Catégorie : Sociologie

Les « antivaccins », figure de l’anti-Science

— Par Jeremy K. WardPaul Guille-EscuretClément Alapetite

Depuis le 1er janvier 2018, la France est passée de 3 à 11 vaccins obligatoires pour la population générale. Le but de cette mesure était d’augmenter la proportion de la population protégée contre les maladies infantiles. Mais il s’agissait aussi de « restaurer la confiance dans les vaccins » en rappelant aux Français leur devoir de participer à la protection collective contre la circulation des virus (immunité dite « de troupeau »). Cette problématique est devenue saillante pour les autorités de santé françaises depuis 2009. Ainsi, un premier événement médiatique a émergé à la toute fin des années 1990 autour d’un supposé lien entre le vaccin contre l’hépatite B et la survenue de cas de sclérose en plaques. Mais les controverses vaccinales se sont multipliées et ont gagné en visibilité à partir de la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1) en 2009-2010. Cette campagne s’est soldée par un échec cuisant avec seulement 8 % de la population vaccinée pour un objectif de couverture de 70 % de la population. Depuis, des débats ont émergé dans les médias d’information générale sur l’usage d’aluminium comme adjuvant dans de nombreux vaccins (depuis 2010), sur la sécurité du vaccin contre les papillomavirus (depuis 2011), sur la pénurie de vaccins ne couvrant que les trois immunisations obligatoires (diphtérie-tétanos-poliomyélite) et sur les obligations vaccinales.

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Sauver les langues originelles, c’est aussi sauver la planète

Effacées par l’Anglais et les politiques coloniales, de nombreuses langues originelles ont disparu ces dernières décennies. Si les peuples qui les parlaient en sont les premières victimes, la Terre, elle-aussi, à tout à y perdre.

Le ngarigo, l’ojibwe, le lakota, le chinook, le quechua, le navajo… ces langues méconnues, voire totalement inconnues ont ont été oubliées, effacées par l’anglais ou autres langues des colons, devenues langues nationales. Malheureusement, leur disparition pourrait bien nuire à la planète.

Celles que l’on appelle « indigènes » ou autochtones sont définies comme les langues d’origine, parlées par les natifs d’une région. On pense par exemple aux Premières Nations du Canada (aussi appelés « Amérindiens ») ou les Aborigènes d’Australie. Et parmi les conséquences insoupçonnées de leur disparition pourrait se trouver… la destruction de l’environnement, détaille un article de Vice World News qui explique que la « suppression et destruction des langues autochtones, ainsi que la dominance mondiale de l’anglais, est une cause majeure de la destruction de notre environnement« .

La destruction d’un héritage

Jakelin Troy, professeure des langues indigènes et membre du peuple Ngarigu des Snowy Mountains (Sud-est de l’Australie), interviewée par Vice, met en lumière le drame qu’est la perte d’un langage.

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Comment calculer un délai quand il y a un jour férié ?

À l’approche des jours fériés du mois de mai, Service-Public.fr vous explique comment calculer un délai de 7 jours, selon que l’on parle de jours calendaires, francs, ouvrables ou ouvrés.

Comment calculer un délai quand il y a un jour férié ?

Voici comment calculer un délai de 7 jours, selon que l’on parle de jours calendaires, francs, ouvrables ou ouvrés. Dans notre exemple, le délai commence un lundi et il y a un jour férié (le mercredi).

– Délai compté en jour calendaire : lundi + mardi + mercredi + jeudi + vendredi + samedi + dimanche

Chaque jour compte.

– Délai compté en jour franc : lundi + mardi + mercredi même si c’est un jour férié + jeudi + vendredi + samedi + lundi de la semaine suivante.

Report au jour suivant si le 7e jour tombe un samedi, un dimanche (comme c’est le cas dans notre exemple) ou un jour férié.

– Délai compté en jour ouvrable : lundi + mardi + jeudi + vendredi + samedi + lundi de la semaine suivante + mardi de la semaine suivante.

On ne compte pas le dimanche ni le jour férié.

