sur un bateau de pêche, dérivant pendant trois jours, avant d’être repérer par l’équipage du destroyer britannique, l’HMS Kimberley, en route pour la bataille de Crète.

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La cantatrice Christiane Eda Pierre est décédée

Christiane Eda-Pierre (née le 24 mars 1932 à Fort-de-France (Martinique) et morte le 6 septembre 2020 dans les Deux-Sèvres) est une soprano française, l’une des toutes premières cantatrices noires de carrure internationale en France métropolitaine et dans le monde aux côtés de Barbara Hendricks, Maria Anderson et de Léontyne Price.

Jeunesse et formation
Née en 1932 à Fort de France, rue Galliéni, Christiane Eda-Pierre dans un milieu d’artistes, elle est la fille d’Alice Nardal, une d’une professeure de musique qui enseigne au lycée Victor-Schœlcher (Fort-de-France) et au collège Pérrinon et de William Eda-Pierre, un journaliste au Courrier des Antilles, sa tante Paulette Nardal, est une femme de lettres et journaliste martiniquaise, une militante de la cause noire, elle est une des inspiratrices du courant littéraire de la négritude et la première femme noire à étudier à la Sorbonne, fondatrice de la revue « La Revue du Monde Noir », son grand père est un pianiste et un flûtiste accompli, sa grand mère est elle-même organiste.Très jeune, Christiane Eda-Pierre apprend le piano avec sa mère. Après ses études secondaires chez les chanoinesses de Saint Augustin, elle part à Paris où pendant deux ans, elle étudie le piano à l’École normale de musique de Paris, mais en les cours de Charles Panzera, elle passe du piano au chant lyrique, et elle entre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris où elle suit des cours auprès du baryton Louis Noguera pour le chant, auprès de la comédienne Gabrielle Fontan pour la diction.

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Aurélia Michel : « L’histoire de l’esclavage irrigue encore une large part de l’organisation de notre société »

La fiction raciste de « Valeurs actuelles » et le débat sur le titre « Les Dix Petits Nègres » montrent que l’ordre établi depuis plusieurs siècles ne tient plus tout seul : il faut l’alimenter d’arguments, de dessins, de fantasmes, analyse l’historienne dans un entretien au « Monde ».

— Propos recueillis par Claire Legros —

Que dit la fiction raciste de Valeurs actuelles de notre société ? Comment analyser les débats sur la suppression du mot « nègres » dans le titre du célèbre roman d’Agatha Christie ? Aurélia Michel est historienne et autrice d’un essai où elle décrypte la façon dont l’esclavage et la colonisation ont contribué à construire un « ordre racial » qui structure encore aujourd’hui le monde contemporain (Un monde en nègre et blanc. Enquête historique sur l’ordre racial, Points, « Essais », inédit, 400 p., 10 euros).

Pour la chercheuse au Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (Cessma) et maîtresse de conférences en histoire des Amériques noires à l’université Paris-Diderot, on assiste à « une remise en cause croissante de cette organisation sociale fondée sur la race ».

Quelle analyse faites-vous de la publication par « Valeurs actuelles » du récit mettant en scène Danièle Obono, députée de Paris (La France insoumise), en esclave africaine ?

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Pourquoi le blasphème continue à faire scandale

Qu’est-ce que le blasphème ? Pourquoi refait-il surface dans nos sociétés laïques ? La législation est-elle adaptée au « retour du religieux » ? Analyse avec Anastasia Colosimo, enseignante en théologie politique.

— Propos recueillis par Virginie Larousse —

Cet entretien a été publié initialement dans Le Monde des religions n° 83, juin 2017.

Aussi ancien que les religions elles-mêmes, le blasphème désigne l’insulte faite à Dieu ou au sacré. Si les religions monothéistes y sont particulièrement sensibles, il se retrouve pourtant dans d’autres traditions spirituelles comme l’hindouisme. Et alors que l’on pensait en avoir fini avec le « péché de langue », il revient régulièrement à la une de l’actualité depuis plusieurs années. Il est encore présent dans les débats alors que s’est ouvert, le 2 septembre, le procès des attentats de « Charlie Hebdo », de Montrouge et de l’Hyper Cacher, devant la cour d’assises spéciale de Paris.

Comment expliquer cette persistance ? Que disent les textes sacrés ? Décryptage avec la spécialiste Anastasia Colosimo, autrice d’un essai intitulé Les Bûchers de la liberté (Stock, 2016).

Illustration : Pasja de l’artiste Dorota Nieznalska

Comment définir le blasphème ?

Anastasia Colosimo : La première chose que l’on constate en s’intéressant au blasphème, c’est que cette notion existe dans presque toutes les langues et cultures du monde.

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Le recteur de la grande mosquée de Paris: «Que Charlie Hebdo continue d’écrire, de dessiner, d’user de son art et surtout de vivre»

— Par Hafiz Chems-eddine, Recteur de la Grande Mosquée de Paris.—

Alors que s’est ouvert le procès de l’attentat de Charlie Hebdo le 2 septembre, le recteur de la grande mosquée de Paris Hafiz Chems-eddine qui avait pourtant engagé une procédure de justice contre le journal satirique il y a une quinzaine d’années condamne les crimes qui ont été commis au nom de la religion musulmane et «veut avant toute chose s’incliner devant la mémoire des victimes».

Je suis algérien. De naissance, de filiation et de cœur. Je suis originaire de la rive sud de la méditerranée, élevé dans des valeurs de respect de l’altérité, de générosité, d’ouverture à l’autre.Je suis français. D’adoption, d’adhésion et d’adhérence, car amoureux de la République, attaché à ses principes, respectueux de son histoire, avec une mémoire apaisée face à ses pages noires et un attrait pour l’esprit des Lumières qui fut le prélude de la Révolution et de la laïcité.

Je suis musulman par conviction, par héritage et par engagement. Mes parents, eux-mêmes croyants et pratiquants, ne m’ont pas enseigné la tolérance seulement, mais l’acceptation de l’autre, de la différence, la sacralité de l’intégrité physique et le respect de l’espèce humaine.

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