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« Islamo-gauchisme » à l’université, la réponse d’un sociologue

— Par Bernard Gorce —

Dans son rapport, Michel Wieviorka exprime ses réserves sur les usages politiques et militants de certains concepts sociologiques et dénonce l’influence du Printemps républicain ou de l’Observatoire du décolonialisme, accusés de manquer de nuance.

Il y a tout juste un mois, la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal dénonçait « l’islamo-gauchisme » qui « gangrène » l’université. Après l’émotion, les polémiques et les pétitions, voilà enfin un premier élément de réponse argumentée par Michel Wieviorka, l’un des sociologues les plus au fait du racisme et des études dites « postcoloniales ».

→ À LIRE. L’université dépassée par les questions identitaires

La ministre avait souhaité « un état des lieux de ce qui se fait en recherche en France sur ces sujets ». Le directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) s’est auto-saisi du sujet et adresse à la ministre un « rapport » qui intéressera tout autant le grand public.

La race au sens culturel, une « catégorie pertinente »

Le chercheur restitue d’abord les racines de ces études qui connurent une transformation dans les années 1960 aux États-Unis et explicite les concepts et approches tels que « racisme institutionnel », « intersectionnalité », « postcolonialisme » et « décolonialisme », etc.

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Décès de l’historien français Marc Ferro ( 1924- 2021)

« L’image comme sujet de l’histoire »

— Par Marie-Hélène Léotin (*) —

L’universitaire et historien français Marc Ferro est décédé le 21 avril 2021 à l’âge de 96 ans. Spécialiste de la Russie, du cinéma et de la décolonisation, il a marqué plusieurs générations d’étudiants et d’historiens de la seconde moitié du XXe siècle.

On retiendra l’ouvrage collectif paru sous sa direction en 2003 : « Le livre noir du colonialisme, XVIe – XXIe siècle, de l’extermination à la repentance ». On peut également citer : « Des soviets au communisme bureaucratique », « Culture et Révolution », « Revivre l’histoire », « Révoltes, révolution, cinéma » », « Cinéma et histoire ».

Orphelin de père à l’âge de 5 ans, sa mère, juive d’origine ukrainienne, ne reviendra pas des camps. Marc Ferro s’engage dans la Résistance et rejoint le maquis de Vercors. Il est professeur d’histoire à Oran au moment de la guerre de libération nationale en Algérie.

Marc Ferro appartient au courant de l’histoire nouvelle, héritière de l’Ecole des Annales : des historiens à la fois démographes, économistes, sociologues, géographes, anthropologues, assurant une liaison étroite entre enseignement et recherche, diffusant la connaissance (France 5 et chaîne ARTE pour Ferro), stimulant les enquêtes collectives, organisant des rencontres entre les sciences humaines.

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Derek Chauvin coupable. George Floyd et nous

— Par Yves Boisvert —
Croyez-en vos yeux, avait dit le procureur de l’État. Et le jury a cru ce qu’il a vu, et que le monde entier a vu : un policier posant son genou sur le cou d’un homme qui n’a menacé personne, un homme menotté qui supplie, qui crie manquer d’air, qui appelle sa mère.
Mardi, le président Joe Biden a dit que ce verdict allait changer les choses pour toujours, dans les relations entre la police et les minorités.
Peut-être. Peut-être pas.
C’est vrai : à plus d’un titre, le verdict de culpabilité du policier Derek Chauvin pour le meurtre au deuxième degré de George Floyd est historique.
Mais songez au degré de perfection de la preuve qu’il a fallu pour faire condamner l’agent Chauvin. Des vidéos dans tous les angles. Des passants, bouleversés, qui voient cet homme mourir sous leurs yeux, qui demandent aux policiers de le laisser respirer. Des experts nombreux, magnifiques, qui établissent la cause de la mort : asphyxie. Et, peut-être au-delà de tout le reste : une enfilade de policiers d’expérience de son propre corps de police venus témoigner contre Chauvin.

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« J’ai pour moi la beauté et la vertu, qui n’ont jamais été noires » : l’argument esthétique dans le racisme coloriste

— Par Jean-Luc Bonniol, anthropologue —

Article paru initialement dans The Conversation

Dans son Histoire générale des Antilles habitées par les François (1667-1671), le Révérend Père Jean‑Baptiste Du Tertre, missionnaire dominicain et botaniste affecté aux Antilles, écrivait ces lignes :

« On ne saurait mieux vérifier le proverbe qui dit que l’amour est aveugle que dans la passion déréglée de quelques-uns de nos Français qui se portent à aimer leurs Négresses malgré la noirceur de leurs visages, qui les rend hideuses, et l’odeur insupportable qu’elles exhalent, qui devrait à mon avis éteindre l’ardeur de leur feu criminel. »

Le 8 février 2021, le Rapport sur la diversité à l’Opéra National de Paris, signé Pap Ndiaye et Constance Rivière, a été rendu public. Il y est question du corps de ballet de l’institution ; ses auteurs prônent plus de diversité dans le recrutement et l’aménagement de certaines traditions esthétiques valorisant la blancheur.

Plus de trois siècles séparent ces deux fragments d’histoire, qui illustrent la pérennité d’une représentation valorisée de la couleur blanche de l’épiderme partagée par l’ensemble des nations occidentales, et d’une dépréciation de la couleur noire.

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«Dieu Gou, le retour d’une statue» ou comment sortir d’un débat de spécialistes?

— Par Siegfried Forster —

Lorsqu’on regarde l’histoire de l’exploitation coloniale, on oublie souvent la spoliation des œuvres d’art. « Dieu Gou, le retour d’une statue », le documentaire de Laurent Védrine, programmé au Festival Vues d’Afriques au Canada, se concentre sur une pièce unique, la sculpture du dieu Gou, chef-d’œuvre de l’art africain, côté symbolique « comparable à l’armure de Jeanne d’Arc », et qui ne fait pas partie des 26 pièces que la France va restituer au Bénin. Autrement dit : même par rapport au Bénin, la France accuse un très grand retard.

Lorsque votre enquête, du Pavillon des Cessions du Louvre où se trouve actuellement cette statue du dieu Gou jadis admiré par Picasso et Apollinaire, jusqu’au Bénin, avez-vous rencontré des difficultés de recueillir la parole ?

Laurent Védrine : Nous n’avons rencontré aucune difficulté au Bénin. Les gens ont déjà des avis différents. Il y a l’avis du gouvernement, l’avis des militants, l’avis des historiens, l’avis des gens qui sont directement concernés par leur histoire familiale ou par l’histoire de leur groupe social. En France, on nous a refusé un entretien au ministère de la Culture ainsi qu’au musée du Quai Branly.

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« La Chronique des Bridgerton » : voir ou ne pas voir les couleurs

— Par Jean-Luc Bonniol, anthropologue —

Article paru initialement dans The Conversation

Depuis sa sortie le 25 décembre 2020 sur la plate-forme Netflix, la série La Chronique des Bridgerton connaît un indéniable succès, tempéré par quelques réserves face à ce que certains jugent comme une bluette superficielle…

Série américaine qui fait revivre un pan de l’histoire de la société britannique au temps de la Régence (au tout début du XIXe siècle), elle s’inscrit dans la veine des romans de Jane Austen, ainsi que dans la ligne des séries « en costume » à succès, comme Downton Abbey. Elle présente en effet le destin de deux familles de l’aristocratie britannique de l’époque, les Bridgerton et les Featherington, autour de la vie des enfants (notamment l’aînée des filles Bridgerton, Daphne), et de l’entourage de ces familles, avec la reconstitution des bals fastueux qui étaient donnés à l’occasion de la « saison » de présentation des jeunes filles à marier dans la bonne société de l’époque.

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Disparition de Bernard Noël, poète du corps et de la « sensure »

Écrivain engagé, essayiste, romancier, historien, reporter, polémiste, sociologue, critique d’art, éditeur, mais surtout poète français contemporain considéré comme l’un des plus grands, Bernard Noël s’est éteint le 13 avril 2021, à l’âge de 90 ans. En 2016, ultime distinction, l’Académie française avait consacré l’ensemble de son œuvre poétique en lui attribuant son Grand Prix de Poésie. Une belle reconnaissance pour celui dont le travail avait été salué en son temps par Louis Aragon.

« Le Bernard Noël que j’ai connu était bardé d’un silence à couper au couteau », écrivait son ami Georges Perros en 1977. Leur Correspondance sera publiée en 1998. Avec cette forte image, Perros met en lumière un paradoxe fondateur : l’œuvre de Bernard Noël, abondante, à la fois inspirée et pensante, s’est construite dans ce rapport violent à l’intériorité silencieuse. Violence dont le langage est l’instrument, l’arme. Dans un entretien avec Claude Ollier, en 1995, il déclarait : « Il n’y a jamais eu pour moi d’en dehors du langage. Il n’y a de l’indicible que parce qu’il y a du dicible ». Ce constat renvoie à l’homme vivant dans son époque autant qu’à l’écrivain, au poète qu’il fut… Vivant dans son époque, car comme nombre de jeunes gens de sa génération, il réagit avec révolte et détermination aux événements du monde, d’Hiroshima à la guerre du Vietnam, des crimes de Staline à la guerre d’Algérie, au cours de laquelle il milite avec les “porteurs de valise” du Réseau Curiel.

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Au Vanuatu, les adorateurs du prince Philip devisent sur son successeur

Yaohnanen village, Tanna (Vanuatu) – A l’heure où les anciens de deux villages reculés du Vanuatu ont commencé un long rite funèbre en la mémoire du défunt prince Philip, qu’ils vénéraient, les habitants devisent pour savoir si son fils Charles héritera de son statut.

Les chefs des villages de Yaohnanen et Yakel, sur l’île volcanique de Tanna au Vanuatu, se sont réunis cette semaine en souvenir du défunt duc d’Édimbourg, décédé vendredi à l’âge de 99 ans. 

Au cours des 100 prochains jours, les anciens se rassembleront dans une clairière, à l’ombre d’un immense et vieux figuier des banians pour échanger en buvant du kava, une boisson ancestrale aux effets anxiolytiques consommée lors de cérémonies rituelles. 

Les chefs qui, pour la plupart ne portent qu’un simple étui pénien, débattent avec gravité de l’avenir de ce lien spirituel après la disparition de celui qu’ils vénéraient. 

« La relation que nous avions avec la famille royale va perdurer« , assure le chef Jack Malia. 

Pour atteindre Yaohnanen et Yakel, il faut rouler plusieurs heures sur une route accidentée qui traverse une jungle volcanique luxuriante. 

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Mauritanie : une femme esclave offerte comme cadeau de mariage

La question de l’attitude jugée trop conciliante du pays face à l’esclavage moderne de nouveau relancée.

— Par Jacques Deveaux —

On connaît son prénom, Moima, on sait également qu’elle est issue de la communauté Haratine. Il y a quelques semaines à Ouadane, au nord de la Mauritanie, cette quinquagénaire a été offerte en dot par un marié à son épouse. En clair, Moima devenait l’esclave de ce nouveau foyer. On n’en sait guère plus sur le contexte de cette affaire. Notamment comment Moima s’est retrouvée esclave, et qui l’aurait vendue. Nullement inquiétées, et sans le moindre remord, les personnes impliquées seraient venues se plaindre du tapage fait autour de la divulgation de cette affaire. Devant témoins, « elles ont affirmé que Moima est leur esclave », précise Aziza Brahim de l’ONG SOS Esclaves-Mauritanie, qui a soulevé l’affaire. Une attitude qui laisse à penser que la pratique semble normale dans ce pays.

L’affaire a déclenché une vive polémique. La Commission nationale des droits de l’Homme du pays, réputée proche du pouvoir, a démenti les faits. « Il n’a pas été établi, après investigations, d’une quelconque preuve de ces allégations », a affirmé Me Ahmed Salem Bouhoubeyni, son président.

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La culture woke, matrice d’un conformisme étouffant et délétère ?

Alana Newhouse vient de publier un texte qui détonne dans le paysage médiatique américain, paralysé par la vague dite « woke ». Pour la fondatrice du magazine Tablet, la vie culturelle et sociale de son pays est en ruines. Une idéologie monochrome et normative bride désormais toute créativité.

Tablet est le meilleur site intellectuel juif et américain du Net. Et sa fondatrice, Alana Newhouse, vient de mettre en ligne un texte qui mérite le détour, tant il détonne dans le paysage médiatique américain contemporain, étouffé par la culture woke. Pour Newhouse, la vie culturelle et sociale américaines sont en ruines, minées par un phénomène qui voit l’idéologie remplacer la créativité.

Un système en ruines ?

Premier constat : alors qu’Alana Newhouse s’étonnait auprès d’amis médecins des carences du système médical aux Etats-Unis, leur réponse a été : « Il y a encore des gens très bien dans le secteur médical américain, mais en tant que système, il est en morceaux, esquinté, détruit. Les erreurs médicales sont devenues la troisième cause de mortalité dans le pays. On surmédicalise les patients. On multiplie les opérations inutiles.

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Hommage au poète de l’île Maurice, Edouard Maunick

— Par Marie-Hélène Léotin —

Edouard Maunick, chantre mauricien de la négritude métisse et de la créolité, poète de l’insularité, est décédé à Paris le 10 avril 2021 à l’âge de 89 ans. Natif de l’île Maurice, il laisse derrière lui une importante œuvre poétique riche d’inventions lexicales et de souffle baroque. Compagnon et héritier de Césaire et de Senghor, Grand Prix de la francophonie pour l’ensemble de son œuvre, Edouard Maunick était inspiré par son île, le lieu, la mer, les aromes, le parfum des épices, sans jamais tomber dans le doudouisme. Révolté, métis à la recherche de la beauté du monde, de l’Océan indien à la capitale des lettres françaises, on retiendra d’Edouard Maunick le magnifique recueil intitulé « Ensoleillé vif » (1976), préfacé par Senghor.

Le combat d’Edouard Maunick concernait aussi la langue. Produit de la francophonie mauricienne, il avait fait du français sa langue d’expression privilégiée, n’oubliant jamais de rappeler qu’il était venu à la langue de Voltaire par le créole. Le français que le poète a pratiqué est nourri des mots et des structures de la pensée créole, sans jamais tomber pour autant dans l’exotisme facile.

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Brésil: Antonio Sena, 38 jours en mode survie dans la jungle d’Amazonie

Brasilia – Antonio Sena survolait les gigantesques étendues vert émeraude de l’Amazonie brésilienne à bord de son Cessna 210, quand le seul moteur s’est arrêté « subitement ».

La chute était inévitable, mais il en est sorti indemne, après avoir réussi à se poser en catastrophe dans une clairière.  

Mais ce Brésilien de 36 ans n’a vraiment été sauvé que 38 jours plus tard, au terme d’un incroyable périple de « seulement » 28 km à pied au coeur de la jungle, dans l’Etat de Para, avec très peu de vivres et à la merci de jaguars, caïmans et autres anacondas. 

Au terme de cette odyssée vécue dans une immense solitude, il a perdu 25 kilos, mais surtout retenu une « grande leçon« : ce vol devait lui permettre de ravitailler une mine d’orpailleurs illégaux, mais il a pris conscience de la richesse de la biodiversité de cette forêt si fragile dont les fruits l’ont maintenu en vie. 

Le corps tout dégoulinant de carburant, le pilote s’est extrait de l’avion le plus vite possible et a emporté avec lui « tout ce qui pourrait être utile« : un sac à dos, trois bouteilles d’eau, quelques petits pains, une corde et un kit de survie contenant un couteau, une lampe de poche et deux briquets. 

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La légende du hip-hop DMX est morte

De son vrai nom Earl Simmons, le rappeur avait été hospitalisé vendredi dernier dans un hôpital new-yorkais après un infarctus. Il avait 50 ans.

Le rappeur américain DMX est mort vendredi 9 avril dans un hôpital de la banlieue new-yorkaise, où il était hospitalisé dans un état critique depuis une semaine. Il avait 50 ans. DMX, de son vrai nom Earl Simmons, l’une des grandes figures du hip-hop de la fin des années 1990 et début des années 2000, avait été hospitalisé vendredi dernier après un infarctus à l’hôpital de White Plains, au nord de New York.

« Earl était un combattant qui s’est battu jusqu’au bout », a indiqué sa famille dans un communiqué largement repris sur les réseaux sociaux juste après l’annonce de sa mort. « Il aimait sa famille de tout son cœur, et nous chérissons les moments passés avec lui. (…) Sa musique a inspiré d’innombrables fans à travers le monde. »

« Sa légende vivra à jamais »

« DMX était un artiste brillant et une inspiration pour des millions de gens à travers le monde », a souligné de son côté Def Jam Recordings, maison de disques avec laquelle il avait sorti plusieurs de ses albums les plus connus, dans un communiqué séparé.

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Le congé parental toujours largement boudé par les pères, constate une étude

Ce congé, peu connu, indemnisé à hauteur de 399 euros par mois, souffre également d’un biais de genre.

Moins de 1% des pères prennent un congé parental à temps plein après la naissance de leur enfant, alors qu’une réforme en vigueur depuis 2015 ambitionnait de porter ce taux à 25%, selon une étude publiée ce mercredi. Ses auteurs suggèrent d’augmenter l’indemnisation du dispositif et de lutter contre un «effet de genre».

Le taux de recours des pères au congé parental «n’a presque pas augmenté» avec cette réforme, passant de 0,5% à 0,8% pour un congé à plein temps – contre près de 14% pour les mères, constatent les auteurs de cette étude réalisée par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE, dépendant de Sciences Po Paris).

La faute à l’indemnisation?

Et le congé à temps partiel – pour les salariés qui continuent à travailler mais réduisent leur temps de travail – ne séduit que 0,9% des pères d’un enfant (13,2% des mères) et 1,8% des pères de deux enfants ou plus.

Depuis début 2015, le congé parental ne dure plus trois ans, mais deux (pour les familles ayant au moins deux enfants), sauf si les parents se le partagent: par exemple la mère peut s’arrêter de travailler deux ans, et le père prendre le relais la troisième année.

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Les « Vaxxeuses » luttent contre les infox des groupes anti-vaccins

— Par Maïwenn Bordron —

Alors que la campagne de vaccination contre le Covid-19 a commencé en France, les infox véhiculées par les anti-vaccins se multiplient sur les réseaux sociaux. Plusieurs collectifs de citoyens, comme les Vaxxeuses, tentent d’organiser une riposte et luttent contre cette désinformation.

De fausses informations autour de la vaccination sont relayées régulièrement depuis des années dans le monde, mais particulièrement en France. Cette tendance s’est accélérée depuis le début de la crise sanitaire et ne va pas s’arrêter, alors que les premières doses du vaccin Pfizer-BioNTech contre le Covid-19 ont été administrées en France le dimanche 27 décembre. Depuis plusieurs années, des groupes de citoyens tentent de déconstruire ces « fake news » sur les vaccins qui circulent sur les réseaux sociaux, mais avec le coronavirus, leur travail est plus important. Parmi eux, les Vaxxeuses, un groupe composé d’une quinzaine de bénévoles actifs sur Facebook qui cherche à contredire les théories des anti-vaccins. D’autres groupes existent comme « Vaccins France – Information et Discussions« , Stop à la propagande anti-vaccins ou Covid19 Fédération. Comment fonctionnent-ils ?

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Agnès Callamard, inlassable trouble-fête des autocrates

Paris – Elle a été menacée de mort par un responsable saoudien et fait sortir de ses gonds le président des Philippines qui l’a couverte d’injures : à 58 ans, Agnès Callamard a quitté l’ONU mais entend continuer d’être la trouble-fête des autocrates de la planète à la tête d’Amnesty International.

« Je n’ai certainement pas l’intention de me taire !« , assure en riant la nouvelle secrétaire générale de l’ONG. 

« Oui, le sparadrap du capitaine Haddock, ce sera nous et au-delà: on va faire beaucoup plus que d’embêter la répression« , promet de son débit de mitraillette la quinquagénaire lors d’un entretien accordé à l’AFP. 

« Poil à gratter » des dictateurs et autocrates du monde entier qui en ont fait leur bête noire, « voix courageuse » pour la société civile, cette défenseure inlassable de la cause des droits humains et de l’État de droit a été de tous les dossiers en vue des dernières années. 

De l’enquête sur l’assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi, attribué à Ryad, à celle de la mort en 2020 du général iranien Qassem Soleimani dans une frappe aérienne américaine jugée « illégale« , en passant par les lenteurs de la justice française après le meurtre de deux journalistes de RFI en 2013 au Mali…  

A chaque fois, la rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires tire à balles réelles, loin du langage policé de l’enceinte onusienne.

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Un témoin-clé de la mort de George Floyd ne veut pas être entendu au procès

Minneapolis (Etats-Unis) – Les jurés au procès du meurtre du quadragénaire noir américain George Floyd n’entendront pas, ou très peu, un témoin-clé du drame, qui se trouve en prison et invoque son droit à ne pas témoigner contre lui-même.

Détenu pour des faits distincts, Morries Hall a comparu mardi matin par lien vidéo devant le juge Peter Cahill, qui préside le procès du policier blanc Derek Chauvin, pour demander une dérogation qu’il a en partie obtenue.

« Il n’y a vraiment qu’un tout petit sujet qui pourrait être abordé« , a déclaré le magistrat, qui rendra une décision définitive ultérieurement. 

Derek Chauvin, 45 ans, est accusé d’avoir tué George Floyd le 25 mai à Minneapolis en maintenant son genou sur son cou pendant plus de neuf minutes, un drame qui a suscité un sursaut antiraciste historique aux Etats-Unis.  

Le policier plaide non coupable et assure que George Floyd est mort d’une overdose au fentanyl, un puissant opiacé de synthèse. 

A l’ouverture du procès, son avocat Eric Nelson a soutenu que George Floyd, installé dans une voiture avec deux amis, avait avalé deux pilules juste avant l’arrivée de la police.

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Thomas Chatterton Williams: «La notion de race obsède»

Contributeur au « New York Times », l’écrivain américain Thomas Chatterton Williams s’est fait remarquer avec son livre Autoportrait en noir et blanc, désapprendre l’idée de race, paru en 2019. Publié aujourd’hui en français aux éditions Grasset, il défend dans cet essai l’idée du dépassement de la notion de race. 

RFI : Dans ce livre, votre réflexion sur cette notion de race se mêle à votre histoire. Vous vivez en France depuis 10 ans. Né d’un père noir, d’une mère blanche, vous grandissez loin des ghettos noirs. Et pourtant vous réussissez à vous convaincre du poids de votre identité noire. Vous n’avez par exemple que des petites amies noires jusqu’à la rencontre avec une, celle qui deviendra la mère de votre enfant, une femme française blanche. Votre livre s’ouvre sur la naissance de cette petite fille, Malow, une enfant à la peau blanche et aux yeux bleus. Et c’est un choc pour vous.

Thomas Chatterton Williams : C’était un choc pour moi. J’ai grandi avec une conception de la race très américaine, une conception binaire : vous êtes blanc ou vous êtes noir, et une seule goutte de sang noir fait de vous un Noir.

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A Rome, le traditionnel œuf de Pâques se sublime en œuvre d’art

Rome – Dans un quartier populaire du sud de Rome, des badauds restent captivés devant la vitrine d’une pâtisserie où de somptueux œufs de Pâques multicolores s’alignent sur d’élégants présentoirs dignes d’une joaillerie de luxe.

Chaque œuf en chocolat est sculpté en hommage à un artiste choisi par le maître des lieux, Walter Musco, un Romain de 47 ans sanglé dans sa veste immaculée qui déambule avec nonchalance au milieu de ses créations: deux personnages de Keith Haring s’agitent sous un cœur, un œuf jaune tournesol est orné d’incisions comme les toiles du peintre argentin Lucio Fontana, une colombe s’est échappée d’une photo de l’Américain Robert Mapplethorpe. 

« L’idée est très simple: j’éprouve une grande passion pour l’art, et ensuite j’ai élargi mon champ d’action à la littérature, à la musique et au cinéma », explique Walter dans un entretien avec l’AFP à l’occasion d’une exposition de ses plus belles réalisations avant les fêtes de Pâques. 

« Tous les artistes figurant dans cette exposition représentent dix années de production. Ce sont les plus représentatifs et ceux qui me plaisent le plus.

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Des baskets « sataniques » déclenchent scandale et action en justice

New York – Une série limitée de baskets avec des références sataniques et contenant chacune une goutte de sang a déclenché un scandale aux Etats-Unis et valu à leur concepteur d’être attaqué en justice par l’équipementier Nike.

Les « Satan Shoes » (chaussures de Satan) ont été mises en vente par la société MSCHF, qui s’est spécialisée dans les produits en série limitée, mis en vente en ligne à une date donnée. 

Elles ont été réalisées en partenariat avec le rappeur américain Lil Nas X, rendu célèbre par son tube « Old Town Road« , dont le remix a survolé le printemps et l’été 2019. 

Le modèle est initialement une basket Air Max 97 fabriquée par Nike, à laquelle ont été ajouté quelques signes distinctifs rappelant le diable, notamment un pentagramme (étoile inversée à cinq branches), parfois considéré comme un symbole satanique. 

Une goutte de sang a aussi été injectée dans la semelle, selon MSCHF. 

Dès lundi, jour de la mise en vente de ce modèle à 666 exemplaires, nombre associé lui aussi au diable, Nike a assigné la petite société devant un tribunal fédéral civil de Brooklyn. 

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Sur la piste des chivas, monstres multicolores des montagnes de Colombie

Silvia (Colombie) – Un vrombissement couvre jusqu’au bruit du torrent qui court dans la vallée verdoyante. Au détour d’une piste escarpée, ravinée par les orages, surgit une « chiva », mastodonte coloré, hybride de bus et de camion qui dessert les contrées reculées des Andes colombiennes.

Délicatement peintes de motifs symboliques, mais capables d’affronter les chemins les plus abrupts, comme des chèvres d’où elles tiennent leur nom, plus de 4.000 chivas parcourent les campagnes.  

Leurs lourdes carrosseries sont pour la plupart montées sur des châssis de camions Dodge ou Ford du siècle dernier.  

« Une chiva peut transporter des marchandises et des passagers, même des animaux (…) des motos, etc. Ces véhicules sont plus adaptés aux pistes (…) plus costauds » que des bus, explique William Cantero. 

A 37 ans, il conduit fièrement un modèle de 1979 au moteur Nissan 230 cv, aux portières ornées d’orchidées et d’aspect impeccable. 

Comme chaque mardi, il a quitté en pleine nuit son village de Piendamo pour rallier à l’aube le marché de Silvia, à une vingtaine de kilomètres de là et à 2.600 m d’altitude dans le Cauca, département du sud du pays sillonné par un millier de chivas. 

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Audrey Pulvar : « Je laisse les voix opportunistes et destructrices de la droite et de l’extrême droite à leurs bruyantes furies »

La candidate aux élections régionales en Ile-de-France répond aux commentaires indignés qui, à droite, à l’extrême droite et jusque dans la majorité présidentielle, ont suivi ses propos sur les réunions « non mixtes ».

Tribune. 95 000. C’est le nombre de personnes qui, en cette fin mars, ont perdu la vie, en un an, dans notre pays, victimes du Covid-19. Un terrifiant bilan, hélas provisoire, auquel s’ajoutent le basculement de 1 million de personnes déjà précaires dans la grande pauvreté, les tourments d’une jeunesse sacrifiée, l’angoisse permanente pour des dizaines de milliers de chefs d’entreprises, de petits commerçants et artisans, le casse-tête quotidien de parents, sans recours devant des écoles fermées pour cause de nouveaux cas détectés.

Tandis que monte la troisième vague, soignants, enseignants, personnels qui accueillent des enfants, accompagnants de personnes en grande vulnérabilité, convalescents Covid long se remettant mal ne cessent de nous alerter sur la gravité de la situation et leur propre état d’épuisement physique et mental…

Pourtant, un sujet, un seul, occuperait les esprits depuis 72 heures, si l’on en croit réseaux sociaux, chaînes d’info et comptes propagateurs de haine : les propos que j’aurais tenus, intimant « aux Blancs » le silence, quand il s’agit de parler de racisme.

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